On rêve tous d'une petite vie parfaite, on rêve tous de vivre avec la femme qu'on aime, celle qui vous rend toute chose quand vous êtes à ses côtés, celle qui vous donne un sourire dans les moments les plus difficiles d'une vie. On rêve tous d'avoir des amis sur qui compter à tout moment. On rêve tous de ce genre de vie, mais malheureusement ça n'existe pas, le destin ne fait jamais les choses correctement, c'est pour cette raison que je n'attends plus rien du destin.
Le destin se fout de ma gueule depuis ma naissance, j'aurais aimé grandir dans une famille normale et unie, un père aimant, une mère protectrice, une famille ni trop parfaite, ni pas assez. Mes parents se sont rencontrés quelques années avant ma naissance, d'après les dires de ma mère, ils s'aimaient comme des adolescents, le couple parfait d'après leur amie. Ma mère est la fille d'un grand homme d'entreprise travaillant aux USA depuis quelques années, elle s'occupait de la filière basée au Portugal, c'est pour cette raison que nous n'avons jamais manquées de rien. Mon père lui, d'après ce que j'ai compris, n'était qu'un pique-assiette, le genre d'homme qui se préoccupait plus du portefeuille de sa petite amie que de trouver une situation stable, ce serait donc le destin qui m'aurait donné un père pareil ? Cependant le destin a été encore plus garce avec moi, cet homme que j'aurai dû appeler "papa" je ne l'ai jamais connu, je ne l'ai jamais rencontré. Il est parti quelques semaines avant ma naissance, ayant trouvé comme excuse à ma mère qu'il n'avait pas les épaules pour devenir père, elle n'a jamais eu de nouvelle de lui. Et moi, je n'ai jamais voulu savoir quel homme il était. Je suis donc né sans père, mais avec la mère la plus adorable du monde.
Le destin a donc choisi que je ne connaisse pas mon père, cette chose qu'on appelle "destin" a donc beaucoup d'humour. Mais qu'importe, j'ai passé toute ma vie avec ma mère, bien qu'elle se soit très vite remariée avec un homme, lui aussi père d'une petite fille du même âge que moi. Nous formions une famille recomposée, mais je ne me suis jamais vraiment entendu avec mon beau-père et ma demi-soeur par alliance. Nous n'étions pourtant pas très différents, mais nous n'avions pas les mêmes centres d'intérêts. A vrai dire, je n'ai jamais voulu me rapprocher d'eux, je préférais m'éloigner de ces repas de famille qui n'en valait pas la peine, les faux sourires de mon beau-père qui ne m'avait jamais vraiment accepté à ses côtés. Mais je m'en moquais, j'avais d'autres choses en tête pour tout vous dire. Comme l'école par exemple, dès mon plus jeune âge j'étais catalogué comme bon élève, mais loin de moi les clichés du premier de la classe avec ses lunettes sur la tête, son côté timide et tout ce qui va avec. J'ai toujours aimé m'amuser à côté de ça, j'ai toujours aimé être avec mes amis et me changer les idées après le cours. D'ailleurs malgré mes bonnes notes, je n'étais pas toujours le nez dans les bouquins. J'ai toujours su mettre de côté les études et les loisirs, c'est peut-être l'une de mes principales qualités.
Revenons un instant sur le "destin", cette chose qui peut vous rendre heureux, comme vous anéantir en un seul instant. Ma mère était très proche d'une famille voisine à la nôtre, une famille avec qui j'ai plus ou moins grandi, la famille Hawson. Je n'étais pas très proche de ma demi-soeur, mais surtout d'eux, de Logan, Pedro et Dixie. Malgré mon jeune âge, je m'étais vite lié d'amitié avec cette fratrie, devenant très vite mes meilleurs amis, notamment Pedro et Dixie, mais Logan n'en restait pas moins avec ami avec qui j'aimais passer du temps, je me souviens entre des délires de jeunes que nous avions ensemble avec Pedro. Et rapidement les choses sont devenues un peu étranges, il ne m'a pas fallu longtemps pour tomber sous le charme de Dixie, mais je n'ai jamais voulu l'avouer. Je devais avoir à peine treize, voir quatorze ans quand j'ai su que j'étais attiré par elle. J'ai toujours su que cela était réciproque, mais jamais rien ne s'était passé entre nous, ça me rendait fou, comme dans les films ou séries télés, on se dit que c'est impossible d'aimer une fille comme les héros aiment la jolie fille des séries, mais c'est bien réel. Ce petit bout de fille que je connaissais depuis mon enfance, je l'aimais, mais pas comme un frère aime sa soeur, je l'aimais comme Roméo aime Juliette, comme Brad Pitt aime Angelina Jolie, vous avez compris je suppose. Et le plus dur dans l'histoire, c'était de la voir avec d'autres garçons, surtout durant l'adolescence, l'une des périodes les plus compliquées dans la vie de n'importe qui. Mes relations familiales n'étaient au beau fixe, ma soeur ne perdant pas un seul instant pour me faire sortir de mes gonds, ma mère préférant passer sa vie avec mon beau-père qui ne pouvait pas me voir en peinture, mais surtout Dixie qui était à la fois si proche de moi, mais aussi pas assez. J'en avais marre, marre de savoir qu'il ne se passerait peut-être jamais rien entre nous, c'est à ce moment-là que j'ai commencé à consommer de la drogue, sans que personne ne le sache.
