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Truth is rarely pure and never simple ♥ Terence

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Les cours avaient repris depuis quelques jours et j'avais franchement du mal à me remettre dans les révisions. Depuis que j'avais quitté Londres, j'essayais de reprendre mon petit « train-train » mais c'était plus facile à dire qu'à faire. J'avais passé beaucoup de temps à la boutique et à finir mes dernières créations pour les vendre. Je savais que j'allais devoir faire un choix concernant mes boulots extra scolaire mais pour l'instant j'en étais incapable. Madame Prescott avait besoin de moi à la librairie. Et Julia, vendait très bien mes créations. Je ne voulais abandonner ni l'une, ni l'autre. Il fallait juste que je réussisse à prendre un rythme normal. Et je devais le faire avant que je sois trop accaparée par les cours. Ce matin, j'avais travaillé à la librairie. Une nouvelle livraison était arrivée et j'avais passé mon temps dans le local à déballer tout ça. J'avais mal aux mains. Une fois tout cela fait, j'avais retrouvé Sofia pour déjeuner avec elle. Elle avait quitté Harvard quelques temps pour suivre son petit-ami à New York. Et elle me manquait. Cela faisait plaisir de la voir et surtout, s'assurer qu'elle allait bien. Mais le déjeuner était passé trop vite. J'avais deux trois heures de cours cet après midi. Mais avant cela, je devais récupérer des photographies que j'avais fait développer. Je n'avais rien pour le faire moi même à la Quincy house alors je devais aller en ville à chaque fois que mes cartes mémoires ou mes pellicules étaient remplies. Ce qui me coutait beaucoup d'énergie. Et j'enviais alors à ces moments-là, ceux qui pouvaient se permettre de vivre hors du campus. J'avais donc pris le bus pour aller jusqu'en ville. Là j'avais récupérer plusieurs photographies que Brian, le photographe et propriétaire, avait rangé dans une grande pochette en carton. Après avoir payé, j'avais regardé le contenu. Il y avait plus de cinquante clichés. Avec tout ce qui s'était passé depuis mon arrivée à Harvard, j'avais mis la photographie au second plan de mes préoccupations. Maintenant que j'allais mieux, je voulais retrouver ma passion. D'ailleurs j'avais fais une folie en acheter un nouvel appareil, un Nikon reflex numérique de couleur bordeaux. Je l'adorais mais j'avais aussi une trouille bleue de le faire tomber ou de l'endommager. Alors pour l'instant, je me contentais de l'ancien, que je prenais toujours avec moi, peu importe où je pouvais aller. Une fois fait, je regagnais à pieds, l'université. Il faisait encore bon même si un vent frais était présent depuis quelques jours. Je portais un slim noir avec un pull en fine maille de couleur rose clair. Et j'avais mit mon manteau officier, accordé à mes bottes qui avaient une petite boucle en doré vieilli sur le côté. Quant à mes cheveux, ils étaient attachés en chignon un peu négligé, d'où quelques mèches folles tombaient sur ma nuque. Je n'avais pas eu le temps de passer à la Quincy house pour me changer.

J'arrivais dans le hall, quelques minutes avant le début de mon premier cours. Je me dirigeais vers mon casier pour y récupérer mes affaires quand je remarquais Terence un peu plus loin, fouillant dans son casier. Je l'observais. Je ne savais pas ce qu'il lui prenait ces derniers temps. A chaque fois que je lui proposais une sortie ou juste de prendre un café, il était indisponible. J'avais vraiment l'impression qu'il me fuyait comme la peste. Alors qu'on s'entendait bien. Enfin c'était ce que je croyais. Maintenant je n'en étais plus vraiment sûre... Il me donnait des excuses foireuses en rapport avec son colocataire. Mais Charlie m'avait dit qu'il n'avait pas de colocataire... Je ne comprenais pas. J'ouvrais mon casier, piochant mes affaires à l'intérieur tout en jetant à nouveau un œil au Dunster. Je refermais mon casier et je me décidais à aller à sa rencontre. Je le laissais fouiller dans son casier tandis que je me posais à côté. Il n'avait pas encore remarqué ma présence. Quand il posa ses yeux sur moi, je prenais la parole.

