Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityCasey et Charlie, un café entre cousins. [PV Casey]
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Casey et Charlie, un café entre cousins. [PV Casey]

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The power of the C.




Le soleil commençait à se coucher sur Cambridge, Charlie quitta la librairie où elle avait passé presque son après-midi à éplucher des pièces de théâtre et des essais sur la comédie pour se diriger vers le Luna Coffee. C’était un endroit plutôt agréable dans lequel elle aimait aller, repère d’ailleurs de plus d’un habitué. Les quelques inévitables achats qu’elle avait faits à la librairie se balançaient au rythme de son pas tandis qu’elle sautillait gaiement dans les rues, pressée de retrouver son cousin Casey. Entrant au Luna, son regard s’éclaira quand elle vit son visage.

« Caseyyyyyyy ! » s’écria-t-elle, peu discrètement.

Elle le rejoignit et par chance, il put échapper à un câlin de la rousse grâce aux sacs qui encombraient ses mains.


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Une belle soirée s’annonçait. Charlie, ma cousine, venait de m’appeler pour que j’aille passer un peu de temps avec elle au Luna Coffee. Une très bonne idée, d’ailleurs. J’entais donc dans le café, tout sourire. Quelques minutes plus tard, je repérais de loin la belle rousse de ma famille. J’avais tant à lui raconter… mais il fallait surtout que je lui parle d’Emma, ma demi-sœur fraichement retrouvée. « Caseyyyyyyy ! » s’écria-t-elle, peu discrètement. Je lui souris, mais ne m’aventura pas dans un câlin avec tous les sacs qu’elle portait. « Hey la belle, tu vas bien ? quoi de beau ? »
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Charlie s'assit, posa ses sacs, et se concentra sur son cousin. Elle ne l'avait pas vu depuis quelques temps, son absence au Summer Camp n'aidant pas. Mais la rousse était partie en Italie garder ses cousins du côté paternel, opposé au Winthrop donc, sa tante étant malade.

« Et bien, je n'aurais jamais cru dire ça, mais c'est sympa de retrouver les États-Unis ! » répondit-elle à Casey. « Il faut dire que... Les cousins Italiens ne valent en rien mon Casey légendaire ! » ajouta-t-elle, sous un ton de fausse confidence.

D'un côté, elle ne plaisantait pas. Elle adorait ses cousins Italiens, mais à petites doses, il fallait l'avouer, surtout quelques plus jeunes. Trop capricieux. Ce mois d'août l'avait fatiguée, elle, l'énergique Charlie ! En revenant à Cambridge, elle se ressourçait un peu... Et renouait avec son cousin préféré, le plus beau des Winthrop ! Hein qu'il était beau, son cousin Casey ? Si il était beau, et adorable. Il méritait bien de vivre son idylle avec Lavender !

« Et toi, qu'est-ce qu'il s'est passé pendant tout ce temps ? Pas trop crevé après le Summer Camp ? » l'interrogea-t-elle, un sourire amical ponctuant sa phrase.

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« Eh bien, je n'aurais jamais cru dire ça, mais c'est sympa de retrouver les États-Unis ! Il faut dire que... Les cousins Italiens ne valent en rien mon Casey légendaire ! » dit-elle t'un ton enjoué. Je ris à sa remarque. De l'Irlande à l'italie, je préfère largement l'Irlande, mais ça, ce n'est qu'une question de goût. Et puis, après avoir passé l'été à crever de chaud en Floride, le froid hivernal et le vent des côtes irlandaises me feraient le plus grand bien. « Et toi, qu'est-ce qu'il s'est passé pendant tout ce temps ? Pas trop crevé après le Summer Camp ? » Je lui souris et dis : « Je suis mort de fatigue oui, n'ai pas dû me poser une seconde de l'été ! entre les jeux inter camps, les soirées, les mariages, le road trip... tu aurais vraiment dû venir ! oh et d'ailleurs, faut que je te parle d'un truc...»
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Le Summer Camp était toujours un moment excellent. Tout comme le Spring Break par ailleurs. Auquel elle n'était pas allée non plus. Mais elle prendrait sa revanche cette année !

« Oh oui, ça devait être génial ! C'est dur de reprendre les cours après deux mois pareils hein... » dit-elle avec un petit sourire. « Je suis juste allée au mariage de Nevada et Alek, avec Rory. Mais hop, j'ai repris l'avion pour l'Italie après ! Deux jours dans le même endroit, trop loin pour moi voyons ! » commenta-t-elle en plaisantant.

Elle se pencha plus en avant vers la table, appuyant son menton sur l'une de ses mains. Dès qu'on devait "lui parler d'un truc", son attention était déculpée. Charlie était une incurable curieuse. Mais c'était la première qualité d'un élève de théâtre ! « Ah oui ? Quoi donc ? » s'enquit-elle donc aussitôt.

