FELIX & MINNIE-LOVE ♕ ghostbuster

Ce soir c’était la nuit d’Halloween, j’avais toujours bien aimé cette fête, je pouvais me déguiser, faire n’importe quoi. Est-ce que c’était vraiment moi de faire n’importe quoi ? Je sais pas en tout cas c’était ce que tout le monde pensait à Londres que j’étais qu’une dépravé qui faisait n’importe quoi comme son cousin Henry. Quelque part ça me faisait mal, ce qui me faisait le plus mal c’est que ma grand-mère et même mes parents devaient penser ça alors que je n’avais jamais couché avec personne. Je m’en voulais de ne pas être auprès d’eux durant les vacances, c’était vraiment trop bête ! Malheureusement je crois que je n’étais plus la bienvenue chez eux, j’avais été invité pour qu’on passe Noël en famille, je ne devais certainement pas me plaindre. Bref, pour cette soirée festive j’avais acheté un déguisement de sorcière, avec mes cheveux roux ce n’était pas très compliqué de compléter le déguisement avec un peu de maquillage. J’avais mis un peu de noir sur mes yeux et du rouge à lèvres bien sanglant et dégoulinant, je faisais presque peur. J’avais envoyé un sms à Harry pour lui donner des nouvelles puis je m’étais habillé d’une petite robe noire avec des collants en dentelle. Je m’étais ensuite rendu dans le pavillon où avait lieu la soirée puis j’avais commencé à chercher des gens que je connaissais mais rare étaient mes vrais amis. Je flanais avec un verre à la main lorsque je vis un jeune homme dont l’air ne m’avait pas l’air étranger mais pour moi c’était juste impossible qu’il soit là. Il vivait avec son frère en Allemagne au dernières nouvelles, je m’approchais tout de même un peu de lui…

Je relève la tête de la table sur laquelle quelques miettes de poudre blanche trainent encore, j'y colle mon doit pour déposer les derniers restes de coke sur mes gencives en reniflant un peu fort, histoire de rien laisser traîner dans mes narines, puis tire un grosse barre sur le joint que la fille à ma droite vient d'allumer, créant un nuage de fumée odorante autour de mon visage, en ouvrant un sourire béat. J'me sent bien, la coupure d’électricité ne m'a pas tant perturbé, ou plutôt, si, elle s'est faite sentir, mais bordel Halloween dans l'noir c'est pas mortel comme situation ?! Je ris tout seul à cette pensée, les Mathers autours de moi me regarde surpris, ils m'ennuient ce soir. Hendrix n'est pas encore là, et les autres ne me suivent pas assez... ou peut être est-ce moi qui suis allé trop loin ? Pourtant j'suis pas encore perché, juste un peu défoncé... je hausse les épaule avant de lever mon cul du sofa sur lequel je m'était vautré une vingtaine de minutes plus tôt. J'ai besoin d'air, j'ai besoin de voir le ciel, les étoiles m'appellent. La fille gueule, elle a perdu son joint, je regarde le cône dans ma main avec un sourire en le portant à nouveau à mes lèvre tandis que je me faufile parmi la foule d'étudiants pour accéder à la sortie, la nuit est belle, du moins je la trouve belle. J'aime la nuit, mais je la préfère généralement derrière mes platines. C'est sûrement mon seul regret avec cette coupure de courant, j'peux pas tâter l'son ce soir, j'aurai bien aimé faire danser la horde de vampires, zombies et autres sorcières qui peuplent les rues de Cambridge. Je demande du feux à une nana qui me regarde d'un air inquiet. Ah oui, le costume, j'avais oublié. J'oublis souvent c'genre de truc, et 'faut qu'je vois mon reflet dans la vitre pour que ma tête me revienne, c'est vrais qu'j'fais peur avec ma gueule zombifiée, je sourit, sattisfait. C'est à c'moment là que mes yeux rencontre ceux d'une sorcière rousse, enfin il en rencontre d'abord la chevelure, mais le visage ne tarde pas à faire son apparition. Merde. J'la connais cette sorcière, enfin c'visage, ou p'tet qu'elle lui ressemble juste, parce que sérieusement qu'est c'qu'une p'tite princesse foutrais à Harvard pour le soir d'Halloween ?! Nan elle doit être à Londres, cette nana lui ressemble juste. Beaucoup. C'en est foutrement troublant. J'décide quand même de m'approcher un peu pour vérifier, parce que bordel c'est fou c'que cette nana ressemble à Min's.

