je te paies un verre si tu me dis tout. ◣ L&C.

Tu courais d'un bord et de l'autre dans ta petite chambre. Tu ne retrouvais plus ton calepin et l'heure de ton rendez-vous avec Lou arrivait à grand pas. Tu demanda à Priapre et à Jasper s'il l'avait eu et la réponse resta à la négative. Eh merde ! Tu en avais vraiment besoin ! C'est dans ce petit calepin que tu avais noté toutes les informations que tu avais recueillie au cours de tes dernières entrevues avec tes différents " sujets ". Tant pis ! Tu ferais sans. Tu empoignas ton sac, y rangea ton portable et ton magnétophone. Tu quittas la pièce et dévala les escaliers jusqu'au rez-de-chaussée. Tu sortis et la maison et te dirigea rapidement vers le Lord Hobo. Pendant tout le trajet, tu ne cessa pas de te demander ce que tu avais bien pu faire de ton cahier de note et ça te stressait au plus haut point. Allais-tu devoir tout recommencer ? Merde de merde ! Au moins, tu avais toujours toutes ces cassettes que tu avais enregistrée. Malheureusement, elles ne contenaient pas toute l'information. Tu passas la porte du bar et y retrouva, assis au fond, Lou. Une chance que tu l'avais vue au moins une fois, sinon tu ne l'aurais jamais reconnue. Le bar était assez rempli, sans trop l'être. Il faut dire qu'à quinze heure et quart, la plupart des gens sont en cours plutôt que d'être assis au bar à se saouler la gueule. Tu arrivas donc à ladite table et offrit ton plus beau sourire à la jeune femme qui était déjà bien installée. « Excuse-moi du retard, Lou ! » t'excusa-tu avant de t'asseoir face à elle. « Tu vas bien ? » demanda-tu pour détendre l'atmosphère. Tu n'allais quand même pas tout de suite commencer dans le vif du sujet.

❝je te paies un verre tu me dis tout ❞

✖ Aujourd'hui j'avais rendez-vous avec Charlie. Enfin ce n'était pas un rendez-vous comme on l'entend dans le sens commun, ce n'était pas mon petit ami, même pas mon ami, en fait je ne le connaissais même pas. Oh de vue, je savais à peu près qui il était, je connaissais les prénoms de la plupart des gens d'Harvard, on se croisait aux fêtes, on avait des amis communs, tout le tralala. Après tout cela faisait bientôt quatre ans que j'étais là ce n'était pas rien ! Nous avions rendez-vous au Lord Hobo à quinze heures. J'aimais bien le Lord Hobo, c'était une bonne ambiance, le qg de la plupart des étudiants, c'était sympa. En plus je n'y étais pas retournée depuis que j'étais revenue du summer camp. C'était une bonne occasion. Ah oui donc l'occasion c'était pour un questionnaire que devait me faire Charlie pour ses études. Je n'avais pas tout compris, je savais juste que c'était une sorte d'enquête, qu'il avait besoin de participants, et je m'étais proposée parce que j'aime aider et que je suis une fille sociable. Je m'étais habillée décontractée, un short en jeans et un haut blanc à dentelles. J'arrivais dans le bar à quinze heures moins cinq, et je prenais une table. Je sortis mon portable sur la table puis appelais le serveur pour commander une bière, une petit bière fraîche ça fait pas de mal, et Charlie se commanderait à boire lorsqu'il arriverait. Ma boisson arriva, et alors que j'en buvais une gorgée je vis un garçon dans le fond de mon verre. C'était Charlie qui venait d'arriver. Je reposais mon verre. Il me souriait, je lui rendis son sourire. Il s'excusait de son regard. Je n'avais même pas regardé, je n'avais pas vu le temps passer depuis que j'étais arrivée dans le bar.

« Pas de problème... Je vais bien et toi ? »

Arriver en retard était l'une de tes plus grandes phobies et pourtant, ça arrivait encore trop souvent. Et par dessus tout, tu détestais perdre tes choses. Ce calepin, aussi anodin soit-il, renfermait toutes les informations que tu avais déjà recueillis auprès des autres « participants ». L'avoir perdu te mettait donc dans un très mauvais humeur. Cela dit, quand tu avais refermée la porte de ta chambre et que tu avais quitté la pièce, tu essayais de ne plus y penser. Il ne fallait surtout pas que tu sois de mauvais poils devant cette Lou qui avait accepté si gentiment - et si gratuitement - de t'aider. En arrivant au bar, tu t'excusa donc et la jeune femme te répondis que ce n'était pas grave du tout et qu'il n'y avait là aucun problème. Ça te rassura. « Je vais bien aussi. À part ce calepin que j'ai perdu... C'est en partie à cause de ça - et des transports - que je suis arrivé en retard... » répondis-tu avec un léger sourire. Promis, c'était la dernière fois que tu en parlais. Tu interpela alors un serveur pour qu'il t'amène une bière et tu t'installa un peu mieux dans ton siège. « D'abord merci d'être là. C'est super gentil de ta part... Ensuite, si tu as la moindre question avant qu'on commence - ou même pendant - n'hésite surtout pas... » commença-tu. Vous saviez très bien tous les deux pourquoi vous étiez l'un en face de l'autre alors autant ne pas lui faire perdre son temps.