« Salut. Comment vas-tu? »

C'était peut-être une bonne façon de voir s'il se fichait encore de moi. Je décidais donc d'aborder le sujet du colocataire, de façon très innocente.

« Ton chien va mieux? J'espère que ton colocataire ne laisse plus rien trainer. »

Je l'observais, gardant un fin sourire sur mes lèvres. J'espérais qu'il allait me dire qu'il avait trouver cette excuse bidon parce qu'il ne pouvait pas sortir à ce moment là, et non pas s'enfoncer encore plus dans le mensonge...
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Cette nouvelle année avait démarré bien trop vite. A peine ses papiers administratifs validés pour la 345ème fois, Terence devait immédiatement se rendre à Harvard pour la préparation de sa thèse. Le travail ne l’effrayait pas, au contraire, il avait passé 8 ans à faire le malin autour du campus, ponctuel et studieux jusqu’au bout. Malgré ses anciennes frasques. Evidemment. Non, cette fois-ci il avait peur d’avoir plus de responsabilités que d’habitude. De façon générale, il avait tout simplement peur de devenir adulte. En effet, on ne pouvait pas s’attendre à ce qu’il le soit 24h/24. Il lui arrivait parfois d’être aussi espiègle que Peter Pan, celui qui refusait de grandir pour des raisons tout à fait valables. Un jour, il s’agissait d’un doctorant surdoué et l’autre, d’un grand enfant insoutenable. Cet aspect plaisait beaucoup à ses amis, notamment à Charlie qui ne voulait pas oublier ce blondinet impudent de 7 ans avec qui elle avait passé l’un des plus fabuleux moments de sa vie. Quant aux autres, ils en étaient tellement habitués. Terence craignait alors qu’ils soient tous déconcertés si un jour celui-ci se comporterait soudainement comme un véritable adulte. Non, cela n’arriverait jamais à l’évidence.

Passant une main furtive à travers ses boucles blondes, l’anglais observa les allées et venues des autres étudiants le long de l’allée principale. Le tout à travers son pare-brise de voiture. Un Mini-Cooper S, cadeau de ses parents après l’obtention de son diplôme de second cycle. Il coupa rapidement le moteur et se décida enfin à sortir de là. Il n’avait rien de particulier aujourd’hui, si ce n’était qu’il devait récupérer quelques documents et lézarder sur l’herbe le temps d’avaler son sandwich. Pour tout dire, il s’agissait d’une des seules journées où il pouvait se permettre de ne rien faire. Il aurait pu voir des amis, cependant plusieurs problèmes se posaient : certains d’entre eux avaient évidemment cours, certains autres essayaient de démêler leur vie amoureuse et le reste… eh bien, la faute ne venait que de Terence. Et ce problème-ci s’appelait Reaghan et consistait tout simplement à fuir comme un lâche. Terence avait l’habitude de faire ça après tout, sauf qu’il ne fuyait que ses responsabilités, pas ses amis. Jamais ses amis. Il se détestait énormément en ce moment pour cette simple et bonne raison. Et pourquoi ? Tout simplement parce qu’il faisait face à quelque chose d’inconnu, quelque chose que même son cerveau n’avait jamais expérimenté auparavant. De nature affective, le blondinet savait parfaitement gérer ses émotions, il savait qu’une étreinte ne le ferait jamais remettre en question, qu’une poignée de main n’était que parfaitement obsolète, que poser sa tête sur l’épaule d’un autre ne signifiait en rien qu’un sentiment plus qu’amicale pouvait naître. Il le savait tout ça. Seulement, Reaghan était là, et il aimait beaucoup Reaghan. Et il se tapait encore la tête contre un mur à cause de ça. Ayant peur de mettre leur relation amicale à terme à cause de ce nouveau tournant, Terence avait préféré fuir, prétextant qu’il était excessivement occupé, mensonge à moitié vrai mais mensonge avant tout. En clair, le doctorant se comportait comme un enfant.

