Party hard tonight • Eurydice

J'étais d'humeur festive ce soir. J'avais envie de bouger, de danser, de m'amuser. Et quoi de mieux qu'une soirée avec ma meilleure amie pour satisfaire cette envie ? Je m'étais occupée de planifier notre soirée. Eurydice n'y connaissait encore trop rien en terme de soirées. C'était une novice, même si en deux ans, j'avais réussi à la décoincer quelque peu. Mais elle était toujours en train de faire attention à ses moindres faits et gestes, comme si qu'importe où elle allait, quelqu'un la surveillait et était prêt à lui planter un poignard dans le dos au moindre faux pas. Je trouvais ça dommage car j'avais envie qu'Eurydice profite de sa jeunesse. C'était une jeune fille géniale, il fallait juste qu'elle apprenne comment s'amuser un peu plus. Ce soir, j'avais donc décidé de l'emmener dans un des clubs les plus branchés de Miami afin de la dérider. Pour l'occasion, nous nous étions mises sur notre trente-et-un. J'avais choisi de porter une robe grise en soie avec des gros sequins brillants dans le bas. J'avais revêtu une petite veste noire par dessus, et avait mis mes escarpins gris brillants à mes pieds. (tenue) Nous avions pris un taxi pour ne mener à la boite, qui était située dans le centre ville de Miami. J'étais tout excitée à l'idée de passer une bonne soirée en compagnie de ma meilleure amie. Le taxi nous déposa à l'entrée de la boite. Plusieurs personnes faisaient déjà la queue pour y entrer. Je me tournai vers Eurydice. « Apparemment, c'est l'un des clubs les plus branchés de Miami. » Je souriais, trépignant d'impatience. « Ca va être une soirée de folie, tu vas voir ! » J'entrainais mon amie vers la file de personnes qui attendaient d'entrer dans la boite.

Voilà maintenant plusieurs semaines que le Summer Camp avait commencé et je m'amusais de plus en plus. C'était le premier été ou je m'autorisais quelques excès... J'ai vu pour la première fois il y a quelque jours, un vère de Jet et j'étais toute heureuse. Niveau garçon, ça, ça fait déjà trop de temps que je m'étais émancipé mais j'avoue que c'était le calme plat depuis plusieurs semaines. Bof, je n'avais pas besoin d'eux pour aller bien. Ce soir là, Bethany avait tout planifier pour que l'on passe un agréable moment : une sortie en boîte. Je n'y allais que rarement mais à chaque fois, je m'amusais bien, malgré le faite que je ne boive pas beaucoup, j'aimais danser et j'aimais bien les regards des hommes posés sur moi lorsqu'il étaient un peu heureux grace à l'alcool qu'ils avaient ingurgité. Pour l'occasion, j'avais fait un effort... Une petite robe avec un col en "U" qui arrivait juste au dessus des genoux et qui me serrait la taille. Simple, mais efficace. On arriva alors vers cette fameuse boite et Bethany me regarda « Apparemment, c'est l'un des clubs les plus branchés de Miami. »  Je commençais à stresser... Il y avait énormément de monde et j'avais pas l'habitude d'être autour de temps de gens. Pourvu que je fasse pas un malaise en me sentant oppressée. « Ca va être une soirée de folie, tu vas voir ! ». Moi je commençais à vraiment stresser... Je lui ai alors dit : « T'es sur de ton coup là ? Tu as vu le monde qu'il y a ? On rentrera jamais ! »

Je regardais Eurydice, qui n'avait pas l'air très à l'aise. C'est vrai qu'il y avait beaucoup de monde à l'entrée de cette boite, mais nous avions toutes nos chances de rentrer, j'en étais convaincue. « T'es sûre de ton coup là ? Tu as vu le monde qu'il y a ? On rentrera jamais ! » Je levais les yeux au ciel aux paroles de mon amie. Quelle trouillarde, celle-là. Il fallait vraiment qu'elle ait un peu plus confiance en nos capacités à taper dans l'oeil du videur. « Arrête de faire ta chochotte un peu ! Bien sûr qu'on va rentrer, tu nous as vu ? Aie confiance ! » La file avançait rapidement. C'était une bonne chose, cela voulait dire qu'on attendrait pas trois heures avant de rentrer dans la boite. J'essayais de rassurer Eurydice. Après tout, le videur laissait rentrer des personnes moins belles et moins bien habillées que nous. Finalement, notre tour arriva. Le videur nous toisa, et je lui adressais mon plus beau sourire. Ce n'était pas mon habitude d'être charmeuse comme ça. Mais en soirée, tout me semblait irréel. C'était le moment de toutes les folies, le moment de laisser la timidité de côté. La réalité serait de retour bien assez vite. « Allez-y. » Le videur nous ouvrit la porte. Toute contente, j'entrainais Eurydice à l'intérieur. La musique était forte, il y avait foule. « Tu vois, je te l'avais dit ! Toujours être optimiste ! » Je lançai un sourire malicieux à mon amie.

