• Adulte«
Abuelita! ,m’écriai-je. Je jetai ma valise au pied de la porte et allait l’embrasser.
Mi nieto! ,répliqua-t-elle joyeusement. Une étreinte chaleureuse. Je me baissai un peu pour qu’elle puisse m’embrasser sur la joue.
Aie Deangelo. Mirate! Tu as bien grandi depuis la dernière fois. Un verdadero hombre! Pas comme ton père… Elle était en totale admiration devant moi. Je ris à sa remarque. J’ai toujours adoré ma grand-mère, et ce malgré les rares fois où elle venait nous voir à L.A. Cette fois-ci, c’était moi qui lui rendait visite. En fait, je venais vivre avec elle à Acapulco ,mais elle ne le savait pas encore.
Toi aussi tu as grandi abuelita! ,me moquai-je. Elle me donna une petite tape sur le bras. Je ris de plus belle.
Ok maintenant arrête de jouer! Je sais que tu n’as pas vu tes parents depuis quatre ans, alors hijo que fais-tu ici?Mon regard s’assombrit.
Je veux pas en parler ‘bueltia. Puis c’est le contraire : ils m’ont abandonné.Elle prit ma main dans la sienne et la serra.
Si tu veux rester mon coeur,il n’y a pas de problème hijo. Je me jetai sur elle et l’embrassai.Merci. Elle me repoussa rapidement.
À condition que tu me racontes tout… Je savais où elle voulait en venir. Je sentis un long friction parcourir mon échine. Je ne voulais pas en parler,mais je n’avais pas le choix. C’était ma grand-mère qui me le demandait, pas Estèla,pas Carlos. Elle avait du lire la peur dans mes yeux car elle tapota mon dos de sa main avant de dire:
Vamonos, hijo. Je vais te préparer de quoi manger. ,me rassura-t-elle. »
«
Tu ne peux pas faire ça!?!, s’écria-t-elle. Estèla me poursuivit jusque dans la chambre. Je l’ignorais alors que je faisais mon sac.
Ma décision est déjà prise mariposa. De toute façon ,j’ai signé un contrat. J’avais l’air imperturbable, alors qu’au fond j’avais le coeur brisé. J’allais quitter Acapulco et abuelita après presque un an. Je n’avais pas le choix. Je voulais fréquenter une des meilleurs universités au monde et ce sans m’endetter. J’avais rencontré des gens- dealeurs pour le cartel de la ville- grâce à des amis qui m’avait juré que si je participais , je recevrais assez d’argent pour payer mes études et m’enrichir aussi. Je finis de faire mes valises. Je ramassais mon sac et m’avançai vers la porte.
Si tu pars, je dirais tout à abuela , me menaça-t-elle en me bloquant le chemin. Je mis mon sac sur mon épaule, perdant patience. Je la pris , la soulevais et la reposai sur le sol un peu plus loin.
Tu ne voudrais pas tuer la pauvre vieille. Qui prendrait soin de toi? Elle savait que j’avais raison. Il y a six mois que
papi l’avait envoyé à grand-mère au Mexique, car il ne trouvait plus d’emploi. Elle poussa un long soupir.
J’espère que tu sais ce que tu fais De’, parce que je ne voudrais pas qu’il t’arrive quelque chose. Puis finir en prison à 19 ans , je ne crois pas que ça fasse partie de tes plans d’avenir,me sermonna-t-elle. Je ris.
