Orion écoutait la voix douce de la jolie blonde , qui se différenciait tellement de ces potiches de cabot.. Il était plutôt pouponne de visage, des formes douces et agréables... oui une petite fée débarquée sur Terre par le premier solstice foireux , et qui était un peu perdu. Elle semblait tellement vulnérable et inoffensive comme ça. Le genre de môme qu'on a envie de protéger. Petite et innocente, bien que les fêtes avaient du lui en faire voir des choses. Il ne la pensait pas altérée. Altérée, c'était maladroit comme mot mais dans la tête d'Orion c'était le bon, tel que non affectée par la bêtise des autres, encore rêveuse et en proie à des doutes et des douceurs mentales. C'était mignon. Il la regardait en coin , intriguée.
- Je la vis bien cette condition de perchée notoire. Ça m'évite justement de côtoyer les personnes superficielles. Ça m'épargne du ménage.
Radical comme principe mais tellement vrai. Pourquoi se mettre des babouins plein les bras, quand on peut juste s'entourer de quelques personnes intéressantes. Orion parlait mais il était le premier à souffrir de cette indubitable envie d'aider autrui. C'était plus fort que lui , et même si sa froideur naturelle essaie de cacher qui il était au fond, il n'était qu'une guimauve sous une carapace, un oursin. C'était ça. Il était un Oursin. La saloperie qui pique les pieds avec du venin , mais qui était un met de choix quand on l'ouvrait. Ses yeux se perdaient sur le ciel sombre, ricochant sur les étoiles qui jouaient avec quelques nuages, et il laissait le tamtam de son coeur se calmait de ce jeu endiablé qu'ils avaient eu à partager, observant aussi ce qu'elle faisait à coté de ses doigts. Curieux. Une petite fille. Cette petite blonde est un peu une fraise tagada elle, s'il fallait la comparer. Tout en couleur, douce et sucrée... Une image diablement positive qui lui faisait aussi mal au cœur. C'était ces êtres là qui souffraient toujours plus que les autres. Il la regardait faire des zigouigoui en spirales sur ses tours de sable et eut envie de se prendre au jeu.
- Je suis des Lowell aussi. J'vais entrer en troisième année. Étonnant que je n't'aies pas croisé avant ça. Après, j'avoue ne pas aimer les fêtes... c'est une chose qui j'ai du mal à ... accepter pour le moment... j'ai eu une éducation un peu spéciale...
Il s'assit lentement en face d'elle , à une distance raisonnable et commença aussi une autre partie du château dans l'optique de rejoindre au final sa partie. Orion qui faisait un chateau de sable et qui ne voulait pas aller à une fête? Lequel était le moins crédible? Et alors! Le sable était froid la nuit et il aimait cette sensation , bien plus accroc au froid qu'au chaud. Derrière un mec gueula , et Orion releva les yeux de la conversation , voyant des ballons, probablement gonflés à l'hélium, s'envoler et des flashs illuminés le ciel vers l’hôtel. Encore un anniversaire ou un truc du genre. Ça devait être brillant là bas tiens. La musique s'élevait à fond, dans une techno-dance un peu infernal. Heureusement qu'ils étaient assez éloignés pour ne pas se faire péter les oreilles. Il regarda la petite blonde en répondant calmement , ses yeux allant de nouveau sur les ballons qui disparaissaient dans la noirceur.
- J'en fais depuis mes six ans, ma mère était violoniste et professeur dans un conservatoire. j'fais d'autres instruments aussi ... tu es sûre que tu ne veux pas y aller?
Manquerait plus qu'elle lui demande de l'accompagner. Non non , argh ... danger Orion , tais toi. Il aimait bien ce château de sable qu'ils étaient en train d'élever comme des conquérants ou des pirates de trois ans, débarqués sur une fausse ile déserte et ne sachant quoi faire. Attention des pirates avec des violons, non parce que sans, ça manque carrément de classe. Comment ça , et le rhum? Non non, un violon , ça valait bien mieux que du rhum dans la tête d'Orion. Et puis le Rhum , ça chlingue honnêtement. Donc un CAPTAIN Jack Sparrow avec un violon , un YOHO'HO et pas de rhum. Dimension parallèle on dira, avec un Sparrow sobre. Il regarda un instant le château , avec une envie cérébrale d'y faire le 11 septembre, genre un gros CHPOURRRRR et plus de tours, mais non , c'était pas correct . on ne fait pas le 11 septembre 2001 devant une demoiselle. Un peu de tenue que diable.
- T'es dans quelle chambre. On pourrait s'organiser une soirée musique si ça te dit un soir. J'ai une amie , Snow, j'sais pas si tu connais. On s'fait des soirées culturelles , ciné , bouquins, musiques etc... si tu aimes, je pourrais lui proposer que tu viennes une ou ...
Il n'avait pas vu la marée monter, et une vague lui submergea soudainement les pieds, les fesses et la moitié du pantalon. Il leva les mains, les yeux grands ouverts , et instinct de survie de prime à bord, il se pencha en avant et souleva net les deux violons. Pas de bol, ses genoux dérapèrent dans le sable brusquement mouillés et il tomba en avant dans le sable, alors que la vague se retirer, mais une autre allait venir. Il échappa un bruit grave et se reçut dans un "UMPH " bien prononcé. Mais de suite, il regarda en arrière, le violon toujours en l'air , mais pas assez haut. RAHHH... Il allait encore faire un truc qu'il allait regretter. Pas le temps de se relever, son genou glissait trop , il se retrouva sur le dos, et les deux violons avec les archets furent tendus en l'air vers la petite blonde, à un bon 80 cm de haut.
- Attrape vite !
A peine le temps d'avoir les mains vides qu'il ne put se relever et fut inondé par une autre vague. Mais quel con ! Ne pas avoir penser à la marée qui montait rapidement après le banc de sable ! D'autres s'étaient fait piégé par ce truc . Il finit trempé, et ouvrit en grand la bouche , en s'asseyant. Il n'aimait pas l'eau putain! Il était hydrophobe, et c'était FROID !!!! Pour le coup , il ressemblait vraiment à un oursin. Il baissait les yeux sur lui. Inondé. Il eut un léger rire, incrédule de son propre état et se releva rapidement en prenant la troisième vague dans les mollets, s'éloignant vers le fond de la plage avec la petite blonde. Il passa une main sur ses cheveux et regarda son état en riant un peu, puis il fixa Lou.
- Ça va tu vas bien ? Ça t'a mouillé ? Les violons ont été touchés?
Pitié , faites que son sacrifice n'ait pas été vain.