a crazy night is coming. - ft. Eugène

J'ai donné rendez-vous à Eugène au bar après mon service, j'ai hâte de préparer ce dont on devait faire pour pouvoir être intégrés dans la maison Mather. Je fais mes cocktails avant de sourire à un ami qui est au bar. Je ne peux pas le servir, puisque je termine dans deux minutes et que ma collègue est arrivée et m'a dit de partir. J'encaisse le cocktail que je viens de préparer. Montant dans le vestiaire, j'enfile ma chemise et mon short avant de faire un chignon haut pour redescendre m'installer à une table. J'attend Eugène qui ne devrait pas tarder. J'espère en tout cas, tout ce que je veux, c'est de me jeter sur mon matelas pour dormir jusque demain matin, sans être réveillée par mes cauchemars. Puis, peut-être que Siméon viendra, même si je ne pense pas. Regardant vers l'entrée, je vois Eugène, je lui fais signe pour qu'il vienne me rejoindre. « Hello ! Alors, prêt à t'amuser ? » Je souris avant de me commander un diabolo violette. « Vas y, choisis ce que tu veux, c'est ma tournée. »

Cette journée-ci, vous n'y croirez peut-être pas, mais Eugene n'avait pas fait de shopping et s'était interdit toute rencontre avec l'une de ses meilleures amies. Non, il avait préféré s'enfermer dans une pièce de la grande bibliothèque afin de s'immerger dans ses cours de l'année précédente. Eugene, on le connaissait horriblement mauvais, critiqueur, lanceur de piques, superficiel et avide de plus de notoriété, mais peu connaissait ce Eugene touché par la science, un domaine dont il jugeait ne pas suffisamment creuser. Voilà, la chose était faite maintenant, car après une après-midi entière enfoui dans ce repère de rats de bibliothèque, le jeune allemand se sentait mieux, comme s'il n'avait rien négligé. Si bien, que lorsqu'il jeta un coup d'oeil à sa montre, il eut la stupeur de constater qu'il était l'heure de retrouver la Cassie. Il demanda à son chauffeur de l'amener à son point de rendez-vous, dans ce bar où travaillait la jeune femme. Sur le pas de la porte, le jeune homme prit une profonde inspiration afin de se recentrer. Eugene l'intelligent faisait place à Eugene le diabolique, comme toujours. Il entra finalement et découvrit une Cassie toute sourire. Il lui accorda à son tour un sourire, quelque peu forcé et s'installa. On lui offrit à boire. « Je prendrai quelque chose de moins bas de gamme que ça » fit-il en désignant du menton le verre qu'elle venait de se servir. « Une eau pétillante sera parfait » conclut-il, en sortant un calepin et un stylo. Ils avaient beaucoup à faire. « Alors, blondie, quitte à mourir en honorant notre défi, autant le faire à fond. Effraction pour entrée dans la résidence ou simple vol de clé ? Décorations abondantes ou quelque chose de plus soft, afin de n'avoir aucun remord à leur laisser nos restes ? » demanda-t-il de la façon la plus normale possible, comme s'il était habitué à pénétrer là où il ne devrait pas et à organiser des fêtes par milliers.[/color]