❝je te paies un verre tu me dis tout ❞

✖ Charlie me semblait sympathique, pas prise de tête, on était là pour son travail, mais ça allait bien se passer, j'en étais sûre. Il ne me prenait pas de haut comme beaucoup d'autres le font à Harvard. Il se prit une bière également et m'expliqua qu'il avait perdu son calepin et que c'était entre autre la raison de son retard.

« Tu le retrouvera... A moins qu'on te l'ai volé pour te piquer tes idées, surveilles les publications sociologiques les prochains mois si tu ne le retrouves pas. »

Dis-je avec un sourire. Je plaisantais. Il n'était certainement pas assez avancé dans son travail pour que lui voler ses idées soit le but de la manœuvre. Il l'avait sûrement paumé dans son appart, il avait oublié où il l'avait mis rien de plus grave. Du moins je l’espérais pour lui. Sinon, retard à cause des transports je connais ça, j'étais souvent prise dans les embouteillages à Cambridge, surtout pendant une certaine période: la rentrée. Et celle-ci arrivait à grands pas. Il me remercia ensuite d'être là et je lui souris. Et il me dit que je pouvais lui poser des questions si j'en avais besoin. Je bus une gorgée de ma bière et lui dis:

« De rien. Si ça peut aider. J'hésiterais pas à poser des questions alors. Pour l'instant tout va bien ! Je suis toute ouïe ! »

« Tu le retrouvera... A moins qu'on te l'ai volé pour te piquer tes idées, surveilles les publications sociologiques les prochains mois si tu ne le retrouves pas. » dit-elle pour te rassurer au sujet de ton calepin. Tu ne pus t'empêcher de laisser un rire franc sortir du fond de ta gorge lorsqu'elle te conseilla de regarder les prochaines publications sociologiques, voir si on ne t'aurait pas voler tes écrits. Ton calepin n'était sûrement pas volé, au contraire. Il devait être dans le fouillis de ta chambre. « Volé, je ne crois pas ! Il est sûrement sous le lit ou dans une armoire là où il ne devrait pas être. » ajouta-tu, toujours en rigolant. Tu étais plutôt ordonné, en général, mais les rentrées scolaires faisaient toujours en sorte que tu perdes tout. La serveuse arriva et t'apporta ladite bière commandée. Tu en pris une bonne gorgée avant de la reposer sur la table. « De rien. Si ça peut aider. J'hésiterais pas à poser des questions alors. Pour l'instant tout va bien ! Je suis toute ouïe ! » Tu souris à Lou et hocha légèrement la tête. Ça y est, c'était le temps de passer aux choses sérieuses. « Alors d'abord, laisse-moi me présenter. Je n'ai pas envie que tu penses que je suis un nobody qui veut seulement t'entendre lui raconter des trucs. Je m'appelle Charlie Freeman, 27 ans et étudiant en sexologie, mineure en sociologie. J'entre en neuvième et je tente le doctorat. Je dois donc rédiger une thèse et dans celle-ci, je compte faire ressortir plusieurs points importants. Pour ce faire, j'ai besoin de l'aide des gens pour recueillir le plus d'information possible. Je vais d'abord commencer par des questions plutôt " facile " pour te mettre à l'aise et, si tu te sens d'attaque, nous pourrons creuser un peu plus. » dis-tu, histoire de bien mettre en contexte la jeune femme assise face à toi. « Donc, première question : es-tu présentement en couple. » demanda-tu, stylo à la main, prêt à écrire dans ce substitut de calepin.

❝je te paies un verre tu me dis tout ❞

✖ Je comprenais, moi je perdais tout le temps mes affaires, et je n'avais pas besoin de me les faire voler pour ça. Mais je les rangeais, je les posais quelque part et quelques heures après j'avais totalement oublié où je les avais mis. Je finissais par les retrouver dans un coin. Petite je pensais que c'était les petits lutins qui s'amusaient à nous cacher les objets et a ensuite les remettre devant notre nez pour nous faire tourner en bourrique. Aujourd'hui je sais que je suis juste très tête en l'air.

« Les lutins finiront bien par se lasser... »

Dis-je plus pour moi-même. Oh il ne fallait pas que je fasse la fille bizarre. Je devais pas dire des choses comme ça, il n'avait pas suivit mon raisonnement il n'allait rien comprendre. Passons. J'espèrais qu'il ne relèverait pas ma phrase un peu chelou sortie de nulle part. Puis le sujet réel de notre entretient allait commencer, et Charlie commença par se présenter. Il avait 27 ans, je trouvais qu'il faisait plus jeune mais ce n'était que mon avis. Et puis il étudiait la sexologie et la sociologie. J'avais envie de lui demander pourquoi il avait choisit ces études-là. Mais je le lui demanderais à la fin de son questionnaire. Il me demanda ensuite si j'étais en couple, pour le questionnaire bien sûr. Je levais les yeux au ciel et je pensais à Neil. Je n'étais pas en couple avec lui mais il m'avait embrassé récemment. Mais ça ne voulait rien dire je crois, Neil embrasse tout le monde. Alors je fis un petit sourire et répondis:

« Non je suis célibataire. »

Depuis un moment. Je crois que mon dernier petit ami datait du lycée.