Avec Bethany on avançait doucement mais surement... La file était longue et cette boite devait vraiment valloir le coup vu le nombre de jeune qui se trouvait là. Derrières nous, un groupe de filles semblait déjà avoir légèrement bu tant leurs conversations semblaient fortes et abusés. Nous on se faisait discrète et moi, j'avais un peu la trouille. « Arrête de faire ta chochotte un peu ! Bien sûr qu'on va rentrer, tu nous as vu ? Aie confiance ! ». Oui bon peut être qu'effectivement j'étais un peu trop peureuse... J'avais pas tellement l'habitude de sortir comme ça. Et puis, je me trouvais pas spécialement jolie, plutôt banale qu'autre chose quoi. Alors qu'on avançait en direction de l'entrée et qu'il ne restait qu'un groupe de jeune devant nous, j'aurais jurer que Bethany s'était remis doucement son soutien-gorge en place histoire de le faire remonter un peu. Mode push-up on, et grand sourire ! « Allez-y. » Mince alors, c'était super simple finalement. Je crois que je n'ai pas pu m'empêcher de faire les gros yeux. Et Beth' me prit par le bras afin qu'on ne s'éternise pas à l'entrée et que le videur change d'avis. « Tu vois, je te l'avais dit ! Toujours être optimiste ! » Je l'ai alors regardé avec un grand sourire, cette fois ci, un vrai sourire sincère tellement j'étais contente de me trouver là. Avançant en même temps que le rythme de la musique qui nous éclatait les tympans, on déambulait parmi la foule. La soirée risquait d'être belle : « C'est dingue ! Tu as vu le monde ?! »

Lorsque le videur nous laissa entrer dans la boite, je vis Eurydice faire les gros yeux. Mais quoiqu'elle en dise, ma technique du sourire colgate et du décolleté parfait marchait toujours. Je riais. « Ben quoi ? » Alors que nous entrions dans la boite, Eurydice me lança un grand sourire, auquel je répondis par un sourire tout aussi large. Je voyais que ça faisait plaisir à mon amie d'être là, et j'étais donc tout aussi contente. La musique était très forte, mais c'était ça qui était plaisant. C'était toute cette ambiance de boite de nuit que j'adorais. La foule était compacte et il était difficile de se trouver une place parmi elle. « C'est dingue ! Tu as vu le monde ?! » Je souriais à cette remarque et regardait autour de moi. « C'est clair, c'est hallucinant ! » J'avais rarement vu une boite de nuit aussi bondée. Comme quoi, tout était différent et amplifié à Miami. Très rapidement, je remarquais qu'un groupe de quatre jeunes hommes nous dévisageait. Je me tournai vers Eurydice et lui montrait d'un signe de tête. « Et quel beau monde en plus ! Ce soir, c'est ton soir, bella ! » J'adressais un regard malicieux à mon amie, attendant de voir sa réaction. Ca promettait d'être une très bonne soirée.

