Jazzlyn
& Bojeslav
Vivre à la rue est quelque chose de difficile. Encore plus lorsque l'on est que gamin. L'on apprend à connaître le Passager Noir. Cette chose tapie au fond de tout être humain, capable de Susurrer de bien horribles choses, la violence, le vol, et bien d'autres choses. Tout est bon pour survivre. Qu'importe la vie que l'on mène, l'instinct de survie est toujours présent au fond de nous, l'espoir qu'un beau jour quelque chose va arriver et tout arranger. Peu à peu cet espoir ce perd, et … Le Passager Noir prend possession de nous, révélant une bête jusqu'à lors endormie au plus profond de nous. Bojeslav doit sa survie à cette bête, lui n'eut pas la chance de devoir survivre dans un pays clément comme les États-Unis. La Russie est sans aucun doutes l'un des pires endroits pour vivre à la rue, le froid mordant l'hiver prenant des vies sans se soucier à qui elles appartiennent. Un chanteur a dit un jour « la faucheuse est aveugle et frappe au hasard » ce dernier avait partiellement raison, mais voyez-vous, en hiver au sein de la Mère-Patrie, la faucheuse sait où se diriger pour faucher tranquillement. Mais, semble-t-il cette dernière a toujours eu peur de ce fameux Passager. Bojeslav ne s'est jamais laissé faire, combattant chaque jours dans cet enfer de givre, et ce, à tous les sens du termes. Non, la Russie n'a rien de clémente, les bagarres de rues sont tellement … Banales. Seulement, lui a réussi à ne jamais fléchir, se relever à chaque fois, rendre les coups, jusqu'à devenir … Intouchable. Rares étaient ceux voulant se frotter à lui, cette vie là l'a fait devenir dur, solide … Invincible. Cette vie-là l'a mené aux Jeux Olympiques, et lui a donné l'argent. Sans cette vie, il ne serait peut-être pas devenu quelqu'un, et, jamais il ne l'oubliera. Chaque personne a un fardeau a porter, et, ce fardeau de la rue … Ah, ce fardeau, celui-ci se voit tel le nez au milieu du front, tous ceux qui ont une vie similaire dégagent ce petit quelque chose, cette tristesse, cette méfiance d'autrui, cette carapace. Oui, Bojeslav pourrait reconnaître l'un des siens du premier coup d’œil. C'est ce qu'il se passa ce jour-là …
L'année scolaire venait de débuter. Lui avait prit de belles vacances dans son pays, retrouvant anciens confrères, s'entraînant et larvant quelques peu. A Cambridge il faisait très chaud, et les nuits étaient souvent mouvementées, de fait, souvent, le réveil était difficile. Fort heureusement, en ce jour, ces cours ne commençaient que l'après-midi. En milieu de matinée, le jeune homme devait se rendre à l'administration pour une raison que l'Histoire ne retint pas. Mais sur son chemin, l'étranger fit une rencontre, ou du moins ses yeux se posèrent sur une personne. Il ne la connaissait pas, mais, malgré tout, il la reconnut, du premier coup d’œil. Elle, avait eu cette vie, triste, solitaire, effrayante et dénuée de tout liens. Celle-ci était assise par terre, dans une position qu'il connaissait si bien, la tête basse, le regard vide, comme n'attendant rien de la vie. Ces vêtements abîmes ne firent que le conforter dans cette idée. Il se devait de l'aider, elle semblait … Perdue. Sans demander quoi que se soit, il vint se mettre contre le mur à côté d'elle, après avoir ôté son sac pour se laisser glisser jusqu'à sol, se retrouvant ainsi à une poignée de centimètres.
« Hé bien, on a l'air perdue, il me semble qu'un peu d'aide serait la bienvenue non ? »
Il doux sourire s'échappa de ses lèvres, se voulant rassurant, tandis que son fort accent lui, laissait paraître tout le contraire. Délicatement, l'athlète se pencha vers elle, voulant souffler quelques mots dans le creux de son oreille.
« Tu n'as pas à avoir peur. Je viens du même endroit que toi, je sais ce que c'est que de se retrouver dans cette … Jungle. Il faut se serrer les coudes. »