J'ai hâte. La Cassie d'avant, ne serait pas comme ça. Je ne serais peut-être même pas bizut Mather mais plutôt Student, je n'aime pas être répertoriée à un groupe, mais je dois avouer que c'est plutôt plaisant d'avoir des personnes qui te ressemblent, d'être avec des personnes comme toi. Des personnes prêtes à faire la fête tout le temps, puis j'ai appris que Siméon en fait partie aussi, comme ça nous serons quasiment tout le temps ensemble lors des soirées organisées, on rattrapera le temps perdu en quelques sortes. J'ai hâte mais en même temps, j'ai peur. Je ne sais pas ce que cela peut engendrer. Je peux me faire virer, c'est sûr, mais quitte à avoir une place autant impressionner notre marraine. Quitte à m'attirer des problèmes, je m'en fous. Je n'ai peur de rien, et c'est bien cela le problème, les gens peuvent dire ce qu'ils veulent, cela me passe par dessus. Je ne veux plus être cataloguée comme la fille solitaire qui envoie chier tout le monde. Je ne suis plus comme ça. Maintenant, je veux être la fille qui fait les plus grosses soirées et avec qui on veut faire la fête. J'attend qu'Eugène arrive, je suis excitée comme un gamine qui part à Disneyworld pour la première fois. Lorsqu'il passe le pas de la porte, je souris comme une niaise devant un film d'amour à l'eau de rose. Je le laisse s'installer avant de prendre un diabolo violette, pour proposer quelque chose a Eugène par la suite. Il demande un verre d'eau pétillante, je me lève avant de passer mon bras derrière le bar pour récupérer une bouteille, l'ouvrant avec mon briquet je me rassois à table avant qu'il ne rétorque. « Alors, blondie, quitte à mourir en honorant notre défi, autant le faire à fond. Effraction pour entrée dans la résidence ou simple vol de clé ? Décorations abondantes ou quelque chose de plus soft, afin de n'avoir aucun remord à leur laisser nos restes ? » Il me pose vraiment la question ? Est-il réellement en train de me demander cela ? « Tu ne me connais pas cela se voit Chaton, alors de une, on entre par effraction, c'est toujours plus amusant. Et deux, on fait des décorations abondantes, j'ai des bombes de peintures chez moi si tu veux. » Je lui fais un clin d'oeil avant de siroter mon diabolo « Mais toi, est-ce que tu es prêt à prendre autant de risques, j'espère que tu n'as pas froid aux yeux, parce que ça risque d'être démentiel. »

Eugene s'était très vite dit que plus vite leur organisation serait faite, plus vite il pourrait aller s'occuper de son apparence et aller pavaner sur quelques grandes rues de la ville. Et puis, pas qu'il détestait franchement cet endroit, mais la décoration ne lui donnait que très peu envie de s'éterniser aussi. Enfin, pour le moment, l'idée de pourrir l'Eliot House l'habitait, et la discussion devint forcément plus intéressante lorsque Cassie revint à la fois avec son verre d'eau pétillante et une idée, qui fallait l'avouer, était démentielle. « J'ai cru qu'on ne s'entendrait pas, je me suis trompé » ricana-t-il en portant son verre à ses lèvres. « J'imagine que l'on n'aura que peu de temps avant de se faire remarquer, on pourrait offrir bombes et seau de peinture à nos invités dès l'entrée ? Ils attendent tous ça de redécorer à leur manière ! » proposa alors le jeune allemand, imaginant déjà la très grande vague d'excitation quant au fait de devoir imprégner la maison de ces vipères. Et il n'y avait rien de mieux pour renforcer l'esprit de cohésion de la Mather House, car bien qu'ils puissent exister des divergences (bon surtout avec Eugene qui supporte la moitié de ses futurs nouveaux camarades), ils étaient tous d'accord pour s'amuser et frapper les Eliot. Autant faire les deux à la fois. Puis ceci proposé, le garçon ricana de plus bel. Lui ? Peur ? Avec son père comme donataire, donc capable de répare toutes les bourdes de son fils, Eugene n'avait pas à avoir peur. « J'espère que c'est une promesse ça ! ». Puis très vite vint la question, une question que lui jugeait essentiel, comme tout bon fashion victim qui se respectait. « Le Dress Code ? Maillot de bains/bikini ? Histoire de contraster avec leurs beaux habits qui viennent de sortir de chez les plus grands couturiers ? » fit-il remarquer, avant de boire une gorgée pour reprendre en un chuchotement, ponctué à la fin d'un clin d'oeil. « Puis comme ça on pourra glisser un regard sur le corps de nos invités, mouaha ». Il ne perdait pas le nord le Gégène, il suffisait d'allier soirées, problèmes et garçons, et il s'agissait d'une soirée parfaite pour lui !

