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Kenaël & Maxence
Une journée ordinaire, une semaine banale et un mois aussi simple que les précédents. Nous venions de rentrer à l'université et j'entamais ma deuxième année mais j'avais l'impression de revivre la même année avec les mêmes camarades alors qu'il n'en était rien. Cela devenait de plus en plus sérieux mais l’enjeu restait le même. D’un autre côté, je gardais toujours le même entourage proche et il y avait un côté plaisant à cela. Mon meilleur ami était et semblait rester Kenaël, l’un des rares hommes, à la sexualité perdue dans l’indécision, qui avait un pouvoir sur moi-même si je n’étais pas le seul dans ce cas. Il possédait un charme qu’il dégageait tel un parfum et cela avait un côté terriblement envoûtant et aussi gênant. Pourtant, nous avions facilement et rapidement accrochés au point qu’il arrive à me faire confiance en voyant quel homme franc j’étais. Il n’y avait aucun doute sur le fait que nous étions faits pour nous entendre et que notre rencontre était destinée. Comme cela arrivait, Kenaël m’invitait chez lui, à Boston, le rejoindre pour s’amuser dans sa maison. Il se sentait seul, la plupart du temps, mais il savait qu’il pouvait compter sur moi pour lui tenir compagnie. Il avait beau ne pas être extrêmement bavard d’ordinaire et de sembler être le parfait exemple du brun ténébreux et mystérieux, il n’en demeurait pas moins un garçon charmant et intéressant. Son intelligence nourrissait la mienne et inversement.
Je me rendais devant sa belle maison qui reflétait une superficialité dérangeante pour mon meilleur ami. Certes, la demeure était magnifique mais elle était caractéristique de celles des familles riches, ce qui était bel et bien son cas. Cette fois-ci, c’est sa mère qui m’invita à entrer lorsque j’eus passé le portail et que je sonnai à la porte. Souriante et propre sur elle, elle m’invita cordialement à pénétrer le lieu et de me mettre à l’aise. Kenaël arriva brusquement dans la pièce, content de me voir à première vue, ce qui me décrocha un sourire non loin sincère. Sa mère se retira tandis que je suivais mon ami jusque dans sa chambre après l’avoir convenablement enlacer. « Ta mère est vraiment adorable… Elle est toujours comme ça au moins ? » lui dis-je avant de m’installer sur son lit en m’asseyant avant qu’il ne prenne place. Kenaël savait que j’étais curieux mais que cet intérêt constant pour la vie d’autrui n’avait rien de malsain et qu’il pouvait me faire entièrement confiance. Nous n’évoquions pas régulièrement la situation de sa mère ou encore de son père que je n’avais encore jamais vu alors que son fils et moi nous nous connaissions depuis pratiquement une année. Cela était étrange mais je m’étais douté qu’il avait un haut poste qui l’obligeait à ne pas passer souvent par la maison et saluer sa famille. Kenaël avait fini par me raconter ce que son père faisait il y a deux mois à peine. J’avais une chance inouï d’avoir une relation aussi privilégié avec un garçon aussi méfiant que lui. « Tu devrais passer chez moi un jour, d’ailleurs, j’avoue ne t’avoir jamais invité donc… Ça serait bien quoi. » continuai-je sur un ton à moitié gêné. L’année n’avait pas été la meilleure étant donné que mon père biologique avait repris cette guerre incessante avec ma mère pour des histoires d’argent mais surtout de pouvoir et d’arrogance. Tous les deux avaient un certain ego qui les empêchait de s’excuser et de reconnaître leurs propres torts. J’étais coincé au milieu de cette bataille et je n’avais nullement envie que Kenaël n’y soit convié. Fort heureusement, la tempête venait de se calmer il y a quelques semaines, et il était temps que je le laisse également connaître mon ancien lieu de vie. Après tout, je ne vivais plus chez moi depuis mon entrée à l’université mais dans un dortoir de la maison Dunster. Ce qui était étrange était qu’il faisait partie de la maison élite, celle que beaucoup d’autres maisons détestent. Nous avions passé outre étant donné que nos valeurs se portaient sur d’autres combats que ceux des maisons qui nous étaient forts égales. Je jetai un coup d’œil rapide à l’heure. Il était tard, déjà, et je me demandais comme cela se faisait-il que sa mère ne fut pas encore couchée, qu’elle m’ait ouvert à cette heure-ci. « Et puis, ça fait quelques temps que je n’y suis pas allé non plus… Par contre, pour revenir à ta mère, elle reste éveillée tard… Ma mère, à cette heure-ci, dort comme un seul homme. Il lui faut ses huit heures de sommeil. ». Rien n’était moins sur concernant mes parents. Je regardai Kenaël avec gentillesse, transpirant de bonté. J’étais fait ange, c’était dans ma nature et tout le monde le sentait. Le regard chaud et pénétrant de mon ami me désarma, mon corps se glaçant sans que je ne comprenne encore pourquoi il me faisait un tel effet. Son charme était horriblement efficace bien qu’il ne m’aveuglait pas. Une chance.
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