un maniaco-dépressif de la ponctualité. (mathieu)

Je suis plus que pressée, mon rendez-vous avec le banquier est déjà passé depuis 3 minutes et cet homme à un gros problème : c’est un maniaco-dépressif de la ponctualité.  Ma mère au téléphone, mon café brulant dans une main, mes dossiers sur la politique française du 17eme siècle dans l’autre, mon sac sur l’épaule et avec mes talons neufs qui me font un mal de chien, je m’engouffre dans la « Bank of America » d’Harvard Square. Stressée et pressée, je traverse le hall sans un regard pour la pauvre femme qui m’adresse un sourire fatigué à l’office d’accueil, et m’engouffre à toute vitesse dans l’ascenseur. Sans prêter attention au passager de l’ascenseur à côté de moi, je poursuis ma discussion avec ma mère, parlant rapidement en mon langage maternel : « Oui maman, je comprends très bien que tu veux voir Logan ! (…) mais non, la nounou est très compétente ne t’inquiète pas ! (…) mais si ! (…) Allo ? Je t’entends plus ! » Je raccroche donc et jure : « putain d’ascenseur, on capte jamais ici. » Je range donc mon téléphone et en profite alors pour boire une gorgée de mon café.  Du bout des doigts, je feuillette mes dossiers. Alors que je trouve le temps long, une secousse se fait ressentir et je suis projetée sur le côté, renversant tout mon café sur l’autre passager. Sans lever les yeux vers lui, je me recule et tout en m’excusant, essaye de nettoyer l’énorme tache brune sur ses vêtements : « Oh, je suis vraiment désolée, j’ai pas du tout fait exprès, je ne voulais pas pardonn… » Je lève alors les yeux vers lui, surprise. « Math… Mathieu ? »

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.