L'excitation monte en moi, j'ai hâte d'aller mettre à sac la maison Elliot, il cherchait l'embrouille ils allaient la trouver. Eugène avait l'air autant motivé que moi et cela me motiver encore plus. Il n'avait pas l'air d'avoir peur, et ça tombait bien moi non plus. Je me doute que cela va avoir des répercussions sur mon image à l'université mais tant pis. Je préfère passer pour la bordélique de service, que pour la fille naïve qui se fait prendre pour une conne par son mec. « J'imagine que l'on n'aura que peu de temps avant de se faire remarquer, on pourrait offrir bombes et seau de peinture à nos invités dès l'entrée ? Ils attendent tous ça de redécorer à leur manière ! » J'avais la réserve de bombes à peinture chez moi cela tombait bien, même si c'était censé être pour la décoration de mon appartement, je préfère que cela serve a des choses bien plus drôles. |color=hotpink]« Adjugé vendu. J'en ai un gros stock chez moi »[/color] Je ne m'étais jamais autant amusé que ce soir, prévoir des fêtes interdites, c'est le pied. Chez nos ennemis ? Encore plus. « Le Dress Code ? Maillot de bains/bikini ? Histoire de contraster avec leurs beaux habits qui viennent de sortir de chez les plus grands couturiers ? » Hm, je réfléchissais à l'idée en sirotant mon diabolo, et il avait eu l'idée du siècle autant allier plaisir et fête. « Mais tu sais que t'es génial comme mec ? On contraste et on peut mater en même temps. » Je fais un grand sourire avant de vider mon verre d'une traite « On invite beaucoup de monde, ou alors on fait ça en petite comité mather et on fout bien le bordel ? » Il a peut-être cru que j'avais l'apparence d'un ange, mais au fond c'est tout le contraire, mes démons se réveillent quand l'appel de la fête se fait entendre.

Alors que l'idée de réaliser son second défi en duo avec une parfaite inconnue ne l'avait d'abord pas vraiment enchanté, le jeune allemand se surprenait à sourire et même à remercier Grace de lui avoir fournie une alliée de taille. Cette Cassie, elle en avait dans le pantalon, et surtout, elle en avait contre les Eliot. Ce fut avec plus d'entrain que jamais qu'Eugene but d'autres gorgées de son eau pétillante, jusqu'à finir entièrement son verre. Il fut prit d'un petit cri et vint même à applaudir sa camarade lorsque cette dernière lui assura qu'elle avait tout ce qu'il fallait pour mettre le bazar chez leurs ennemis. « Excellent, c'est parfait ! » fanfaronnait-il, avec un petit rictus qui le rendait quasiment maléfique. Puis cette dernière appuya l'idée des maillots de bain. T'façon, avec ou sans leur accord, il était très probable que pas mal d'invités perdent leurs vêtements durant la soirée. Il entendit par la suite le questionnement de la jeune femme. C'était vrai ça, Mather ou tout le monde ? Au fond de lui, il avait vraiment envie de mettre le bazar, et puis il était plus difficile de sanctionner un groupe formé justement d'autres groupes plutôt que le même. Néanmoins, la fierté sans faille du jeune homme fut piquée au vif. « Je sais pas, je me dis que si on invite tout le monde, les autres pourraient prendre crédit de notre action .. C'est notre bizutage qui est en jeu .. » se justifia-t-il, en arquant un sourcil, comme pour convaincre sa camarade qu'il s'agissait ici de leur chance de vraiment tout faire bien. « Enfin, j'imagine qu'on peut pas contrôler les ennemis des Eliot » conclut-il avec un clin d'oeil. « Sinon, niveau alcool, on prévoit les caisses j'imagine ? J'ai une carte bleue pour ce genre d'occasions » fanfaronna-t-il, en s'imaginant déjà passer commande.

