Conya
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Anya semblait peu réceptive quant à mon mensonge partiel, c'est dire qu'elle n'était pas facile à embobiner. J'avais plus ou moins tenté de la prendre par les émotions, d’appeler sa compassion vis à vis de la situation de mon père, ce qui était d'ailleurs vrai, d'essayer de la persuader. Et bien, non cela ne marchait pas. A ce moment là je me dis qu'elle portait merveilleusement bien son surnom des
« Reine des Glaces », rien ne la touchait. Cela ne me vexa pas étant donné qu'il s'agissait d'un mensonge partiellement faux, mais je me demandais intérieurement si elle aurait réagi différent si ce que j'avais dis était l'entière vérité, était-elle apte à identifier si je mentais ou non ? Peu de chance, en revanche je pensais juste que le bourrage de crâne accumulé par Andy lui avait suffi à ne plus me faire confiance du tout, j'étais vraiment mal barré. Je choisis alors de rester dans l’implicite, après tout cela ne devait pas être son problème, tout ce qu'il intéressait était mon vrai secret,
« Oui ce genre de soucis, mais rien de bien dramatique, ne t'en fais surtout pas ». Je m'étais amusé à rajouter ironiquement cette expression, elle et moi savions qu'elle s'en contrefichait royalement, ce petit jeu commençait d'ailleurs à être amusant. Puis, Anya passa à l'offensive, elle répondit avec engouement à mon petit monologue, dire qu'elle prêchait le faux pour savoir le vrai était un véritable euphémisme, cependant sa dernière phrase me fit quelque peu droit dans le dos. Il était bien vrai que la vérité finissait toujours par éclater, mais je ne voulus pas y croire. Durant une fraction de secondes, je parus désorienté, mais sa parole suivante changea complètement la donne. « Heureusement qu'on a des membres comme toi », me dit-elle. Cette phrase semblait si fausse, qu'un petit rictus se formai entre mes lèvres. Anya n'était pas une personne de confiance, elle était même intolérante et totalement fermée d'esprit. Elle n'hésiterait absolument pas à me virer des Eliots si mon secret explosait, et concernant mon homosexualité, cela la répugnerait sûrement. Ma vision d'elle avait changée, elle n'était plus l'amie que j'avais rencontré durant un défilée, elle s'était transformée en statut de glace impénétrable, sans émotions, sans cœur. J'avais donc décider de l'a prendre à son propre jeu, de faire exactement comme elle et c'est d'ailleurs ce que j'aurais du faire depuis le début, ne pas lui dévoiler des fragments de ma vie, et me contenter de répondre seulement ses paroles. D'un air donc faussement flatté, je lui souris,
« Ça me touche énormément Anya, surtout venant de toi » lui déclarais-je, un sourire provoquant au lèvres. Voilà qui allait ne pas l'arranger, et puis c'était une bonne chose, je savais qu'elle ne me portait plus dans son cœur. Elle revint ensuite rapidement sur le sujet principal, ayant bien remarqué ma petite dérogation. Elle me dit peu après, qu'elle avait froid, c'est donc instinctivement que j'enlevais ma cape de spectre pour la lui donner, je ne portais qu'une combinaison noire et c'est tout ce que je pouvais faire.
« Je t'en pris prends ma cape, ce n'est pas vraiment un manteau, mais ça te réchauffera un peu », la cape lui allait d'ailleurs à ravir, on aurait dit une sorte de reine des enfers, ce qu'elle était au final
« Tu es terrifique avec, très chère ! » m'exclamais-je.
Moi qui pensais que tout allait pouvoir rentrer dans l'ordre, voilà maintenant qu'elle émettait l'idée d'aller rejoindre Andy. Voilà qui était le cadet de mes soucis, Andy était franchement la personne à qui j'avais le moins envie de voir sur cette Terre, je bénissais donc Olympe pour avoir oublié de me rendre mon téléphone après qu'elle ait appelé Nicholas, tout à l'heure.
« Ce serait une super bonne idée ! Malheureusement j'ai prêté tout à l'heure mon téléphone à Olympe et elle a oublié de me le redonner, je l'ai cherché dans le palais mais je ne l'ai pas vu ! D'ailleurs tu ne l'aurais pas vu partir ? C'est vraiment pas de chance ! » . J'étais certes en situation très délicate avec toutes ces rumeurs et les présidents à mon dos, je n'en avais pourtant pas perdu ma ruse, mon père me disait que je tenais cela de ma mère, je lui en aurais remercié tous les jours si elle ne nous avait pas abandonné.