Je refusais de l'admettre, mais je devenais petit à petit dépendant de cette merde, je devenais petit à petit dépendant de toutes ses drogues sans avoir personne à qui me confier. Dixie avait tout de suite remarqué que je n'allais pas bien, mais je ne pouvais pas lui dire mes sentiments pour elle, je ne savais pas comment lui dire et surtout, j'avais peur qu'elle prenne peur et s'éloigne à petit feu de moi, malgré son attirance pour moi. Pedro et Logan essayent eux aussi de me changer les esprits, bien qu'ils ne sachent pas la raison de mon mal-être. Sans compter sur les nombreuses discutes que j'ai eu avec Dixie, malgré tout cela, nous étions toujours aussi proches, mais pas assez à mon goût. Mais pourquoi le destin m'a-t-il fait cela ? Pourquoi m'avoir fait connaître cette fille, que j'aime depuis des années, mais dont je suis incapable de lui avouer ne serais-ce que le tiers de mes sentiments ?
C'est seulement à mes dix-sept ans que j'ai pris mon courage à deux mains, le destin ne voulait pas que l'on soit ensemble ? C'est ce que nous allons voir, du moins, c'était ce que je m'étais dit. Au petit matin, j'ai envoyé un message à mon meilleur ami Pedro pour lui demander si Dixie était là dans la journée, voulant lui avouer mes sentiments pour elle. Mais aucune réponse de la part de Pedro, j'ai trouvé ça étrange de sa part, mais qu'importe, j'étais motivé à lui avouer mes sentiments. J'arrivais chez elle, frappant à la porte, la boule au ventre comme jamais je ne l'avais eu auparavant. Ce n'était pas Dixie qui m'avait répondu, mais sa mère en larmes, avec Logan derrière elle. Je ne comprenais rien, mon sourire avait disparu en un rien de temps, madame Hawson tellement bouleversé qu'elle n'était pas capable de me parler, elle me laissa donc seul avec Logan, sur le pied de la porte, lui aussi en larmes, je n'avais pourtant pas eu l'habitude de voir mon ami dans cet état. C'est alors qu'il m'avoua la triste vérité, en sanglot. ' Jay .. Pedro est décédé.' Et d'un seul coup le noir total, je n'entendais plus rien, comme-ci le monde s'était arrêté, je venais d'apprendre que mon meilleur ami avait rendu l'âme. Il était bien plus qu'un frère pour moi, il était l'ami avec qui je m'entendais le mieux sur cette triste terre. Le destin est vraiment une garce, le jour qui aurait pu être l'un des plus beaux de ma vie, reste et restera l'un pire jour de mon existence.
