De la rentrée, des rencontres et des questions existentielles. [Jerem]

Derniers jours avant la grande rentrée. La Lowell House s'ouvrait, prête à accueillir ses membres pour qu'ils s'installent dans leur chambre. Charlie avait fini de déposer ses valises, elle avait rangé ses vêtements... L'autre partie de sa garde-robe se trouvait chez son père, pour le bonheur de son ou sa futur-e colocataire. Ça ferait plus de place, croyez-moi. La rousse était désormais assise dans le petit salon de la maison, jambes croisées sur le canapé. Elle dessinait sur un carnet. Des gribouillis. N'allez pas croire qu'elle cultivait aussi le talent de dessinatrice, ce fût tout à fait erroné.
Non, quand Charlie faisait ça, c'est qu'elle s'ennuyait. En ce jour, la maison était bien calme. Reaghan n'était pas sur le campus, Terence pas rentré, Rory traînait elle ne savait où, elle soupçonnait Casey d'être avec Lavender. Elle aurait aussi pu appeler River, mais la jeune fille n'était pas à Harvard. En ville, peut-être, à Harvard, non. Tout le monde qu'elle connaissait était ainsi, soit à Cambridge, soit ailleurs, mais certainement pas encore à l'université - ou bien non disponible.
Alors, elle s'ennuyait. Et quand Charlie s'ennuie, elle saisit la première personne venue pour se distraire, lui parler, l'accaparer.

C'est comme ça qu'elle avait fini par demander : « Hé ! Pour toi... C'est la poule ou c'est l'œuf qui est venu en premier ? », à celui qui venait de franchir le pas de la Lowell. Question classique qu'elle tentait de résoudre dès qu'elle n'avait rien à faire. Au moins, on était sûr d'avoir l'esprit occupé avec ça. Alors voilà, le pauvre Jeremiah venait d'être interpelé par l'Irlandaise en crise d'ennui, interrogé sur la fatidique question de l'œuf et de la poule.

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Rentrée, rencontres et questions existentielles
Charlie & Jeremiah

Les derniers préparatifs pour le Housing Day était presque bouclé, récemment élu président, j’avais avec Milena supervisé l’organisation de la fête, je passais donc souvent à la maison pour aider et voir si tout était bon. On avait presque tout fini, c’était d’ailleurs très beau. Je m’apprêtais à repartir pour Havard Square quand une voix m’interpella du salon. Je tournais la tête pour apercevoir Charlie. C’était une ancienne comme on dit, je l’a connaissais depuis l’an passé déjà. Sa question me pris d’ailleurs au dépourvu, n’y ayant jamais vraiment réfléchi et là comme ça, je n’avais aucune réponse probante à donner.
« Hey ! Alors là tu me pose une colle, je dirais la poule, genre c’était une bactérie qui a poussé et par la suite elle a fait des œufs ! » Répondis-je en allant m’asseoir à côté d’elle.
La réponse semblait un peu tirée par les cheveux mais dans l’immédiat je n’avais rien de mieux.
« Et toi ta théorie ? » Rétorquais-je.

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Charlie écouta Jeremiah et hocha la tête.

« Moi aussi, je suis d'accord pour la poule. Certains disent que c'est l'œuf, parce que c'est impossible que la poule soit arrivée entière là comme ça, qu'il faut toujours une origine sous forme primaire. Mais si ça avait été l'œuf... Par qui aurait-il été couvé ? Sans être couvé, il ne peut éclore, donc pas de poule ! Quoique... Ça aurait pu être une espèce antérieure à la poule qui a pondu un œuf qui soit poule. Un genre de muttant. Sauf que... Si y'a pas d'autre comme lui, impossible de se reproduire ! Donc la poule n'aurait pas perduré. Alors c'est ça, c'est bien la poule qui est venue en premier ! » dit-elle, très sérieuse malgré le sujet pour le moins absurde.

Son raisonnement changeait environ tous les mois. Ou moins. Elle y pensait souvent, à cette question. C'est depuis qu'elle avait lu un livre petite, traitant de cette question, que ça n'avait jamais cessé de l'obséder.

