(flashforward) ELAÏA ► on our way to understand each other.

⊹ On our way to understand each other.

Tu venais de finir de te préparer, du mieux que tu le pouvais, pour être la plus parfaite possible pour ton papa. Il était revenu d'Italie pour venir voir quelques uns de ses amis de l'université, et il en profitait donc pour vous voir, Hermès et toi. Ca allait être bizarre de le voir en dehors de l'énorme demeure dans laquelle vous viviez en Italie, et où tu te rendais à chaque vacances. Il avait passé toute la matinée avec ton frère jumeau, et ça te rendait jalouse, même si tu refusais de te l'admettre. Tu étais persuadée qu'il préférait ton frère, parce que c'est lui qui lui succéderait sur le trône. C'est aussi avec lui que ton père passait le plus de temps. Alors dès que c'était ton tour, tu faisais tout pour que ça soit le plus agréable possible, pour que ton père soit fier de toi, qu'il ait envie de passer du temps avec toi. Le problème c'est que ça te stressait. À chaque fois que tu devais voir ton père, tu avais une boule au ventre, et tu n'étais plus la jeune fille sûre d'elle que tu étais habituellement. Non, face à lui tu redevenais comme une petite fille, effrayée de faire le moindre faux pas. Tu l'entendais parler, en bas, avec ta mère. Vous deviez aller conduire un peu, pour que tu t'entraîne, avant de repasser ton test de conduite pour obtenir ton permis. La première fois, tu l'avais loupé misérablement, et tu avais eu l'impression d'être une bonne à rien. Jamais tu n'avais eu un tel échec, toi qui avait l'habitude de toujours tout réussir brillament. Tu faisais de ton mieux pour être la meilleure en tout, aussi bien en cours dans toutes les matières, ce dont tu n'avais pas vraiment de mal, qu'à la danse ou dans les activités que tu pratiquais. Mais ton test de conduite, tu l'avais loupé, alors que ton frère avait réussi, lui. La honte ! Tu descendais les marches, lentement, et tu entrais dans la cuisine où se trouvaient tes deux parents. T'es prêt P'pa? Tu espérais que ta mère ne lui avait pas encore évoqué ton comportement insolent envers elle, pour ne pas qu'il soit fâché, et pour que votre moment entre père et fille se passe pour le mieux, sans dispute et reproches.

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A vrai dire j'étais débordé. Mais jamais, jamais, je ne choisirais une autre option que de passer du temps avec ma fille adorée. Quelques jours plus tôt, j'avait affronté des politiciens italiens coriaces. J'avais donné bec et ongle pour réussir à avoir ce que je voulais. Désormais, j'étais le successeur du trone. Bientôt, je succéderais à mon père, il se faisait un peu vintage et je devais avouer que j'étais enfin prêt à assumer mon statut royal. J'avais grandis, j'avais fais des erreurs et j'avais eu des joies comme des déceptions. Revenir à Cambridge me rappelait de merveilleux souvenirs. Et mes souvenirs les plus profonds devaient être avec mes enfants. Je discutais avec Feldt, lui expliquant que j'accompagnais Gaïa en auto. Conduite accompagnée avec papa ! J'étais fier de ma fille meme si elle avait raté son test de conduite. Elle était belle, resplendissante et adorable, n'est-ce pas ? T'es prêt P'pa? Je souriais en hochant le tete. Oui ma chérie, viens on y va. A plus tard Feldt. Je déposais un baiser sur le front de celle ci et emmenais Gaïa en bas, prêt pour lui apprendre à conduire. Feldt avait l'air triste quand elle parlait de Gaïa, je pense que quelque chose se passait mais qu'aucune des deux n'avaient le courage de l'avouer.

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Oui ma chérie, viens on y va. A plus tard Feldt. Tu regardais ton père embrasser ta mère sur le front, avec tendresse. Quand tu étais petite, tu ne comprenais pas pourquoi tes parents ne vivaient pas tout les deux, et en grandissant, quand tu avais compris. Mais parfois il t'arrivait encore d'espérer qu'ils finiraient par s'aimer, pour de vrai. Tu attrapais ta veste, accrochée dans l'entrée, et les clés de la voiture. Puis tu sortais de la jolie maison dans laquelle tu vivais avec ta mère et Hermès pendant la quasi totalité de l'année, quand tu n'étais pas en Italie. Tu étais toute crispée, il fallait que tu détresse. Après tout, tu allais juste conduire un peu en présence de ton père ! Mais ça te rendait nerveuse, t'avais peur de ce qu'il allait penser, t'étais aussi un peu angoissée à l'idée de te retrouver toute seule avec lui. Tu n'avais pas envie qu'il t'évoque les fabuleux progrés de ton frère en politique italienne, cours que tu avais refusé de suivre à cause de tes heures de danse que tu avais déjà ce soir là. Encore moins du fossé grandissant qui se creusait entre ta mère et toi et qui se faisait aisément ressentir. Tu attendais qu'il soit monté et attaché à son tour avant de démarrer. On va vers où ? Tu allumais le moteur, attendant de savoir où vous alliez aller. On peut peut-être passer devant Harvard ? Et après on prendra la nationale pour s'éloigner un peu de Cambridge.  