T’inquiète ! Et si je me fais prendre, s’il te plait, envoie-moi un manteau.On dit qu’à Boston c’est plus froid qu’ici! lançai-je avant d’éclater de rire. »
Je quittai ce jour-là la maison de ma grand-mère à Acapulco au Mexique pour Boston aux États-Unis. Je n’avais pas de quoi m’inquiéter, tout avait été fait pour moi à l’avance. J’avais été accepté à Harvard en Arts Visuels et je vivais dans la résidence Mather House, la maison des fêtards et des débauchés. Je recevais à chaque mois un chèque en échange de mon boulot: récupérer avec d’autres gars la cargaison de cocaine au port de Boston , l’apporter à nos supérieurs et revendre une partie. Moi j’en vendais un peu « underground » sur le campus. Discret, je ne me suis jamais fait prendre. J’ai rencontré beaucoup de gens ,ai fait la fête comme un fou et ai vécu une vie plus à l’aise . J’ai fini mon bac à 23 ans , puis j’ai voulu changer d’orientation. Mon contrat avec les mafieux venaient de finir. Je l’ai renouvelé, puis en attendant que je me trouve une nouvelle passion, j’ai pris une année sabbatique en Europe.Tout en voyageant, je vendais un peu pour me ramasser un peu d’argent.«
Lior? C’est joli comme prénom,pour une déesse…hébreu c’est ça? Son sourire se fit plus large encore. Qu’elle était belle! Brune à la peau d’ébène, de longues jambes et une jolie silhouette. Puis cette bouche! Elle était l’incarnation même d’Isis, une enchanteresse. Je n’avais jamais eu de coup de foudre avant elle.
Oui! mon grand-père était d’origine juive,mais je suis mexicaine, me répondit-elle. Je le savais.Son accent ne mentait pas. Je me rapprochai d’elle.
Quel coïncidence! Soy mexicano tambien. Tengo novio? J’allais droit au but. Elle rit , un peu surprise par mon approche.
No,mais c’est compliqué. Elle était évasive.
Quoi? Je ne te plais pas? ,lui demandai-je.
Non non! s’écria-t-elle amusée.
Tu es vraiment beau, muy guapo, tu n’essaies pas de m’embobiner, quoique tu peux être assez poète ,tu es intelligent et tu es direct… je l’interrompis.
Alors je peux t’inviter à danser? Je jetai un regard sur la piste de danse du club.On aurait dit qu’on était sur le Sunset Boulevard, pourtant nous étions en plein milieu de la Méditerranée sur un bateau.
Oui, mais ne te fais pas d’idées papichulo…je suis… Elle se rapprocha de mon oreille où elle me dit:
Lesbienne.Elle se détacha de moi. Je la regardai les yeux ronds.
Pas vrai? Dommage. Mais si tu te trouves une copine sur le bateau et que vous concluez, je pourrais regarder? je tentai ma chance. Elle éclata de rire.
Coquin, tu voudrais bien , hein? Non! Tu sais ce qui serait mieux? J’aurais envie de compagnie. On pourrait passer la croisière ensemble en tant qu’amis, mais rien de plus. Que dises? Je réfléchis un moment.
Ok. Je venais à peine d’accepter qu’elle m’entraînait déjà sur la piste de danse.
Ne t’épuises pas trop ce soir sexy! Demain matin,je veux descendre visiter Athènes! Je ne dis rien et me contentais de me déhancher.Quelle fille! »
Comme prévu, nous sommes descendu à Athènes, puis Venise et Rome, Monaco; Barcelone,puis Valencia. Nous nous sommes quittés un peu plus loin à Séville,amis. Nous avons échangés nos coordonnées et nous sommes promis de nous retrouver à Boston. Elle étudiait depuis un an à Harvard ,tout comme moi. J’ai continué ma tournée en Europe : je me suis arrêté à Paris , où je me suis découvert une passion pour l’art culinaire,moi qui aimait déjà cuisiner , à Prague pour vendre le reste de mon stock de cocaïne et m’amuser, je m’arrêtai à Genève ,Milan et Vienne. Épuisé, je remis la visite des autres pays à plus tard et retournai aux États-Unis. J’entrepris des démarches pour m’inscrire à une école culinaire et fut accepté. J’ai retrouvé Lior, qui habitait non loin de moi à la résidence. Nous nous sommes revus souvent. On sortait, on s’amusait et on discutait. Avec elle , je me sentais à l’aise de discuter de beaucoup de choses,mais pas de tout. Elle se confiait énormément à moi. Nous sommes devenus avec le temps inséparables. Notre relation a cependant commencé à changer quelques mois avant que je finisses mes cours de cuisine et qu’elle décroche son B.A. À chaque fois qu’on se voyait, Lili’ se comportait de façon étrange. Elle n’était pas elle-même. Le pire: Quand j’amenais une copine à nos soirées, elle se montrait désagréable ,voir jalouse. Je ne comprenais pas sa maladresse et sa gêne inhabituelle près de moi. «
Porqué te vayas? ,m’écriai-je assez fort pour qu’elle m’entende malgré la musique. Elle se dirigeait vers sa voiture.
