HYO&KOL ϟ Big Brother is watching you

Je devrais aller bien pourtant, tout c’était arrangé entre DaeJung et moi… Mensonge, tout était à nouveau comme avant, ou presque. J’avais peur de me rendre compte de ce que je ressentais pour lui. Il n’était censé être que mon meilleur ami, mon ami d’enfance, le grand-frère qui a toujours veillé sur moi. Mais maintenant, ce n’était plus pareil. J’aimerais tellement, oui tellement retourner dans le passé. Ou peut-être devrais-je retourner la page ? Je n’en savais rien, je ne savais plus. Pourquoi est-ce que pensais sans arrêt à lui ? Pourquoi venait-il encore hanter mes rêves ? D’ailleurs, c’est à cause de lui que je me suis réveillée en sursaut. Quelle heure était-il ? Un regard sur mon réveil m’indiqua que la nuit était quand même avancée. Deux heures du matin… Voilà maintenant une demi-heure que j’étais couchée dans ce lit, sans savoir quoi faire. J’avais peur de refermer les yeux, peur de le revoir m’abandonner, à nouveau… Je me secouais alors la tête. Allez, rendors-toi… Mais je n’y arriverais pas, je le savais. Et c’est finalement dans un soupir que je me glissais hors de mon lit. Le froid vint tout de suite me faire frissonner. Que pouvais-je faire maintenant ? La maison semblait silencieuse. Toutes les filles devaient être en train de dormir en ce moment. Ou peut-être en charmante compagnie ? Devrais-je appeler Sullivan ? Non, ce serait mal placé de ma part. Et puis, vu l’heure à laquelle il était, son téléphone devait sûrement être éteint. Je ne voulais pas me ramener chez lui non plus, après, on pourrait croire à la fille totalement folle du gars, ce qui n’était pas vraiment le cas. Tout ce don j’avais besoin, c’était du réconfort. Était-ce donc trop en demander ? Soudain, une idée illumina mes pensées. Et si j’allais voir Kol ? Je savais qu’il ne m’en voudrait pas si je me ramenais comme ça, ou pas trop en tout cas. Espérons simplement qu’il ne soit pas accompagné… C’est donc avec cette idée en tête que je mis ma robe de chambre avant de sortir de ma chambre, et de la maison par la suite.

L’air frais me fit du bien. La résidence des Winthrop ne se trouvait pas très loin. Une chance, la porte d’entrée n’était que rarement fermée à clef. À croire que les occupants espéraient toujours qu’une demoiselle se ramène en pleine nuit, comme je le faisais d’ailleurs. Sauf qu’à peine avais-je mis les pieds dans la maison, je me figeais. Et si DaeJung me voyait ? Non, il devrait être en train de dormir non ? Mais et le lendemain alors ? Parce que oui, je pensais quand même rester la nuit ici. De toute façon, je ne pense pas que j’arriverais à m’endormir. Mais si c’est le cas, je pourrais toujours partir au petit matin, pour éviter qu’il ne me surprenne et ne se fasse de fausses idées ? Oui, c’était le plan..

Doucement, je me dirigeais vers la chambre de celui que je considérais être mon nouveau grand-frère. Le plus silencieusement possible, de traversais le salon, montais au premier étage. Rendue devant la porte, je tournais le poignet en faisant le moins de bruit possible. Une fois à l’intérieur, je refis le même mouvement, tout en regardant Kol qui semblait dormir. Ouf, aucune fille à côté de lui. C’est que j’aurais été un peu mal si ça avait été le cas. Bah, de toute façon, il l’aurait jarreté de son lit pour moi, je le savais. J’enlevais donc ma robe de chambre, ne me retrouvant plus qu’en nuisette, comme j’avais l’habitude de dormir ainsi. Doucement, je me glissais à côté de lui. La chaleur de son corps m’attira et finalement, je me collais à lui, le visage niché dans son cou.

Kol était vraiment celui qui me fallait en ce moment même. Je ne savais pas où aller d’autre, sauf dans ses bras. Je savais que je risquais de le réveiller, mais je n’en avais que faire, et puis, il m’avait déjà dit que je pouvais aller le voir quand je voulais, même en pleine nuit. Alors me voilà. Et il n’avait pas intérêt à revenir sur ses paroles. De toute façon, même s’il le faisait, trop tard, j’avais déjà ma place dans son lit, à ses côtés. Je fermais les yeux, mon visage toujours niché dans sa nuque, mon bras autour de lui. Juste comme ça, je me sentais un peu plus apaisée, plus confiante – non pas que je n’avais pas confiance en moi, au contraire, mais il m’arrivait quand même d’avoir des petites baisses de morale comme tout le monde – et surtout plus calme. Je sentais que Morphée se rapprochait, que je n’allais pas tarder à tomber dans ses bras. Mon chauffage bougea légèrement et tout à coup, ne lumière se diffusa dans la chambre, m’éclairant par la même occasion. « Hyomin, et bien quelle surprise ! Qu’est-ce qui se passe ? » Pour seule réponse, un léger grognement s’échappa de ma bouche avant que je ne lui siffle d’éteindre la lumière. « Éteins-la lumière veux-tu ? Elle m’aveugle… Et je ne peux pas dormir avec. » S’il ne voulait pas, au moins qu’il la tourne jusqu’à ce qu’une lumière tamisée vienne la remplacer ! D’ailleurs, je m’étais un peu plus rapprochée de lui, me collant tellement à Kol que j’étais presque sur lui, mon visage dans le creux de son cou, les yeux toujours fermés. Je ne supportais pas cette éclairage, surtout parce que maintenant, j’étais habituée à la pénombre. Du coup, ça me gênait fortement.

Je savais que j’aurais dû me montrer plus polie. Après tout, je me trouvais dans sa chambre, j’étais la squatteuse dans cette histoire. Mais je n’étais pas une fille polie, non, j’étais juste une égoïste qui n’aimait pas qu’on lui dise non, et ça, Kol le savait. Pourtant, il m’appréciait comme j’étais. Beaucoup m’auraient déjà envoyé balader, lui, il ne faisait que me sourire tendrement, vous savez, le sourire d’un grand-frère quand il regarde sa petite sœur toute mignonne. Et bien entre nous, ce genre de relation nous liait. Tiens, ne m’avait-il pas posé une autre question ? Je l’avais oubliée celle-là. Qu’est-ce qui se passait ? Trop de choses… Et je n’avais pas spécialement envie de les lui raconter. Mais d’un côté, je savais qu’un poids en moins pèserait sur mon cœur, que ça me soulagerait. Sauf que je ne voulais pas le lui raconter maintenant. Non, rien que sa présence me suffisait. Et puis, si finalement, je n’y tenais vraiment pas, je pourrais toujours le réveiller et lui en parler… De toute façon, maintenant que c’était fait, il n’allait sûrement pas se rendormir de si tôt. Si ? « Rien… Je n’arrivais pas à dormir alors je suis venue ici pour trouver le sommeil. »