trying is the first step to failure, end.

Trunks sentait les yeux d'Orphée sur lui, mais pour le moment il ne se sentait toujours pas de recommencer ce jeu de « tu me fixes, je te fixe, le premier qui tourne le regard est le plus faible dans deux ». En tout cas, c'était de cette façon qu'il l'interprétait, quoi qu'en vrai c'était plutôt du « je te dévore du regard parce que je suis trop con pour te faire comprendre que tu comptes pour moi ». C'était vrai qu'il ne s'était jamais trop posé de question quant au fait qu'ils étaient habitués à se détruire mutuellement. Il ne savait même plus trop comment ça avait commencé, pourquoi ils avaient continué et de quelle façon ils en étaient arrivés à ce point là. C'était sans doute à cause de leur caractère, ou une connerie dans ce genre là. Fygaro et Styx n'avaient jamais eu ce genre de délire par exemple... Même si ce n'était pas pour autant que leur couple allait au mieux. Après cette phrase qu'il avait lancé sans trop réfléchir s'installa un silence. Trunks était en train de se demander si Orphée ne pensait pas quelque chose comme « mais quel blaireau, ce mec était un vrai plan foireux en fait, comment je peux faire pour me casser d'ici au plus vite...? ». Il se trouvait juste complètement stupide, le genre de mec lourd de base que d'habitude il détestait. Il se mit à fixer les gouttes qui glissaient le long de la fenêtre... Ce n'était pas vraiment intéressant, loin de là même, mais ça valait toujours mieux que de croiser son regard et de se sentir idiot à souhait.

- Dis-moi ce que tu veux Trunks alors.. Parce que je suis plus sûre de rien. Je ne saurai jamais si toi tu ne le dis pas.

Son cœur rata un bond alors qu'il tentait de ne toujours pas la regarder. Cette soirée était en train de prendre des tournures auxquelles il n'avait jamais pensé en invitant Lucy ou il ne savait qui prendre un verre. Ils étaient là, le soir de la Valentin, à régler des comptes qui dataient de plusieurs années. C'était trop compliqué ou soudain pour lui. Ce qu'il voulait ? Il avait l'impression de le savoir, mais il allait juste passer pour le plus niais des mecs s'il lui avouait que tout ce qu'il voulait, c'était elle.

« Je... »

Ok, c'était mal parti. Il n'aimait pas ne pas arriver à finir ses phrases. Il désirait lui dire quoi au juste ? « J'ai juste envie d'être avec toi », « J'ai besoin de toi », « Je veux qu'on arrête tout ça, qu'on soit un peu normaux », « Je t'aime ? », non c'était trop... Juste trop niais pour eux. Ce n'était pas Trunks ça, tout ce mielleux et ce dégoulinant d'amour. Pourtant, c'était ce qu'il ressentait, et s'en rendre compte lui faisait autant de bien que de mal. Il n'avait pas réussi à calmer son palpitant et avait l'impression qu'à chaque instant, son cœur allait crever sa poitrine, cette sensation qu'il n'avait qu'avec Orphée, c'était ça le problème dans toute l'histoire. Il inspira longuement et fronça des sourcils, essayant de réfléchir le plus rapidement possible pour que ce silence improvisé ne soit pas trop long. Et à ses yeux, il n'y avait qu'une solution.

« Je vais y aller. »

Fuir. Sympathique. Il fixait toujours un point imaginaire par la fenêtre et se décida finalement à croiser son regard. Ses pupilles devaient être en train de crier qu'il était désolé, qu'il avait envie de rester, mais qu'il n'avait pas envie de se faire jeter et de devoir renoncer à elle, tout ça parce qu'au final, il se rendait enfin compte qu'elle était importante pour lui. Il se leva, mais attendit néanmoins une réaction avant de partir...

Elle n’aurait pas du dire ça. Elle le savait. Mais pourtant, fallait bien que ça sorte un jour ou l’autre non ? Orphée en avait plus qu’assez de n’être sûre de rien. L’ignorance était la pire des choses. Parce qu’elle aurait beau faire toutes les suppositions, elle ne savait pas. Trunks restait un véritable mystère pour elle à ce niveau-là. Et c’était de plus en plus insupportable pour elle. De ne pas savoir, de douter. Ce n’était pas trop demander non ? D’avoir pour une fois une réponse claire et précise.

