You're just a part of me | Calvin

Je me disais à ce moment, vivement 2014, que mes malheurs se barrent une bonne fois pour toute mais tout le monde sait qu'il ne suffit pas seulement d'un changement d'années pour que tout nos soucis s'en aillent ... Je rentrais du campus après y avoir une partie de ma journée. J'y avais donné des cours sans vraiment en donner. Je parlais mais ne pensait absolument pas à ce que je disais. Mon corps était présent mais mon esprit, absolument pas. Je n'en pouvais plus ... mais alors plus du tout. Je réfléchissais à certaines choses assez sordides que j'avais du mal à sortir de ma tête ... Je marchais à présent dans la rue sans réellement regarder où j'allai. J'étais sur Central Square, et là-bas, ce ne sont pas les passants qui manquent. C'est comme ça que je réussis par on ne sait quel miracle à me prendre une personne. Je relevais aussitôt la tête. Je m'apprêtais à me confondre en excuse, car il faut avouer que je ne regardais pas du tout où j'allai, jusqu'à ce que je me rende compte que cette personne n'était autre que Calvin ... Ah c'est toi ... Excuse-moi ... Je passais ma main dans mes cheveux, baissant ma tête de nouveaux, jusqu'à ce que je me mette à pleurer ... Je dois y aller ... pardon !

Il devait être aux alentours de dix-huit heures lorsque je quittais le campus. J’avais accueilli un nouveau groupe rempli de premier année. J’étais tombé sur un étudiant russe. Dieu merci ! Il pourrait aider ses camarades.  J’étais rentré chez moi avec ma voiture. Une fois garé dans le parking souterrain. C’est à ce moment-là, que je me rendais compte qu’il fallait que je fasse des courses. Bien sûr, j’aurais pu embaucher une bonne, mais j’avais envie de faire les choses moi-même. Je me rendais donc dans une épicerie qui faisait l’angle. Au bout de quinze minutes, je ressortais de la boutique. C’est en revenant chez moi qu’une jeune femme me rentrait dedans. Ah c'est toi ... Excuse-moi ... La jeune femme n’était nul autre que Caitlyn. Une de mes collègues de travail. Je me sentais légèrement coupable à cause de ce qui c’était passé durant le bal de promo. En même temps, nous avions eu une relation ambiguë, mais pour moi cela n’était pas quelque chose de sérieux. C’était une personne que j’appréciais énormément et avec qui j’aimais m’amuser. Ses yeux s’embuèrent de larmes. Je dois y aller ... pardon ! Quoi ?! Avant qu’elle ne soit loin, je la rattrapais. « Cait’ dit moi ce qui se passe. » Elle était vraiment mal. Je ne pouvais pas la laissé comme ça. «  J’habite pas loin, est-ce que tu veux monter ? »

Je venais de bousculer Calvin et en m'excusant, je me mis à pleurer. Mais qu'est-ce qui pouvait bien m'arriver ? Je perdais la tête, mais complètement. Je ne voulais pas qu'il me voit ainsi, pas dans cet état et je m'excusa avant de m'en aller, mais il me rattrapa, me demandant de lui dire ce qui se passait. A vrai dire, trop de choses pour que j'en parle aussi ouvertement et au milieu de toute cette foule. Il ne se passe rien, tout va bien !Je souffla un coup avant de sécher mes larmes. Il me proposa ensuite de venir chez lui pour que l'on puisse discuter, enfin, il ne l'avait pas dit mais il était évident que c'était pour ça, vu qu'il venait de me voir pleurer soudainement. Merci, mais non merci ! Tout va bien, je vais rentrer ! J'avais du mal à me croire moi-même alors lui, j'imaginais parfaitement ce qu'il me dirait en entendant de tels mensonges.