Tu ne pus t'empêcher de laisser un petite rire s'échapper de ton fort intérieur lorsque Lou mentionna les lutins. Oh, alors on avait affaire à une blagueuse ? Tant mieux ! L'interview sera un peu moins lourd que d'ordinaire. La blonde répondis alors à ta précédente question et c'est là que tu compris qu'il était vraiment temps d'entrer dans le vif du sujet. « Non je suis célibataire. ». Tu nota l'information sur ta feuille de papier et souris légèrement. Tu avais bien remarqué que la jeune femme avait rouler les yeux. Que cela voulait-il dire ? « Et pourquoi cette réaction ? » demanda-tu, curieux comme tu es. Le fait d'avoir étudier les gens pendant plus de cinq ans te donnait une certaine facilité à les analyser. Malgré toi, la plupart du temps, mais au final c'était toujours inévitable, voire même plus fort que toi.

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✖ Je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus sérieux, beaucoup plus académique. Mais l'ambiance était détendue et j'étais assez à l'aise alors que d'habitude je suis très timide. Tant mieux, ça serait beaucoup plus agréable pour nous deux. Je répondis à sa question en ayant réfléchit au sujet, pour pouvoir répondre le plus sincèrement possible. Si je disais des bêtises cela fausserait toute son étude et j'étais là pour l'aider, je n'avais rien à cacher. Une fois qu'il eut noter ma réponse il me demanda pourquoi j'avais réagis de cette façon. Je fis un petit sourire et haussais les épaules en lui répondant:

« Un ami à moi m'a embrassé récemment, c'est un peu bizarre notre relation mais je ne pense pas qu'on puisse se définir en couple. »

C'était compliqué, ça c'était sûr, je ne pense pas me mettre en couple avec Neil un jour même si je l'aime énormément, je ne pourrais pas lui faire confiance... Il détruirait tout, comme mon père.

Tu souris lorsque la jeune femme mentionna la raison de sa forte réaction lors de ta précédente question. Visiblement, tu l'avais prise au moment où elle ne sait plus trop où elle en est et être ici, avec toi, sera sans doute une bonne occasion pour elle de faire le point. Parler de ces choses là aide à les remettre en place. C'est pourquoi tu juges que les psychothérapeutes et toute cette lignée de docteur sont des plus importants. Ils aident à remettre les pendules à l'heure. Et si aujourd'hui tu pouvais faire pareil pour cette Lou, alors tant mieux. Tu aurais au moins réussi quelque chose de bien. « Un ami à moi m'a embrassé récemment, c'est un peu bizarre notre relation mais je ne pense pas qu'on puisse se définir en couple. » Tu souris légèrement. Tu comprenais donc un peu mieux dans quelle situation elle se retrouvait. Tu nota l'information sur ta feuille et releva aussitôt la tête, fixant la jeune femme droit dans les yeux. Oui, soutenir le regard des gens était ton truc. « Et en quoi votre relation est bizarre, si je peux me permettre la question ? » Oui, tu étais étudiant en sexologie, mais la part psychologique et sociale de la chose reprenait toujours le dessus.

❝je te paies un verre tu me dis tout ❞

✖ Je n'aimais pas trop parler de mes sentiments et ce genre de choses, j'étais plutôt timide et réservée sur tout ça à la base, je ne parle pas de ça avec mes amis. Je ne suis pas timide en ce qui concerne le sexe, ou discuter un peu de tout et n'importe quoi, mais mes sentiments profonds restent souvent bien enfouis au fond de moi comme ceux que je ressens pour Duncan, et ceux que je commence à ressentir pour Neil. Charlie m'en demandant plus sur le sujet et j'hésitais à répondre, mais je me sentais en confiance avec lui et je me disais que peut être il pourrait m'aider à y voir plus clair, peut être que je pouvais lui parler de tout ça, et régler les choses avec Neil parce que pour le moment je ne savais pas du tout quoi faire avec lui et c'était mauvais pour moi autant que pour lui je ne voulais pas lui faire de mal. Alors je me mordis la lèvre inférieur et commençais à lui expliquer toute la situation:

« C'est un mather, le genre coureur de jupons avec une fille différente dans son lit chaque soir. Mes parents à moi ont eut beaucoup de problèmes dans leur couple, histoires de tromperies, divorce, je ne fais pas confiance aux hommes à cause de ça, je ne veux pas vivre la même chose qu'eux. Mon ami m'a avoué qu'il était amoureux de moi, mais je ne sais pas si je peux lui faire confiance, j'ai trop peur de souffrir, je ne pense pas que ce soit le genre de garçon qu'il me faudrait. »

Je n'étais pas sûre de ne rien avoir oublié mais si il souhaitait des informations supplémentaires j'étais partie dans le sujet maintenant.