Arrivé près du grand hall, l’étudiant se fondit dans la masse d’étudiants et prit la direction des casiers. Il fouilla machinalement dans le sien et fit un léger tri, agacé par son propre sens du rangement. Manquant de faire tomber quelques feuilles, il les attrapa avec un peu plus de fermeté. Sa concentration fut si déconcertante qu’il ne remarqua pas tout de suite qu’un visage familier se tenait à côté de lui. Reaghan. Evidemment. Il avait une chance terrible aujourd’hui. Tentant de rester le plus rationnel possible, il se redressa face à elle et lui offrit son sourire habituel. « Hey Reaghan ! » s’exclama-t-il, sans rien dire d’autre. Il avait pensé à l’éventuel ‘Ca fait un bail’, mais il aurait risqué de s’enfoncer encore plus. « Salut. Comment vas-tu? » Malgré sa formule de politesse, Terence aurait juré que quelque chose se cachait derrière ça. Il se doutait qu’elle ne serait pas dupe. N’importe qui ne pourrait être aussi dupe. Bravo Terence. Cependant, le jeune homme resta toujours aussi calme. « Très bien. J’étais allée chercher quelques papiers pour ma thèse, il fallait que je bouge de l’appart ! » Son sourire était encore présent, une manière de sauver un peu les choses bien qu’il savait que ça ne durerait pas longtemps. « Et toi alors ? La reprise des cours se passe bien ? » Autant continuer dans les questions banales. Il était doué pour ça. « Ton chien va mieux? J'espère que ton colocataire ne laisse plus rien trainer. » Et bam, en plein de le mille. Son cœur tambourina davantage et il mit énormément de temps avant de répondre. Un temps insupportable et suspicieux, mais un temps qui pouvait être rattrapé. Enfin, il l’espérait. Son sourire perdait de sa crédibilité mais il tenta néanmoins de se reprendre. Il ne fallait rien lui dire. Rien. « Bien mieux oui ! Il a passé quelques jours chez le vétérinaire à cause des traitements. Tu sais comment c’est les chiens… ça peut vite foutre la trouille à son maître. Énormément la trouille. » Il en faisait trop. Il le savait et il était quasi persuadé qu’elle le savait également. « Mon colocataire ? Oh... euh…  on a décidé de se répartir les tâches ménagères, tout va bien maintenant. Disons… disons que c’était un peu tendu avant… tout ça. L’accident. Le chien. C’était éprouvant. » Même avec tout l’effort possible, il continuait de balbutier, de perdre son naturel si légendaire. Il reprit sa respiration et rangea les papiers qu’il tenait dans sa sacoche. Il fit alors semblant de jeter un coup d’œil à sa montre et refit face à Reaghan. « Ecoute, je dois vraiment y aller, je suis occupée avec toute cette paperasse universitaire, et c’est mon tour de corvée à l’appartement.. » Il laissa sa phrase en suspend, se rendant compte qu'il venait de se contredire. Cette fois-ci, il était vraiment dans la merde. Vraiment.
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Quand Terence avait commencé à me donner des excuses foireuses, je m'étais vraiment inquiétée. Ce n'était pas son genre de refuser une sortie ou juste d'aller prendre un verre. A vrai dire, il était comme moi. Il ne refusait jamais. Et puis, je croyais qu'on s'entendait bien. On passait beaucoup de temps ensemble depuis cette année. Grâce à Charlie, nous avions enfin mit les points sur les « i » et je m'étais rendue compte qu'il n'était pas si énervant que ça. C'était naturel chez lui de toujours faire le rigolo. Charlie en avait eu assez de nos silences et du fait qu'on s'ignorait totalement quand on était ensemble. Et puis, après cette discussion où nous avons mis les choses à plat, on est devenu amis. On passait beaucoup de temps ensemble. Comme il étudie l'architecture, je lui proposais souvent mes photographies pour compléter ses travaux. Il nous arrivait de passer des heures et des heures en ville ou sur les toits de certains bâtiments. On regardait des films, des Disney, on refaisait le monde à deux. Je devais admettre que je m'étais beaucoup rapprochée de lui. Après mon coma, j'avais un peu perdu mes repères et j'avais du mal à me remettre dans les cours. Mais il a été là. Il arrivait toujours à mes faire rire, à me faire oublier tout ce qui n'allait pas dans ma vie. Sur certains points, on se ressemblait beaucoup. Il était simple, il aimait rire, passer de bons moments avec ses amis. C'était un artiste, il comprenait les choses au premier coup d’œil. Et ce genre de relation, cela faisait un moment que je n'en avais pas eu. Avec lui, tout était simple, je ne me prenais pas la tête sur mes paroles, mes gestes. Je me sentais apaisée à ses côtés, acceptée. Je savais que je pouvais compter sur lui. Et puis, je croyais que nous étions amis. Maintenant je n'en étais plus sûre. Je ne comprenais pas pourquoi il agissait de la sorte. Qu'est-ce que j'avais fait? J'avais dit quelque chose de mal? Je me posais toutes ces questions depuis ces derniers jours. A mon retour du Summer Camp, j'avais essayé plusieurs fois de le voir mais sans résultat. Je suppose que les cours lui prenaient beaucoup de temps. Ce qui était le cas pour moi aussi. Mais non, j'avais l'intuition qu'il y avait quelque chose derrière toutes ces fuites... Je m'étais inquiétée. Quelle idiote.