Quoi, c’est ma copine que tu n’aimes pas encore? Ou plutôt que tu es jalouse? ,l’accusais-je. Elle se retournai.
Que me importes!De toute façon, i’m not even close to go heterosexual ! ,s’emporta-t-elle. Je ris.
Je me disais aussi…Mais tu sais , je suis compréhensif querida…si tu as des envies… Je jouai avec ses nerfs. Elle revint sur ses pas et me gifla. Ou plutôt tentai. Je lui ris au nez. Elle s’empourpra de plus belle.
Oh et puis merde! Pourquoi continuer à faire semblant… Je compris bien trop tard. Elle m’embrassa. C’était un rêve.Et dire que je l’avais souhaité le jour de notre rencontre.
Pincez -moi , je rêve! , m’exclamai-je lorsqu’elle mit fin au baiser. Elle s’agita.
Pardonne-moi…J’ai pas voulu…Vraiment… Je souris.
Menteuse. Je glissai mes doigts sous son menton que je relevai et lui rendit son baiser.D’abord en douceur. Puis passionnément. Quand je m’arrêtai, nous avions le souffle court. Elle se touchai les lèvres un moment, incrédule. Pour une fois, je lui avais cloué le bec.
Allez viens, retournons au barbecue. Ils vont lancer les feux d’artifices bientôt… J’attrapai sa main. Elle la serra dans la sienne et se laissa faire. Nous retournâmes à la fête ni vu ni connu , à temps pour les feux d’artifices,main dans la main. Je me rappellerai toute ma vie de ce quatre juillet. »
Étonnement, aucun de nous deux ne nia ce qui s’était produit ce soir-là. En effet,nous commençames à devenir plus proches, cette fois-ci sentimentalement. Je ne la brusquai pas et ralentit la cadence pour elle. Apprendre qu’on était attiré par un homme alors qu’on se croyait lesbienne,ça devait être bouleversant. J’avais bien fait. À la rentrée, lorsque je choisis de retourner étudier à Harvard après avoir bossé un moment dans un restaurant, cette fois en Histoire de l’Art et l’Architecture et que je m’intégrais à la Lowell House pour changer, nous sortions ensemble. La proximité nous a permis de faire grandir notre amour. Et quel amour! Entre moi et elle c’était un vrai incendie, du feu à l’état pur,à sa plus simple expression,sauvage.« Le silence. Rare quand nous étions ensemble. Nous nous faisions face dans ma chambre à la résidence Mather House. Des semaines que nous nous voyions plus. Ou plutôt qu’elle m’évitais.
Je crois qu’on devrait prendre une pause., m’annonça-t-elle tout d’un coup. Ça me fit l’effet d’un coup de poing. Je ne tardai pas à réagir et à perdre mon sang froid.
Non! ,m’écriai-je.
Pas question! Lili’ pense-y bien…Tu ne peux pas me faire ça! Porque? … je ne pouvais plus m’arrêter.
Deangelo…,commença-t-elle,mais je ne pouvais plus me taire. Je me rapprochai d’elle.
Quoi? C’est moi?Je n’étais pas assez bon? Je ne t’ai pas satisfait?…d'un gars confiant comme moi ,c’était triste à entendre. Je doutais de moi-même. Je n’y pouvais rien: j’étais désespérément amoureux. Elle baissa les yeux,gênée,mais aussi peinée. Je me torturais pour elle.
