let's talk about sex (charlie/alex)

Les cours allaient bientôt reprendre mais l'activité était déjà bien présente à l'université d'Harvard. En fait, la plupart revenait pour tout ce qui était administratif - inscription, réinscription, choix des études - et moi, je faisais parti de ce groupe. Cependant, un jour en trainant après un rendez-vous dans l'administration, une annonce assez particulière avait capturé mon attention. Un étudiant - ou une étudiante, je sais pas trop - en sexologie qui cherchait des témoignages d'étudiants de tout âge, de toute orientation sexuelle pour son mémoire de fin d'études. Ahah, c'est bien ça, comme concept. Je prenais le numéro dans mon portable afin de contacter la personne en question. Après tout, pourquoi pas me porter volontaire ? Une fois rentré chez moi, j'avais donc pris contact et le fameux étudiant - oui c'était un homme - était un dénommé Charlie, Dunster. Okay, on a convenu d'un rendez-vous assez rapide à la cafet'. Et c'est pour ça que j'y suis actuellement, afin de le rencontrer pour l'aider à enrichir son mémoire. C'est pour la bonne cause que je fais ça, évidemment. J'en avais profité pour prendre quelques trucs à manger.. des cochonneries, pour pas changer. Soda + chips, tout ce qu'il y a de meilleur ! Je m'étais posé à une table, attendant donc que le Charlie débarque pour me poser tout un tas de questions.

Pourquoi le réveil-matin sonne toujours lorsqu'on n'en a pas besoin et qu'il ne sonne point lorsqu'on doit se lever ? Bon, d'accord, c'était de ma faute. J'avais oublié de l'allumer, hier en me couchant - et dieu seul sait à quelle heure je me suis couché, hein - et j'avais donc dormi jusqu'à la fin de l'avant-midi. Ça ne me ressemblait pas, mais à quoi bon se reprocher quelque chose qui est déjà arrivé ? J'étais en retard sur mon heure habituelle et voilà, quoi. Ce n'était pas la fin du monde. Enfin, peut-être un peu, mais quand même... J'aurai qu'à me préparer plus rapidement que normalement. J'enfilai donc une paire de jeans, un t-shirt un peu trop grand pour moi et des chaussettes. Je pris une pomme, la mangea rapidement en écoutant les nouvelles à la télévision et finit par prendre mon sac, mon calepin et mon magnétophone. Je quitta rapidement la chambre que j'occupais à la Dunster. En moins d'une demie-heure, j'étais prêt. Ça m'étonnait moi-même. Je marcha rapidement les quelques mètres qui séparaient la maison des Dunster et le bâtiment principal de l'école. Une fois à l'intérieur, je me dirigea vers la cafétéria. J'y avais un rendez-vous des plus important : une âme charitable avait acceptée de participer à ma thèse et répondre à mes questions. Nous devions nous rencontrer dans la cafétéria vers midi. Une fois sur les lieux, je passa en revue la grande salle. Une chance que j'avais vue une photo d'Alexander, sinon je ne l'aurais jamais reconnu. Je l'aperçus donc assis à une table, m'attendant patiemment. Je m'approcha, affichant déjà mon plus grand sourire. « Salut ! C'est moi, Charlie ! Encore merci de t'être déplacé pour moi, hein ! » dis-je en lui tendant la main. Oui, ça faisait vieux jeu, mais quand même. Je voulais qu'on me prenne au sérieux plutôt que de passer pour un voyeur.