Au cours d'un déjeuner avec Charlie, je lui avais parlé de Terence, et de son attitude étrange. Je lui avais parlé de toutes ces multiples excuses qu'il m'avait donné et là, l'irlandaise m'avait avoué, avec difficulté, que le gallois n'avait pas de colocataire. Alors pourquoi est-ce qu'il m'avait menti? Je détestais le mensonge et je croyais qu'entre amis, cela n'existait pas. Charlie n'avait pas compris les mensonges de Terence et j'avoue que moi non plus. Pourquoi est-ce qu'il faisait ça? D'habitude, on ne se cachait rien. On pouvait parler de tout alors pourquoi ne me disait-il pas ce qui clochait? L'observant, je me rendais compte qu'il m'avait beaucoup manqué. Mais ce détail devait être à sens unique. Posant mes yeux sur lui, je le regardais fouiller dans son casier. Je savais que ses études lui prenaient du temps, tout comme pour moi, mais on avait toujours réussi à se voir. Maintenant, je me rendais compte qu'il ne faisait même plus d'effort pour qu'on puisse se retrouver tous les deux. « Un peu chaotique. Je jongle encore entre mon boulot à la librairie et les commandes que Julia me passe pour la boutique, le tout entre mes heures de cours. »

Mais moi, j'essaie quand même de prendre de tes nouvelles... même avec cet emploi du temps de dingues. Seulement, moi j'ai envie de passer du temps avec toi, ce qui ne semble pas être ton cas. Voilà ce que j'étais entrain de me dire. Et le pire, c'était que j'étais certaine que ces pensées étaient les siennes. Il fallait que je sache pourquoi il se comportait comme ça. Je n'avais jamais tourné le dos à la difficulté. Je ne fermais pas les yeux quand les choses n'allaient pas. J'essayais de les arranger. Alors je voulais connaître le fin mot de cette histoire. Je voyais bien que ma question l'avait déstabilisé et c'était bien le but. J'avais du mal à le reconnaître. Pourquoi se comportait-il comme ça? Restant contre le casier voisin au sien, je gardais mes yeux bleus sur lui. Pendant un instant, j'ai cru qu'il allait tout avouer et dire qu'il n'avait pas de colocataire et qu'il n'avait tout simplement pas de temps devant lui pour qu'on puisse se voir. Après tout, ça arrivait... et puis, là je l'aurais cru. Mais au lieu de ça, il s'enlisait dans son mensonge. J'essayais de ne pas lui montrer qu'il devenait blessant. J'étais triste qu'il fasse tous ces efforts pour me fuir. Je savais que Charlie me disait la vérité. Terence n'avait pas de colocataire et encore moins de chien... Je savais que je pouvais faire confiance à la rouquine alors pourquoi tous ces mensonges?