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Je prends une grande respiration avant de me lancer dans mon annonce. « Tu te souviens de mon père ? Et bien oublie tout ce que tu sais sur lui. Il n’a jamais été le méchant dans l’histoire, en réalité ma mère était sa maîtresse. Il avait une femme, une vie et il m’a conçu un peu par « erreur » si on peut dire ça comme ça. Après ma naissance, il a voulu rester avec sa famille, sa femme, sa fille, mais à continuer à prendre de mes nouvelle. Il est mort l’année suivante d’un accident de voiture. » Je souffle, même maintenant, j’ai encore du mal à le raconter : « il y a un mois, emma müller est venue me voir et m’a annoncer notre lien de patentée. Elle est ma demi-sœur. »
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Charlie resta tout étonnée devant une telle déclaration, comme frappée. C'était une nouvelle qui devait bien bouleverser la vie de son cousin ! Cela remettait tout en cause de ce qu'il croyait savoir, peut-être de la façon dont il se voyait lui-même, qui sait ? L'histoire, notre passé, souvent, peut définir la manière dont on se considère. Nos interactions, nos agissements. Ce n'était pas rien que de telles révélations, le pauvre Casey avait dû en être bien chamboulé !

« Wow. » ne put-elle que répondre de prime abord. « Comment... Comment tu le prends de découvrir tout ça ? » s'inquiéta-t-elle avant toute chose.

Casey se découvrait une sœur, un passé un peu différent de ce qu'il croyait connaître... Et Reaghan était venue à Harvard rencontrer son frère, mettant en péril toutes les croyances d'Andy sur sa vie. Charlie ne put s'empêcher de faire cette comparaison, car ces deux jeunes gens ne cessaient d'avoir des similitudes dans leur vie. Et puis, elle-même abordait donc ce genre d'histoire des côtés : celui qui fait la découverte, celle qui l'annonce. La rousse ne se retenait pas de trouver à cette situation quelque chose qui tînt en un comique étrange, sans basculer dans le grotesque pour autant. C'était curieux, voilà tout.

« Vous vous êtes revus, Emma et toi ? » dit-elle dans une ultime interrogation, assez pour commencer doucement à se tenir au courant de la situation actuelle et des évènements, mais pas trop espérait-elle pour harceler son cousin.

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« Comment... Comment tu le prends de découvrir tout ça ? » me demande-t-elle. Je ne sais absolument pas quoi répondre. « En réalité je suis complètement déboussolé. La vision que j’ai eu de ma mère pendant toute ces années à changer du tout au tout, en une seule après-midi, et c’est dire comment… c’est difficile.» Bien sûr, j’ai eu des gens pour me soutenir : Lavender, Reaghan, Candice… ; mais ce genre d’épreuves de la vie se surmontent seuls. Comme ma grand-mère à tendance à le dire : « les parques s’acharnent sur moi dans tous les sens possibles. » Mais justement, ça m’aide à être plus fort, à mieux résister aux intempéries et aux aléas de cette dite vie. « De toute façon on ne peut pas retourner en arrière, c’est graver en moi ad vitam æternam, maintenant.» Sur ce je m’écroule sur la table, les bras croisés et la tête entre ces derniers. « Vous vous êtes revus, Emma et toi ? » Je relève la tête et exprime une moue enfantine, entre le oui et le non. « Elle a participé au road –trip que j’ai fait cet été, mais on était dix et on pas vraiment pu en parler… je sais pas quoi faire Charlie… ».
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La jeune femme écouta son cousin qui semblait tenter de démêler la situation. Le pauvre garçon finit par laisser tomber sa tête sur la table entre ses bras. L'expression qu'il prit cummulée à ses derniers mots attendrirent la rousse, qui esquissa un sourire tendre.

Elle baissa sa tête en posant ses mains sur ses bras, ses yeux à la hauteur de ceux de Casey.

« Tout d'abord tu vas relever ta jolie petite tête mon Casey. » dit-elle en lui soulevant le menton du bout des doigts, plantant son regard dans le sien.  « Découvrir que tu as une demi-sœur, ce n'est pas gravissime. Cela modifie ta perception du passé, mais tu n'es pas obligé d'en être bouleversé au présent. »

Elle avait toujours une vision un peu décalée des choses. Trop naïve peut-être, ou trop idéaliste. Parfois, elle arrivait à faire relativiser les gens. Mais de temps en temps, ses conseils ne faisaient qu'effleurer les cœurs, parce qu'ils n'avaient pas une vision aussi lumineuse du monde que Charlie. Elle avait cette tendance à simplifier à outrance les problèmes, mais à toujours se poser mille questions sur le futile. L'Irlandaise ignorait comment Casey prendrait ses paroles, et elle n'y pensait même pas : pour elle, c'était ainsi qu'il fallait fonctionnet et voir.