Charlie cessa ses élucubrations folles et prêta attention à Jeremiah. À Jeremiah, en lui-même. Tout à l'heure, il n'était que quelqu'un à qui elle avait parlé pour se distraire. Maintenant, il était Jeremiah. Elle le connaissait évidemment, qui ne connaissait pas Jerem à la Lowell ? Mais au fond, ils ne s'étaient jamais vraiment parlés. C'était l'occasion. Charlie avait décidé de prendre plus part à sa maison cette année. L'an passé, elle n'avait vraiment pas été une bonne Lowell. Indigne d'elle et de son énergie habituelle ! Elle comptait rattraper son retard dès maintenant. Ne plus dire de bêtises et s'intéresser à son interlocuteur était un bon départ, sûrement.

« Bravo pour ton élection Jeremiah ! » commença-t-elle. Le principal, hein, le féliciter ! Elle était contente qu'il soit le président, son implication chez les violets n'était plus à démontrer. « Tu es en musique toi, c'est ça ? C'était quoi, ton premier instrument ? l'interrogea-t-elle, souriante.

Pour une fois dans sa vie, elle allait peut-être essayer de discuter calmement avec quelqu'un (cela dit, le président avait sûrement dû apercevoir Charlie et ses bizarreries l'an dernier, alors pour passer pour la gentille fille normale c'était loupé, hein).

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Charlie & Jeremiah

Je ne pus m’empêcher de lâcher un petit rire à sa réponse. Elle semblait y avoir vraiment réfléchit, ce qui n’était pas mon cas. Et au final sa réponse n’était pas si idiote, si j’avais pris le temps d’y penser je serais surement arrivé à la même conclusion, enfin je crois …
Elle me félicita ensuite pour l’élection. Je lui fis un grand sourire des plus sincères, j’étais super content d’avoir été élu président.

« Merci ! Je vais une fois de plus tout donner pour la maison ! »

Bien sûr même si je n’avais pas été élu, j’aurais quand même participé activement à la vie de la maison, j’aimais la Lowell et je ne voulais pas être de côté mais vraiment me sentir utile.
Lorsqu’elle m’en demanda plus sur moi, je réalisais qu’en effet on ne se connaissait que de vu. Je n’avais encore jamais eu l’occasion de vraiment discuter avec Charlie. Je me souviens d’une fille un peu fofolle et plein d’enthousiasme, ce qui est une bonne chose pour une maison comme la Lowell, on a besoin de gens avec du peps, sans quoi on avancera pas beaucoup. L’an passé, on n’avait pas réussi à finaliser tous nos projets et je voulais vraiment qu’on y arrive cette année, je ferais tout pour !

« Oui mon truc c’est la musique et le chant. J’ai commencé par jouer de la guitare et maintenant je joue aussi du piano et du saxo. » Répondis-je.

L’an passé, lorsque j’habitais encore à la Lowell, il m’arrivait souvent de squatter le piano du salon, ce qui devait en souler plus d’un, maintenant que j’avais Lou à charge, je ne pouvais plus vivre sur le campus, j’avais donc pris un apart sur Harvard Square mais je venais souvent à la Lowell, tous les jours en fait, c’était toujours chez moi, et Lou aimait y venir aussi, elle adore cette maison et ces habitants.

« Et toi ta spécialité c’est quoi ? Il me semble t’avoir déjà vu avec une guitare non ? »

On avait vraiment de tout à la Lowell, et c’était ce que j’aimais, entre les musiciens, les chanteurs, les peintres, les danseurs, les comédiens, les stylistes, les photographes … On accueillait toutes sortes d’artistes à la Maison et du coup il était parfois un peu dur de savoir qui était spécialiste de quoi, sachant que beaucoup était multi-tâche.

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La rousse sourit face à l'engouement de son camarade.

« Ça je n'en doute pas un seul instant ! » lui dit-elle, sincère. « Je vais être une meilleure Lowell cette année. » ajouta Charlie, peu convaincue par son engagement de l'an dernier. Mais 2014, elle était prête !

Woh, du saxophone ! C'était rare de rencontrer des gens qui jouaient des cuivres. Elle aimait bien leurs mélodies, mais elle-même n'avait jamais été tentée d'apprendre un instrument de cette famille.

« Du saxophone, c'est super ! Tu en fais par toi-même ou tu as des cours de saxo ici ? » fit-elle, impressionnée et curieuse. « Je ne savais pas que tu chantais... Tu vas chanter au Housing Day ? » continua-t-elle, sourire presque malicieux aux lèvres.

Elle ne se souvenait pas d'avoir entendu Jeremiah chanter mais du coup, elle avait bien envie de l'entendre !

L'Irlandaise hocha la tête, son sourire éternel ne la quittant pas.

