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Dixie
J'avais raison! J'avais raison, j'avais raison! Il y avait Luke qui ne me croyait pas, et pourquoi, c'était bien vrai : Lassa, son petit chéri, le mari de mon ami Luke était en vie. Bien vivant, en chair et en os, j'étais retournée rapidement à New York pour le retrouver. Ça n'avait pas été bien difficile, malgré l'immensité de la ville de New York, on s'entend : les boutiques Victoria Secret étaient son repère, sa cachette. Il s'y terrait parce que sa mère y était toujours mannequin, et son père travaillait quelques fois dans la «boutique» en tant qu'avocat personnel. C'est donc aisément que j'avais pu le trouver là-bas. Il m'avait fuit, insinuant que Lassa était mort, et que je devais le prendre pour un autre. Mais quelles étaient les possibilités que ce ne soit pas lui? Il y en avait très peu. Il lui ressemblait en tout point, quoique bien plus maigre, l'air plus malade qu'avant, mais toujours aussi joyeux. Enfin... il avait un petit d'air déprimé, parce que Luke lui manquait par-dessus tout. Il me l'avait dit. Il m'a tout raconté, une fois que j'ai réussi à lui expliquer que je le ramènerais voir son chéri à Harvard, aujourd'hui même. Il avait été malade : atteint d'un cancer depuis des mois, il n'avait pas voulu alerter Luke après leur mariage quelque peu spontané, mais il s'était rapidement affaibli et une visite à l'hôpital avait été de mise.. Il n'en était pas ressorti, voulant laisser croire à Luke qu'il était mort. Lassa ne voulait pas le faire souffrir, l'empêcher d'avancer alors qu'il était pris avec un cancer et qu'il ne savait pas s'il allait en survivre ou non. Finalement, il était maintenant en «parfaite» santé. C'est dans un concert de larmes que je pu le conduire jusqu'à Harvard. Quelques heures de routes furent nécessaires, tout au plus, et je le voyais s'impatienter dans la voiture... C'était normal. Je crois qu'il cherchait les mots exacts à prononcer lorsqu'il reverrait son mari qui le croit toujours mort... J'avais raison, oui. Une fois arrivés à Cambridge, moi et Lassa nous dirigions vers le campus, et plus précisément vers la Mather house. Il m'était rare de voir Luke sortir de sa chambre depuis le Summer Camp, alors il devait très certainement être là... Lassa était caché sous le capuchon de sa veste, la tête baissée, les yeux cernés. Je lui murmurai en posant ma main sur son épaule : « Ça va bien aller... » Un petit sourire et je toquai à la porte de mon ami... J'élevai la voix pour qu'il m'entende au travers de la porte. « Luke! C'est moi, Dix! Ouvre-moi... J'AVAIS RAISON! »
Lassa
Dixie m'avait retrouvé. Je ne pouvais plus me caché. Depuis cette fois où elle m'avait aperçu sur Times Square, je savais qu'elle reviendrait me retrouver à New York pour me ramener à Harvard. J'en étais tellement sûr, que ça faisait quelques jours que je faisais des nuits blanches. Que je pensais à comment je réagirais, à ce que je pourrais lui dire, et surtout : ce que je pourrais dire à Luke, lorsque je le reverrais. Parce que Dixie ne reviendrait pas seulement pour me saluer. Non, elle viendrait me kidnapper, j'en étais à peu près sûr. Et c'est ce qui se passa. Lorsqu'elle vint me chercher, je paniquais littéralement. J'étais stressé, mais au fond tellement heureux d'avoir enfin cette chance de retrouver mon Luke, mon chéri, mon amour que j'avais honteusement abandonné avant la fin du Summer Camp. Quel idiot j'étais... Quel cancer à la con j'avais eu... Dixie n'eut pas à me forcer à revenir : j'acceptai avec plaisir, quoiqu'avec une boule de panique au ventre. Et si Luke ne m'aimait plus? Et s'il avait trouvé quelqu'un d'autre? Et s'il...me refermerait la porte au nez en me voyant? Je ne pourrais lui en vouloir, c'était de ma faute, aussi... Lorsque nous fûmes arrivés devant la porte de la chambre de la Mather House à Luke, je jouais inconsciemment avec mes doigts dans le but de me calmer, la tête baissée, prêt à m'enfuir. J'espérais que Luke vienne ouvrir, mais en même temps j'avais peur. Dixie venait de toquer à la porte. Je ne pouvais plus faire marche arrière... Luke, tu me manque tellement...ouvre cette fichue porte que je vois ton visage...
(Invité)