Le concept est intéressant dans le sens où le gars fait des études sur le sexe et les habitudes sexuelles des gens et il demande à des parfaits inconnus de raconter leur vie privée comme ça, sans gêne. Ahah forcément que je me suis jeté sur l'occasion, pourquoi pas aider hein ! Enfin du coup, on avait rendez-vous à la cafétéria et je l'attendais patiemment. Bon, c'est vrai qu'au téléphone, il paraissait sérieux, mais je commence à douter... Dix minutes. Encore dix et je me casse. Je bouffais mes chips en attendant en buvant de temps en temps du soda quand finalement, un gars pressé s'approcha de moi. "Salut ! C'est moi, Charlie ! Encore merci de t'être déplacé pour moi, hein !" God, il était temps! Je lui serrai la main après m'être levé pour être bien élevé et je finissais par me rassoir pour finir ma chips. "Salut, y'a pas d'soucis ! Moi c'est Alexander, mais tu peux m'appeler Alex. D'ailleurs j'préfère." Autant mettre le ton tout de suite. Je n'aimais pas mon prénom entier de toute façon, ça faisait beaucoup trop bourgeois. Mais bon.. Quand certains m'appelaient Alexander, je grinçais des dents sans rien dire. J'avais beau le répéter, ça rentrait pas. "Alors, c'est maintenant qu'on doit parler sexe ? " J'avoue, la situation me faisait rire, bien qu'elle était très sérieuse pour lui. Alors j'arrêtais de rire assez vite pour reprendre mon sérieux. Fallait pas qu'il croit que je me foutais de sa gueule, c'était loin d'être le cas.

Une fois installé face à lui et les présentations faites, je me sentais déjà un peu mieux. Il est vrai que je dois énormément piler sur ma gêne et sur ma peur de paraître idiot pour pouvoir faire avancer ce projet. Mais ce projet ne serait rien sans l'aide précieuse - et surtout très volontaire - de certains étudiants de l'université. C'est donc à eux que je dois tout, bien plus qu'à moi qui pose les questions et qui formulera une thèse complète à la fin de l'année scolaire. « Alex. C'est noté ! » dis-je en souriant, tout en sortant mon calepin fétiche et un crayon. Sa deuxième remarque m'arracha un rire sincère. Les gens que j'interroge depuis quelques jours maintenant doivent sûrement penser qu'on ne parle « que de sexe », mais en fait, aussi banal que cela puisse paraître, rien qu'à en parler avec différentes personnes, c'est là qu'on remarque toutes les différences. Certains en parlent ouvertement, d'autres semblent plus timide. Alex, en mentionnant tout de suite le contexte de notre visite si ouvertement, me prouve déjà qu'il n'a aucune inhibition face à ce sujet. Ou du moins, c'est d'abord ce qu'il me laisse croire. « Bah j'avais pensé commencer plus " doucement ", mais si ça t'emballe tant que ça, on peut passer au vif du sujet ! » répondis-je toujours en riant.

Bon, dès qu'il s'est pointé, j'étais assez direct quand à mon prénom. Il était hors de question qu'on m'appelle Alexander. Je n'aime pas ce prénom... sauf le diminutif. Alex, c'est bien. Je préfère et c'est comme ça que tout le monde m'appelle de toute façon. Alex. "C'est noté !" Je lui souriais en hochant la tête. C'est bien, c'est noté. Au moins, il sait que faut pas m'appeler Alexander. Puis finalement, moi j'entrais dans le vif du sujet, bien que j'aurais pu attendre qu'il soit bien installé et qu'il le lance lui même au lieu de parler plus vite que mon ombre. "Bah j'avais pensé commencer plus " doucement ", mais si ça t'emballe tant que ça, on peut passer au vif du sujet !" Je me mis à rire alors que je me sentais assez con sur le coup. Je haussais les épaules avec toujours le sourire aux lèvres. "Y'a pas d'soucis, on peut commencer doucement. J'te laisse mener la danse, après tout c'est ton projet hein!" Faut pas mettre la charrue avant les bœufs alors je me rétractais doucement, attendant donc qu'il reprenne la parole pour savoir ce qu'il attend de moi. C'est bien beau de répondre à une annonce, mais bon, c'est mieux de savoir à quoi s'attendre quoi.

