Ma mère était la femme parfaite, la nouvelle femme des temps modernes. L'incarnation de la femme libre. Une femme forte et fonceuse, qui a toujours rêvé de changer la face du monde et aimant sa liberté. Dès son adolescence, elle savait déjà ce qu'elle voulait. Son rêve acquérir cette liberté par tous les moyens. Elle s'est forgée une personnalité. Elle a donc fait des études dans la mode et était également mannequin. Américaine pure souche, elle a réussi à allier l'élégance à son caractère aussi fort que ferme, laissant une femme indépendante et sûre d'elle, le genre de femme qui fait tourner les têtes sur son passage quitte à rendre fou. Provenant d'une famille aux moyens modestes et au quotidien peu enivrante, elle voulait fuir. Fuir sa routine habituelle. Malheureusement, l'argent lui manquait. Elle se contentait donc de rêver d'un avenir meilleur. Elle m'a toujours conté cette histoire, celle d'une petite fille qui n'avait pas les moyens et qui finalement à tout réussit dans la vie. Je l'ai toujours admiré, désireuse de devenir une partie d'elle-même, lui ressembler afin de vivre mes rêves, de devenir quelqu'un d'important à mon tour et de forte. Enfance bercée d'illusion. Quand on est petite on ne se rend pas compte de tout et un jour tout m'est tombé dessus. Mes parents divorçaient pour une raison qui pour le moment m'échappait totalement, mais que je comprendrais par la suite. En réalité ma mère avait donc épousé mon père, avait accepté cette alliance car il avait les moyens de la faire devenir une reine, de devenir enfin ce qu'elle voulait. Elle lui a tout pris et lui il lui a tout donné, amoureux de ses beaux yeux et se laissant berné par sa séduction. C'est à ce moment-là qu'ils me demandent chez qui je préfère aller. Vous savez cette question lâche des parents, qui ne veulent pas prendre une décision. Et bien là on me la posait. Mon père me voulait à tout prix, il ne voulait pas me laisser avec cette femme qui lui a brisé le cœur.
Finalement, je suis allée vivre chez mon paternel. Nous sommes donc devenus une famille à deux avec des revenus modestes. Mais avec mon père j'ai toujours un contacte d'amour. Pour moi il représente beaucoup et je suis admirative de lui. Malheureusement j'ai hérité du tempérament de feu de ma mère et il m'arrive souvent de jouer avec lui pour qu'il cède à mes caprices de jeune fille gâtée. Mais j'ai également hérité de caractère de mon père : la fidélité et l'amitié, les choses importantes qui me constituent. Quant à ma mère je la voyais de temps en temps. Bien qu'elle avait fait du mal autour d'elle, c'était maintenant une grande dame dans le domaine de la mode. Oui, j'ai toujours admiré ma mère. Je l'idolâtrais, la positionnait sur un piédestal infondé. Partagé entre deux émotions. La détester pour ce qu'elle a fait à mon père et en même temps être admirative de ce qu'elle a réussi. Une femme, celles qu'elle avait toujours voulu : la reconnaissance, la gloire, la fortune... L'amour en avait même été remplacé par cela.
Nous avons vécu comme cela pendant plusieurs années. De très belles années. Mon père avait réussi à se refaire un nom dans le monde des finances et avait grâce à cela refait sa fortune. Mais ce bonheur ne pouvait évidemment pas durer. Un jour de soleil, une journée qui s'annonçait pourtant bien, le téléphone sonna pour annoncer une mauvaise nouvelle. Un membre de notre famille était mort. Mon père m'apprit que c'était la mère d'Hendrix l'un de mes cousins. Visiblement son père l'avait tué accidentellement. Je trouvais cela un peu gros, ne connaissant pas vraiment ce côté de la famille c'est mon père qui fut le plus touché par cette nouvelle. Il les connaissait bien. Quant à moi je les avais vus de temps en temps à des réunions de famille. Je me rappelle qu'ils étaient plutôt sympa sauf leur enfant qui était une vrai terreur à l'époque.
Deux jours d'écoulés et nous devions nous rendre à l'enterrement, il y avait quand même du monde et une tristesse pouvait se faire ressentir. Mais le drame ne s'arrêta pas là, non. Mon père fini par déclarer qu'il voulait tout faire pour aider ce garçon quitte à l'héberger chez nous. J'ai tout fait pour le convaincre que c'était une belle connerie, mais rien ne changea sa décision. J'étais sur les nerfs. Je ne voulais pas de lui dans notre maison. Cela fait depuis toujours que je suis là seule enfant et vivre avec mon cousin ne m'enchante guère.
C'est aujourd'hui que l'on devait aller chercher Hendrix. J'avais dit que je ne voulais pas y aller mais j'ai bien été obligé. Faisant la gueule et ne parlant pas voilà comment le trajet c'était passé. J'avais tout de même dit bonjour et décroché un sourire. Mon père ne savait pas trop quoi dire non plus, il lui posa quelque question et notamment ce qu'il aimait manger. J'avais entendu parlé de lui et pas forcément en bien et cela c'est confirmé quand je l'ai vu. Exactement le portait que j'imaginais de lui, tatoué de partout, mal coiffé et mal habillé. Je savais qu'il n'en faisait qu'à sa tête et qu'il traînait trop souvent dehors. En vue de sa tête il devait également picoler. Rien ne m'inspirais chez ce mec. J'étais persuadée qu'on allait avoir des problèmes à cause de lui.
Aujourd'hui c'était le grand jour. L'université représentait quelque chose d'important à mes yeux et ce, dès que mon regard avait pu rencontrer le campus aux multiples clubs ainsi que les bâtiments de cours qui ne me donnaient qu'une envie, celle de m'y rendre et de commencer mon année. J'avais déjà une idée de ce que je voulais faire plus tard. Avec Hendrix nous allions enfin savoir si nous étions acceptés à Harvard, la plus prestigieuse école de la ville. Nos relations avec mon cousin avait totalement changé depuis son arrivée. J'avais appris à le connaitre et compris que j'avais une fausse idée de lui. Maintenant nous étions très proches. Nous, nous complétons plutôt bien. Il m'a apprit des choses et j'ai fait de même de mon côté. Je l'ai même poussé à passer ce concours. Cela à surement dû nous aidé de le passer ensemble, car nous, nous soutenions. Je le considère plus comme mon frère que mon cousin maintenant.
J'avais sa lettre dans les mains et lui il avait la mienne. Après l'avoir ouvert, j'affichais un grand sourire pour montrer que c'était bon. Lui il était dépité... Ce n'était pas possible, j'avais loupé et lui réussit ? Comment c'était possible ? Il finit par avouer que c'était une mauvaise blague et je l'injure de tous les noms. Cela nous arrivait souvent de nous chamailler, mais ce n'était absolument pas méchant. A la fin nous finissons toujours par se marrer.
Maintenant ça fait quatre ans que je suis dans cette école, qui pour moi est la meilleure. Je suis parfaitement heureuse dans ce que je fais et également dans ma confrérie. Mes études me prennent un peu de temps mais j'arrive quand même à faire la fête et à m'amuser, ce qui est important pour mon bon équilibre. Quant à Hendrix c'est plus compliqué de son côté. Il a essuyé des échecs et il plonge doucement dans la noirceur. Nous sommes toujours très proches et cela nous a souvent joué des tours. Certains pensent que nous flirtons ensemble et cela nous amuse beaucoup et nous en jouons. Mais au final nous sommes simplement une famille.