« J'en doute pas que ça doit être éprouvant... Enfin si le chien va mieux c'est le principal. C'est quoi comme race de chien? Et ça fait longtemps que tu fais de la colocation? »

J'insistais. Et je me disais qu'il allait finir par craquer et me dire toute la vérité. Au lieu de cela, il s'enlisait dans ses mensonges, et il faisait tout pour fuir mon regard et ma présence. Je finis par soupirer. J'étais fatiguée. Pourquoi à chaque fois que ça allait bien avec un garçon... ça se compliquait toujours?  Je ne pouvais pas nier que je m'étais attachée à lui ces derniers mois. Plus que je ne voulais l'admettre. Et cela me faisait peur une nouvelle fois. Je n'étais pas très douée pour tout ça. Et m'attacher une seconde fois me faisait peur. Mais de toute façon, il semblait à présent que j'étais bien la seule à tenir à ce qu'on avait construit. Je levais à nouveau mes yeux sur lui. « Je ne vais pas te retarder dans ce cas... »

Je me tournais pour reprendre mon chemin. J'avais mes cours qui allaient commencé. Mais cette situation me pesait. Puis je me rappelais que j'avais quelque chose à lui. Je me retournais à nouveau tout en disant: « J'allais oublier... J'ai récupéré les photographies du nouveau building... » Nous avions passé tout une après midi à l'observer et à le photographier. On devait récupérer les clichés chez le photographe comme on le faisait souvent. Sauf que là, sans nouvelle de lui, j'avais récupéré ces photo moi-même sinon elles auraient été détruites. Je fouillais dans mon sac pour sortir une pochette en carton biodégradable. Je lui tendais tout en ajoutant: « J'espère que ça pourra t'aider... » Il travaillait sur l'architecture du bâtiment et ces photo pourraient lui être utiles. Puis alors que j'allais ajouter quelque chose. Emma qui était dans mon cours de littérature m'annonça que le professeur était absent. Super, je m'étais déplacée pour rien. Une fois Emma partie, je reportais mon regard sur Terence et je finissais par dire, ne voulant plus tourner autour du pot. « Je ne comprends pas ce qui se passe. Mais si tu ne veux plus me voir, tu pourrais au moins avoir la franchise de le dire... » C'était blessant. De tous les mecs que je connaissais, le gallois était bien le seul que j'aurais cru incapable de jouer avec moi comme il le faisait. « Charlie m'a dit que tu n'avais pas de colocataire. »
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Se foutre dans de beaux draps aussi rapidement, c’était typique de Terence. Mais il ne voulait pas être sincère. Il avait peur d’être sincère. Il préférait fuir plutôt que d’être sincère. Ce n’était pas une marque d’égoïsme, contrairement à ce que l’on pourrait croire. Non. C’était une marque d’affection envers Reaghan. Une façon à lui de la protéger, de ne pas lui ajouter plus de problèmes. Il ne voulait que son bonheur et il sentait que ses nouveaux sentiments risqueraient de tout foutre en l’air. Cependant, il ne pouvait le cacher pendant aussi longtemps. Il aimait tellement Reaghan et la voir en face de lui à ce moment-là ravivait ses sens. Il ne pouvait se le cacher. Et il était si idiot. Lorsqu’il lui demanda si elle se portait bien, elle lui parla de son planning chargé entre le boulot et les études, ce qui n’étonna pas Terence au fond de lui. La blonde faisait tellement de choses à la fois, parfois même plus de choses que lui. Le gallois l’admirait, mais il sentait aussi qu’elle n’était pas dupe. Une légère lueur de déception se lisait à travers son regard, l’air de dire « Tu vois comme moi aussi je suis occupée et toujours aussi disponible ». Mieux encore, lorsque la question du fameux chien venait d’être abordée, lui ne trouvait rien de mieux que de s’enfoncer dans le mensonge. Comme il savait si bien le faire. Reaghan sembla compatir pendant un instant puis se mit soudain à lui demander quelle race de chien il possédait et si cela faisait longtemps qu’il vivait en colocation. Là, il comprit qu’elle se doutait de quelque chose et tentait de tester sa sincérité. Le jeune homme se racla la gorge continua dans sa lancée : « Un Jack Russell. Tu sais, ces chiens agités qui courent partout et détruisent ton canapé en une seule journée… très immatures. Pour la colocation… eh bien, c’est lointain. » Oserait-il pousser le mensonge aussi loin ? Bien sûr. « Ca fait bien 3/4ans, peut-être plus. Je m’en souviens plus tellement pour être honnête, tout s’était fait si rapidement et discrètement. J’ai la mémoire sélective. » Faux. Il avait une excellente mémoire. A savoir maintenant si Reaghan le savait tout autant que lui. Dans tous les cas, il racontait de jolis bobards.

