Gwillow ♦ What are u doing ?

Le courant est revenu sur la ville, Halloween est passé et j'ai eu du mal à me remettre de la soirée au People's Republik avec Hendrix et Felix. Mais aujourd'hui, j'avais envie de voir Willow, après avoir utilisé les dernières ressources de batterie de mon téléphone pour lui envoyer un message pour son anniversaire. J'me demande encore pourquoi j'me suis autant laissée allée sur ce texto. La première fois que j'arrive à dire à une fille que je l'aime. C'est que j'suis bien dans notre relation. C'est donc rapidement que j'sortais de la Mather House pour rejoindre mon ancienne maison, où j'suis certainement pas la bienvenue. Tan pis, aujourd'hui, j'viens en paix. Aux abords de l'Eliot House, beaucoup de regards se postaient sur moi de façon insistantes et pas très amicales. Bouuuuh, une méchante Mather lesbienne sur le territoire des homophoooobes ! Putain, cette ambiance m'a pas manquée. J'rentrais rapidement dans la maison, filant directement vers la chambre de ma petite-amie. Dans l'doute, j'toquais avant d'entrer, sans attendre une réponse de sa part. Elle était là, avec une pile de papiers à remplir. Hey chérie ! J'm'approchais d'elle pour déposer un baiser près de ses lèvres, en jetant un oeil sur les feuilles. C'est quoi, ca ?

Pendant que le courant avait disparu de Cambridge, tu avais decide de rentrer chez tes parents. Tu devais dire que ca t'inspirait pas tellement courage, surtout qu'il n'y avait pas de chauffage. Tu preferais rester loin, pour ne pas empirer ton etat. Maintenant, tu etais revenue mais pas vraiment toute seule. Ton pere t'avait donné un tas de papier en cas ou il se passait quelque chose pendant l'hiver. Enfin c'etait surtout pour assurer qu'une fois que tu serais partie, les choses allaient se passer plus facilement. Tu etais concentree a lire les papiers et a essayer de remplir un minimum quand soudain quelqu'un toqua a la porte. T'as pas eu le te dire quelque chose que la porte s'ouvrit et tu vis ta petite-amie entrer a l'interieur de ta chambre. Et merde, t'avais meme pas le temps de cacher tes papiers qu'elle etait deja acote de toi, te volant un baisser et te questionnant sur les papiers. "C'est rien. C'est des papiers que je dois remplir pour l'hopital." Non t'allais pas lui dire que c'etait des papiers qui signalait que si tu etais en etat de mourir, que tu ne voulais pas de traitement, parce qu'elle allait piquer une crise et c'etait ton choix et pas le sien.

Pendant les jours suivants le crash aérien, j'étais forcée de rester sur Cambridge, les joies de mon fichu bracelet électronique et de mon suivi judiciaire. J'espérais vraiment avoir une remise de peine, et autant dire que de rester dans le noir ne faisait qu'augmenter mes angoisses suite à la mort de Dylan, et Willow n'était pas avec moi. Heureusement, j'pouvais compter sur Grace et Elysia pour casser ma solitude et mes angoisses fréquentes. Ainsi que mes autres potes Mather, présents à la soirée d'Halloween, où j'ai surement abusé du LSD. Enfin bref. Willow me disait que c'était seulement des papiers à remplir pour l'hôpital, mais j'sentais bien que c'était pas des papiers aussi simples que ca, alors je me penchais légèrement dessus, avant de voir que ces fameux papiers étaient des papiers funéraires, comme si elle n'allait pas essayer un nouveau traitement. Je serrais les dents. Comment ca tu refuses un autre traitement ? J'me relevais et la regardais, avec un air désapprobateur. Non, j'voulais pas qu'elle accepte sa maladie comme une fatalité, j'voulais qu'elle continue de se battre.

Que Gwen rentre comme cela dans ta chambre sans vraiment prévenir, tu n’aimais pas spécialement. Ouais vous etiez peut-etre en couple, mais ca ne l’autorisait absolument pas de penetrer de la sorte dans ta chambre. Surtout que la, tu voulais pas trop qu’elle sache ce que tu etais entrain de faire. Ce n’était pas ses affaires. Tu soupirais alors qu’il fit le commentaire que tu ne voulais pas entendre. Tu retournais les papiers pour les cacher encore plus et te retournait vers elle. « Ca ne te regarde absolument pas si oui ou non je refuse un autre traitement. » Non, c’était ton choix, ta decision et elle devait faire avec, autant que cela pouvait la blesser. Elle était qui pour faire un commentaire la-dessus ? Elle croyait que parce que vous etiez ensemble t’allais continuer a adonner ton corps a des traitements inefficaces qui ne te rendaient encore plus malade. Non certainement pas.

Putain, pour elle, j'faisais des efforts, j'disais au revoir à mes mauvaises habitudes, à toutes les filles que j'pouvais avoir et qui demandent après moi, mes plans cul, le fait d'être défoncée toute la journée, la came, l'alcool. J'devenais comme elle voulait m'voir, fidèle et sobre. Et là, elle m'dit que ce qu'elle fait m'regarde pas. Okay, j'aurai peut-être pas du entrer sans attendre son avis, okay, c'est son choix, mais j'peux au moins dire que j'suis pas d'accord avec celui-ci, non ? Y'a combien d'gens qui ont c'te putain de maladie et qui donneraient tout pour essayer un nouveau traitement, qu'il marche ou non, ils voudraient essayer. Mais elle, qui a les moyens, elle refuse. Très bien, tu veux pas d'un nouveau traitement ? J'garde ma came, c'est donnant donnant. Tu cours à ta perte ? J'continue d'courir à la mienne. C'est la même chose au fond, non ? J'la regardais dans les yeux, pour qu'elle comprenne que c'que j'disais c'était pour la faire réagir, mais elle est tellement bornée qu'elle ne verra que la forme et pas le fond de ma pensée.