D'ordinaire, je n'aimais pas travailler avec les autres, je n'aime pas les gens. A part ceux qui ont réussis à m'apprivoiser ou mes collègues de boulot parce que nous sommes sur la même longueur d'onde. Alors établir un plan diabolique avec un inconnu relève du surréaliste pour moi, mais je suis plutôt fière parce que j'arrive à m'entendre avec l'autre bizut. Je m'auto-félicite intérieurement tandis qu'il pousse un cri de joie et m'applaudis de savoir que j'ai des bombes de peintures chez moi. D'accord, je suis avec un spécimen tout de même, je ne pensais pas qu'il allait avoir cette réaction. Mais tant mieux, c'est que nous faisons bien alors. J'ai l'impression de lui avoir demander la lune en lui demandant si on conviait tout le monde ou uniquement les mathers. C'est pourtant une question qui ne mérite pas tant de réflexions que cela... Mais bon.  « Je sais pas, je me dis que si on invite tout le monde, les autres pourraient prendre crédit de notre action .. C'est notre bizutage qui est en jeu .. » Il est pas bête le petit brun, ça pourrait nous retomber dessus et envoyer en l'air notre bizutage, allez zou ! Retour à la case Student... Je prend un air dubitatif, la question ne mérite pas réflexions mais pourtant je réfléchis quand même. « Enfin, j'imagine qu'on peut pas contrôler les ennemis des Eliot » Je souris alors qu'il me fait un clin d'oeil. On est définitivement sur la même longueur d'ondes. « Nous sommes incontrôlables, c'est bien connu. » Je souris une fois de plus avant de passer une main dans mes cheveux, j'ai presque hâte que la soirée se termine, j'ai l'impression que je vais tomber de sommeil. Merci les insomnies. Mais de toutes façons, je sais que je ne vais pas dormir, donc qu'il ne me restera qu'a peaufiner notre idée. «  Sinon, niveau alcool, on prévoit les caisses j'imagine ? J'ai une carte bleue pour ce genre d'occasions » Il est gentil, mais il se la pète un peu. Si je veux, je peux aussi avoir de l'alcool, j'ai juste à passer par mes collègues ou même mon patron. « Bien sûr qu'on prévoit les caisses, je peux aussi demander à mon patron si y'a moyen qu'il commande des bouteilles en plus demain, et qu'il retire ma commande de ma paye. Tu vas pas tout payer non plus. » Je ne veux pas qu'il s'attribue le mérite de l'alcool, puis moi au moins, je suis sûre que je pourrais avoir du bon alcool, mais si je ne me doute pas qu'il peut en avoir du bon aussi.

Des petits rictus par dizaines remontaient de la gorge du jeune homme, tel le Diable qui se félicitait de son plan des plus malicieux. Ruiner la maison des Mather serait certainement la chose dont tout le monde allait parler en ce début de rentrée à Harvard. Une offense que personne n'aurait imaginé, pour sûr ! Cassie était aussi très excitée par cette idée, ce qui aidait considérablement à la mise en oeuvre de leur plan. Voilà, les invitations étaient en quelques sortes fixées, maintenant il fallait déterminer ce qu'il en serait de l'alcool. Et là, ce fut encore une crise de rire qui prit le garçon. Pas tout payer ? Il en avait les moyens, mais il comprenait aussi que Cassie voulait en tirer son profit. Soit, Gégène allait innover autre part, car partager la lumière, il n'aimait pas vraiment cela. « Si ça t'amuse de devenir plus pauvre que ce que tu peux déjà être, amuse-toi » lui lança-t-il avec toujours ce même sourire au coin qu'il gardait lorsqu'il lançait ses fameux piques. Fallait pas s'étonner maintenant que la sombre partie maléfique du jeune homme ne refasse surface, il s'était déjà considéré comme trop gentil avec cette autre bizut. L'alcool était maintenant aussi traité, qu'est-ce qu'ils pouvaient encore avoir à planifier ? « Bon, décroche ton téléphone blondie, c'est l'heure d'envoyer nos invitations ! » s'exclama-t-il en agitant son blackberry, comme si enfin ils pouvaient savourer le fruit de leur travail en amont. Et comme pour prévenir sa nouvelle partenaire de crime, il la prévint d'une chose capitale, en prenant un air des plus sérieux: « Evidemment, JE réserve la plus grande chambre si je trouve un parfait étalon ! »