Non. Puis c’était notre première fois , je ne sais pas vraiment comment c’est ….,me rassura-t-elle. Je sautais rapidement à des conclusions.
Je ne t’ai pas fait trop mal j’espère…Je pris son visage entre mes mains…
Muñeca…Elle me repoussa soudainement.
Là n’est pas la question De’! J’ai seulement besoin d’y réfléchir un peu c’est tout… Je n’en croyais pas mes oreilles.
Tu as pris un an pour y réfléchir avant et maintenant qu’on a franchi le pas…Je retrouvais soudainement mon calme.
Vas-y Lior . Piensa lo bien mami… Seulement ne te surprends pas si à ton retour je ne suis plus là. J’étais devenu froid.Et sur ce je tournai les talons et la laissai en plan.
Bébé ,t’es pas sérieux?!? Tu ne peux pas me faire ça! ….Elle paniquai.
C’est de la manipulation Deangelo Llagostera! …Reviens ici tout de suite, cogno! Elle me suivit alors que je cherchai mon briquet sur mon lit. Lorsque je le trouvais, je me dirigeai vers la salle de bain,une Lior hystérique sur mes talons. Je l’ignorai et accélérai mon pas, juste assez pour réussir à m’enfermer à temps dans la salle de bain. Une fois à l’intérieur, je verrouillais la porte et m’allumais une cigarette.
Je ne vais pas ramper pour toi De, compte pas sur moi! tonna-t-elle,au bord des larmes.
De toute façon tu ne peux pas te passer de moi et de mon joli petit cul. je ris malgré moi. Elle le savait,même si je lui disais rarement. Par contre ,mes gestes parlaient pour moi. Je tirais sur ma cigarette.
Je reviendrai Deangelo et tu ne résisteras pas: tu vas me reprendre… et je vais t’en faire baver après amorcito! Ce fut ses dernières paroles. Après plus rien. Je fermai les yeux et relâchai la fumée accumulé. J’étais serein. Elle m’aimait autant que moi je l’aimais.
Je t’attendrai mon coeur.,fis-je ,un sourire en coin.
Je respectai ma parole. Je l’attendis le temps qu’il fallu pour qu’elle puisse assimiler ce qui venait de se produire. Je la comprenais: elle venait de coucher pour la première fois avec un homme, qu’elle aimait d’ailleurs. Ça devait être un choc assez sérieux pour elle. Lior m’est revenue peu de temps après changée. On aurait dit que mon absence n’avait fait que renforcer ses sentiments pour moi. «
Pourquoi tu me prends en photo ,nena? ,lui-demandai-je. Je n’avais pas la flemme de lui dire d’arrêter et encore moins de me lever de son lit pour lui arracher son maudit appareil. Je n’avais jamais été à l’aise avec le fait de me faire photographier, mais ça, elle ne le savait pas. Parce que c’était la première fois: qu’elle ne prenait pas en photo une vitrine de boutique, un paysage ou un monument et qu’elle me prenait comme modèle. Pour être sûr de gâcher son oeuvre , je me mis à bouder.
Chut! ….un cliché en suivait un autre…
Puis arrête de bouder imbecil! …et click…Fais le beau comme tantôt ... Pour lui faire plaisir ,j’arrêtai de faire du boudin et sortie ma série de poses du dimanche…
Voilà!C’est parfait… je ne pu retenir mon début de fou rire…
Ça t’amuses? ,s’étonna-t-elle en se mettant à califourchon au dessus de moi pour prendre des close-up…
Humm….j’arrêtais de rire….
Pourquoi tu veux autant de photos de moi Li’? …Elle poussa un long soupir exaspéré et posa son appareil sur le lit. Puis ,elle posa ses mains sur mon torse.
