La tête dans le cul , clope au bec , fringué d'un pantacourt large noir, d'un tee shirt court blanc, claquettes aux pieds, Orion passa une main laquée dans ses mèches et sortit de sa chambre. il avait besoin de prendre l'air. Ce matin était plus dur que les autres. Tous la nuit , des babouins avaient trouvé bon de jouer du Tamtam dans la chambre d'à coté... Il n'en pouvait plus. Trois nuits à quoi... 2 heures de sommeil. Il allait cramer un fusible...Pour éviter de tuer quelqu'un dans des tortures plus infames les unes que les autres qui prenaient naissance dans sa tête, tant il était HS, il descendit les escaliers de secours, s'évitant de croiser qui que ce soit , mais reçu un petit coucou d'une fille qu'il avait connu dans un couloir quelques nuits plus tot pour une clope. Elle lui fit un grand sourire, version potiche brésilienne, il passa à coté comme si de rien n'était. Il ne lui aurait sorti que du charabia incompréhensible dans son état t'façon. Asocial? Oh oui. Méchant ? Non. Mais tant qu'il n'avait pas eu son café , il ne fallait pas le faire chier. Il traversa quelques rues, jusqu'à un magasin qu'il affectionnait depuis quelques temps. Il y entra, pour en ressortir avec un pochon rempli de brioche, fraise tagada, chocolat noir, et d'une boite de café instantané, il n'en avait plus, et celui de l’hôtel était carrément dégueulasse. Il passa ensuite au bar à coté pour une cartouche de cigarettes. Ça aussi , il n'en avait plus. Il fumait comme un pompier ces derniers temps. Le manque de sommeil le rendait dingue, lui qui d'ordinaire avait un style de vie plutôt carré. Ça allait être beau la reprise des cours.
Il longea le ponton près de la plage, observant cette effervescence naissante de population primitive qui s'étalait crème. Certains étaient déjà moitié nus en train de se chopper le cancer de la peau. Orion abaissa ses lumières de soleil sur son nez, ses iris bleus pâles ne supportant pas l'agressivité de ce soleil. Il ne s'attarda guère plus, quand il vit un mec arriver en face. Visiblement celui là avait l'air plus qu’intéressé par deux nanas qui se gluait de crème solaire. Elles en avaient mis un peu trop au passage. C'était un style. Orion se demanda sur le coup ce qui attirait les mecs face à ce genre de scène. C'était assez incompréhensible au final, et moche... et ... et moche. Elles devaient être tout glissantes et.... Mais il faisait quoi lui. Oh merde! Le type venait de passer par dessus la rambarde du ponton. Ah bah bravo ! Il est beau le gros bras ! Powned par deux gazelles en chaleur et à distance en plus ! Orion ouvrit en grands les yeux , s'arrêta et regarda par dessus ses lunettes pour être sûr de ce qu'il avait vu. Ah bah ouais, il n'était plus là. Il n'était plus là?!
Orion courut au bord de la rambarde et se pencha. Il avait bien chuté le mec! Mais quel boulet ! Il regarda à gauche et à droit , c'était moins haut la bas. Le blond était altruiste mais pas con non plus, il n'allait pas sauté pour se casser une patte non plus. Il courut et sauta dans le sable un peu plus loin. Il avait entendu le mec crier ou un truc du genre, les mecs font toujours des bruits bizarres quand ils se font mal. Il devait s'être blessé l'idiot. Orion courut, mais bien sûr le sable , c'est jamais trés droit à ces endroits , et heureusement qu'il arrivait par derrière, parce que l'autre se serait bien foutu de sa gueule d'ailleurs. Sa tong se prit dans du sable, et paf , le nez dans le sable. Peeuh! Dégueulasse, le sable de marée dans la bouche. Il secoua la tête , et se releva aussitôt histoire de pas perdre la face. Pourvu que personne ne l'ait vu. Ni vu ni connu, il se passa une main dans les cheveux pour reprendre un peu de contenance. le sauveur qui trébuchait comme un con sur un vieux chateau de sable défoncé. Il remonta ses lunettes de soleil sur ses cheveux, histoire de voir mieux, et contourna deux piliers, pour arriver sur le coté du blessé.
- Ça va aller ? J't'ai vu tomber ?
Un léger sourire s'afficha. C'est vrai que ça avait été assez épique sur le cou. Un type et d'un coup, plus personne. Il rit légèrement. Sa main passa sur sa propre joue. Il restait un peu sable. C'était tenace ce truc là. Il épousseta aussi son pantacourt , qui en gardait les traces. C'était impossible de ne pas comprendre que lui aussi venait de s'éclater dans le sable. Ca allait être beau , deux boulets ensemble.
- Tu veux un coup de main?