SPACE DEMENTIA Δ Δ Δ Et toutes les putes et les politiciens lèveront la tête et crieront : « sauvez-nous ». Et dans un murmure je dirai « non ».

« Je vous présente Alexander Marvel Huntington, il a été transféré dans cette école pour des raisons personnelles. Je compte sur vous pour lui réserver un b... Monsieur Huntington, un problème?» Le professeur de mathématique se tut au milieu de son discours, déstabilisé par le regard intense de son cadet. Celui-ci fixait le vieillard comme s'il allait le bouffer sur place. « Dites-moi, vous n'avez pas été gâté par la nature vous...Vous avez toujours eu ce visage là? » lui demanda Marvel avec un sérieux déconcertant. Des échos bourdonnaient derrière eux et le professeur ne tarda pas à comprendre que la moitié de la classe se retenir de rire, les lèvres méchamment pincées, mais il remarqua très bien leur hilarité, au contraire du jeune Huntington qui gardait un visage de marbre, comme s'il s'attendait à ce que le vieil homme lui réponde sans s'offusquer. « Quoi? » Il ne pensait absolument pas que sa question était déplacée, pas du tout. « Monsieur Huntington, je n'aime pas beaucoup les mauvaises plaisanteries...Allez donc faire un tour chez le directeur, on verra ensuite si votre langue sait aussi bien manier les mots! » Marvel haussa des épaules et sortit de la classe, le visage dénué d'émotions. Avant de se rendre chez le directeur, il s'octroya une promenade de bonne santé au sein de l'établissement et se posa sur un banc pour se rouler un joint. « Salut, t'es nouveau? » Le blondinet se retourna vers la 'voix' et tomba nez à nez sur une jeune rouquine dont le visage était baigné de tâches de rousseur. « C'est marrant, on dirait un clavier d'ordinateur ton visage.... » (...) La demoiselle laissa un ange passer, puis un deuxième avant d'éclater de rire. Marvel ne voyait pas en quoi ses paroles étaient marrantes mais il s'autorisa un sourire. « Moi je trouve que t'as une tête de camembert fondu! » Elle le comparait à un fromage? Bof...C'était bon le fromage, surtout avec du sirop. « Sans doute. Tu sais quoi? J'ai envie d'aller au pôle nord pour danser avec les pingouins. Il parait qu'il sont doués pour les claquettes » Les sourcils froncés, Marvel balaya la cour vide du regard, s'imaginant faire la tape amicale avec un pingouin. Ça serait carrément dément! « Moi je préférerais aller dans le sud, pour sympathiser avec les girafes » Elle avait l'air chouette cette fille. « Ouep...Les girafes, c'est cool. Même qu'on peut faire du toboggan avec leur long cou...Long cou, ça me fait penser à 'petit-pied'...T'vois, le petit dinosaure? Tiens, j'me materai bien Jurassic Park ce soir » Comment passer d'un pingouin, à une girafe pour finir sur un dinosaure. « J'ai peur des dinosaures » Le jeune garçon posa un regard interloqué sur la demoiselle. « Ils existent plus, nickdouille...Je vois pas pourquoi t'en aurais peur...Tu m'aurais dit des araignées, j'aurais compris...Pfft c'que les filles peuvent être chochottes... » Leur conversation saugrenue se poursuivit jusqu'à ce que la fin des cours ne sonne. « Bon, j'dois aller chez le dirlo! A plus! » Il s'en alla sans demander son reste, les mains enfouies dans les poches de son pantalon.

(...)

« Fais péter le briquet! » Max, son pote de connerie, lui fila son petit briquet en métal décoré d'un autocollant de Sonic, le petit hérisson bleu. « T'as bien géré les doses j'espère? » Le cadet acquiesça d'un hochement de tête, observant soigneusement le blondinet déposer un petit objet dans la cuvette des WC de l'internat. Ils se cachèrent comme deux voleurs dans une autre toilette en gloussant comme des poules. Au même moment, Marley O'Connell, le petit bourge qui était réputé pour avoir un balai dans le cul, pénétra dans la toilette maudite. Opération Ninja. Marvel appuya sur le petit bouton rouge de sa télécommande et éclata de rire avec Max quand ils entendirent Marley hurler comme un possédé. « PUTAINDEBORDELDEMERDE » Des jets d'eau diffusaient partout dans la pièce et ce pauvre Marley se retrouvait mouillé de la tête aux pieds, avec un peu de pisse et de crotte. Les 'Bouahahaha' dans la toilette voisine éveillèrent la curiosité de Marley qui monta sur le rebord de la cuvette pour trouver les deux coupables. « Huntington, Johnson...J'aurais du m'en douter! » Aussitôt dit, les deux compères repartirent dans un fou rire incontrôlable avant de s'éclipser des toilettes, fuyant plus vite que l'éclair dans leur dortoir. (...) « C'est inadmissible! Monsieur Huntington, j'en ai plus qu'assez de vos bêtises! J'aurais du vous virer après que vous ayez mis le feu au bureau de ce pauvre monsieur Josephs. Je sais qu'il ne vous porte pas dans son cœur, mais c'est inacceptable. Vous êtes un cas désespéré... » Marvel était simplement en train de se faire passer un savon par le directeur de l'internat. Ça n'était pas la première fois, ni la dernière. Ses premières conneries avaient été rattrapées par la somme gourmande qu'avait versé son père à l'internat, mais il savait pertinemment qu'une troisième chance ne lui serait pas octroyé. De toute façon, il s'en fichait pas mal...Il prit un bonbon dans le bocal qui reposait sur le bureau vernis du vieillard, le déballa soigneusement avant de l'englober avec satisfaction. « Mhhh goût fraise, mon préféré! » Les doigts crispés sur le rebord de la table, le directeur tenta vainement de se contrôler. Tuer une personne était toujours interdite par la loi.




