Un petit bout de France à Harvard PV Jérèmy

Depuis la rentrée, je me concentrais un maximum sur mes cours histoire de ne pas avoir de retard. Il faut dire que dans deux mois, je serais maman et donc jongler avec les cours et mes responsabilités de famille ne serait pas super simple quand bien même je ne suis pas toute seule. J'essaye donc de m'avancer un maximum et aussi de faire un stock de sommeil assez conséquent. J'ai toujours réussi ce que j'ai entrepris, je ne me fais donc aucun soucis quant à l'avenir. Aujour'dhui, j'avais profité du peu de cours que j'avais pour passer l'après-midi à la bibliothèque du campus. Je n'appréciais pas tellement cet endroit étant donné que des souvenirs de la bombe me hantent encore mais je suis un peu obligée de surmonter tout ça et de compléter mes études grace à toutes les ressources que possèdent cet endroit. Malgré la peur qui me saisit encore, j'avais réussi à franchir les portes de ces lieux et parcourais à présent les rayons, à la recherche de livres qui m'aideraient pour finir ce dossier sur la préservation de la grande barrière de corail. Un sujet pouvait parraître ennuyant pour certains mais étant donné que la sauvegarde de la planète est un sujet qui me tient à coeur, c'est le type de questions que j'adore traiter.  Dans le secteur réserver à la biologie, je tombais enfin sur les ouvrages qui pourraient m'aider à finir mon devoir. J'attrapais donc quatre cinq bouquins dans mes bras avant que mon portable ne retentisse, je jonglais donc pour essayer de l'atteindre dans mon sac à main mais maladroit comme je suis, ma pile de livres tomba au sol dans un fracas. En plus, je décrochais trop tard car mon interlocuteur avait déjà raccroché. Je soupirai avant de m'exclamer dans mon français parfait. " Et merde. Il manquait plus que ça. " Je vous jure qu'au bout de huit mois de grossesse j'évite un maximum de me baisser mais là j'étais bel et bien obligé. Je suis respectueuse et je ne pouvais décemment pas laisser quelqu'un le faire à ma place. Je m'affairais donc déjà au sol pour ramasser mes livres et mes quelques feuilles dispersées à terre.

Inexorablement de mauvais souvenirs me revenaient en tête en cette bibliothèque où j'ai bien failli perdre la vie il y a moins d'un an. C'est peut être pour cette raison que j'avais perdu mes moyens en me débattant avec mes bouquins pour répondre à mon téléphone. Maladroite comme je suis, j'avais ommis de le mettre en mode silencieux en entrant danc ce lieu invitant normalement au silence, pour le coup j'en étais bien loin entre mon portable qui sonne et mes livres qui tombent dans un bruit sourd. Je sens que je vais avoir la poisse pour le reste de la journée, il ne peut en être autrement. Je soupirais tout en réparant mes dégats. Je devrais peut être retourner étudier chez moi, c'est plus sûre et puis je n'aurais pas à affronter tous les regards d'inconnus braqués sur mon ventre arrondi. Les préjugés sont vraiment une chose qui m'insupporte. Je m'apprêtais à ramasser le dernier ouvrage lorsque quelqu'un le fit à ma place. Je regardais le jeune homme en face de moi qui m'adressait la parole dans un français plus que parfait. " Tu sais, c'est de la triche de dire des gros mots en français. " J'étais à la fois choquée mais surtout impressionnée. Cela faisait longtemps que je n'avais pas entendu cette langue, depuis mon mariage de cet été en fait. J'adressais un léger sourire à l'inconnu, reprenant au passage le livre que je venais d'emprunter. " Et oui il est difficile de se débarasser de ses mauvaises habitudes. Mais au moins dans cette langue je me fais moins remarquer. " répondis-je toujours dans ma deuxième langue. Etre bilingue est un atout certain surtout ci à Harvard lorsque l'on cotoit des étudiants venant de l'étranger. " Je suppose que j'ai à faire à un compatriote français, n'est ce pas ? " ajoutai je sur un ton à la fois curieux et amical. Finalement mon petit accident d'il y a quelques minutes n'avait pas que des inconvénients.