Tu m'fais de l'ombre. [DUNLINE]

Une journée de plus, rien de bien nouveau, encore une bonne note à mettre à mon actif et encore un joint qui passera bientôt dans mes poumons, la routine quotidienne quoi. Je sortais tranquillement du bâtiment principal pour me retrouver dehors, je m'avançai vers un banc de libre, histoire de fumer une petite cigarette avant de partir rejoindre la Mather House. Je sortais ma clope suivie de mon briquet pour pouvoir allumer comme il se doit ma cigarette. Au même moment une ombre vit se mettre devant moi. Sans même regarder cette personne je pris la parole l'air blasé. Tu me fais de l'ombre, ça te dirait pas d'aller voir ailleurs ? Merci. lançais-je passablement agacé, sans même voir de qui il s'agissait. Je rangeai mon briquet dans ma poche afin de tirer une latte, tête vers le bas attendant que la personne devant moi quitte les lieux pour me rendre le peu de soleil qui restait.

De la frustration, c'est ce que ressentait la belle Coline depuis quelques jours. Elle avait en effet donné quelques cours de soutien à un jeune homme plutôt mignon, des cours qui se sont terminés dans le lit de la dunster. Tout cela n'était qu'en fin de compte un pari du jeune homme et de ses amis. Coline l'avait donc en travers de la gorge, c'est alors en milieu de semaine qu'elle croise le chemin de Duncan, le jeune homme en question. Il était assis sur un banc en train de fumer une cigarette. Elle s'avança vers lui d'un pas décidé en mettant ses bras sur sa poitrine, fixant Duncan avec un air mauvais. Tu me fais de l'ombre, ça te dirait pas d'aller voir ailleurs ? Merci. Elle toussota d'énervement avant de lui répondre, sachant que Duncan n'a pas reconnu Coline. J'espère que le gain en valait la peine. Fit-elle pour que le jeune homme puisse comprendre qu'elle connaissait la vérité.

Je voyais seulement l'ombre de cette personne, je ressentais sa présence mais je ne voyais pas qui c'était, flemme de lever la tête. C'est lorsque j'entendis la voix de cette personne que je compris que ce n'était pas n'importe qui, mais bien Coline. Je m'étais lancé un petit défi avec des potes, de me faire passer pour un élève médiocre en français dans l'unique but de coucher avec elle. Pari réussi, mais visiblement elle venait d'apprendre la nouvelle. Je levai doucement la tête vers elle en souriant bêtement, un peu l'air moqueur. Coline, je t'avais pas reconnu, j'ai plus l'habitude de te voir habiller. Disais-je avec un large sourire sur les lèvres. Je tirai une nouvelle latte sur ma cigarette avant de reprendre la parole. Enfaîte merci, grâce à toi je m'en sors plutôt bien en français maintenant. Lançais-je en rigolant. Je sens que je vais passer un sale quart d'heure avec elle.

Ce qui a le plus touché Coline, c'est que Duncan se sert d'elle comme un jouet, un objet. En ce moment ce n'était pas facile pour la belle, entre ses engueulades avec son frère et le décès de son père, ce n'est pas facile, alors être prise pour une truffe par un jeune homme qu'elle commençait à apprécier la touchait plus que ça aurait dû. Coline, je t'avais pas reconnu, j'ai plus l'habitude de te voir habiller. Il commençait fort le mather, il frappait où ça faisait mal et le pire dans cette histoire, c'est qu'il semblait en être fier. Coline donna une petite claque sur la tête du jeune homme, rien de bien méchant mais ça montrait bien son mécontentement. T'es vraiment une ordure. Je ne te voyais pas comme ça, vraiment. Tu me fais limite de la peine. Le sourire provocateur de Duncan n'arrangea en rien les choses, bien au contraire. Elle bouillait de l'intérieur mais tentait de se contenir. Enfaîte merci, grâce à toi je m'en sors plutôt bien en français maintenant. Coline tapa du pied au sol, toujours les bras croisés. Non mais je rêve ou quoi ? Tu continus à te foutre de ma gueule c'est ça ? Tu n'as jamais eu besoin de ces cours n'est-ce pas ? Tu t'es bien foutu de ma gueule.

Elle me donna une claque sur la tête, rien de bien méchant mais ça me faisait rire plus qu'autre chose. Elle espérait quoi au juste ? Elle va pas me dire qu'elle n'a jamais couché avec un mec sans lendemain, on va pas me la faire celle-là. Je hochais les épaules en lui répondant, toujours avec ce sourire énervant sur les lèvres. Si à chaque fois qu'on m'insultait d'ordure je gagnerais un dollar, je serais le mec le plus riche au monde à l'heure actuelle. Disais-je en fumant ma cigarette. Bon elle va me laisser tranquille ou elle attend quelque chose en particulier ? C'est alors qu'elle s'exclama en disant que je n'ai jamais eu besoin de cours de français. J'ouvrais grand les yeux avant de lui répondre en parlant français, mon accent écossais s'entendait d'autant plus. Bien sûr que si, je ne sais pas parler français. Foutage de gueule bonjour. Je sens que j'allais en prendre encore une dans la figure, mais un peu plus forte cette fois-ci. Qu'importe je soupirai légèrement avant de lui répondre. Bon tu attends quoi?