J’étais là à déambuler dans les couloirs, comme si au final plus rien ne pouvait m’attendre. Je crois que j’avais déjà perdu pas mal de chose, ma fierté, mon honneur, ma famille. Je n’avais jamais eu de petits amis et mes amies étaient mes amies parce que j’étais la petite fille de la Reine. Maintenant que je m’étais éloignée de Londres, que je ne pouvais leur fournir ni argent, ni avantages autres, je n’avais plus aucun intérêt. Parfois leur superficialité me dégoutait et je m’en voulais d’avoir découvert ça sur le tard, maintenant que nous étions éloignés. Je passais ma main dans mes cheveux et vis quelqu’un qui ressemblait aux personnes que je côtoyais en Europe. Il avait la même forme de visage, les mêmes yeux aussi mais je me disais que c’était impossible que ce soit lui. Félix vivait en Allemagne aux dernières nouvelles. Je me posais beaucoup de questions tant la ressemblance était frappante mais je mettais ça sous le coup du masque, nous étions tous déguisés et il n’était pas facile de se reconnaitre dans la pénombre. Pourtant une partie de moi désirait le revoir je pense, j’étais très attaché à lui après tout. A son frère aussi. Félix et Julian je les avais rencontrés lors d’une soirée mondaine ou les plus fortunés se faisaient des compliments pour mieux se critiquer par la suite. J’avais immédiatement flashé sur la beauté et la charme de Julian, moi qui n’étais qu’une petite fille il représentait l’homme fort. J’aimais beaucoup son petit frère Félix, même si je l’avais toujours trouvé trop soumis devant Julian. Pourtant avec Félix nous avions un lien, nous étions devenus amis, de très bons amis d’ailleurs au point ou une sorte de complicité ambigüe c’était installé entre nous. Je crois que j’avais trop apprécié Julian à cette époque là, un peu comme une gamine emprise de l’idée que l’amour finit toujours bien. Mais je crois que le temps avait passé depuis, les choses avaient changés, je ne dis pas que je n’éprouverais rien en revoyant Félix ou Julian mais je me disais que les choses devraient être différentes. Nous avions bien grandit. Lorsque le jeune homme s’approcha encore un peu de moi je lui fis un petit sourire puis je lance comme ça : « Hey, poule mouillée ! ». Je l’appelais comme ça quand j’avais 10 ans, c’était le premier surnom que je lui avais donné je crois et si il fonçait vers moi c’est que je ne m’étais pas trompé sur la personne.

