Le Summer Camp approchait à grands pas, j'allais bientôt me retrouver seul à Cambridge avec Apple, Coraleen, Esteban et Roxanna... Briony et Anya participait aux vacances organisées et je savais que ça allait me foutre un coup d'être séparé d'elles, mais bon, ce n'était que des vacances et c'était de mon plein gré que j'avais décidé de ne pas y aller, pour pouvoir me recentrer sur mon mariage avec Apple parce que je partais franchement en couilles, faut dire ce qui est. En sortant de ma douche froide, je vis un appel manqué sur mon téléphone et eus un petit sourire en écoutant le message qui avait été laissé. J'pouvais pas dire non pour boire un verre avec Aaron. Je m'habillai donc en vitesse, arrangeai mes cheveux en batailles, attrapai mes clés et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je quittais l'appartement en vitesse pour rejoindre le cousin de Briony. Bizarre de l'appeler comme ça, parce qu'ils ne se connaissaient pas tant que ça voire pas du tout au début... Mais c'était pourtant son titre. Arrivé au bar, je balayai la pièce du regard mais il ne semblait pas encore là. Je me mis un peu à l'écart en sentant on téléphone vibrer à nouveau, ma mère, pff. L'appel ne fut pas long mais déjà suffisamment pour annoncer la couleur : elle n'avait pas l'intention de me laisser lambiner à Cambridge pendant les vacances, parfait. Moi qui avais promis des vacances en amoureux avec Apple, mes plans semblaient compromis. En relevant la tête, j'aperçus Aaron qui s'était installé non loin de moi et levai les yeux au ciel en prenant place à ses côtés. Tant mieux, j'vais pouvoir vider le bar et te faire regretter tes instants de générosité. Je lui adressai un regard amusé et relevai les yeux vers le barman en commandant un whisky, puis reportai mon attention sur Aaron. Alors, comment tu vas ? Paré pour le Summer Camp et écraser les équipes adverses ?

Andy avait décidément toujours le mot pour rire, c'était une qualité que j'appréciais chez lui, bien que dans tout ce qu'il fait, il agit dans les extrêmes, il gardait toujours un sens de l'humour aiguisé.

Il commanda un whisky et je fis de même, ce qui me faisait rire, c'était qu'en dessous de sa gueule d'ange ce mec était un véritable diable, j'essayais de voir en lui quelqu'un qui avait quand même du courage.

A son âge, il en avait vécu des choses.

Moi, même si j'avais déjà une ex-femme, et une famille inconnue, j'allais simplement devoir ajouter des chaises au repas de Noël.

Andy était vraiment un personnage unique en son genre, et j'avais pour lui une attention particulière.

-Tu vas voir comment je vais les démolir les autres équipes, je vais les forcer à se pisser dessus limite ! ma voix avait prit un ton un peu mafieux.

J'adorais jouer le méchant alors qu'en fait j'étais vraiment quelqu'un de gentil. C'était histoire de détendre l'atmosphère. Je scrutais mon ami, il semblait toujours de bonne humeur, il n'aimait pas montré ce qu'il pensait et ce qu'il vivait.
Je devais me sentir un peu chanceux et un peu privilégié qu'il ait accepté de s'ouvrir à moi.

Caïd ou pas, Andy restait un homme, et je sentais que sa situation avait empiré.

-Sinon j'ai toujours la pêche et toi ? demandais-je naturellement.

Je n'allais pas aborder le sujet d'Apple et Briony, tout de suite, après tout c'était plus une soirée pour se relaxer et se détendre entre mecs rien de plus.
La serveuse blonde aux nibards géants n'étaient pas là aujourd'hui, j'en étais un peu déçu, ça aurait pu nous amuser un peu.

Je repris une gorgée de mon whisky avant d'ajouter vers Andy.

-Tu te rappelles de nos soirées poker ? C'était la belle époque, t'avais quel âge déjà, 16 ans ? Et moi 19. C'était fou ... on état déjà pêté à cette époque là ...

Je marquais une pause, j'aimais bien raviver mes souvenirs avec Andy c'était de supers moments.

