Je suis née en Norvège, un pays d'Europe où il fait froid, qui n'est pas réputé pour ses jolies filles mais pourtant j'adore cet endroit, et tout particulièrement Oslo, où j'ai débuté ma vie. Il parait que le jour où je suis née, il neigeait à gros flocons, et que mon père a été obligé de demander à un chasse neige qui faisait son travail près de la route qu'il devait emprunter pour aller à la maternité de prendre ma mère, et de l’amener directement là-bas. Comme dans le chasse neige il n'y avait pas beaucoup de place, ma mère est partie seule avec l'ouvrier, en pleine nuit, laissant mon père sur le bord de la route. Il était deux heures du matin quand il perdu de vue les lumières oranges de l'engin qui amenait Sylvia, ma mère, à la maternité, mais il n'a pas abandonné, et s'est maudit d'avoir choisis une maison si loin de la capitale. En effet, en l'achetant mes parents avaient adoré le grand jardin, et le calme du village à 25 minutes de la capitale, mais cette nuit là mon père aurait préféré vivre à mon avis dans un ridicule appartement à deux pas de l'endroit que ma mère avait choisit pour ma naissance. Elle avait aussi choisit mon prénom, car elle avait connu une Lullaby et c'était pour lui rendre hommage, mais j'ignorais qui est cette femme à qui je dois mon nom. Un secret qu'un jour elle me révèlera peut-être.. en tout cas, elle avait clairement choisit de nombreux paramètre sur moi : je naitrais à Oslo, et j'adorerais le bleu.
Ma mère accoucha très vite, à trois heure douze du matin j'étais née, mon père ne put donc pas assister à l'accouchement, mais pour compenser il parait qu'il est resté jour et nuit avec moi les premières semaines - ma mère adore me raconter ça. Généralement, elle le fait avec un regard rêveur, et à la fin de l'histoire, mon père pose sa main sur sa cuisse, la couvant d'un regard merveilleux, amoureux, que je rêve de voir un jour posé sur moi. - et même aujourd'hui il me surprotège autant qu'il peut.
En tout cas, j'adore vraiment mes parents, mais quand ils s'amusent à me raconter en long en large et en travers mes premiers rots, mes premiers pas et mes premières bêtises, je les adules. Ils se souviennent de chaque petit détail de ma vie, c'est incroyable : j'ai parfois l'impression qu'ils ont cessé de vivre pour que je puisse m'épanouir, je ne vois pas d'autre solution. D'ailleurs ma mère a arrêté son travail à plein temps en temps de directrice marketing d'un magasine de jardinage - d'où le grand jardin toujours soigné de la maison - pour prendre un travail de secrétaire à mi-temps dans un lycée. Et grâce à cette attention que j'ai eus depuis toujours, ils me connaissent finalement encore mieux que je me connais moi-même.. Et l'histoire de mon enfance que ma mère préfère, et qu'elle adore raconter aux nouvelle connaissances lorsqu'elle parle de moi - une vilaine habitude qu'elle a, tant elle est fière de moi - c'est l'épisode du petit chien que j'ai soigné. J'avais 7 ans, et je rentrais de l'école avec elle, la voisine, sa fille et un garçon qui vivait dans le même quartier que moi, quand à quelques pâtés de maisons du nôtre, j'avais entendu un petit couinement. J'avais supplié ma mère de s'arrêter, pour chercher d'où il provenait pour voir quel animal avait besoin d'aide, et donc j'avais forcé les quatre autres personnes présentes à m'attendre " Parce que on ne laisse pas un petit animal tout seul dans ce froid, sinon on a pas de coeur ! " Au bout de au moins 10 minutes de recherche active dans un froid de canard, j'avais enfin trouvé celui qui m'appelait à l'aide : caché derrière un pneu de voiture, il y avait un bébé chien norvégien de macareux. Les yeux humides, le regard suppliant j'avais demandé à ma mère qu'on le garde, juste pour le réchauffer. Au début elle m'avait dit non, mais à cet âge là j'avais déjà un caractère bien trempé, et j'avais de la suite dans les idées : j'avais décrété que je resterais avec le chiot. Dans le froid, ou chez moi, mais ça serait avec le chiot, que j'avais déjà surnommé Teddy bear, à cause de la marque en forme de nounours sur son flanc droit. Et comme ma mère est une personne généreuse et compréhensive, elle avait fini par hocher la tête, et me dire que l'on verrait cela une fois mon père rentré du travail. Le soir, je ne tenais plus en place, et quand mon père était revenu du bureau, je lui avais sauté dessus en lui suppliant, des larmes roulant sur mes joues en expliquant que sinon la pauvre bête allait retourner dans le froid.. Jusque là, c'est une anecdote banale que toute petite fille aurait put vivre, et généralement c'est à cet instant que ma mère proposait un petit gâteau pour aller avec le thé - anglaise, elle a ses petites habitudes.. que mon père, pur norvégien respecte - avant de poursuivre. Car ce chien, Teddy Bear, j'avais fini par m'en séparer , le cœur un peu lourd, quand il y avait une petite fille de mon école atteinte d'un cancer, qui l'adorait et qui le voulait auprès d'elle à l'hôpital. Je lui prêtais quand elle était en soin à Oslo, mais lorsque ses parents décidèrent de la transférer en France à Paris, là où le service pour les enfants étaient plus réputé, je ne pourrais plus le voir. Et pourtant en voyant comme ses yeux brillaient quand je lui annonçant que Teddy Bear allait la suivre, je n'étais plus triste du tout : j'avais fait une bonne action, et il la rendrait encore plus heureuse qu'il me comblait.
