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Bien que la rentrée soit commencée depuis peu, voilà qu'un sentiment d'impatience se faisait de plus en plus ressentir. Mes mains manucurées posées soigneusement sur le bois de la table et le dos bien droit, j'attendais avec la plus grande impatience qui soit, la fin du cours. A vrai dire je ne prenais même pas la peine d'écouter le blah blah parfaitement inintéressant de mon cher professeur, qui n'avait au passage, strictement rien à voir avec ce que nous étions censé étudier. Qu'il fasse la morale aux élèves qui distraient la classe certes, mais qu'il retienne tout le monde en otage pour son discours à deux balles, NON ! Heureusement pour mes nerfs, la sonnerie annonçant la fin du cours me fit descendre de mon petit nuage. Bien, j'allais pouvoir à présent vaquer à mes occupations. Alors que je m'apprêtais à quitter la classe, mon professeur m'interpella en me faisant un signe du doigt. Affichant au passage un air dès plus sévère. Pas impressionnée pour un sous, je m'avançais vers la quadragénaire avec une assurance qui faisait ma réputation depuis belle lurette. « Madame Williams, que me vaut ce plaisir ?» Dis-je avec un sourire en coin. Elle me toisa par dessus ses affreuses lunettes marron et soupira. « Vous allez me rendre complètement folle. Vous n'écoutez ce cours que lorsque cela vous intéresse et pourtant vous êtes la meilleure élève de ce cours. » Me dit-elle en me tendant une copie. Par ses paroles, ma fierté n'en était que plus grande. Toujours ce même sourire ravi accroché aux lèvres, je la remerciais et tournais les talons. Sortant de la salle avec une allure parfaitement digne d'une Cabot, je déambulais dans les longs couloirs de Harvard afin d'aller poser mes affaires à mon casier. Si il y a bien quelque chose que je déteste par dessus tout, c'est d'être encombré de ces livres qui pèsent trois tonnes. C'est en total désaccord avec ma tenue du jour. Une fois mes bras maigrelets débarrassés de ce poids, je fais claqué la porte métallique de mon casier afin d'aller prendre enfin l'air. Le soleil me grillant littéralement la rétine, j'enfile ma paire de lunettes Chanel. Ma vision étant redevenue parfaite, il m'est difficile de manquer le ridicule petit numéro qui se déroule sous mes yeux. Caleb se laissant prendre à une petite partie de « je te séduis en toute discrétion » avec une blondasse de trois mètres de haut. Dieu que cette vision m'agace. De ma démarche princière, j'arrive à la hauteur du petit couple et affiche un sourire. « Evite de sourire chérie, tu as les dents jaune et j'ai la rétine sensible. » Cinglais-je à la demoiselle sur un ton narquois tout en gardant ce même sourire ravis. Je reporte alors mon attention vers mon ex petit-ami. « Il fut un temps où tu faisais un meilleur choix en matière de femmes mon cher Franklin. » Dis-je en lui tapotant l'épaule. Oui je suis mauvaise de le voir fréquenter quelqu'un d'autre, mais que voulez-vous, je suis comme cela.
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