Paniquant de plus en plus, il tenta d’écourter leur conversation. Il voulait sortir de ce problème au plus vite, auquel cas il aggraverait davantage les choses. La jeune anglaise accepta de le laisser partir, sans grand enthousiasme, ce qui attrista le jeune étudiant au fond de lui. Il lui offrit un très mince sourire et la regarda partir, regrettant immédiatement de lui avoir encore plus sous-entendu qu’il ne pouvait pas la voir.  Soudain, la demoiselle se retourna et revint auprès de lui, ouvrant progressivement son sac. Elle lui tendit des clichés d’un building qu’il étudiait pour sa thèse. Bien sûr. Ils étaient partis ensemble au cœur de Cambridge pour prendre ses clichés. Terence avait besoin de Reaghan pour cette escapade. Il ignorait en revanche si elle avait besoin de lui. Mais elle semblait y prendre du plaisir, comme à chaque fois qu’elle pouvait utiliser son appareil photo. C’est pourquoi les deux étudiants réitéraient régulièrement l’expérience. Seulement, cela faisait des lustres à présent. Le doctorant observa les clichés, un par un, et sourit de nouveau. « Oh… merci à toi, j’avais oublié qu’il fallait aller récupérer ces photographies. » Faux, encore. Il s’en souvenait parfaitement et il en avait même besoin. Il avait mis en suspens une partie de sa thèse à cause de toute cette histoire ridicule. Immature, c’était ce qu’il était à ce moment-là. Pendant qu’il passait d’un cliché à un autre, ses yeux n’osèrent pas croiser ceux de Reaghan. Il ne pouvait pas le supporter, pas à ce moment précis. Il se sentait ignoble. Tellement ignoble. « Je ne comprends pas ce qui se passe. Mais si tu ne veux plus me voir, tu pourrais au moins avoir la franchise de le dire... » Elle venait de lancer la bombe. Terence s’en doutait. Toutes ces questions détaillées et cette mine sceptique tombaient sous le sens. Cette fois-ci, le jeune homme ne se sentait plus capable de mentir. Il ne sentait même plus capable d’ouvrir la bouche pour s’expliquer. Pour s’expliquer sur quoi exactement ? Sur le fait qu’il soit terrifié par ses propres émotions et qu’il refuse alors de les assumer ? Sur le fait qu’il aime Reaghan plus que dans une simple amitié ? Non, cela n’arrangerait jamais les choses de toute évidence.