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Je sentais que Gaïa n'était pas dans son assiette. Y avait quelque chose qui n'allait pas. En tout cas, avec notre voiture de luxe et mon costume hors de prix, on ne passait pas inaperçus alors j'esperais l'emmener dans un endroit isolé. On va vers où ? Elle alluma le moteur. Ca me faisait trop étrange de voir ma petite fille chérie là, devenue grande, bientôt une femme, au volant d'une voiture, moi passager. Certes je n'avais pas passé beaucoup de temps avec elle, mais je l'aimais autant qu'un père pourrait aimer sa fille. On peut peut-être passer devant Harvard ? Et après on prendra la nationale pour s'éloigner un peu de Cambridge. Je lui souriais. Cest une excellente idée ma chérie ! Allez vas-y, je te fais confiance montre moi de quoi t'es capable. Mais fais attention hein ! Je croisais les bras et attendais de voir les efforts de ma fille adorée.

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C'est une excellente idée ma chérie ! Allez vas-y, je te fais confiance, montre moi de quoi t'es capable. Mais fais attention hein! Ton père était si gentil avec toi, et il était presque incompréhensible que tu ais aussi peur de te retrouver avec lui. Le truc c'est que personne ne pouvait imaginer à quel point tu étais terrorisée à l'idée de le décevoir lui aussi. Déjà que ta mère ne te supportait plus et te le faisait bien comprendre, et que ta relation avec ton frère jumeau allait mal elle aussi. Tu ne voulais pas perdre Elios aussi. Tu prenais une longue inspiration. Ok, lève le pied de l'embreillage, lentement, laisse la voiture partir seule. T'essayais de te rappeler de tout ce qu'on t'avait dit lors de tes leçons de conduite. T'avais même pas callé, t'étais assez fière de toi même. Maintenant il fallait aller jusqu'à Harvard, sans faire d'erreur. Tu conduisais la magnifique voiture de luxe, prudemment. T'aurais bien aimé que les élèves de ton lycée te vois, tiens ! Ils t'admireraient encore plus. L'une des seules qui ne serait pas impressionnée serait certainement ta meilleure amie, Alessia, qui avait elle aussi l'habitude des objets aussi luxueux. Maintenant, il fallait que tu trouves un sujet de conversation, qui ne puisse ni divaguer sur ton frère, ni sur la tension entre ta mère et toi. J'ai eu un A+ en mathématiques, et un en chimie aussi. Tu n'avais jamais eu de mal à avoir de telles notes. En fait, t'étais la meilleure de ta classe depuis la maternelle, avec d'excellentes moyennes dans toutes les matières. C'était probablement la seule chose que ta maman ne te repprochait pas en ce moment. T'étais tout à fait capable d'avoir un avenir prodigieux, peut-être de devenir médecin ou chercheuse. Tu le pouvais ouais, si tu n'avais pas en tête de devenir danseuse. Parce qu'après tout, il n'y avait que ça qui t'intéressait réellement. Ca, la mode et les garçons. Et dans quelques semaines il y a le showcase de mon école de danse, tu sais, comme tous les ans. J'y interpréterai six danses, dont deux solos. Tu allais pouvoir montrer tes talents en danse classique, contemporaine et en hip hop. La danse te passionnait, c'était même devenu une obsession, ce qui n'était pas toujours au goût de tes parents, t'en étais consciente. Ils préféreraient que tu ais une grande carrière stable, pas une carrière précaire de danseuse. Tu crois que tu pourras venir cette année ? La dernière fois qu'il était venu te voir danser, t'avais onze ou douze ans. Depuis il avait toujours était trop occupé.

