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Une émotion pure. Impossible à décrire. De l'excitation mêlée à une immense fierté. J'en aurais presque pleuré. Voilà ce que j'avais ressenti lorsque j'avais posé mes valises Yves Saint-Laurent dans le hall sans fin de l'Eliot House. Cette fois ça, ca y est, Harvard, j'y étais pour de bon! Je ne savais plus où donner de la tête, tout était si grand, si nouveau, si impressionnant! Mon grand-père n'avait pas voulu m'accompagner sur le campus, il avait préféré déléguer cette tâche encombrante à ma gouvernante. D'habitude je ne lui en voulais pas trop quand il refusait de voyager avec moi mais cette fois je ne pouvais m'empêcher d'avoir un petit pincement au coeur : c'était tout de même ma rentrée à Harvard. J'aurais pensé qu'il serait un tant soit peu fier que son héritière soit parvenue à intégrer une aussi mythique institution et qu'il aurait voulu se montrer à mes côtés pour prouver à tous de quoi j'étais capable. Mais non, des affaires plus urgentes que moi l'avaient retenu à New York. Je poussais un long soupir en poussant ma valise, le coeur serré malgré la joie intense que je ressentait. Bon dieu, que c'était lourd ce machin là! J'avais insisté auprès de ma gouvernante pour porter moi même mes bagages pour pouvoir vivre pleinement chaque précieuse seconde de ce grand moment, mais je le regrettais un peu sur le coup. Et bien sûr ma très chère nounou vidait la voiture au lieu de venir m'aider!... Ah le petit personnel, je vous jure... De plus le hall d'entrée d'Eliot House était quasiment vide, personne pour me porter secours. Etrangement ma bonne humeur commençait lentement mais sûrement à me quitter...
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