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A. Kate Keith-Mayer & Logan P. Hawson
►In your darkest hours, don't be afraid because I will be there for you
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Ce matin, j'avais la tête des mauvais jours et même si il était rare que je sois d'humeur massacrante, il fallait mieux éviter de me chatouiller les oreilles d'un peu trop près lorsque je venais de passer une mauvaise nuit car il n'était alors pas impossible que je sorte de mes gonds. Depuis mon arrivée au Summer Camp, j'avais plutôt été servi par la chance mais malheureusement, j'avais l'impression que le vent était tout doucement en train de tourner. Je m'étais pourtant juré de demeurer optimiste en toutes circonstances mais comment pouvais-je garder un semblant de sérénité lorsque c'est mon cœur tout entier qui pleurait des larmes de sang? Or, depuis que j'avais découvert que Louise était présente en ces lieux, j'avais l'esprit totalement embrouillé et ce n'était pas exagéré que de dire que j'appréhendais le futur proche. Le soucis, c'est que j'étais pris au piège et que j'étais dans l'incapacité de me débarrasser de ces chaînes qui me reliaient à cette jeune femme. J'avais beau me répéter que notre amour était impossible, je ne parvenais pas à me montrer raisonnable et les bonnes résolutions, auxquelles je tentais de m'atteler, partaient généralement en fumée au bout de quelques heures.
Si je n'étais plus étonné que son image hante constamment mon esprit, il fallait désormais que je m'habitue à la voir s'inviter dans mes rêves et si sur le moment, j'étais comblé de bonheur, mon réveil n'en devenait que plus cruel. Le soucis, c'est que j'en arrivais souvent à confondre le fictif et la réalité et que cette nuit, j'avais véritablement cru que j'enlaçais Louise dans mes bras avant qu'un orage me sorte des songes: or, quand j'avais compris que ce tendre câlin n'était qu'illusoire, j'étais tombé de haut et cela m'avait empêché de retrouver le sommeil. Dans ces conditions, j'avais été contraint de m'armer de courage pour quitter ma chambre ce matin et j'avais dans l'idée que je la rejoindrais aussi rapidement que je l'avais quittée. En tout sincérité, je n'avais envie de parler à personne et même si j'avais conscience de précipiter ma chute, tout ce que je désirais, était de rester seul dans mon coin. Par chance, je n'aperçus aucun de mes proches au moment où je pénétrais dans le restaurant et je m'assis donc à une table tout en me demandant si j'allais avoir de l'appétit: j'en doutais fortement. Mes premières impressions ne tardèrent pas à se confirmer puisqu'au bout de quelques minutes, je n'avais toujours pas touché à mon petit-déjeuner. Poussant un léger soupir, je me contentais de laisser mon regard se perdre dans le vide et comme d'habitude, l'image de Louise obsédait chacune de mes pensées.
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FICHE BY LAVENDER J. TREVENA
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