Et là, les invités de ma mère m'adoraient sans me connaitre et sans même m'avoir vu. Il la félicitait d'avoir élevé une petite fille aussi gentille et tendre, et elle se délectait de leurs mots : je trouvais ça un peu trop, qu'elle le raconte comme ça, juste pour entendre que les autres auraient aimés la même fille qu'elle, mais je ne pouvais me fâcher avec elle pour ces broutilles.
Mes plus proches souvenirs remontent à la primaires, mais ils sont très flous ; je n'ai pas une très bonne mémoire, je suis incapable de décrire mes anciens camarades de classe, ou même la cours de l'école dans laquelle je vivais. Je me souviens très bien qu'en sixième, j'étais une élève très studieuse, toujours à lever la main en cours, à participer, à être la déléguée de classe ou celle qui se proposait pour rendre un service du genre aller chercher des craies. En classe de quatrième, j'étais tombée amoureuse pour la première fois. Je m'en souviens très bien, ce doit être le genre de chose que l'on oublie pas ; je me dirigeais vers la salle d'art plastique, et on m'avait bousculée. Je l'avais juste vu de dos, il courrait, et son sac à dos tressautait sur son dos. Je me souviens de ce que j'avais pensé à ce moment-là : Quel malpoli, il ne s'est même pas excusé ! Mais ce que j'ignorais, c'est qu'il courrait pour arriver en premier dans la salle d'art, et expliquer à notre professeur, une vieille dame d'environ 200 kilos, qu'il était le nouvel élève. Comme j'étais entrée juste après lui, il avait levé ses yeux vers moi, et j'avais été raide dingue de ce regard bleu océan. Directement, sans comprendre pourquoi. J'avais souffert en silence pendant des mois de mon amour pour lui, avant que je me décide à lui avouer : j'avais même fait un poème pour lui. Y penser me fait sourire maintenant, mais à l'époque c'était le seul moyen que je voyais pour lui exprimer mes sentiments.. et il s'était moqué de moi, en public, dans la cours du collège. J'étais blessée, et j'entendais des moqueries partout autour de moi, et jusqu'à la fin de l'année on me montrait du doigt, et lui pavanait, alors que je lui avais rien fait de mal, je lui avait juste avoué mon amour. J'avais fini par l'oublier, et je ressentais aucune haine, malgré mes efforts : j'étais convainque que si il m'avait fait ça, c'est qu'il était irrespectueux. Il faut croire que j'ai toujours eu le don pour tomber sous le charme des mauvais garçons, ceux qui ne sont pas libres et qui ne m'aimeront jamais.