« Peut-être qu'Emma est ta demi-sœur, mais tu n'es pas obligée de la voir comme telle immédiatement puisque vous ne vous connaissiez pas. » commença-t-elle. « Ce que je veux dire, c'est que tu peux simplement te dire que tu as fait la rencontre de quelqu'un. Emma, c'est une jeune fille curieuse qui est venue vers toi parce qu'elle avait envie d'apprendre à te connaître. Et toi, ce que tu peux faire, c'est essayer de la découvrir. Créer un échange comme avec n'importe qui. C'est peut-être ta sœur, mais elle pourrait aussi être la fille que tu croises chaque matin dans le couloir en allant en cours de langue le mardi, avec qui tu as fini par parler, parce qu'il était temps de briser cette barrière de l'inconnu. »

Elle ne savait jamais vraiment bien s'exprimer. Ses idées étaient toujours très claires dans sa tête, mais avec les mots elle s'emmêlait et tout ce confondait - c'est pour cela qu'elle préférait jouer d'une harpe pour se manifester, ou bien interpréter des paroles pré-écrites, des mots d'auteurs, avec un sens déjà dedans, et à elle de le dévoiler, simplement une révélation, un éclatement à la figure des spectateurs. Ça, elle savait faire, interpréter. Mais elle-même, dire, c'était trop fort. Son esprit était trop brouillé par tout ce qui y gigotait en permanence.

« Je te conseillerais bien d'apprendre à la connaître et de ne pas la rejeter. On ne devrait pas pouvoir dénigrer quelqu'un que l'on ne connaît pas, même si cette personne change notre rapport à nous-mêmes, à la vie. Au contraire, c'est toujours une bonne chose de s'ouvrir. Et c'est toujours merveilleux quand tu découvres une personne, quand tu apprends à parler avec un inconnu, quand petit à petit tu te mets à le connaître. Des formes finissent par se dessiner progressivement dans la matière, ça n'en finit plus de se dessiner, puis tout à coup ça a une consistance, et après, libre à toi de jouer avec à l'infini. C'est ça, un échange. Des billes qui naissent et sautent sans s'arrêter : il faut simplement trouver le bon rythme, la bonne cadence de ces sauts. » Charlie n'avait pas sa voix enjouée et criarde habituelle, contrairement à ce que l'on peut s'imaginer. Elle parlait avec calme malgré ses emportements métaphoriques. Pour elle, les métaphores étaient une façon de s'exprimer avec concret : c'était mieux que d'utiliser ces énormes concepts philosophiques. « Ne vois pas Emma comme ta sœur, essaie de voir en elle une rencontre à faire. Si elle est venue te parler, c'est qu'elle voulait savoir qui se cachait derrière Casey Kennington. La curiosité, c'est une bonne qualité. L'honnêteté, aussi. Donc elle n'a pas l'air complètement infréquentable, c'est déjà ça. » termina-t-elle avec un petit sourire amusé, pour essayer de donner un peu de chaleur à son cousin.

« Après ça, quand vous vous connaîtrez un peu, vous verrez bien si vous vous entendez ou non. Si oui, et bien il n'y aura qu'à continuer de voir si ça vous plaît de passer des moments ensemble ! Si ce n'est pas le cas, vous n'êtes pas obligés de vous parler. Ce n'est pas parce que vous avez une moitié de sang en commun que vous devez vous entendre, vous n'avez pas vécu les mêmes choses après tout...  » en disant cela, elle pensait à Reagh' et Andy. L'entente avait semblé impossible au début, mais il semblait que les choses s'étaient un peu améliorées. Cependant, le sang ne faisait pas l'esprit. « Va lui parler. Au moins pour ne jamais regretter de n'avoir pas essayé de la connaître. » Ils s'étaient déjà parlés, elle l'avait bien entendu. Mais leurs premiers échanges avaient sûrement été tendus par la révélation. Le road-trip n'avait pas dû permettre de réelles discussions. Ce que Charlie pensait en disant à Casey d'aller parler à Emma, c'était d'aller la voir, de s'asseoir à côté d'elle, et de discuter, à deux, sur n'importe quoi. Des films aux voyages au ciel aux tâches ménagères à la musique ou la météo, la foule, le bus, les journaux. Des souvenirs.

« Le fait qu'Emma existe change la formation de ton passé. Mais ça ne te change pas, toi. Parce que tout ce passé est déjà accompli. Tu ne peux plus en être modifié. Ce n'est pas une fresque à caser entre deux tableaux de ton existence, c'est un petit élément à ajouter sur les murs de ta vie. Un élément à prendre en compte, mais rien qu'un élément. Tu sais, comme... Comme un prisme. Tu le regardes à un certain endroit, tu vois du bleu. À un autre, du violet. Et bien c'est ça, c'est juste un prisme. Ça change une partie de ta vie, mais ce n'est pas tout ton être qui éclaire différemment. Juste un petit bout de tes souvenirs et émotions. Une intensité supplémentaire. » D'autres que Charlie se seraient peut-être sentis stupides à dire toutes ces choses. Pas la comédienne. Elle croyait toujours ferme en ses propos : pour elle, il y avait toujours une part de vérité dans ce qu'elle disait, même dans ses pires idioties et folies. « Ne pense pas à elle comme ta demi-sœur. Pense qu'elle est Emma Müller. » finit-elle.





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