MAËLIA ❖ so many misunderstandings

J'avais cru que la rentrée me permettrait de retrouver une vie plus ou moins normale et par là j'entends semblable à s'y méprendre à celle que je menais depuis notre arrivée à Boston. Rien n'allait très bien pourtant et sans arrêt, je m'efforçais de prétendre le contraire. Prétendre que j'allais très bien avec mon frère, c'était une façon de le protéger. Je n'avais pas besoin d'accroître ma culpabilité. Je ne pouvais pas non plus trop parler à Jenna, car c'était bizarre ces temps-ci, en admettant que cela ne l'ai pas été un jour. Il restait quelques personnes, dont Faith mais je crois que je ne voulais pas vraiment en parler. Toujours était-il que j'étais parfois vraiment sur les nerfs et en ce moment, c'était le cas. Je m'étais réfugier dans la bibliothèque du campus, l'un de mes endroits préférés, histoire de me ressourcer. Si j'étais maintenant guéri, mes dernières nuits n'avaient pas été franchement agréables avec mon rhume et sans que je comprenne comment, je me retrouva la tête contre la table, un journal en guise de coussin improvisé sous ma tête. Au bout d'un moment je sentis une main qui me pressait l'épaule et je revins doucement à moi, émergeant du sommeil. Quoi ? Lançais-je d'une voix endormie. Je n'avais jamais aimé qu'on me réveille.

Les cours avaient repris récemment et pour le coup j'avais décidé d'aller à la bibliothèque pour pouvoir trouver deux trois livres d'anglais donc j'avais besoin. La bibliothèque était le meilleur endroit pour ça. Je m'y rendais donc tranquillement et je commençais à chercher sur l'étagère les livres nécessaires. J'en avais trouvé un pour le moment, j'en avais encore besoin d'un autre au moins, c'était toujours un moyen pour véririfer qu'une information est bonne. Un peu comme quand on va sur wikipédia, ce n'est pas une source sur alors pour être certain que l'info est bonne on vérifie ailleurs. Je faisais donc pareil avec deux livres minimum. Puis je vis au loins un jeune homme allongé sur la table. Connaissant assez la femme de l'accueil, je savais que si elle le surprenait comme ça elle allait lui passer un bon savon. Disant qu'une bibliothèque n'est pas un lieu pour ça, qu'il y a d'autres endroits ou dormir et blablabla. M'approchant doucement je vins mettre ma main sur l'épaule du jeune homme quand il se leva. Quoi ? Il avait l'air bien dans son sommeil. & je pus reconnaitre Mael. Tu t'es endormie sur la table. Je savais pas que c'était toi, je voulais juste prévenir connaissant la femme de l'accueil pour pas qu'elle te réveille brutalement et j'ai vu que c'était toi. Ca va bien ? Je terminais en insistant un peu sur la question. C'était pas une question banale, je me demandais si ça allait pour lui, après tout il était en train de dormir ici. Ca pouvait être une simple fatigue ou bien plus qui était caché derrière ça.

On me remuait, doucement, mais de quoi me réveiller de mauvaise humeur. Pourquoi il fallait que je me réveille quand je parvenais à avoir un sommeil potable ? La vie était mal faite. Il me fallut peu de temps pour reconnaître la personne qui venait de me réveiller. Je connaissais suffisamment le ton de la voix d'Elia pour le reconnaître les yeux fermés et ce fut le cas d'ailleurs. je m'accordais quelques secondes dans l'obscurité puis je r'ouvris les yeux avec un soupire, me redressant. C'est gentil, merci répliquais-je d'une voix endormie. Oui, je préférais être réveillé par une amie que par une sorte de dragon hurlant un discours sur ce qu'il faut faire et ne pas faire au sein d'une bibliothèque. Je m'en sortais pas trop mal. J'étouffa un bâillement en plaquant l'une de mes mains sur ma bouche et haussa les épaules. Je n'avais pas parlé avec Elia depuis longtemps alors que nous étions plutôt proches par le passé. Je me contenta d'une réponse évasive. Disons que j'ai connu mieux, mais on fait avec.