Parce j’ai toujours mon appareil avec moi…Je t’ai toujours dans ma tête et avant tout dans mon coeur…Maintenant je veux t’avoir sous les yeux. Toujours. Siempre mi amor. Suite à cette déclaration, je n’avais plus besoin d’explication.Je l’embrassai tout en lui chuchotant des «
Te amo » entre deux respirations. »
Notre amour s’est épanoui davantage. Je l’aimai comme un dingue. Je le sentai au plus profond de mon être: jamais je n’avais autant amié avant elle , et s’il devait y avoir un après, rien ne serait pareil. Je n’étais pas le seul à m’être attaché. Avec le temps, Lior me montrait de plus en plus de signes…comme ses nombreuses crises de jalousies. Heureusement pour elle, I was completely » smitten » alors … Je poussai ma folie finalement en décembre au maximum et l’emmenai avec moi au Mexique durant le temps des fêtes. Je l’ai présenté à ma grand-mère et ma petite soeur, les deux femmes les plus importantes de ma vie. Ça voulait tout dire pour moi. Jamais je n’avais présenté de fille à ma famille. J’y songeai depuis un moment, mais le 1er janvier 2013 après une discussion à moitié ivre avec mon cousin, j’ai décidé que j’épouserai Lior.Le 17 janvier 2013. C’était un jeudi comme les autres. Je m’étirais. La clarté passai au travers de les rideaux clairs. Dans la chambre , les faibles rayons du soleil hivernal pénétraient, me forçant à ouvrir les yeux. Je mis du temps à comprendre où je me trouvai. La pièce ne m’était pas familière, le lit recouvert d’une literie corail encore moins. Seulement , je retrouvais mes repères lorsque je vis le visage de Lior à ma gauche. Elle s’était endormie sur mon bras,où reposais encore sa tête. Pendant un moment , je l’admirai, un sourire idiot scotché sur mon visage. Puis une idée de fou me passa pas la tête. *Maintenant.* Je me levai alors en prenant soin de ne par réveiller ma princesa. Il était très tôt,mais je devais sortir. J’attrapai mes vêtements au pied du lit et les enfilai. Les mêmes de la veille ,quand j’étais venu passer la soirée à sa résidence ,comme le jeudi nous n’avions pas de cours. Je revins près du lit pour poser un baiser sur son front. Je lui laissai une note disant que je reviendrai bientôt, que j’étais allé m’acheter un truc en ville. Puis je sortis. J’avais mes clés de voiture,mais j’avais oublié mon portable sur la commode dans la chambre.***
À la boutique Rebekah Brooks , je ne trouvais pas vraiment mon bonheur. Les bagues n’étaient pas assez classes, pas assez cher à mon goût. Ben quoi ? Pour Lior je voulais le meilleur, le plus beau, le plus cher. Mais j’étais là, héhé. Alors , j’ai acheté la bague la plus chère ,un petit quatorze carats pour un petit mille vingt-cinq dollars. Je suis sûre que j’allais la rapporter. C’était un achat impulsif.***
Une douleur me lançait la tête. J’étais allongé à même le sol. Des ruines me recouvraient. Alors que je revenais tranquillement à moi , j’entendis les cris et l’agitation autour de moi. J’essayai de me lever,mais la douleur m’en empêchait.Je sentais les nombreuses coupures sur mon corps, particulièrement au niveau de mon ventre, mes bras, de mes jambes et de mon visage. Du sang coulait sur mon visage. Je voulu l’essuyer,mais lever mon bras me faisait trop souffrir,comme le bas de mon dos. Ma tête me tournait soudainement. J’appelai à l’aide, mais ma voix n’était qu’un murmure à travers le chaos. Mes forces me laissèrent tranquillement. *Ça y est. Je vais mourir. Personne ne viendra me sauver. Lior…* Et je perdis conscience.***
«
S’il vous plait ! Sauvez -le ! C’était une plainte , un ordre, une supplication à la fois.
O Dios mio! Salva lo pro favor. Dios salva …Laissez-moi tranquille!…. Deangelo , mi amor no me abandone… Elle pleurait, s’indignait contre les ambulanciers qui faisaient leur travail, demandait à Dieu de l’aider, tout à la fois. L’hystérie ,la folie et le désespoir en même temps. Lior était partout.