T'avais horreur qu'on empiedine sur ton espace personnelle, meme si c'etait une personne avec qui tu etais proche. ET la Gwen, venait clairement de passer la frontiere a regarder de quel genre de papier il s'agissait et en rentrant dans ta chambre sans que tu l'en es autorisé. Ce n'etait pas a elle d'avoir son mot a dire. Peut-etre qu'elle avait l'habitude d'etre ainsi, mais pas avec toi. Tu n'en revenais pas ce qu'elle te sortit. Tu ne lui avais jamais demandé d'arreter la drogue mais elle l'avait fait pour toi et c'est comme ca qu'elle voulait te reprendre la monnaie de la piece. Ta main se levait alors, venant violemment frapper contre sa joue. "Je t'interdis de comparer ma maladie a ta vie de debauché. Il n'y a aucun rapport avec comment tu detruits ta vie par ton propre gré et moi qui n'a jamais eu le choix de vivre avec. Sors de ma chambre tout de suite. Je veux plus jamais te voir." Lui lancais-tu froidement et sechement. Tu etais en colere et le comportement de Gwen ne te plaisait absolument pas.

Quand j'ai dis c'que j'avais à lui dire, j'savais pas comment elle allait l'prendre, mais certainement pas dans mon sens. En même temps, j'ai un putain de mal à expliquer ce que j'veux, ce que j'ressens et tout ca, j'suis vraiment pas habile à l'oral, j'me démerde vachement mieux à l'écrit. Mais là, quand j'sentais sa main s'abattre aussi fort sur ma joue, j'ai compris qu'elle ne l'avait pas vu de mon sens à moi, qu'elle n'y a vu que le premier degré et non le sens où si elle m'aimait ne serait-ce qu'un peu, elle accepterait d'essayer. Même s'il y a des risques, qui ne tente rien n'a rien. "Je t'interdis de comparer ma maladie a ta vie de debauché. Il n'y a aucun rapport avec comment tu detruits ta vie par ton propre gré et moi qui n'a jamais eu le choix de vivre avec. Sors de ma chambre tout de suite. Je veux plus jamais te voir." disait-elle froidement à peine avais-je eu le temps de poser ma main sur ma joue. Jamais me revoir, jamais la revoir. Non, j'refuse cette issue. J'remue frénétiquement la tête en signe de négation. T'as un choix qui pourrait t'sauver, t'as l'choix, c'est juste que t'as pas envie ! Tu veux plus jamais m'voir ? C'est que t'en as rien à foutre de moi et du fait que j't'aime, du fait que tu sois la seule à qui j'ai su le dire, même si c'était par sms. Mais j'vais t'laisser tranquille, j'vais t'laisser mourir aussi, puisque c'est ton putain d'choix et que j'ai rien à dire. J'me dirigeais vers la porte, l'ouvrant avec violance, avant d'me retourner une dernière fois devant elle. T'aurais pu m'aider à m'sauver, là tu m'fais ressombrer dans la merde, parce que j'ai plus d'coeur. J'serrais les dents pour n'pas craquer devant elle, avant de refermer la porte derrière moi, avec toute la violence dont j'suis capable. Putain l'amour, j'te hais d'une force...

T'voulais pas que la conversation se termine de la sorte mais elle l'avait fait et la, tu venais de mettre une fin a votre relation. T'etais en colere contre Gwen, qu'elle te sorte cette excuse bidon avec la drogue. T'avais jamais eu le choix, des que tu avais reussi a t'en sortir un peu, ca revenait et tu te retrouvais au fond. Tu le faisais pas expres. Ton corps agissait contre ta propre volonte, alors comment pouvait-elle faire allusion a sa propre autodestruction dont elle avait choisi la destiné. Tu la regardais quitter ta chambre, elle aussi enervée en claquant la porte. Quand on sort avec une tete de mule, ce genre de chose arrive, mais ca te faisait chier, qu'elle te demande toujours et encore de faire quelque chose que tu ne voulais pas faire. T'en avais marre et tu avais fais tes choix. Fallait les accepter putain. Tu laissais echapper un enorme soupire, venant te coucher sur le lit. T'savais plus quoi faire et ce qu'elle t'avait dit plutot te saoulait aussi. Comme si tu avais la capacite de sauver quelqu'un alors que toi tu ne pouvais plus l'etre.

J'avais vraiment pas envie que les choses prennent une telle tournure, mais Willow est une tête de mule et j'suis pire qu'elle. Une fois sortie de sa chambre, j'm'appuyais contre sa porte avant de soupirer longuement. Putain, elle m'a jetée pour ca. Ca, une phrase dont elle n'a pas compris le sens. Une phrase que j'ai mal exprimée, qui a provoqué une fissure énorme au fond d'moi, c'était comme si j'sentais un coup de poing super violent dans mon âme. Fini, cette histoire, notre histoire. Fallait pas que j'm'énerve encore sur un mur pour calmer la douleur, non. J'me relevais de la porte et retournais vers la Mather House. Prendre un rail de coke ou une goutte de LSD, j'sais pas c'que j'vais faire. Ou juste me morfondre sous ma couette avec ma bouteille de tequila, j'sais pas.