-En tous les cas, sois sage pendant que je serais pas là ! Alors fais attention à toi ...

Andy savait que s'il avait un problème pendant mon absence il pouvait me contacter à n'importe quel moment, j'étais même prêt à sauter dans le premier avion s'il fallait empêcher cette bombe à retardement d'exploser.

Je connaissais monsieur McDougall mieux que personne et ça faisait de moi quelqu'un qui devait veiller sur lui.

Je venais de commander mon whisky et comme à chaque fois, je pestais intérieurement d'avoir à l'attendre. Ce que j'aurais bien aimé moi, c'était "bonjour, un whisky s'il vous plaît - voilà monsieur." et qu'on me le pose sous le nez deux secondes après l'avoir demandé, comme par magie vous voyez ? Sauf que malheureusement, on n'avait pas encore ce pouvoir-là, on employait des pauvres fatigués par la vie pour nous servir et résultat, c'était pas deux secondes qu'on attendait, mais deux minutes, et tout l'argent du monde ne pourrait pas les transformer en robots. C'est parfois mal foutu la nature, j'étais pas né dans le bon siècle, en l'an trois mille ça aurait été parfait et peut-être même que la polygamie aurait été conforme à la société ? Le pied. J'en doute pas que tu vas les atomiser, t'es un vrai serial killer. T'auras même pas besoin de les forcer à se pisser dessus, ils le feront d'eux-mêmes en te voyant. J'eus un léger rire et repris en secouant doucement la tête. J'suis quand même deg d'avoir été éliminé si vite du paintball l'année dernière, j'aurais bien kicker plus de culs que ça. Du bout des doigts, je tapotais la surface du bar en reportant mon attention sur les serveurs, impatient d'avoir mon verre à siroter. Je pinçai les lèvres en entendant Aaron me demander si j'allais bien, puis me remis à sourire. Dur de répondre à cette question en étant tout à fait honnête pour le coup, j'avais pas vraiment envie de m’apitoyer sur mon sort, on en reparlerait si j'enfilais les verres de Whisky comme de l'eau. Ben... Ça va, plus ou moins, les hauts les bas, comme d'hab quoi. Même s'il y avait plus de bas que de hauts, mais fallait essayer de positiver, j'allais pouvoir -en dehors du travail erm- me concentrer davantage sur Apple. ENFIN... On servit mon whisky, pile poil à l'heure de la question qui tue. Je m'empressai donc d'y tremper les lèvres, reposant le verre sur le bar en souriant. Evidemment que j'm'en souviens, très bien même. Tu m'as appris à plumer les gens pour en avoir encore plus plein les poches, je peux pas oublier ça. J'arquai un sourcil en évoquant ce souvenir, j'avais seulement seize ans et déjà il m'apprenait à tricher au poker. J'avais aussi détourné l'utilité de ces tricheries, en bon ado qui se respecte, pour le strip-poker et foutre toutes les filles à poils. Mine de rien, ça m'avait servi pour quelques coups d'un soir. Ça m'a déjà bien aidé... ajoutai-je d'un air pensif et amusé en prenant une nouvelle gorgée de mon whisky. Je lui lançai un regard en coin et hochai la tête, me tournant vers la salle derrière nous. Faire attention à moi ? Tu sais bien que ça, c'est un peu compliqué. Attend, il parlait quand même au gars qui était le pro pour se mettre dans des situations insensées et qui en ressortait rarement entier. Je soupirai doucement puis fronçai doucement les sourcils en balayant la salle du regard, face à moi. Tiens, y a pas nos amis préférés aujourd'hui ? Nope, je regardais bien, mais impossible de voir les énormes seins de la serveuse. C'est dommage, tu les reverras pas avant de partir au Summer Camp. Si j'les revois entre temps, je prendrai une photo avec eux, juste pour toi. Et j'me mettrais encore plus dans la merde avec Apple et Briony si tant est qu'elles tombent sur la photo en question avec des seins qui ne sont pas les leurs. Stupide idée. Me retournant de nouveau vers le bar, je repris mon verre en main en me mordant la lèvre inférieure. Non... J'pense que ça ira. Briony sera pas là pendant deux mois alors... Je hochai la tête pour clôturer ma phrase. Alors quoi ? Alors ça allait être difficile, alors j'allais me concentrer sur Apple, alors j'allais arrêter mes conneries, alors j'allais craquer et ramener ma belle gueule à Key West... ? Finalement, je finissais pas ma phrase parce que je n'en connaissais moi-même pas la fin. Si j'avais été pauvre, me pointer à Key West n'aurait au moins pas été dans mes options parce que j'aurais pas eu les moyens d'y aller. VDM, chuis riche, et donc libre comme l'air.

