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enfin réunis après toutes ces années...
maximilian ∞ ariane
Assise dans le canapé de l’immense salon lumineux de l’Eliot House, je tourne les pages de mon magazine, absorbée par tous les conseils stupides qui sont donnés aux femmes pour qu’elles soient belles. J’ai toujours pensé que ce qui rendait belle une femme, c’était son assurance. Je porte le cocktail que j’ai en main à mes lèvres tout en décryptant une à une les tenues qu’ils jugent être celles de l’automne. Si j’y prête autant attention, c’est pour éviter le faux pas. Eviter de craquer sur ce genre de vêtements que tout le monde portera. Je refuse de me confondre entre toutes, je veux être différente, remarquée, et jusqu’à présent cela m’a toujours valorisé. Je relève cependant les yeux vers l’intrus qui vient de pénétrer dans l’immense salle. Une silhouette élancée et masculine fait son entrée et je reste ébahi par les traits fins de son visage. Immédiatement, je suis comme renvoyée en enfance. Je me souviens alors de ces heures cachés dans un placard, tandis que le brouhaha des invités envahissaient la maison, que les verres en cristal tintaient et que nos nourrices cherchaient à nous mettre la main dessus. C’est lui, c’est bien lui. Je n’en reviens pas, à tel point que je bondis du canapé pour scruter d’avantage son visage angélique. Maximilian. Cette université est si grande que c’est la première fois que nous nous retrouvons dans la même pièce. Je reconnais ses grands yeux ornés de longs cils. Il a vieillit, il n’est plus ce petit garçon avec qui j’ai discuté pendant des heures dans l’obscurité, cet allié avec qui j’ai échangé mes premiers baisers. Je suis si stupéfaite de le retrouver que mon cœur s’emballe, mon verre s’échappe de ma main pour s’écraser au sol. C’est le bruit du verre qui me fait sursauter et revenir sur terre. Et je suis ravie de constater que ce n’était pas mon imagination qui a matérialisé mon ami d’enfance dans cette pièce. Maximilian est bien là, en chair et en os. Sans même pouvoir réprimer mes pulsions, je m’élance vers lui et l’attrape dans mes bras pour une étreinte fraternelle et affectueuse. Il m’a tellement manqué. Je ne sais pas s’il a retrouvé en la jeune femme que je suis devenue les traits de mon visage enfantin mais tant pis, s’il ne me reconnait pas alors il subira tout de même ce câlin de retrouvailles. « J’arrive pas à croire que tu sois là Max ! » Lançais-je en me détachant de lui. « Ca fait si longtemps ! Ça fait un bien fou de te revoir ! »
(Invité)