« Hey, poule mouillée ! ». Merde j'crois bien qu'c'est elle, qui d'autre m'appellerait comme ça ? Je tend tout de même un doigt vers mon visage pour être certain qu'elle s'adressait bien à moi, un part de moi espérè encore que j'me suis juste trompé, qu'elle lui ressemble un peu voilà tout, mais au fond j'sais très bien qu'y a pas d’erreur possible, cette nana c'est Min's, aucun doute là dessus. Elle a grandis, certes, et mes yeux s'attardent un instant sur son corps dont les atouts se sont plutôt bien développés au fil des ans... Mais j'm'égare, je secoue la tête, nan mais à quoi j'pense moi ?! Merde c'est Min's ! J'ens suis sure maintenant, elle a ce sourire, celui qui lui donne l'air d'une petite fille, quand elle sourit, c'est son visage entier qui sourit, ça m'a toujours fasciné. Mais merde Min's devrait pas être ici. Pas maintenant. C'est vrais que quelques années plus tôt j'lui aurait sans doute couru dans les bras, j'l'aurai cajolée, puis j'lui aurait surement parlé de c'que j'ressentais pour elle à l'époque, mais tout à changé. La vie à fait son job, elle a tué Julian. Elle a aussi tué tout c'que j'étais à l'époque, l'ancien Felix repose à Berlin aux cotés d'son frère. J'regarde cette fille que j'ai tellement aimé et j'sent comme une boule dans ma gorge, quand j'la vois, j'peux pas m’empêcher d'penser à Julian. C'est tout mon passé qui r'fait surface avec la jolie rousse. Les années difficile que j'passais dans l'ombre de Julian, la peur que j'ressentais quand j'voyais mon père devant moi, mais aussi la douceur, la chaleur de cette amitié, puis l'amour que j'avais pour elle.J'étais vraiment amoureux d'cette nana, avec son rire franc et son culot, ouai j'l'aimais vraiment. Mais j'lui ai jamais dit, parce qu'elle n'avait d'yeux que pour mon frère. J'aurai pu être jaloux ou avoir mal, mais non, qui pouvait résister à Julian ? Alors j'suis resté son ami, son confident. celui à qui elle racontais tout, même si ça f'sait mal parfois. Mais tout ça c'est du passé, j'ai changé. Elle a changé, puis surtout Julian n'est plsu là. J'veux pas penser à tout ça, j'veux oublier, ça fait trop mal. J'ai trop perdu dans cette histoire. J'détourne donc vite le regard en espérant qu'elle ne viendra pas me voir, parce que sérieux j'suis pas assez défoncé pour affronter mes fantômes sans craquer. Halloween de merde ! Et pourtant malgré tout j'sent mon cœur qui bat d'plus en plus vite, l'adrénaline qui monte et j'sais pas, ce p'tit truc en moi, cette p'tite chaleur qui s'réveille, que j'ai pas vus d'puis si longtemps. Alors j'me r'tourne et j'murmure "Min's... c'est toi ?", juste ça. Rien d'plus. Si elle vient j'la salue, sinon j'l'oublie, j'confie ça au hasard, incapable de prendre une décision. Putain d'merde j'suis foutrement perdu ! Min's ici ? J'en r'viens toujours pas !

Je l’avais appelé poule mouillé, un peu au hasard, juste sur une ressemblance. Avec les masques ce n’était pas facile de voir quelque chose mais j’avais tenté. Même si cela me paraissait complètement impossible. Il était en Allemagne et moi je devais être à Londres, la seule chance de le revoir aurait été lors d’un évènement X ou Y organisé par nos parents ou nos grands-parents pour les riches et tout leurs amis. Pas à une banale soirée étudiante où tout le monde avait un drap sur la tête ou une citrouille dessiné sur la joue pourtant à ma grande surprise, il venait de se retourner. Est-ce que c’était bien lui ou est-ce que j’étais complètement entrain de me rêver. J’avais l’impression d’être dans un film du genre x-files, et encore plus dingue il venait de m’appeler par le surnom qu’il m’avait attribué : Min’s. Il m’avait toujours appelé comme ça alors que les autres m’appelaient en général Minnie-Love ou encore Victoria pour ceux qui connaissait ma famille. Minnie-Love c’était un surnom que je m’étais attribué quand j’étais encore une gamine, j’avais encore une fois fais ma rebelle et beaucoup de personnes avaient pris l’habitude de m’appeler Minnie-Love mais Felix avait fait exeption à la règle en m’appelant autrement, par un surnom davantage affectueux. Je m’étais alors mise à courir vers lui pour être certaine de ne pas avoir fait d’erreur. Il ne bougeait pas d’un poil mais quelque chose manquait au tableau, je lui dis en accourant : « Feliiiiiiix ». J’avais l’impression d’hurler cela dans le couloir et même si la joie me submergeait je trouvais que quelque chose clochait. Une impression étrange comme si quelque chose avait définitivement changé, je le pris rapidement dans mes bras mais cette impression me submergea de plus en plus que je dû quitter cette étreinte. J’avais enfin compris, c’était Julian, il n’était pas là, d’habitude je voyais toujours les deux frères tout les deux, complices. Mais là, Julian manquait cruellement à l’appel, il devait avoir loupé la soirée mais je ne comprenais vraiment pas pourquoi. Autant de questions n’étaient pas bonnes, je me mis alors à l’interroger : « Julian n’est pas là ? Que fait-il, je ne le pensais pas comme ça, il ne boudait pas les réceptions avant… ». Je me mis à rire, c’est vrai que Julian aimait bien partager des moments festifs avec nous, couvait-il un rhume, c’était étrange. J’affichais cependant un immense sourire à l’idée de revoir Felix, bien sûr j’ignorais tout le reste, j’ignorais que ce sourire se transformerait rapidement en grimace en apprenant la vérité sur mon ami.