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Il était heureux. Il respirait la santé. Il souriait à sa guise. Pourquoi donc ? Parce qu’il avait enfin remis le pied à Harvard après ces deux mois passés dans la fournaise du sud de l’Amérique. Il avait, entre temps, fait un léger saut à Londres pour régler quelques affaires familiales et revoir ses anciens collègues de travail de la Royal Academy of Dramatic Art, ce qui lui réchauffa instantanément le cœur. Une semaine plus tard, le voici revenu à l’université la plus réputé d’Amérique. Parfois, Lazarus se demandait comment il avait réussi à se dépatouiller pour avoir autant de chances. Et ses parents n’avaient rien avoir là-dedans, si ce n’est l’argent dans lequel ils ont investi afin que leur fils puisse étudier dans le domaine qu’il souhaitait. Pour le reste, il s’était débrouillé comme un vrai petit chef. Il s’en ventait peu auprès de ses proches et de ses collègues mais l’envie y était. L’envie y était toujours. Il n’avait même pas vécu la moitié d’un siècle, il avait encore toute la vie devant lui. Et les étudiants, n’en parlons pas.
Aujourd’hui, il avait, à son plus grand bonheur, récupéré les clés de la salle de théâtre. Son amour de toujours. Son exutoire. Cette chose qu’il bichonnait depuis plus de 10 ans à présent. Il fit une petite visite à son fils adoptif et se dirigea immédiatement du côté de Sanders. Il longea les couloirs, sourire aux lèvres, et tourna autour de la salle, qui avait subi quelques légères rénovations après l’attentat ridicule d’il y a quelques mois. Heureusement, le Sanders Theatre n’avait été que sensiblement touché mais avait néanmoins dû fermer ses portes pendant une courte durée. Un coup dur pour l’écossais ainsi que pour tous les étudiants d'Art Dramatique. Revenir ici ravivait enfin les sens du professeur, celui-ci priant secrètement pour la préservation de cette fantastique salle.
Se promenant dans les coulisses, il ouvrit quelques cartons contenant le nouvel équipement et fit un peu de rangement, ignorant que la femme de ménage pouvait parfaitement le faire elle-même. Pourquoi faire ? Il était là et sa présence suffisait à réveiller un théâtre entier, à faire sortir Benedict et Beatrice de leur buisson, à faire parler Hamlet, à tourmenter Ivanov, à convaincre Lorenzo de tuer son cousin. C’était ça le théâtre après tout. Et Lazarus aimait le théâtre. De manière joviale, il rangea l’équipement, fit le tour des déguisements et joua avec les douches lumineuses. Il se permit même de scander le monologue de Claudio afin de tester la qualité du son à travers toute la salle. Heureusement pour lui, elle n’avait pas changé en dépit des travaux, et c’était une bonne chose. Il continua ainsi, chahutant sur le vieux plancher, testant sa résistance, troublant son petit bout d’existence comme il faisait si bien. Mon dieu, comme tout cela l’avait manqué.
Aujourd’hui, il avait, à son plus grand bonheur, récupéré les clés de la salle de théâtre. Son amour de toujours. Son exutoire. Cette chose qu’il bichonnait depuis plus de 10 ans à présent. Il fit une petite visite à son fils adoptif et se dirigea immédiatement du côté de Sanders. Il longea les couloirs, sourire aux lèvres, et tourna autour de la salle, qui avait subi quelques légères rénovations après l’attentat ridicule d’il y a quelques mois. Heureusement, le Sanders Theatre n’avait été que sensiblement touché mais avait néanmoins dû fermer ses portes pendant une courte durée. Un coup dur pour l’écossais ainsi que pour tous les étudiants d'Art Dramatique. Revenir ici ravivait enfin les sens du professeur, celui-ci priant secrètement pour la préservation de cette fantastique salle.
Se promenant dans les coulisses, il ouvrit quelques cartons contenant le nouvel équipement et fit un peu de rangement, ignorant que la femme de ménage pouvait parfaitement le faire elle-même. Pourquoi faire ? Il était là et sa présence suffisait à réveiller un théâtre entier, à faire sortir Benedict et Beatrice de leur buisson, à faire parler Hamlet, à tourmenter Ivanov, à convaincre Lorenzo de tuer son cousin. C’était ça le théâtre après tout. Et Lazarus aimait le théâtre. De manière joviale, il rangea l’équipement, fit le tour des déguisements et joua avec les douches lumineuses. Il se permit même de scander le monologue de Claudio afin de tester la qualité du son à travers toute la salle. Heureusement pour lui, elle n’avait pas changé en dépit des travaux, et c’était une bonne chose. Il continua ainsi, chahutant sur le vieux plancher, testant sa résistance, troublant son petit bout d’existence comme il faisait si bien. Mon dieu, comme tout cela l’avait manqué.
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