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tu me sauves, je te suis..
Je me laisse entraîner par les notes de musique qui résonne dans l’immense boîte de nuit. Je ne réfléchis plus. L’alcool qui coule dans mes veines m’aide à me détacher doucement de la réalité, et surtout à faire abstraction d’un fait particulièrement dérangeant, Alekseï est revenu. Entourée d’une dizaine de Cabot, mon corps tout entier se laisse envoûter par le rythme et je ne remarque pas vraiment les mains entreprenantes qui se posent sur ma taille. Mon verre à la main, je m’abandonne à cette étreinte, sans cesser de danser. Cela n’a aucune importance, cet homme n’aura rien de plus, mais je me prête au petit jeu qu’il vient de commencer, je le fais espérer. Je me déhanche contre lui un moment, avant que la musique ne change et que je décide de quitter la piste pour le bar. J’échappe à son emprise et je ne prends même pas la peine de lui adresser un seul mot, je me faufile entre la foule pour me faire servir un deuxième verre. Seule, contre le bar, j’avale celui-ci en quelques secondes seulement et alors, je sens ma tête tourner. C’était peut-être celui de trop finalement. Je ferme les yeux, comme si ce malaise allait s’évanouir en un battement de cil, mais rien n’y fait. Je me sens mal. Ma tête me fait affreusement mal, j’ai l’impression de suffoquer dans cette ambiance malsaine. D’une démarche que j’espère la plus gracieuse possible, et ce même le haut taux d’alcool dans mon sang, je cherche la sortie et c’est un soulagement incommensurable lorsque je parviens à me hisser à l’extérieur. Une bouffée d’air frais. C’est ce dont j’avais réellement besoin. Je frissonne cependant lorsque la brise de ce milieu d’automne caresse mes bras dénudés. Je me pose contre un mur, la tête en arrière et je respire. La nuit est noire, le ciel à peine étoilé. De là, le brouhaha semble moins important et alors je décide de marcher quelques minutes, pour reprendre totalement mes esprits avant de retourner à l’intérieur. Je m’éloigne sur le parking, respirant à plein poumons jusqu’au moment où j’entends des pas, étrangement bien calés sur les miens. Je pivote sur moi-même et dans le clair de lune, j’arrive à discerner une silhouette musclée. « Tu m’as laissé en plan sur la piste ma jolie. » Le ton sur lequel l’individu prononce ces paroles est clairement menaçant. Je ne parviens plus à réfléchir, courir est la solution qui pourrait peut-être me sortir de cette sale situation, mais mes talons m’en empêchent clairement. Pourtant, je ne trouve aucune autre solution et alors j’abandonne mes escarpins pour lui échapper. Pourtant, sa main empoigne mon bras, et un cri s’échappe du bout de mes lèvres. « Lâchez-moi ! Vous me faîtes mal ! » Son visage s’approche du mien, son haleine pue l’alcool. Je tente de reculer, mais il s’empare de mon autre bras avec sa main libre et je vois dans ses yeux que ses intentions ne sont clairement pas amicales…
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