« Oui, je joue de la guitare. Mais j'ai commencé toute petite par jouer du piano, parce que "ce sont les bases" vois-tu, » expliqua-t-elle en prenant le ton autoritaire de sa grand-mère, avant d'émettre un léger rire. « Et puis de la harpe aussi ! Très important la harpe, il faut maintenir le sang Irlandais vif dans les veines voyons ! » continua-t-elle, agitant son doigt comme une maîtrisse qui réprimande. Finalement, elle éclata de rire. « Je dis ça comme ça mais, j'aime beaucoup la musique. Surtout la harpe, c'est très agréable d'en jouer. C'est un peu comme si tu joues du piano et de la guitare en même temps en fait... » reprit-elle plus calme. « Mais c'est surtout pour le théâtre que je suis venue ici. J'ai découvert ça vers mes onze ans et je n'ai jamais arrêté. Et toi, tu as d'autres passions ? »

C'était vrai qu'à la Lowell, en général, tout le monde faisait un peu de tout. Il y avait les classiques musiciens et danseurs, les comédiens et peintres, mais aussi des photographes, designeurs, sculpteurs... Leur maison accueillait chacun. C'est ce qui avait poussé Violet à rejoindre les Lowells.

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Charlie & Jeremiah

Elle glissa qu’elle serait une meilleure Lowell cette année, elle ne s’était donc pas sentis une bonne Lowell l’an passé ? Je répondis sur un ton de conquérant.
« Cette année, c’est l’année des Lowell ! »
Puis je souris, mais je pensais malgré tout ce que j’avais dit. Je savais qu’on était moins nombreux que les autres et donc souvent, on se faisait moins voir, mais ça ne voulait pas dire qu’on n’était pas une maison d’exception ! Et cette année on allait montrer aux Eliots, aux Mathers et aux autres que nous aussi on compte ! En tout cas c’était mon but et maintenant que j’étais Président j’avais cette pression supplémentaire, mais je me sentais prêt, j’avais pleins d’idées et ensemble on y arriverait !
Elle me posa alors des questions concernant le saxo et la chanson.
« Je continu les cours ici aussi, l’avantage de la section musique c’est qu’on peut pratiquer de tout et donc toujours s’améliorer ! » Lançais-je. J’adorais le saxo, c’était pour moi l’un des instruments les plus beaux, le son d’un saxophone pouvait transmettre tellement d’émotion parfois même plus que le piano, alors je ne voulais surtout pas arrêter.
« Oui je pense chanter pour le Housing Day, je me suis inscrit sur la liste, ça sera mon premier concert de la saison ! » Lançais-je en riant.
J’avais déjà discuté avec mon patron pour reprendre mes petites sessions au Lord Hobo. Mais chanter sur le campus pour ma maison, c’était encore mieux !
Elle me parla ensuite d’elle, elle jouait aussi du piano et de la guitare, ça nous faisait un point commun. Mais aussi de la harpe, déjà bien plus rare, elle me dit que c’était pour ne pas perdre ces racines Irlandaise, je trouvais ça cool, préserver un héritage et tout, je n’avais pas cette possibilité car je n’avais aucun héritage ou aucune racine précise, mais c’était classe de voir quelqu’un attaché à ces valeurs.
« Je n’ai jamais vraiment entendu quelqu’un jouer de la harpe, faudra que tu me montre ce que ça donne. » Lançais-je. Hormis dans certains livres de musique, je n’avais jamais lu ou vu grand-chose sur cet instrument, ce serait l’occasion de découvrir !
En plus de la musique, sa vraie passion et la raison de sa venue à Harvard était le théâtre, j’avais donc face à moi une comédienne, peut-être la future Julia Roberts.
« Tu seras peut-être super connu un jour, et je pourrais dire que je t’ai connu ! La classe ! » Lançais-je à la fois taquineur et sérieux, car après tout ce n’était pas impossible !
Elle me demanda alors si j’avais d’autres passions. Je ne mis pas longtemps à réfléchir à ma réponse.
« Ce n’est pas vraiment une passion, mais je fais du bénévolat dans un centre pour jeunes en difficultés. J’aime me rendre utile et parfois en racontant son histoire personnelle, on arrive à aider les autres pour qu’ils ne fassent pas les mêmes erreurs. »
Cette fois j’étais très sérieux. Au départ le bénévolat avait fait partie des conditions de ma libération de détention, et puis après avoir fini mes heures obligatoire, j’avais continué parce que j’aimais ça et ça me faisait aussi du bien de parler avec des gens qui comprenait ce que j’avais vécu. Je ne parlais que rarement de mon passé sur le campus, un peu par honte mais aussi parce que je ne voulais pas que les gens me voient comme un drogué, je n’étais plus la même personne aujourd’hui. Alors je n’en parlais que dans les groupes de paroles que j’animais, car là-bas au moins j’étais sur de n’avoir aucun jugement.