Pensant que le plus dur était derrière nous, j'avais tort. Aujourd'hui encore j'ai du mal à me remettre de la mort de mon meilleur pote, mais le plus dur reste le départ soudain de Dixie et Logan. Du jour au lendemain, après le décès de Pedro, ils sont partis, sans me tenir au courant, me retrouvant seul dans ce monde de merde. J'aurai pu pleurer, mais non, j'ai préféré oublier ma peine en doublant mes consommations, devenant petit à petit, un vrai con. Je ne me reconnaissais plus, surtout envers ma mère. Elle savait que je n'allais pas bien, elle voulait m'aider, mais sous les effets de la drogue et sans la présence de mon beau-père et de ma demi-soeur, je pense que je l'aurai frappé. Je ne me souviens plus de cette soirée, je me souviens juste du lendemain, ma mère en larmes et mon beau-père me parlant seul à seul, d'homme à homme. L'homme qui selon moi, me détestait au plus haut point avait pris un ton paternel avec moi. Il aurait pu me haïr encore plus après mon comportement, mais au contraire, il m'a juste conseillé de me calmer et d'oublier tout ça, même si cela n'était pas suffisant pour apaiser ma peine et me faire arrêter la drogue. J'avais comme l'impression de devenir un mort-vivant, j'étais là, sans vraiment l'être. Pensant au décès de Pedro et au départ de la fille, que dis-je, de la femme que j'aimais. Je pensais vraiment plus jamais la revoir, mais quelques mois plus tard, ma demi-soeur par alliance entra dans la chambre, toujours avec son ton ironique dans la voix. 'Hey le mort-vivant, tu connais quelqu'un à Cambridge aux USA ?' Je n'ai même pas pris la peine de répondre, c'est alors qu'elle me jeta une lettre sur mon lit, au départ je m'en moquais ouvertement, c'est seulement le soir même que j'ai pris la peine de l'ouvrir et à ma grande surprise, c'était Logan. Dans cette lettre, il m'apprit que lui et Dixie sont partis vivre aux USA, je n'en croyais pas mes yeux. Mais je n'ai pas hésité un seul instant, je n'avais plus rien à faire ici, plus rien à faire dans cette maison. J'avais honte de mon comportement vis-à-vis de ma mère, c'était aussi une raison de plus pour partir. Je fis mes bagages rapidement, avant de prendre le premier vol pour Cambridge, je voulais revoir Dixie et lui dire enfin que l'aime.
Me voici donc aux États-Unis, c'était totalement différent de mon Portugal natale. J'ai rapidement pris une chambre d'hôtel, je ne savais pas exactement où trouver Dixie, ni Logan. Le soir même, j'ai pris la décision de partir me changer les esprits dans un bar qui s'appelait le Nirvana, je voulais seulement boire quelques verres et rentrer dans ma chambre, mais que ne fut pas ma surprise en voyant ma Dixie, sur une scène se dénuder devant des dizaines d'hommes plus excités les uns que les autres. Je l'ai attendu jusqu'à la fin de son boulot, je dois avouer que j'étais bien saoul à ce moment-là. Lorsqu'elle m'a vu, elle était toute aussi surprise que moi en la voyant sur scène, mais je voyais sur son visage qu'elle était heureuse de me revoir, sauf que ce n'était pas mon cas, j'étais dans une colère noire, très rapidement la discussion est devenue une dispute, jusqu'à ce qu'elle se termine sur mes quelques mots, toujours sous l'effet de l'alcool. ' Tu vaux tellement mieux que ça, tu vaux tellement mieux que de te dandiner devant ces mecs. Franchement Dixie, tu m'as déçu.' Et comme seule réponse, une gifle et ses larmes coulant sur ses joues. Je n'aurais peut-être pas dû lui dire ça, mais merde, je l'aime toujours autant. Ce soir-là, je ne voulais pas rentrer dans ma chambre, j'avais donc de quoi me bourrer encore plus la gueule et me défoncer comme ce n'était pas permis. Je me suis ensuite rendu dans une boîte de nuit, c'est ce soir-là que j'ai rencontré une certaine Luan, très rapidement nous avons terminé la soirée ensemble, l'un contre l'autre, l'un sur l'autre. Elle n'était rien pour moi, juste un moyen d'oublier l'espace d'une soirée ma triste et misérable vie. Mais le pire dans l'histoire, c'est que le destin m'avait encore fait une belle surprise, ce que je ne savais pas, c'est que cette fille n'était nulle autre que la meilleure amie de Dixie, mais je ne le savais pas encore. Quelque temps plus tard, j'ai appris par le biais de Logan, qu'ils allaient tous deux envoyés leur candidature à Harvard, je n'ai pas mis longtemps pour faire de même et avec mes bonnes notes, Harvard n'a pu refuser ma candidature.
Le destin est une sacrée garce et elle n'a pas terminé de me jouer des tours à Harvard, me dévoilant des personnes encore inconnues à mes yeux, mais qui sont en réalité, tellement proche de moi. Vais-je réussir à conquérir la femme que j'aime ? Je n'en sais rien, seul le destin le sait.