« Y'a pas d'soucis, on peut commencer doucement. J'te laisse mener la danse, après tout c'est ton projet hein! » Tu ne pu t'empêcher de laisser un mince sourire animer tes lèvres. Tu plongea alors ton regard dans tes notes, stylo à la main. Bon. C'était le moment. Pourquoi attendre davantage ? Si Alex était là, c'est qu'il désirait participer. Le retenir trop longtemps ne lui donnerait sûrement pas envie de participer à la deuxième phase. Tu releva alors le menton, plantant tes yeux bleu gris dans ceux du jeune homme face à toi. Ouais, soutenir le regard des gens, c'est ton truc. « Bon alors, je vais t'expliquer ton rôle dans tout ça en version abrégée. J'ai une feuille que je vais te remettre après. Ça explique tout en détail. Donc, je m'appelle Charlie Freeman, je suis en neuvième année de sexologie. Je tente donc le doctorat et pour se faire, je dois écrire une thèse. J'ai choisi de l'écrire sur les comportements des gens vis à vis du " sexe ". Dit comme ça, ça paraît stupide, mais tu verras que tout est intimement relié. La première partie de la thèse consistera à évaluer le rapport qu'il y a entre une personne expérimentée niveau sexe versus sa vision de la sexualité. Je tente de savoir si une personne qui a beaucoup d'expérience sera plus " open " ou alors pas du tout. La deuxième partie parlera des habitudes, des comportements typiques et tout ça. Pour l'instant, on ne s'en tiendra qu'à la première partie. Si tu le veux, on pourra poursuivre ensemble et passer à la phase 2, lors d'une prochaine rencontre. Finalement, ton prénom, ton nom ou la confrérie à laquelle tu appartiens ne sera jamais divulgué dans l'ouvrage. Et les seules personnes qui pourront la lire seront celles qui en auront l'autorisation par moi... As-tu des questions, jusqu'à présent ? » Tu avais récité ce discours comme si tu l'avais pratiqué pendant des mois, alors qu'au fond, tu venais de l'inventer. Tu espérais avoir été assez clair et tu espérais qu'il ne te dévisage pas après toutes ces informations lancées en l'air. S'il avait une question, il était libre de la poser et après, vous pourrez commencer.

Je le voyais regarder ses notes vite fait avant de lever la tête et plonger son regard dans le mien. Il se mit donc à débiter ce qu'il avait à me dire. "Bon alors, je vais t'expliquer ton rôle dans tout ça en version abrégée. J'ai une feuille que je vais te remettre après. Ça explique tout en détail. Donc, je m'appelle Charlie Freeman, je suis en neuvième année de sexologie. Je tente donc le doctorat et pour se faire, je dois écrire une thèse. J'ai choisi de l'écrire sur les comportements des gens vis à vis du " sexe ". Dit comme ça, ça paraît stupide, mais tu verras que tout est intimement relié. La première partie de la thèse consistera à évaluer le rapport qu'il y a entre une personne expérimentée niveau sexe versus sa vision de la sexualité. Je tente de savoir si une personne qui a beaucoup d'expérience sera plus " open " ou alors pas du tout. La deuxième partie parlera des habitudes, des comportements typiques et tout ça. Pour l'instant, on ne s'en tiendra qu'à la première partie. Si tu le veux, on pourra poursuivre ensemble et passer à la phase 2, lors d'une prochaine rencontre. Finalement, ton prénom, ton nom ou la confrérie à laquelle tu appartiens ne sera jamais divulgué dans l'ouvrage. Et les seules personnes qui pourront la lire seront celles qui en auront l'autorisation par moi... As-tu des questions, jusqu'à présent ?" Ca, c'est de l'explication de malade. Au moins, il était clair et c'était bon à savoir. Son truc était structuré et c'était une bonne chose. J'inspirais, réfléchissant à tout ce qu'il venait de me dire et je ne voyais rien à ajouter en fait. Donc je ne me gênais pas à le lui dire. "Nope, pas de questions. Enfin, peut-être une en fait. Du coup, on fait une série de questions là, et une autre phase qui aura lieu plus tard donc un nouveau rendez-vous, c'est ça ?" Je préférais être fixé tout de suite plutôt que d'être pris au dépourvu plus tard, même s'il me semble qu'il a été clair dans son speech d'entrée.

