Mon parcours de vie n'est pas complètement banal et pas franchement original non plus. Mais, disons que mon appartenance à une famille qui ne compte pas moins de treize enfants peut sincèrement en étonner plus d'un surtout par les temps qui courent. Ce n'est pas courant mais,pour tout vous avouer je suis fille de pasteur. Oui rangez moi ses yeux-là,b j'y vois déjà toutes les questions que vous vous posez et aussi vos petits sourires en coin. Je ne suis pas une grenouille de bénitier et je n'ai pas promis ma virginité à un saint. Ni à dieu. Non et maintenant que j'y pense ma sexualité ne vous regardes pas. J'ai été élevée dans le respect de la religion, ma famille est très pieuse et je vous avoue que parfois c'est assez lourd à porter sur vos épaules. Faut dire déjà supporter les piailleries de plus de dix gosses dans une même maison, cela relève du défi du calme olympien, il faut sans arrêt jouer des coudes pour se démarquer et ce encore plus lorsqu'on est une fille et qu'on est supposée être parfaite sous tout rapport. Oui on nous passe moins facilement les petites erreurs de parcours. Ceci dit, je ne peux pas me plaindre parce que mon père le pasteur nous a quand-même inculqué des valeurs importantes, comme la charité, le pardon mais, aussi le respect de l'autre. Et, ça je peux m'en enorgueillir avec plaisir. Je ne suis pas une pétasse qui jugent les autres sur les apparences, je suis une jeune femme honnête, sincère et franche. Douce et compréhensive la plupart du temps mais, n'allez pas croire que ma bonté me rends cruche pour autant, je peux sortir les griffes dès que je le pense nécessaire. Vous ne pourrez pas m'endormir avec de belles paroles, je ne suis pas idiote loin de là. Je ne suis pas non plus la prude de la fac parce que mon père sert le seigneur. Sortez-vous cette image de la tête de suite. Je ne suis pas non plus une marie couches-toi là, j'aime choisir par moi-même et être libre de faire ce qu'il me plait. Chut surtout n'allez pas le répéter à ma famille qui eux me croient encore pure, innocente et sage.
Mon enfance n'a pas toujours été des plus facile entre un père très prit par sa vocation pour Dieu et une mère parfois très malade, c'est parfois bien souvent même Read notre ainé qui nous servait de repère et de figure paternelle de substitution. Ce n'est qu'aujourd'hui avec le recul et le poids des années que je me rends compte que ça n'a pas toujours du être facile pour lui. Il a toujours été un peu perturbateur en plus, atteint d'hyperactivité enfant et moi plus jeune, je ne comprenais pas toujours tout. Puis, un jour mon père a été ordonné dans une autre église, il a fallut que nous déménagions. Ce fut le grand branle bats de combat, je ne vous racontes même pas boulot que c'est de faire bouger une famille de quinze personne pour se rendre dans un autre état. C'est ainsi que nous nous retrouvions dans une petite ville non loin de Cambridge pour entamer un nouveau chapitre de notre vie. Servir Dieu ne vous fait franchement pas rouler sur l'or et quand on est aussi nombreux que nous le sommes, pas le choix. Il faut soit exceller dans une discipline et obtenir une belle bourse pour la fac, soit il faut donner de soi et bosser pour se payer les études tant espérée. Alors que certains des ainés prenaient un boulot moi, j'eus la chance d'être une championne en natation. Enfin championne c'est un mot pour dire que je suis plutôt douée et que finalement un recruteur de Harvard m'a repérée à la fin des années lycée. J'ai obtenu une bourse pour rejoindre l'équipe de Harvard mais, ce n'est pas vraiment suffisant. Il faut tout un tas de choses en plus et j'ai du me résoudre à prendre un petit boulot moi aussi. J'ai raconté que je bossais dans centre commercial le soir pour nettoyer les galeries et que je fais aussi du babysitting occasionnel les soir de week-end ça c'est pour la façade parce que si mon paternel apprenait que je suis serveuse dans un bar le soir, il me ferait un de ses sermons par lequel je n'ai pas envie de passer. Avant je faisais pas mal de bénévolat pour l'église mais, avec les études et le boulot je me fais plus rare. J'essaie pourtant de participer à certaines actions au sein même de Harvard quand c'est possible pour moi. Actuellement, je dirais que je suis en pleine période rebelle avec une envie de me démarquer de ma fratrie et surtout de voler de mes propres ailes.
Il y a un peu plus d'un an lors d'une soirée entre amis un peu trop arrosée j'ai eu un accident de voiture qui aurait pu me couter la vie. Il fallait être bête pour prendre le volant complètement bourrés. Oh, je ne conduisais pas cette nuit-là non. Je n'avais même pas encore mon permis. Mes amis eux si. Nous étions allé à une fête organisée par l'une de nos amies communes. es règles sont faites pour être enfreintes c'est ce qu'on se dit quand on est un ados un peu rebelle. Mark avait pris la voiture, oh je pense que j'ai du lui faire remarquer, sortir un truc du genre "c'est vraiment pas judicieux tu sais..." et si je me souviens bien il a du me dire un truc du style "arrête de faire celle qui ramène sa science à tout bout de champ..." Oui, ça doit s'être passé comme ça. Aucuns de nous n'auraient dû être dans cette bagnole, nous n'aurions pas du prendre la route pour rentrer mais, simplement prendre un taxi. Mais, nous ne l'avons pas fait, non. Tout ce passait bien au début, nous étions en train de rigoler, de parler de la soirée, des derniers potins qui courraient le lendemain à la fac. La route n'était pourtant pas très longue jusque chez nous. Et pourtant... Aujourd'hui, je donnerai tout ce que j'ai pour revenir en arrière. Pour être cette voix de la raison quitte à passer pour la rabat-joie de service. Car ce soir là, la providence n'a pas été divine avec nous. Un accident, oui un bête accident qu'on aurait pu éviter si nous avions été moins idiots. Beaucoup de tôle froissée, deux voitures enchevêtrées l'une dans l'autre. Trois morts, deux blessés graves. Une blessure superficielle. Voilà le triste constat de toute cette histoire. Moi, à part cette cicatrice à l'abdomen? Qu'en ai-je gardé. Une peine immense. J'ai perdu le gars que je pensais aimer dans cet accident, je l'aimais. Croyez-moi je l'aimais de toute mes forces. J'ai eu vraiment beaucoup de mal à m'en remettre émotionnellement. J'en ai voulu à la terre entière je crois, j'en ai voulu à Mark d'avoir prit le volant, seulement il y a laissé la vie lui, alors je me suis mise à en vouloir à l'autre conducteur tout d'abord et aux personnes occupant l'autre voiture. Finalement, je me suis mise à m'en vouloir aussi à moi-même. Aujourd'hui, je pense que j'en garde une profonde cicatrice émotionnelle. Ma jambe en a gardé une légère séquelle qui m'a obligée à stopper les compétitions de natation.