Les gens dansaient et riaient autour de moi. C'était tellement agréable de voir des gens profiter de leur vacances et de ne pas être enfermé dans la routine quotidienne des cours. Moi, quand j'étais à Harvard, je sortais très peu, d'ailleurs Bethany me le reprochait un peu parfois, sous prétexte que je ne profitais pas de ma jeunesse et qu'il n'y a que maintenant que je peux le faire sinon après je serai trop vieille. Ouais, elle n'avait pas tort. Mais les études c'était important aussi, pour l'avenir, pour la suite. Il y avait vraiment énormément de monde, on était serrés comme des sardine. « Et quel beau monde en plus ! Ce soir, c'est ton soir, bella ! » . Je détestais et aimais à la fois ce regard malicieux qu'elle prenait pour faire ce genre de remarque. Ca voulait tout dire, genre : allez Eury, c'est le moment de te lacher. Prends un bon verre d'alcool et éclate toi sur la piste comme jamais tu l'as fait. Mais j'étais trop réservée et trop bien élevée pour réussir à me dérider de la sorte. Je l'ai alors regardé en lui faisant un signe de la main qui voulait dire qu'elle exagérait « Naan ! Je suis pas sûre d'être faite pour ça ! »

« Nan ! Je ne suis pas sûre d'être faite pour ça ! » Je levais les yeux au ciel à la remarque de mon amie. Je lui répétais sans cesse qu'elle devait s'amuser et sortir tant qu'il en était encore temps. Tant qu'elle était encore jeune, étudiante et totalement libre de ses faits et gestes. J'étais persuadée qu'elle le regretterait plus tard, sinon. Vous savez, comme ces personnes qui font une crise de la quarantaine et retombent en adolescence car ils ne l'ont pas vécu comme ils auraient du le faire. « Bien sûr que si, tu es faite pour ça, sinon tu ne serais pas là ! Je vois bien que tu es dans ton élément ici, rien qu'à voir comment tu bouges ton corps. » Je lui adressais un clin d'oeil. En tournant la tête, je remarquais que le groupe de jeunes hommes ne cessaient de nous regarder. Mais bon, je voyais bien qu'Eurydice n'était pas encore prête à briser des coeurs ce soir. Un verre la détendrait sans doute. « Allez viens, un petit verre va te faire du bien ! » Je l'entrainais vers le bar. « Je vais prendre une vodka-orange, s'il vous plait. » Je jetais un coup d'oeil à Eurydice. « Deux en fait. » Je lui adressais un grand sourire, espérant qu'elle ne se plaindrait pas que la vodka était un alcool trop fort qui lui arrachait la gorge.

Bethany était vraiment le genre de personne qui me permettait de me sentir vraiment moi même et pas cette foutue personne trop bien élevée. J'en avais tellement marre de porter ce masque constamment sur mon visage, bon sang que c'était usant. Maintenant, à part le fric qui me rattachait à mes parents, je voulais être libre et ne plus rien leur devoir. Mon amie me regarda avec un grand sourire et prêta toute son attention sur mon léger déhanché que j'avais improvisé au rythme de la musique. Elle me fit un clin d'oeil comme pour me dire que je devais continuer dans ce sens. Elle proposa ensuite d'aller boire un verre. « Je vais prendre une vodka-orange, s'il vous plait. » Elle se tourna vers moi rapidement avec un regard étrange puis ajouta « Deux en fait. » Je l'ai regardé avec des gros yeux. « Non mais t'es malade ! J'ai jamais bu un truc aussi fort ! Je crois que le truc le plus fort que j'ai bu c'est un punch... » J'allais être complètement morte !

« Non mais t'es malade ! J'ai jamais bu un truc aussi fort ! Je crois que le truc le plus fort que j'ai bu c'est un punch... » Je m'étranglais presque à ses paroles. « Du punch ? Non mais c'est du pipi de chat ça ! » J'étais choquée. A vingt ans, ma meilleure amie n'avait jamais bu quelque chose de plus fort que du punch. Je n'étais pas la plus grande fêtarde qui existait, et pourtant ces propos me choquaient, alors imaginez ce qu'en penserait un Mather ! Il était vraiment temps de dérider Eurydice. « Allez, bois ta vodka-orange comme les grandes personnes, chérie. » Je trinquais avec elle et buvais la moitié de mon verre. J'adorais boire vite. L'alcool montait plus rapidement à la tête, et j'adorais la sensation que cela me procurait. Du coin de l'oeil, je voyais Eurydice qui peinait à boire une gorgée de son verre. Cela me fit rire. Je dansais et balayais mon regard sur la foule. J'aperçus de nouveau les quatre jeunes hommes nous observer, mon amie et moi. Je donnais un coup de coude à Eurydice. « Alors, tu prends lequel ? » Il était temps de passer aux choses sérieuses.