Comment ça, tu t'appelles pas Liam? (caleb)

Mon prochain cours était dans une bonne heure et j'avais envie de prendre un café alors j'me dirigeais vers le plus proche coffee shop, ne vous faites pas de fausses idées on est pas au pays-bas ici. J'entrais dans le magasin qui dégageait une forte odeur plutôt amère de café, il y avait plusieurs serveurs qui semblaient assez actifs car en effet il y avait déjà beaucoup de clients, trois personnes faisaient la queue et la salle était pleine. Je me mettais à la suite afin d'attendre une dizaine de minute, pendant ce temps je naviguais sur mon téléphone, sans vraiment rien faire. Pas de textos de Priape, comme d'habitude... Un jeune homme m'enlevait de mes pensées Mademoiselle? je connaissais cette voix, je levais la tête en sa direction. C'était Liam, mon ex, super. J'étais surprise en même temps, notre histoire remontait à pas mal de temps maintenant... et c'était loin d'Harvard que tout ça avait eu lieu. J'lui sourirais un instant, je savais pas s'il m'avait reconnu mais il ne réagissait pas en tout cas. Liam Grymson est à Havard, la surprise du jour ! dis-je en rigolant et en faisant les yeux ronds ! Tu fais quoi ici? J'voyais que son collègue s'était retourné à cette remarque en se demandant ce qu'il se passait, roh ça va si on avait même pas le droit de parler un peu, en plus il n'y avait personne qui attendait, j'étais la dernière de la file.

J’enfilai mon uniforme et saluai mes collègues avant de me mettre derrière le comptoir. Le coffee shop était déjà bondé et les clients ne cessaient d’affluer de toute part. Une fois de plus, j’arrivais au mauvais moment. Je détestais ça. Je devais être maudit ou quelque chose dans ce genre-là… « Caleb ! Je prends ma pause, tu jetteras un œil en salle ! Faut absolument que les tables restent impeccables » me dit mon manager. Pour des raisons obscures, il avait jugé bon de faire de moi son second. Vous vous en seriez douté, ce « grade » me valait les moqueries de mes collègues de travail qui saisissaient la moindre occasion pour me traiter de lèche-botte. La plupart du temps, leurs plaisanteries me passaient au-dessus, mais des jours comme aujourd’hui, j’aurais préféré qu’ils se contentent de m’ignorer. « Très bien » me contentai-je de répondre, avant de me retourner pour prendre les commandes des clients. Un, deux, trois défilèrent devant moi avant que je ne croise le regard d’une jeune femme. Sur le coup, je ne réagis pas. Elle me disait quelque chose, mais je n’arrivais pas à remettre un nom sur ce visage. « Liam Grymson est à Havard, la surprise du jour ! » Damn it ! Notre rencontre remontait donc à l’époque où je vivais sous une fausse identité. Outch ! C’était tout de suite plus compliqué. Bien sûr lorsque Perry entendit ça, il ne put s’empêcher de pouffer. « Tu fais quoi ici… » Je me raclai la gorge. J’étais sortie avec cette fille, ça me revenait maintenant, mais ça faisait des lustres que je n’avais pas pensé à elle. Comment allais-je bien pouvoir lui expliquer tout ça ? « Je travaille ici… » Elle leva les yeux au ciel. « CALEB, dépêche-toi s’il te plaît, d’autres clients attendent d’être servis… » Je lui adressai un sourire désolé et ajoutai « Tu… Tu comptes commander ? » C’était très maladroit de ma part, c’est vrai, mais elle m’avait prise au dépourvu.

