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De nos jours il est plus courant de ne pas avoir de bras que de ne pas avoir une connexion internet ou un téléphone portable. La nouvelle génération. La High Tech dans toutes les piaules. Comme tout le monde, j’aurais eu du mal à me passer de mon black.b, véritable objet sacré qui ne me quittait jamais. Moyen hautement utile pour joindre ou se faire joindre par ses proches, mais pas seulement. Ce soir, le destin en avait décidé autrement. Un texto d’un numéro inconnu m’était parvenu. Un mec cherchait à joindre son pote qui l’attendait pour se torcher à coups de bière devant un match stupide. Raté. Il était tombé sur moi et bien vite, j’avais réussi à lui faire oublier son rendez-vous.
Les pucelles de Cabot m’auraient incendié si elles avaient su, j’avais donné rencart à un type dont je ne connaissais rien. Ni son prénom, ni le timbre de sa voix, ni sa taille, ni la tronche qu’il pouvait bien avoir. Je plongeais littéralement dans la gueule du loup comme me disait souvent Julia. J’avais toujours eu un vicieux penchant pour le risque, je détestais la routine et les limites. Je n’en avais jamais assez, j’en voulais toujours plus. Cela ne m’a pas valu que des bonnes surprises, mais peu importe. J’aimais le danger.
J’avais informé mon inconnu que je l’attendrais au stade où il aurait dû se rendre s’il ne s’était pas trompé de numéro. A minuit, à cette heure-là l’endroit serait désert. Personne donc pour nous déranger si la nuit prenait une tournure agréable, personne non plus pour venir à mon secours si ce type s’avérait être un assassin peu scrupuleux. Deal.
Pour une fois j’étais pile à l’heure et même un peu en avance. J’avais tout calculé. A vingt-trois heures cinquante j’actionnais la manette. Plus de lumières. Le stade fut plongé dans une obscurité des plus totale. Définitivement, le grand méchant loup ne me faisait pas peur. J’avais tout de même senti un frisson courir le long de ma colonne vertébrale quand je devins aveugle. Je ne le verrais pas arriver, à la limite je pourrais l’entendre, mais je n’en étais pas certaine. La température commençait à baisser, la fraicheur tombait doucement sur mes épaules. Je n’avais pas prévu une tenue trop provocante.. Au cas où. Je réajustais mon pull et croiser les bras pour me réchauffer. Amènes toi homme de l’ombre, amènes toi..
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