Toujours est-il qu’il refusait encore de croiser le regard de son amie, qu’il refusait encore de prendre la parole, ce qu’elle dut probablement prendre pour un aveu inavoué. « Charlie m'a dit que tu n'avais pas de colocataire. » Il ferma les yeux, comprenant assez rapidement qu’il venait de se ridiculiser en face de la personne pour qui il avait des sentiments. Il inspira très discrètement et rouvrit les yeux, rangeant machinalement les clichés dans son sac à lui. Pris d’un sensible élan de courage, il osa regarder Reaghan dans les yeux et réfléchissait à ce qu’il pouvait bien dire. « Bien évidemment. Sacrée Charlie… elle me connait mieux que personne après tout, ça devrait même pas m’étonner. » Il n’abordait toujours pas le fin fond du sujet, préférant se terrer dans un sarcasme puéril. Au fond de lui, il essayait encore de protéger Reaghan, de ne pas la laisser sonder son propre esprit parce qu’il savait qu’il pouvait craquer à tout moment. Mais cela s’avérait plus difficile qu’il ne le pensait. Et la déception dans le regard de Reaghan le rendait de plus en plus vulnérable. « Ok d’accord… j'ai pas de colocataire. J’en ai jamais eu si ce n’est ma sœur qui vient fourrer son nez dans mes affaires. C’était un mensonge stupide, je l’admets. » Sa respiration s’accéléra. Il était terrifié, terrifié à l’idée de devoir s’expliquer s’en trop en dévoiler. De plus, lorsque ses émotions guidaient ses actions, il perdait facilement les pédales. « Ecoute, je suis désolé. J’ai préféré mentir en pensant que ça se justifierait mieux. C’est juste que… je suis terriblement occupé et… » Il ne savait plus quoi dire d’autre. Il était perdu dans ses émotions, dans sa tête, dans tout. Secouant légèrement la tête, il reprit la parole : « Non, c’est compliqué. C’est vraiment compliqué. J’avais juste besoin d’être à l’écart. Je veux pas que tu penses que c'est contre toi, c'est contre personne... » Il laissa cette dernière phrase en suspens. Certes, il avait besoin d’être à l’écart, mais il ne savait décidément pas ce qu’il voulait. Tout ce qu’il espérait, c’est que Reaghan comprendrait. Néanmoins, c’était loin d’être gagné.

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Plantée devant lui, j'observais Terence se débattre dans ses explications. Et on ne pouvait pas dire qu'elles tenaient la route. J'essayais  de donner le change et de lui laisser le bénéfice du doute. Après tout, on avait tous des périodes où l'on ne voulait voir et parler à personne. Mais je ne comprenais toujours pas pourquoi il mentait de cette façon. Je croyais que l'on était des amis jusqu'à présent. Et qu'on ne mentait pas aux amis. Au lieu de ça, le Dunster m'avait inventé un tas d'excuses pour éviter qu'on passe du temps ensemble. Pourtant, je croyais qu'il appréciait ses moments. En tout cas, je les appréciais. Je ne voyais pas le temps passer à ses côtés. Je me vidais l'esprit avec lui et cela me faisait du bien. Je laissais toutes ces choses négatives dans un coffre fermé à clef. Et c'était très agréable. Regarder un film, discuter autour d'un café, d'un chocolat, d'un thé, faire une balade en ville et réinventer tout l'agencement d'un quartier, observer la ville du haut d'un toit, toutes ces petites choses me manquaient. Depuis la rentrée, j'avais l'impression que j'étais à nouveau happée par le temps. Mais j'aurais volontiers pris un verre avec Terence s'il me l'avait proposé. A vrai dire, j'étais toujours partante avec lui, avec Charlie, Casey. C'étaient surement les personnes qui étaient les plus proches de moi. Et que je souhaitais garder à mes côtés peu importe les tensions qui pourraient arriver. Mais cela semblait mal parti. Parce que Terence s'entêtait dans ses explications. Je gardais mes yeux bleus sur lui, sachant pertinemment qu'il était entrain de me mentir.