Mademoiselle, s’il vous plait ,laissez-nous faire notre boulot. Votre copain est dans un état grave et… commençait l’un des ambulanciers en dégageant Lior de la civière. Mais elle ne l’entendait pas ainsi.
C’est ce que vous appelez travailler? Et bien va falloir que je vous supervise parce que sérieusement vous êtes…L’ambulancier était prêt à se battre et elle aussi. Je regardais la scène depuis un moment, amusé, mais décidai d’intervenir avant que ça se gate…
Ma’ lea estos hombres en paz …ma voix n’était qu’un raillement métallique.Tous les regards se posèrent sur moi.
Deangelo! son cri me fit sursauter sur la civière,mais moins que lorsqu’elle me sauta dessus. Je grimaçai à cause de la douleur.J’étais heureux toutefois.
Oh mon Dieu!Je suis désolée mon coeur…j’avais droit à l’averses de bisous.
Bébé…bébé comment…je toussai.
J’ai trouvé ton mot et je suis venue…sa voix qui résonnait contre ma poitrine se brisa par la suite …
J’ai cherché et j’ai cherché…Je passai ma main dans ses cheveux…
Chut mi princesa estoy aqui …Une douleur déchirante me prit dans la poitrine.Je criai et gémit.Les ambulanciers intervinrent, écartant Lior au passage,malgré ses protestations. C’était insupportable.
Paul on a une hémorragie!…,fit le premier ambulancier à l’autre. J’entendis la réaction de panique de Lior non loin de moi,mais tout était flou.Je croyais que j’allais mourir. La réponse du second ambulancier me parvint de façon plus ou moins clair. Puis l’ambulance ralentit.
* On y est presque* La nervosité me gagnait à chaque instant. Il fallait que je le fasse, que je me lance avant qu’il ne soit trop tard.
*Si je devais mourir dans les prochaines 24 heures au moins ce sera fait.* ,me dis-je résolu. C’était mon souhait le plus cher.
Lili’…Lili’! ,gémissait-je. Elle apparu aussitôt,malgré les protestations des ambulanciers et me prit la main.
Mi angelito…Je suis là avec toi… ,sanglota-t-elle.
Je vais peut-être…mourir alors je voudrais te demander quelques chose qui trouble mon esprit jour et nuit depuis quelques mois… Elle ne me laissa pas finir.
Tu ne vas pas mourir Deangelo! Tu ne peux pas…Je te l’interdit!, s’énerva-t-elle.
Pas question que tu meures! …Non ! Si tu meurs , je te suivrai…Elle essuya son nez très élégamment sur la manche de son chandail rageusement et s’accrochai à mon cou où elle déversa ses larmes. Je me sentais mal de la torturer ainsi,mais je ne voulais pas qu’elle se fasse trop d’illusion: j’étais dans un état pitoyable. Heureusement, nous venions d’arriver à l’hopitâl. Du passage de l’ambulance à l’intérieur de l’édifice, Lior ne lâchai jamais ma main, bien qu’elle commençait à ne plus voir grand chose,tellement elle pleurait.
Mami…no te lloras…Princesita,mira me, lui demandai-je au bord de l’évanouissement. Nous étions maintenant dans l’ascenseur pour nous rendre à la salle d’opération pour refermer ma plaie. J’avais perdu beaucoup de sang.
Lior si je survies ,tu voudrais bien m’épouser? Elle haleta de surprise avant de se recouvrir la bouche de sa main. Elle tremblait de tous ses membres et pleurait à chaudes larmes.À un moment,elle perdit pied et manquai de s’effondrer ,mais se rattrapa à temps en s’appuyant contre le mur de l’ascenseur. Ses yeux brillaient à travers ses larmes. Elle sanglota un long moment sans pouvoir s’arrêter. Puis elle lâchai ma main pour prendre un truc dans son sac à main. La bague. La même ,celle que j’avais acheté . Elle la passa à son doigt.