Le dernier souvenir le plus marquant de ma vie fut clairement lorsque j'ai reçu ma lettre d’admission à Harvard. J'avais travaillé pendant toute une année de longues heures chaque soir pour maitriser parfaitement l'anglais, et toutes ses subtilités, à l'aide mon père. J'avais travaillé en regardant des films, en lisant, en partant toute mes vacances à Londres et en Irlande, pour être admisse. J'étais une excellente élève dans un lycée très coté de Oslo, et c'est eux qui m'avaient parlé de cette université, aux Etats-Unis. C'était si loin de ma ville natale, si merveilleux qu'au début j'osais à peine y rêver.. Mais à la fin, je me voyais déjà dans les grands bâtiments de la meilleure université du monde. Et le jour des résultats, j'étais toute tremblante, assise dans ma cuisine, ma mère me tenant la main, et mon père avait la lourde tâche d'ouvrir cette lettre qui déciderais de mon avenir. J'avais failli m'évanouir lorsque avec une toute petite voix, nouée d'émotion, il avait soufflé : tu es reçu, Lulla. Au début, aucun d'entre nous n'avait parlé, je fixais mon père, serrant la main de ma mère, avant d'exploser en larme. J'étais reçue. C'était merveilleux. Certes, je devais quitter mon pays, mais j'avais beaucoup été en Angleterre, alors je n'appréhendais pas tant que ça. Et le fossé entre ma Norvège et l'Amérique avait été assez facile à passer, finalement. Certes, j'avais parfois encore du mal dans les immenses centres commerciaux à 6 étages, de plusieurs kilomètres de long, mais la langue n'étais plus un problème - et ne l'avait jamais été - et Harvard me plaisait encore beaucoup. C'est d'ailleurs là que j'ai commencé à m’intéresser à l'humanitaire, et lors de ma première année j'étais partie au Vietnam un mois, après avoir vu une affiche dans un couloir. Ce voyage m'avait enchantée, et si jamais l'occasion se représentais, je sauterais dessus sans hésiter. J'avais encore à la cheville le bracelet que les enfants m'avaient offert lors de mon départ, je n'arrivais pas à me résoudre à le couper, j'aurais l'impression de rompre le lien qui m’unit à eux. J'avais aussi commencé à apprendre la voile en vacances, et c'était rapidement devenu l'un de mes passe temps favoris : cette sensation de liberté sur l'eau m'emplissait d'allégresse, et j'aurais même juré dans ces moments là que je volais.
C'est aussi à Harvard que j'en rencontré Hendrix, lors d'une soirée. Mon regard avait tout de suite été capté par ce beau brun, un peu bad boy et fêtard, à l’opposé de moi qui ne supportais pas l'odeur des cigarettes. Dans Harvard, je le croisais aussi de temps en temps, et chaque fois qu'il était dans les parages je sentais que mes mains devenaient légèrement moites, que mon cœur s'emballait un peu trop, bref , qu'il ne me laissait pas indifférente. Lorsqu'il m'a abordé, pour parler avec moi, j'avais fait un peu la farouche, et ça l'amusais. Alors je m'étais laissé allée, j'avais accepté un pari qui m'obligeait à boire des verres si je perdais, et j'avais fini pour la première fois de ma vie complètement bourré, à rire avec lui comme une idiote. Mais je ne me serrais clairement pas laissé aller comme ça si j'avais su dès le début qu'il avait une copine. J'avais donc décidé de me tenir à l'écart de celui qui me troublait, pour ne justement pas troubler sa vie privée, ne souhaitant que le meilleur pour lui, et sa copine. Mais en fait cette fille, Briony, cachait bien son jeu : elle le trompait. Je ne comprends même pas comment elle a put lui faire ça.. Alors tant pis pour elle, j'avais cessé de me tenir loin d'Hendrix, et nous avions noué une vraie amitié entre nous. Au fond de moi, je voulais plus, mon cœur hurlait qu'il voulait plus mais je le fasais taire, profitant de l'avoir au moins comme ami, puisque malgré tout ce que sa mather lui faisait, il continuait à la voir. Pourtant, à un moment il était vraiment au bord du vide, je l'avais aidé à trouver son équilibre, et lui était retombé dans les bras de Madame. Je n'ai pas l'habitude de souhaiter du mal aux gens, mais j'aimerais qu'elle souffre autant que lui a put souffrir pour elle.. En tout cas, ne supportant plus de les voir se faire du mal, enfin surtout de voir Hendrix se faire du mal, j'avais mis une distance entre nous, je filtrais mes appels, l'évitait soigneusement, et je découvris que j'étais même plutôt douée pour ça. Maintenant Hendrix couche à droite à gauche, pour se venger de Briony : et même si je suis heureuse qu'elle comprenne enfin qu'elle a dépassé les bornes avec lui, je souffre de le voir ainsi. Non seulement il ne me voit pas, et j'ai fini par accepter que je resterais la bonne copine, mais en plus il ne songe plus qu'à se venger de Briony.