C'est gentil, merci je lui fis un sourire et le regarde bailler. Il avait l'air vraiment fatigué ou alors si bien endormi qu'il avait du mal à s'en remettre. Disons que j'ai connu mieux, mais on fait avec. Sa voix était assez neutre et lui il était assez vague mais je voyais bien qu'un truc cloché. Je le connaissais depuis mon enfance. Lui, Noa, Sacha et moi on avait passé beaucoup de temps ensemble dans le passé, formant un quatuor inséparable. Qui hélas c'était brisé un peu lors de l'attentat à la bombe en janvier dernier. Noa était porté disparu et Mael lui c'était absenté disons. C'était plus comme avant et ça m'embêtait, car je tenais à lui comme un frère. Qu'est ce qui se passe ? Tu sais tu peux me le dire dis je en tirant doucement une chaise pour venir m'installer à côté de lui. Je voulais pas l'obliger, faire la psy mais je voulais qu'il sache qu'il pouvait compter sur moi, me parler et vider ce qu'il a sur le coeur. Je voulais être là s'il a besoin, comme une amie digne de ce nom ferait. & comme une amie je voyais bien qu'il pétait pas la forme et que dans ces cas là on a souvent besoin d'un petit coup de pouce pour qu'on s'ouvre un peu.

Je n'avais jamais été un grand partisan de ses conversations qui exige que l'on ouvre son coeur aux autres et je n'étais vraiment pas doué pour cela. Peut-être que c'était pour cela que je rechignais tant à me mettre en couple, à m'attacher à quelqu'un, encore plus maintenant que j'avais subit une perte. J'avais perdu Noa. Il était là, sans être vraiment là. C'était tellement monstrueux à dire, je l'avais bien vu quand je m'étais confié à Faith l'autre jour. Elia n'était naturellement pas n'importe qui. Je la connaissais depuis quasiment toujours et je savais que je pouvais me confier à elle, mais quand même... Après avoir pousser un long soupire, je me couvris la tête avec les mains puis me frotta les yeux. C'est pas facile en ce moment et je suis fatigué, je ne dors pas très bien j'y allais très doucement, lâchant des petits bouts de vérité. Ma voix était étouffée par mes mains et je n'étais pas encore décidé à les retirer.

Je le regardais se couvrir la tête puis se frottait les yeux. Ca présageait rien de bon tout ça. C'est pas facile en ce moment et je suis fatigué, je ne dors pas très bien. Je pouvais comprendre ça mais on aurait dit que c'était pas seulement ça le problème et quand on dort mal généralement c'est que ça va pas, qu'on a des soucis ou qu'on pense trop. Comment ça se fait que tu dors mal ? Y a un truc qui va pas ? Il avait pas l'air décider à le dire, pas encore du moins mais c'était vraiment étrange de le voir comme ça. J'avais perdu un de mes amis je voulais pas perdre le second. Non c'était juste pas possible ça. Au moins savoir un peu pour l'aider, lui faire arrêter de se prendre le chou. Ou bien pour qu'on aille ailleurs lui changer les idées, fin faire quelque chose quoi.

J'ignorais ce que savais Elia exactement et c'était un peu bizarre de me sentir aussi éloigné d'elle. Elle avait beau être assise à côté de moi, je la sentais à des kilomètres. Est-ce que c'était moi qui la repoussait en ce moment ? Je n'en étais pas sûr. Elle savait que je n'étais pas le garçon le plus démonstratif du monde, mais on avait été plus proche que ça : en y repensant, gamin, je lui racontais pas mal de choses. Elle essayait de me tirer les vers du nez. Dans un élan de gentilesse, je décidais de l'y aider un peu. C'est ma famille. Tout est différent maintenant et ça me gonfle, je voudrais revenir en arrière ouais, ma vie était carrément plus simple quelques mois plus tôt et cette vie plus tranquille me manquait beaucoup en ce moment. Enfin, faut que j'arrête de penser au passé, ça m'aidera pas. Ca fait mal, c'est tout.