Difficile de garder son sérieux avec Andy, mon whisky à porter de main, je me mis à pouffer comme une gonzesse à chacune de ses conneries, qu'est-ce c'était que ce mec. Il avait un karma encore plus pourri que le mien.

Mais je l'adorais, en fait, je considérais Andy comme mon petit-frère, j'aurais bien aimé qu'il le soit d'ailleurs.

Sauf que lui et moi question famille, on n'était pas gâté.

-Vas y prend une photo avec Lolo Ferrarri et me demande pas pourquoi tu seras plus dans ton triangle amoureux...

Je baissais ma tête un moment, souriant de coin à Andy.

Lui avec sa gueule d'ange était un véritable démon. Mais c'était ce qui le caractérisait si bien, c'était Andy quoi, une des personnalités les plus marquantes de ma vie.

-Et t'es pas le seul à rencontrer des problèmes, moi je viens de découvrir que Bri' en parlant du loup, était ma cousine et que j'avais un demi-frère et une demi-soeur. C'est cool hein ? Je vais devoir ajouter des chaises au repas de Thanksgiving !

Mon ton se fit plutôt morne et sordide en disant ça.

Je n'avais pas de chance dans ma vie, à chaque fois que j'avançais d'un pas et que je pensais être tranquille de mes problèmes, quelque chose venait et m'enfoncer encore plus dans un bourbier de merdes intersidérales.

Enfin Andy était encore plus un aimant à mal chance que moi.

A nous deux on était les super loosers, sans que personne ne le sache vraiment.

On avait tout pour être heureux, mais le bonheur ne voulait jamais faire parti de notre vie.

-Tu sais les femmes sont de redoutables adversaires, alors peut-être qu'Apple et Briony sont ennemis pour l'instant, mais tu joue avec une épée à double trachant. Tu as été toujours été kamiaze, une vraie tête brulée, un vrai suicidaire, mais que veux-tu, je pense que c'est ce qui fait que tu es toi.

Je lui mis une tape affectueuse dans le dos avant de finir mon verre de whisky d'un trait. Tenir l'alcool était ma passion, je fis signe au barman de m'en remettre un autre.

Ca me faisait vraiment rire à quel point j'avais pas de chance, encore hier je marchais dans la rue normalement, quand je me suis rendus compte que j'avais oublié un papier important à la fac, j'ai du faire demi-tour, et tout ça, pour arriver dans l'administration de Harvard et pour supporter Gertrude, le cliché de la femme pas mariée à 57 ans et qui vit encore chez sa mère avec sa tortue " suirty", nom étrange comme le bouton qui lui pendant dans le coin de la gueule et pour l'entendre me dire que mon dossier avait été perdu.

J'avais envie de lui foutre un doigt d'honneur et de voir si elle explosait pas quand
on la perçait avec une aiguille.

Je chassais la vision de Gertrude dans ma tête pour voir ma commande arriver et regarder Andy.

-Quand je disais que tu fasses attention à toi, j'avais tort ! Je veux que tu m'appelles si t'as un problème et ... je débarque dans le premier vol pour sauver tes fesses de blanc bec !

J'aimais bien taquiner Andy surtout sur son corps, le Caïd n'avait vraiment pas l'air si Caïd.

Blanc bec était mon surnom préféré le concernant.

Je continuais de mater les seins-ballons de la serveuse, elle était passé dans la série Nip/Tuck ou quoi ?