Il ne se passe rien, tout va bien ! Je n’en croyais pas un seul mot. Si tout irait bien, elle ne serait pas en train de pleurer. Caitlyn séchait ses larmes comme pour me prouver qu’il n’y avait rien. C’était très mal me connaitre. Je l’avais déjà vu pleurer. Ses yeux étaient légèrement rougis. Je lui proposais de monter à mon appartement pour que l’on puisse parler. Je ne pouvais pas la laisser comme ça et faire comme si je n’avais rien vu. Merci, mais non merci ! Tout va bien, je vais rentrer ! Hors de question que je la laisse rentrer dans cette état. « Arrête de me dire que tout va bien. Tu n vas pas bien. » Je marquais une pause pour laisser deux trois personnes passés devant vous. « Monte avec moi. On pourra parler. Je ne veux pas te laisser rentrer comme ça. » Allait-elle se défiler. Je reprenais d’une voix plus douce. « Laisse-moi t’aider Cait’ »

Et dire que si je ne m'étais pas stupidement mise à pleurer, il aurait continuer sa route et m'aurait laissé retourner chez moi. « Monte avec moi. On pourra parler. Je ne veux pas te laisser rentrer comme ça. ». Comme s'il ne l'avait pas fait la dernière fois au bal ... Et me revoilà à repenser à cette soirée. Non mais sérieusement, c'était du passé, il fallait que je réussisse à mettre tout ça de côté afin d'avancer parce que là ... Ouais ... comme tu voudras ! Que je le laisse m'aider. S'il savait à quel point j'avais horreur de ça. Que l'on me voit faible, sans défense, en larmes et qu'en plus, on me propose de l'aide. Je n'ai pas besoin d'aide, mais si tu veux qu'on parle, là d'accord ! J'avais incroyablement besoin d'aide mais le jour où je l'avouerai à quelqu'un, c'est que je serai vraiment au plus mal.

Finalement, elle acceptait de me suivre. « Je n'ai pas besoin d'aide, mais si tu veux qu'on parle, là d'accord ! » Elle disait ne pas avoir besoin d’aide ? J’avais du mal à y croire. Si elle pleurait c’est qu’il y avait une raison. Je voulais être là pour elle, parce que c’est ce que faisais les amis et surtout parce que je l’appréciais énormément. La voir comme ça ne me rassurais pas. « On va juste parler. » Autant entrer dans son jeu. « Mon appartement n’est pas loin » Je lui montrais un grand immeuble luxueux. En y repensant, je n’avais jamais fait venir Caitlyn chez moi. Vu la situation depuis le bal, ça paraissait étrange voir déplacé, mais je voulais savoir ce qui la rendais aussi mal. Puis, être une épaule attentive. Une fois à l’intérieur de l’immeuble, nous passions devant le garde de jour. Puis, nous prenions l’ascenseur pour aller dans les étages. Il n’eut aucune conversation entre nous. Seul le bruit des portes de l’ascenseur nous sortait de nos pensées. Enfin, j’ouvrais la porte d’entrée. « Je vais prendre ta veste. » Je l’accrochais sur le porte manteau. Enfin, je l’emmenais dans le salon. « Met toi à l’aise. Tu veux boire quelque chose ? »

Finalement, j'acceptais d'aller chez lui sans broncher, enfin si, quand même un peu. Je regardais le sol durant quasiment tout le chemin, aussi, en arrivant dans l'immeuble, je n'y prêtais aucune attention, regardant toujours le sol et pleurant toujours à chaudes larmes. Vu qu'il ne me voyait pas, je pouvais continuer. Même si j'avais la sensation d'être dingue. Arrivée dans son appartement, il me demanda de lui donner ma veste, ce que je fis assez rapidement, « Merci ! ». Il posa ma veste sur le porte-manteau tout en me disant de me mettre à l'aise, chose qui n'est pas vraiment mon genre, mais je me posa tout de même sur le premier siège qui se présentait à moi, regardant stupidement, encore et toujours le sol. De l'eau ça ira s'il te plaît ! Je ne faisais que de pleurer ces derniers temps alors j'avais cruellement besoin de boire si je ne voulais pas me déshydrater et ressembler ainsi à une vieille éponge. Super métaphore ! Je levais soudainement la tête, regardant ce qu'il y avait autour de moi. A dire vrai, c'était la première fois que je mettais les pieds chez lui, alors que quasiment tout mes collègues étaient venu chez moi suite à notre barbecue improvisé.