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Gaïa, ma fille, mon ange. Je l'aimais tout autant que j'aimais son frère, Hermès. Et jamais mon amour pour un serait plus fort pour un autre. C'était des jumeaux, ils sont unis pour la vie. Et même si je le cachais bien, cela me détruisait le coeur de devoir les séparer pour pouvoir apprendre à Hermès le rôle qu'il devrait avoir, les manières, la diplomatie d'un successeur. Je ne savais pas si Gaïa en souffrait et je ne lui avais jamais posé la question. Pour moi c'était encore mon bébé, et la voir là, au volant d'une voiture.. ça me terrorisait. Mais en fait, elle se débrouillait pas mal. J'ai eu un A+ en mathématiques, et un en chimie aussi. Un grand sourire vint se déposer sur mes lèvres et je me mis à applaudir. Félicitations ma chérie, je crois bien que tu as toujours été la plus forte à l'école, je me trompe ? Je le savais parfaitement ! J'avais beau être en Italie maintenant, je la suivais toujours de loin. Et dans quelques semaines il y a le showcase de mon école de danse, tu sais, comme tous les ans. J'y interpréterai six danses, dont deux solos.Tu crois que tu pourras venir cette année ? Je soupirais.. je ne savais pas que lui répondre.. Si je disais oui et qu'au final je ne viendrais pas, elle serait déçue. Si je disais non, elle serait déçue également. Alors je me tus pendant quelques secondes avant de lancer : Tu ne devrais pas trop parler quand tu conduis. Tu es novice, ça déconcentre allons ! Ton frère ne faisait pas de telles betises. Je préférais changer de sujet, je lui répondrais plus tard et intérieurement ça me bouffait parce que je savais que je ne pourrais pas être là..

⊹ On our way to understand each other.

Tu essayais de te concentrer sur la route, pour ne pas risquer de faire des fautes dans ta façon de conduire. Le truc, c'est que tu étais stressée au volant, surtout lorsqu'un examinateur ou ton père étaient assis à tes côtés. Tu ne savais pas pourquoi, mais c'était ainsi. Du coup, tu essayais d'oublier ce stresse en discutant avec le passager. Ce n'était pas facile, puisqu'il y avait un grand nombre de sujets que tu voulais à tout prix éviter d'aborder avec ton père : ta mère, ton frère, ton comportement, et les garçons. Félicitations ma chérie, je crois bien que tu as toujours été la plus forte à l'école, je me trompe ? Tu souriais légèrement. C'est vrai que depuis ton entrée à l'école, tu n'avais jamais eu de mal à avoir les meilleurs résultats de ta classe. Peut-être était-ce à cause de ta curiosité et de ton envie d'apprendre et d'en savoir toujours plus. Il n'était à vrai dire par rare de te trouver le nez dans un bouquin de science ou dans de vieux romans. Oui c'est vrai que j'ai toujours été la première de la classe. Mais c'est parce que les autres ne font pas d'effort. Par « les autres », tu parlais de l'ensemble de tes camarades de classe, mais aussi d'Hermès qui avait pourtant toutes les capacités nécessaires pour être aussi bon que toi. Mais il avait la tête ailleurs en ce moment et ne s'appliquait pas vraiment. Ou peut-être était-ce parce qu'il voulait te laisser ce plaisir.. ? Pourtant cette année dans ma classe je croyais qu'il y avait un intello, tu sais le genre de mec avec la chemise boutonnée jusqu'en haut et de grosse lunettes rondes. Pourtant j'ai des meilleures notes que lui. T'avais cru à tort que tu allais enfin avoir un peu de concurrence, mais en fait non. Tu prenais un virage un peu trop rapidement. Oups. Fallait que tu te reconcentre, vraiment. Tu évoquais ensuite ton futur spectacle de danse, quelque chose dont tu avais on ne peut plus hâte. Tu demandais à ton père s'il comptait venir. Gros blanc, puis il changeait de sujet. Tu ne devrais pas trop parler quand tu conduis. Tu es novice, ça déconcentre  allons ! Ton frère ne faisait pas de telles betises. Il plaisantait là ? Tu voulais juste une réponse, un mot : oui ou non. Tes mains se crispaient sur le volant. Papa.. Il faut que je réserve les billets d'entrée. Donc c'est oui ou non. Il ne devait pas avoir l'habitude qu'on lui parle comme ça. Mais tu étais sa fille, tu voulais qu'il te donne une réponse. Tu voulais aussi qu'il vienne te voir à la danse. Tu soupirais avant de marmonner Et ne me compare pas à Hermès, je ne suis pas lui ! Le fait que vous soyiez toujours comparés l'un à l'autre t'énervait un peu. Vous étiez deux personnes distinctes. Ce n'est pas parce qu'il ne faisait pas de telles bêtises au volant que tu devais faire de même.