L'air blasé, Marvel jeta son sac à dos près du porte-manteau, retirant négligemment ses chaussures sans défaire les lacets. Ses cheveux dégoulinaient comme s'il était passé dans la machine à lessiver. Dehors, la tempête se faisait rage, et comme monsieur détestait aller à l'école en limousine, il se contentait de ses deux jambes comme moyen de transport. Son père allait encore lui dire « tu vois, j'avais raison. Tu aurais du prendre un parapluie », mais au fond, il s'en foutait. Il rejoignit mollement le salon qui puait le luxe à plein nez et s'affala de tout son long sur le canapé en cuir. « Marvel! Regarde-toi, tu es trempé! Vas mettre des vêtements secs! » Un soupir franchit la barrière de ses lèvres tandis qu'il se relevait avec zéro motivation sous les ordres de sa mère pour aller se changer. Une fois sec de la tête aux pieds, il redescendit au rez-de-chaussée pour tomber nez à nez sur la statue imposante et peu impressionnante de son paternel. « Fils, nous devons parler » Attention...quand il l'appelait « fils », ça voulait dire que ça n'allait pas lui plaire. Il soupirait déjà d'avance, s'attendant à s'emmerder comme un vieux loup face au discours de son père. « Alors, comme tu le sais bien, je compte faire de toi mon digne héritier en tant que sénateur...Néanmoins, tu vas devoir changer ta façon de te comporter avec le public et... » Marvel le coup d'un geste de la main, genre « parle à ma main ». Il s'avança sur sa chaise et croisa les bras, l'air décidé. « Père, je ne compte pas suivre les mêmes traces que vous...Et c'est inutile d'insister. » Ferme, Marvel savait l'être tout autant que son père, surtout lorsqu'il avait une idée en tête. Il s'empara du bocal de cornichons qui reposait sur la table et s'en enfila deux en bouche. « Tu savais que certains cornichons étaient des doigts de martien? Ils ont un goût plus prononcé, comme si on y avait ajouté de la cannelle... » Sir Huntington se releva d'un bond, le visage rougi par la colère. « ça suffit Marvel! J'en ai plus qu'assez de tes excentricités! Si tu n'obéis pas, je te coupe les vivres... » Les menaces n'eurent aucun effet sur le petit martien qui haussa une nouvelles fois les épaules. Se faire couper les vivres? C'était embêtant, mais il trouverait sans doute un plan B pour ne pas avoir la peau sur les os. En effet, quelques semaines plus tard, il trouva une nouvelle source de revenus dans les casinos. Pour lui, tout ça n'était qu'une questions de probabilité, et doué de talent, particulièrement dans le domaine des chiffres, Marvel récolta de jolies sommes d'argent, se remplissant les poches avec gourmandise. Que celui qui avait créé le proverbe « l'argent ne fait pas le bonheur » ait se faire foutre. Il monta une petite bande de grosses têtes dont il devint le leader, rejoint par Seth avec qui il s'était lié d'amitié. Leur but? Ramasser le plus d'argent aux Casinos.


EXTRAIT 69 DU JOURNAL « TRUC » d'UN EXTRATERRESTRE
Le x de je sais plus quoi euh..2010 je crois?
Cher truc,

Ces cerveaux en plastique m'ont viré du MIT...Quelle bande de tarlouzes! Tout ça parce-que j'avais allumé un petit feu dans le dortoir...Genre, du grand n'importe quoi. Et cette balance de Davis...Autant te dire que j'ai rapidement pris ma revenge. P'tain! Tout ce voyage pour des prunes...ça me fout les cacahuètes à plat. Pffft, j'ai plus qu'à faire pute de luxe...Tiens, j'ai envie de guimauves maintenant...C'toujours la même chose. Ils savent pas ce qu'ils ratent ces guignols! Hop, l'avenir est jetée aux mains de sombres abrutis. La fin du monde est proche les gars! Moi j'te le dis! Les incas avaient raison, on va tous se faire exterminer par les extraterrestres. Mon père a pété une case quand il a appris la nouvelle...J'avoue que ça m'a bien fait rire, mais chut. J'imagine déjà la petite veine qui pulse à vive allure sur sa tempe, et son visage rougeoyant de colère. Hé hé...Bon, Harvard me tente bien...Allez truc, j'te laisse! J'ai un emmerdeur de pigeon qui chie sur ma tête.