Argh. Pourquoi avais-tu oublié de t'apporter de l'eau ? Voilà à peine dix minutes que tu étais là et que tu parlais et déjà, tu te sentais la bouche toute pâteuse. Ça n'allait pas être beau pendant l'interview, ça. Heureusement que c'est Alex qui parlera le plus durant le rendez-vous. Après avoir déballer ton sac - les consignes, les démarches et le but des rencontres -, tu fixas le jeune homme. Ton regard ne se voulait pas dur ou pressant, au contraire. Il traduisait plutôt ta reconnaissance envers lui. Il s'était déplacé pour toi et il avait accepté de te rencontrer. C'était un très beau geste. Tu le regardais donc avec les yeux remplis de joie et de gentillesse. Oui, dit comme ça, ça semble être un drôle de regard, mais si vous le verriez, vous pourriez comprendre. Alex prit la parole au bout de quelques secondes. « Nope, pas de questions. Enfin, peut-être une en fait. Du coup, on fait une série de questions là, et une autre phase qui aura lieu plus tard donc un nouveau rendez-vous, c'est ça ? ». Tu hocha machinalement la tête avant d'ajouter un petit « Oui, c'est bien ça. ». Tu pris ton crayon entre tes doigts et joua avec, sans pour autant quitter le jeune homme du regard. « C'est seulement si tu es d'accord. Sinon, on s'en tient qu'à une seule rencontre. La deuxième ne sert qu'à approfondir et à enrichir le dossier. » expliqua-tu. Tu n'avais pas envie qu'il croit que cette rencontre en amènerait forcément une autre. « Si tu es prêt, on peut commencer maintenant. Je n'ai pas envie de te voler toute ton après-midi ! » dis-tu à la rigolade, en attendant patiemment le go d'Alex.

Après qu'il m'ait expliqué le pourquoi du comment de toutes les explications possibles qu'il pouvait me donner, j'avais juste un unique point à éclaircir. Et je n'hésitais donc pas à le lui demander, afin qu'il me confirme ce que j'avais compris. "Oui, c'est bien ça." disait-il en hochant la tête. Au moins, j'avais bien enregistré l'information, c'est déjà ça. "C'est seulement si tu es d'accord. Sinon, on s'en tient qu'à une seule rencontre. La deuxième ne sert qu'à approfondir et à enrichir le dossier." Je tenais son regard avec le mien tout en hochant la tête, petit sourire en coin pour le côté agréable de la rencontre. "T'inquiète, ça m'pose pas de soucis. Une deuxième rencontre me va !" C'est pas comme si j'étais associable ou quoi, pas du tout. Donc le revoir une prochaine fois ne me dérangeait pas plus que ça, au contraire. Surtout qu'il me paraissait être un mec sympa alors why not. "Si tu es prêt, on peut commencer maintenant. Je n'ai pas envie de te voler toute ton après-midi !" Je me mis à sourire encore une fois, presque rire même avant de lui répondre en toute franchise. "C'est quand tu veux, j'te laisse mener la danse !" Enfin, par danse, je voulais bien évidemment dire l'interview qu'il me faisait. Mais on avait tous compris.

Bon ! On pouvait enfin commencer l'interview et entrer dans le vif du sujet. Le blabla du début n'est pas ton fort, mais aussitôt qu'on entre dans le concret, tu retrouve le contrôle et toute la sécurité qui te fait tant du bien. Tu parle de quelque chose que tu connais et c'est ça qui te fait te sentir en contrôle. Bref. Tu fis un nouveau sourire à Alex qui semblait tout aussi impatient que toi à commencer. Peut-être avait-il seulement envie de partir ? Non, tu ne crois pas. Après tout, il avait dit qu'il était prêt à te revoir. Ça voulait forcément dire que d'être ici, cet après-midi, ne lui dérangeait pas tant que ça. Tu te racla la gorge et pris ton crayon, te préparant à y noter les informations au fur et à mesure. « Bon, alors ! Voici la première question. Elle peut sembler anodine, mais c'est grâce à elle que je saurai quelle direction prendre pour le reste de l'entretient. » dis-tu en pesant chacun de tes mots. Le fait de prendre une pause à ce moment précis rajoutait un suspense qui te faisait quasiment du bien. Bon, c'est assez. « Es-tu présentement en couple ? » articula-tu. Question bien idiote, certes, mais qui veut pourtant tout dire... C'est le fondement de tout. Et le début de cet interview.