Tu ne mourras pas,tu sais pourquoi? Parce je serais bientôt ta femme et la tienne uniquement. J’ai eu ce que je souhaitai et perdit ensuite connaissance.
J’ai été con et impulsif. Je n’ai eu que ce que je méritais. Si j’étais resté couché ce matin-là , il ne me serait rien arrivé : pas de commotion cérébrale, pas de cicatrices, pas de point de suture pour refermer la plaie ouverte sur mon ventre,mais surtout pas de chaise roulante à cause d’un traumatisme lombaire. Ce qui m’a agacé par la suite , c’est que la bague de fiançailles de Lior , je la trouvais hideuse. Esta loca, elle l’adorait pourtant. Qui sait,peut-être que c’était les tuiles qui m’étaient tombé trop fort sur la tête le jour des explosions en janvier,mais je lui en ai racheté une autre pour la St-Valentin ou plutôt j’ai envoyé un de mes copains à ma place: Un gros caillou de chez Birks à 145 000 $. Elle l’a accepté à mon grand bonheur, mais m’a traité de fou plusieurs fois. Et malgré tout, chaque fois qu’elle l’admirait son gros caillou vert, ses yeux brillait plus que le bijou lui-même. Les explosions m’ont laissé beaucoup de séquelles. D’abord des cicatrices sur les bras, au visage, sur les jambes,puis le bas de mon dos. Des tuiles m’étaient tombé dessus , au niveau de ma colonne vertébrale, m’empêchant de marcher. Je n’étais pas handicapé à vie ,mais je passai un bon moment à l’hôpital et puis en chaise roulante. Lior est venue me voir presque tous les jours et a souvent passé la nuit à mes côtés. Il fallait le dire, depuis ma demande, nous étions sur un petit nuage,malgré les circonstances. En même temps,toutefois, je me demandais si je n’avais pas été trop vite. Je ne lui avait pas tout dit sur mon passé, sur le deal de drogue,mes parents,etc. Ça n’avait pas l’air de l’embêter à ce point que j’ai mes secrets. Elle m’aimait comme j’étais. J’y ai cru et j’y crois encore,çar sinon elle ne se serait pas occupé de moi comme elle l’a fait à ma sorti de l’hôpital. Elle ne serait pas restée.Si on peut dire ça, elle a été mon infirmière privée et ma maman aussi. Je n’étais pas un fardeau pour elle,au contraire. Elle n’avait pas peur de s’afficher avec moi et Jimmy la chaise roulante en public. Ça l’amusait d’ailleurs. Puis elle n’a jamais cessé de croire en ma réhabilitation,en moi. Je crois que c’est elle qui m’a donné la force nécessaire pour recommencer à marcher. Et j’y suis arrivée. Il y a trois mois.J’ai repris les cours que j’ai manqué à toute vitesse et j’ai réussi les examens passablement. Je n’avais pas les meilleurs notes ,mais je comptais me reprendre. Aujourd’hui je débute ma troisième année dans mon domaine. Je reprends des forces physiquement. Bien sûr ,ce n’est plus ce que c’était,puis il y a cette douleur chronique qui me harcèle. Parfois ça m’embête , car je suis obligé de ralentir quand je fais certains sports. Les médecins disent qu’avec la physiothérapie,la massotérapie ou les anti-douleurs ça devrait se dissiper.Y a intérêt! Seulement, je reste patient. Avec ma Lior,tout roule sur des roulettes. Aucun nuage è l’horizon pour l’instant. On commence à penser à l’organisation. Je dis bien « on » parce que je veux avoir un mot à dire sur le gâteau, le lieu du mariage puis mon tuxedo. Pas question que je porte un tux blanc ou une chemise rose ou encore que je me marie dans un jardin botanique. Sinon, Lior peut faire tout ce qu’elle veut. Je m’en balance, s’il y a des mariachis le jour des noces ou qu’on se marie à la fête foraine, tant qu’à la fin de la journée elle soit mienne. Je compte les jours en attendant le mois de mai.