Une mémoire sélective. Ce n'était pas vraiment ce que j'aurais dis de lui. Au contraire, il était plutôt du genre à se rappeler la moindre chose. Or il savait combien les mensonges avaient bousillé mon enfance. J'avais vécu de longues années dans l'ignorance. Ma mère m'avait menti sur mon père, sur mes frères. Et encore aujourd'hui, j'avais du mal à lui pardonner. Je pouvais comprendre dans un sens, son choix mais elle aurait du m'avouer plus tôt quand je suis tombée malade la première fois. Alors, les mensonges, je ne les supportais vraiment pas. Et je croyais qu'il le savait. Il savait ce qui s'était passé dans ma vie. Et je ne l'aurais jamais cru capable de faire ça. Non, vraiment pas. Tout cela m'énervait. Et pourtant, j'étais une fille plutôt qui s'énervait rarement mais là. Je ne comprenais pas son attitude. Je ne comprenais pas pourquoi il me mentait de cette façon, ni pourquoi il inventait tout ça, dans quel but. Et comme je n'étais pas du genre à tourner autour du pot, il fallait que je lui dise ce que je pensais. Parce que je ne pouvais pas faire comme si je cautionnais son attitude, non surtout pas. Alors je lui avais demandé pourquoi il agissait de cette façon. Dans un sens, j'espérais qu'il me dise qu'il avait menti mais que cela n'avait rien à voir avec moi. Malheureusement, après tout ce que Charlie m'avait dit, j'en étais moins sûre. J'avais plutôt l'impression que j'étais la seule que le Dunster fuyait de cette façon. Et cela m'attristait. Je lui avais tendu une perche, pour qu'il s'explique, pour qu'il me dise qu'il avait agi comme un con. Je l'espérais.

Plus je l'observais et plus je voyais que cette conversation le mettait mal à l'aise. Il fuyait mon regard et se contentait d'examiner les clichés que j'avais fait du dernier building que nous avions observé tous les deux. Il posa enfin ces yeux sur moi. Oui Charlie, heureusement que la demoiselle le connaissait aussi bien. Terence aurait continué de fuir sans même me donner la moindre explication. Je fronçais les sourcils à ses paroles. « Alors pourquoi me mentir? Je ne comprends pas. » Non franchement, je ne comprenais pas du tout. L'attitude du gallois devenait de plus en plus bizarre. J'avais du mal à le reconnaître. Gardant mes yeux sur lui, j'essayais de comprendre. « Est-ce que tu as des ennuis? » C'était la première fois qui me venait à l'esprit. En même temps, je ne voyais pas comment il pouvait se mettre dans les ennuis... Puis je pensais à la drogue. Non ça, c'était du passé... Enfin je l'espérais. Je finis par soupirer en reportant mon regard sur le hall. Je ne savais pas quoi penser de tout ça. Puis je reprenais la parole. « J'ai du mal à croire que ce n'est pas contre moi. A chaque fois que je t'appelle, tu as toujours quelque chose à faire. C'est différent quand c'est Charlie... Alors comment dois-je le prendre? » Je n'en savais rien. Peut-être étais-je un peu vexée, déçue et attristée. C'était sûrement tout ça à la fois. Puis je refermais mon sac tout en ajoutant. « Enfin, je ne vais pas t'imposer ma présence plus longtemps. Tu as surement des tas de choses à faire. » Après tout, cela servait à quoi d'insister. Il m'avait évité pendant tout ce temps et il aurait continué à le faire si je ne lui avais pas posé des questions. Apparemment, il n'avait aucune envie de me voir et encore moins de passer du temps en ma compagnie. Alors je préférais le laisser faire des choses plus intéressantes. Je le dépassais pour emprunter le couloir face à nous. Comme je n'avais pas cours de littérature, je décidais de prendre un chocolat et de m'installer à l'entrée du bâtiment, sur les marches menant au hall, pour relire mes cours. Même si j'avais du mal à chasser cette conversation de mon esprit.
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