Apparemment je le dérageais au petit Liam, j'comprenais pas trop pourquoi j'étais contente de le voir même si j'étais étonnée, puis notre histoire avait été courte, on savait que c'était juste comme ça rien de sérieux donc j'voyais pas trop le problème. Il semblait pas très réactif à mon engouement de le revoir, et son collègue après m'avoir regardé étrangement avait rigolé, je comprenais vraiment pas ce qui se passait. « Je travaille ici... » venait-il de me dire, sans blagues j'avais pas deviné, il me prend pour une débile ou quoi? J'le regardais bizarrement, jusqu'à ce qu'une nouvelle fois il m'enlève de pensées pour me demander si j'avais l'intention de commander, car une personne venait de lui pester dessus, je regardais derrière mon épaule et en fait il y avait quelques clients qui attendaient. Puis d'un seul coup j'me rappelais de cette voix qui venait de parler, Caleb avait-elle dit? C'était qui lui, et pourquoi Liam réagissait à la remarque si ce n'était pas pour lui? Je fronçais les sourcils, mais je m'apprêtais à lui répondre quand tout à coup je jetais un coup d'oeil à son badge, sans trop savoir pourquoi, mes mais yeux avaient décidé de lire ce petit badge. Caleb Mulligan il y avait écrit dessus, et c'était bien son badge puisqu'il y avait une photo miniature à côté. Alors là pour le coup j'étais perdue. Pourquoi avait-il ce badge? Avait-il changé de nom? M'avait-il menti durant toute notre relation? Impossible j'avais vu ses papiers, je m'en souviens... Une multitude de questions se bousculait dans ma tête. J'oubliais ma commande, les clients allaient attendre, aujourd'hui la cliente chiante c'était moi. Ouais j'vais le faire, d'abord tu m'expliques qui tu es vraiment Caleb Mulligan? dis-je d'un ton sérieux. Je pouvais pas me tromper de personne puisqu'il m'avait répondu... sinon il aurait dit qu'il ne me connaissait pas, j'attendais sa réponse avec impatience.

Il y a des jours où l’on ferait mieux de rester couché, songeai-je lorsque Calypso me fusilla du regard. De toute évidence, la file d’attente derrière elle ne l’importait pas le moins du monde. Elle voulait des explications et je compris au regard qu’elle me lançait que rien ni personne ne l’empêcherait de les obtenir. « Ouais j'vais le faire, d'abord tu m'expliques qui tu es vraiment Caleb Mulligan? » Mal à l’aise, je fis appeler l’un de mes collègues et partis en pause. Une fois déchargé de mes responsabilités, j’attrapai la jeune femme par le bras et l’entraînai à l’autre bout du café. « Je peux comprendre que tu sois choquée et contrariée, mais tu choisis très mal ton moment ! Je bosse, au cas où tu ne l’aurais pas remarqué ! » Elle croisa les bras sur sa poitrine. « Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Que j’suis désolé de t’avoir menti ? Que je ne suis qu’un minable prêt à inventer n’importe quoi pour mettre une fille dans son lit ? Eh bien désolé, mais c’est plus compliqué que ça… » lâchai-je avant de me laisser tomber sur un siège. J’allais devoir passer aux aveux, encore une fois. Génial…

Voilà que monsieur se décidait enfin à me parler, il prenait sa pause et de manière brusque m'amenait vers le fond de salle, j'appréciais peu son geste et je me dégageais de son emprise immédiatement. J'étais une grande fille et je pouvais le suivre toute seule, surtout que j'étais pas prête de le lâcher le petit. Je gardais un air sérieux et suspicieux, diverses questions traversaient mon esprit et je voulais des réponses, claires, pas un mensonge comme un autre. Cette histoire n'avait pas de sens, et je ne pouvais pas supporter le fait de ne pas comprendre. Je peux comprendre que tu sois choquée et contrariée, mais tu choisis très mal ton moment ! Je bosse, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué ! Voilà qu'il me faisait des reproches en plus, j'hallucinais et je levais de manière très voyante les yeux au ciel avant de croiser les bras. Tu crois que j'ai choisi? J'te rappelle que c'est toi le fautif pour l'instant, si tu m'avais dit la vérité dès le début, quelle vérité je ne sais pas, mais bon on serait pas là. Non mais il manquait pas de culot celui-ci. Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Que j'suis désolé de t'avoir menti ? Que je ne suis qu'un minable prêt à inventer n'importe quoi pour mettre une fille dans son lit ? Eh bien désolé, mais c'est plus compliqué que ça... je rigolais intérieurement. Eh bien je t'écoute, parce que je vois pas en quoi mentir sur ton identité t'aurais aider à me mettre dans ton lit. Je prenais une chaise vide qui traînait derrière moi et je la faisais glisser afin de m'y asseoir, je fixais Caleb intensément, il allait m'expliquer, j'attendais.