- Je...

Le reste ne suivit pas tout de suite. Et l’estomac de la blonde se tordit un petit peu plus, encore. Les secondes qui suivirent son « Je… » fut longues. Très longues. Son regard était toujours porté sur la fenêtre et elle arrêta de le fixer. Pour ne pas paraître pendue un peu trop à ces lèvres. Un verre. Il lui fallait un verre pour supporter la suite. Parce qu’elle avait le pressentiment que ça ne présageait rien de bon. Un verre pour commencer à oublier cette soirée, qui elle avait bien peur, se solderait par un échec. Un verre juste pour occuper ses mains dont elle ne savait plus quoi faire. Et enfin, le silence fut rompu.

- Je vais y aller.

Et finalement, Orphée aurait préféré qu’il se taise. Heureusement qu’elle n’avait pas de verre en main. Sinon, elle l’aurait brisé entre ses doigts. De ses poings qui venaient de se crisper. Il prenait la fuite et ça la mettait dans une rage terrible. Plus que ça ne la blessait. Elle tourna les yeux vers lui, qui enfin avait laissé la fenêtre pour oser la regarder. Et il avait de la chance qu’ils ne soient pas seuls et qu’elle ne soit pas complétement hystérique. Non, c’était vraiment pas son genre de faire des scènes. Et de toute manière, elle n’avait pas envie de le retenir. Il voulait y aller ? Très bien. Qu’il s’en aille, qu’il lui tourne le dos. Elle souffla, alors qu’il se levait. Pour prendre la porte.

- Très bien, si c’est ce que tu veux.. Je vais pas te retenir.

Foutue soirée, foutue St-Valentin.

hj ; c'est tout nul, désolée. ;_;

Il avait bien remarqué que sa réponse ne lui avait pas plu. Même à lui, elle lui avait paru plus que ridicule. Mais que voulait-elle qu'il lui dise ? Il avait beau être un dragueur expérimenté, il arrivait parfois à ne pas comprendre les filles... Ou plus la fille, les autres ne l'importait pas vraiment. Elle-même n'aimait pas ces histoires d'amour à l'eau de rose, tout comme lui, alors à quoi s'attendait-elle ? Qu'il lui prenne la main et lui avoue les yeux dans les yeux qu'il voulait devenir sérieux avec elle et arrêter leur jeu débile ? S'il faisait ça, elle allait juste lui rire au nez en le traitant de naïf à souhait. Alors autant éviter ça, il n'avait actuellement pas encore assez bu pour se lancer de cette façon, sans réfléchir à ses théories on ne peut plus bidons.

- Très bien, si c’est ce que tu veux.. Je vais pas te retenir.

Bien sûr que non, ce n'était pas ce qu'il voulait. Ça se voyait, non ? C'était peut-être ça, le problème, ça ne se voyait pas assez. Pourtant ses crises de jalousie, le fait qu'il veuille tuer tous les mecs qui l'avaient touché, que même en la connaissant depuis toujours, il ne s'en lassait pas, ça prouvait bien quelque chose ? Peut-être qu'au fond, elle regrettait d'avoir abordé ce sujet et ne voulait qu'une chose, qu'il parte avant d'avoir le droit à une déclaration pseudo-sentimentale à laquelle elle serait plus gênée qu'autre chose. C'était légitime. Trunks se trouvait con, autant de penser ça, que d'avoir jeté cette phrase complètement débile. Mais c'était trop tard pour changer ses paroles maintenant. Et puis il s'énervait, à douter de cette façon.

Il aurait voulu répondre quelque chose d'intéressant, quelque chose d'intelligent, quelque chose qui ferait enfin comprendre tout ce qu'il ressentait pour elle, mais il n'avait qu'un goût d'amertume quant au raté monumental de cette soirée. Ça avait été un fiasco, et il n'avait pas envie d'en rajouter. Alors avec un pincement au cœur, refrénant l'envie de l'embrasser pour mettre fin à un suspense qu'il était peut-être le seul à imaginer, il finit par tourner les talons. Il hésita une seconde sur le pas de la porte, lui jeta un regard et disparut finalement dans la rue, rentrant chez lui sans prendre la peine de se dégoter quelqu'un d'autre. La seule qu'il aurait voulu, ce soir là, c'était elle.