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« Absolument ! » s'exclama-t-elle à la remarque de son camarade. Les Lowell étaient peu nombreux, mais ça n'empêcherait pas qu'ils se fassent remarquer ! Comme Skip : petit, mais puissant !

« Je suis tout à fait d'accord, la section musique ici, c'est un petit paradis. On rencontre des gens qui jouent de plein d'instruments différents, et on peut s'y essayer, progresser en tout, on a de vrais conseils. Heureusement pour la réputation de Harvard, il est vrai, mais parfois les grands noms ne tiennent pas leurs promesses. »

Charlie reluquait sur la batterie de la salle de musique depuis qu'elle était arrivée. Au début, on l'avait laissé y toucher. Mais très vite on l'en avait éloignée : elle prenait trop goût au bruit monumental que cet instrument pouvait faire, ce qui n'était pas pour faire plaisir à tout le monde...

« Ahh super, je vais pouvoir t'entendre chanter ! » dit-elle, enjouée. « Tu fais des concerts souvent ? » l'interrogea-t-elle, intriguée par la précision « de la saison ».

« Avec plaisir ! » lui assura-t-elle - elle ne ratait jamais une occasion de jouer. « Je me demande ce que cela donnerait, de la harpe et du saxophone... Ce sont des instruments qui semblent plutôt opposés... Mais je crois que ça peut donner quelque chose de vraiment beau, en fait. » songea-t-elle, imaginant l'alliance du son vif de la harpe et délié du saxo. « Il faudrait qu'on essaie ! » lança-t-elle avec entrain.

Elle rit aux plaisanteries de Jeremiah.

« Absolument, je deviendrai connue, assurément ! Surtout avec monsieur McCarty en professeur. Et j'inviterai Jeremiah Underwood à venir sur scène faire la musique de mes pièces en direct live ! » renchérit-elle, toujours riant, sa chevelure rousse s'agitant.

Charlie hocha la tête, le regard tendre. C'était une bonne chose que de vouloir aider les autres, et c'était souvent mieux de le faire si on avait quelques similitudes, si on partageait des expériences avec leurs aventures. On avait alors non pas une pitié ou un désir de moral, mais une réelle compassion, une compréhension juste et non pas triste de la situation de ces personnes. Ce n'était plus de la charité, c'était un souci sincère.

« C'est bien, de s'engager de cette façon-là envers des gens. Ce n'est pas facile de livrer son histoire à tout un chacun, tu es courageux de le faire simplement pour offrir ton aide. Je crois que je ne le pourrais pas. » déclara-t-elle, réellement admirative des gestes du Lowell.

Elle ignorait ce qu'avait vécu le jeune homme, mais on avait tous des expériences douloureuses qui résonnaient en d'autres âmes. Que cela soit une simple peur sociale à une addiction à quelque drogue, chaque mal avait son importance et le partager avec une personne qui en connaissait les chemins et les revers, ce n'était jamais qu'un bon apport.

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HJ:

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Charlie & Jeremiah

Elle semblait bien connaitre la section musique, ça faisait plaisir de pouvoir parler de ces passions avec d’autres personnes. C’était aussi pour ça que j’étais à la Lowell.
« Et d’ailleurs ils ont ouvert un nouveau club de musique, jusqu’à maintenant aucun ne me tentait, trop classique pour moi mais là c’est juste pour les passionnés, je trouve ça génial ! » Lançais-je plein d’enthousiasme.
« Pour le Housing Day, je vais rester sur des reprises, plus sur, mais sinon oui je fais souvent des petits concerts au Lord Hobo, je boss là-bas et le patron me laisse chanter régulièrement lorsqu’il n’y a rien au programme des soirées. C’est une bonne expérience, je peux tenter mes chansons. » Répondis-je.
Lorsque j’avais obtenu le poste au Lord, je n’avais pas tout de suite demandé à chanter. Mais lors d’un concert le chanteur s’est barré sans prévenir, résultat, tout le monde était là pour entendre quelqu’un en live et pas la radio, alors j’avais proposé de le remplacé, comme il n’y avait pas d’autres solution ça avait marché et comme le public avait apprécié, j’avais pu recommencer pour mon plus grand plaisir !
On parla ensuite de la harpe, je ne connaissais pas vraiment cet instrument. Elle me proposa même un duo Harpe/Saxophone, ça me semblait assez drôle.
« Ça pourrait donner un truc vraiment particulier ! En tout cas je suis pour ! » Répondis-je en souriant.
Sur un ton plus léger elle répondit au sujet de sa future célébrité, souvent les gens disent qu’il ne faut pas se vanter … Mais si au départ tu ne crois pas un minimum en ton potentiel tu ne deviendras jamais connu et même si dans le fond on en parlait maintenant en plaisantant, je pense qu’elle comme moi on avait vraiment envie de percer dans nos milieux respectif.
« On sera de ceux qui se sont connus dès leur début mais qui n’ont pas changé. Ça me plairait bien en tout cas ! Je nous imagine déjà. » Continuais-je sur un ton amusé.
On continua alors sur un sujet plus sérieux, que je n’abordais pas souvent mais parfois ça faisait du bien aussi de sortir ce qu’on ressent pour ne pas exploser.
« Au départ j’avais pas vraiment le choix, mais au final, d’en parler surtout avec des gens qui comprennent bah ça fait du bien. Ça permet de voir qu’on n’est pas seul et que d’autres nous comprennent surtout. Mais c’est vrai qu’au début c’est gênant et on se sent observé de toute part, et puis petit à petit ça passe. » Répondis-je.
Si je n’avais pas été obligé de participé à des groupes de paroles, je ne l’aurais jamais fait de moi-même mais j’aurais raté quelque chose pour sûr, je pense que ça à aider dans ma reconstruction, je ne dirais pas que tout va bien et que je ne me sens plus coupable mais disons que ce sentiment est surmontable aujourd’hui …

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Charlie s'exclama, contente. « Il y a un nouveau club de musique ? Je ne savais pas ça, c'est super ! Tu penses t'y inscrire ? »

Elle faisait déjà partie du club de théâtre, et ses études elles-mêmes de théâtre lui prenaient beaucoup de temps donc elle n'était pas sûre de rejoindre ce nouveau club, mais c'était tout de même une excellente nouvelle ! Un nouveau groupe Harvardien allait naître !

« Au Lord Boho, je retiens ! J'irai faire ma groupie ! » dit-elle avec malice. « C'est super de jouer comme ça dans des bars. C'est vraiment une bonne expérience, puisque c'est restreint, et que les gens ne viennent pas là seulement pour les musiciens. Ça aide à apprendre à jouer devant des gens et à les captiver, à avoir de la présence sur une scène. Et puis quand tu as trouvé ton public, y'a pas mieux qu'un bar franchement ! C'est confiné, chaleureux, vif ! J'ai joué de temps en temps comme ça aussi, j'en garde que des bons souvenirs !» commenta-t-elle un peu plus sérieuse - bien qu'elle irait certainement voir Jeremiah jouer, rien que pour jouer aux groupies !

« Pour le prochain évènement de la maison ou de Harvard, il faudra qu'on y pense ! »
Les deux instruments ensemble pouvaient faire une musique vraiment prenante, elle en était sûre. Rien que par la surprise de l'association, cela captiverait certainement les gens. Et le son des deux, elle l'imaginait déjà, devait s'harmoniser sans problèmes.

La rousse hocha la tête, ses cheveux suivant le mouvement. Il fallait mettre la main à la pâte, après ça venait, certainement. Une fois qu'on avait commencé, tâté le terrain, on se sentait plus à l'aise pour parler, s'imaginait-elle. Il n'empêche que ce n'était pas l'exercice le plus évident à accomplir. Se cacher derrière un autre était toujours plus facile - et en comédienne qu'elle était, elle parlait d'expérience.

« Trouver des gens qui comprennent, ce n'est pas facile... On a tous une manière si différente de penser et percevoir que moi, j'aurais vraiment trop peur pour me lancer dans quelque chose comme ça, même sous la menace du bûcher ! » dit-elle en plaisantant à demi, parce qu'elle était vraiment certaine d'être trop têtue et peureuse pour se livrer de la sorte. « Avec ces jeunes que tu aides, tu fais des activités parfois ou ce sont surtout des moments de paroles ?» l'interrogea-t-elle, intéressée.

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