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JOSHUA MAXIMILIAN FLINT ► josh franceschi

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C'est le 14 février 1989 à Wales, que les membres de la famille Flint m'ont accueilli dans leurs bras, ils m'ont prénommé Joshua Maximilian.  Je suis célibataire et fort heureusement, mais si vous voulez tout savoir je suis hétérosexuel. Sinon, dans la vie de tous les jours je fais des études de musique et d'art plastique depuis trois ans. Et pour terminer, je voudrais intégrer les Lowell ou les Mathers.
Joshua Maximilian Flint

Looks alot like Josh Franceschi

Bonjour tout le monde ! Sur internet on m'appelle pas , on m'écrit :Pet j'ai 22 ans. Je suis québécoise et j'ai connu le forum grâce à ma soeur qui joue Lydie.  Je cherchais un forum convivial et elle m'a dit qu'elle adorait ILH alors j'ai décidé de m'inscrire. J'utilise Josh Franceschi comme avatar, d'ailleurs les images ont été faites par vulture. Je fais environ 500 mots par RP et mon personnage est un personnage inventé.

Mot de la fin ? ▲ je vous aimes déjà.
Je souhaite ▲ (ajoutez "checked" pour cocher une case)
être parrainé (?) adhérer un flood d'intégration (?) être Summer Camper (?)
participer à la roulette RP (?) participer au Monkey & Peanut (?)
APRÈS LA BOMBE
C’est stupide d’écrire à un journal. Il n’y a que les filles qui font ça. Elles y écrivent tout sur le garçon de qui elles sont follement amoureuses, écrivent son nom dans un cœur, ce genre de connerie. Pourtant, c’est ce que le psychologue m’a dit de faire et qu’il vérifierait si j’y écrivais bien quelque chose à tous les jours.

« Joshua, you suffer from an important post-traumatic syndrom. Joshua, you suffer from an important post-traumatic syndrom. These things happen frequently after an accident like the one you’ve lived. Don’t worry, I’ve treated hundreds of patients like you and I can promise you that you’ll be fine in no time. »

Oui, je me trouvais à proximité de l’une des bombes. J’ai du faire un séjour à l’hôpital… encore une fois. Je n’ai presqu’aucun souvenir de cet évènement si ce n’est que le bruit de la bombe, la détonation. Enfin, ça et m’être à nouveau réveillé sur un lit avec bandages et aiguilles plantées dans ma peau. C’était comme revivre un cauchemar, pourtant, c’était la vraie vie.

« How did you feel when you woke up? Do you remember anything? Maybe a sound or a feeling. »

Je soupirai. Jamais il ne saurait pour Abbie. Personne ne saurait jamais.

« Both my head and my body were hurting and I was wondering why I survived. Well, how it was possible. I mean, I was close to the bomb. I spent weeks unconscious, I’ve had surgery on certain parts of my body and I didn’t and still don’t understand why I’m not dead. I guess I owe it all to my lucky star. »

J’esquissai un sourire. Faux. Totalement faux. Pourtant, avec le temps, j’avais appris à convaincre les gens autour de moi que mes sourires étaient sincères, que je le pensais lorsque je disais que j’allais bien. Et comme tous les autres, Dr Carter y cru.

« Alright, can I take a look at your journal? »

À contre-cœur, je lui tendis. C’était une partie du travail et j’avais, de mon plein gré, accepter de le faire. Pourquoi? Je n’en ai aucune idée. Probablement parce que je voulais qu’on arrête de me poser milles et unes questions. Je voulais que l’on arrête de me demander si tout allait bien. J’en avais marre. Je n’allais pas bien, mais je n’avais besoin de l’aide de personne.

« Who is she? The girl you keep talking about? »

Éviter la question ne ferait qu’éveiller les soupçons.

« Oh, I don’t talk about anyone specificly. I just write the things that go through my mind. Just rambling. »

Il me dévisagea pendant un instant et retourna à sa lecture.

« Interesting. Sadly, we don’t have time anymore, but I’ll see you next week. »

« Alright. »

J’ai repris mon cahier puis suis sorti de ce bureau qui me donnait la nausée. Comme s’il pouvait comprendre. Comme s’il pouvait m’aider.

LOWELL.
Étant un étudiant en art, ça n'est qu'une question de logique. La musique et le dessin sont mes deux grandes passions. J'ai d'ailleurs fait partie d'un groupe de musique assez connu alors que j'habitais encore à Wales. I'm married to the music for better or for worse. Cette phrase me décrit assez bien. Pour moi, jouer de la guitare ou écrire des chansons, c'est comme une thérapie... enfin au meilleures de ses capacités.

MATHERS.
À son arrivée ici, Joshua était dans un état relativement stable. Il pouvait vivre sa vie sans tropde difficulté. Toujours émotionellement boulversé à cause du décès d'Abbie, il a cependant sombré à nouveau suite à l'attentat. Se retrouver dans un hopital lui a rappelé ces mauvais souvenirs et depuis, il boit bien plus qu'il ne le devrait. Il est une âme en peine qui vogue à la dérive sans but. Il a d'ailleurs fait un séjour à l'hopital après être entré en coma éthylique.
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LEGEND

Joshua Maximilian Flint - myself
Anna Flint - mother
Christian Flint - father
Abbie Pearl Thompson - girlfriend
Mr Thompson - Abbie's father
Kate Thompson - Abbie's mother
nursing staff
Dr Carter - therapist
letters


141 jours avant
Home, Wales
United Kingdom

Oh I only have eyes for you,
And it's so true.
Oh I only have eyes for you,
It's the truth, it's the truth.
So true.

Nous étions assis sur le banc devant la maison. Tous deux avions nos manteaux les plus chauds, mais il faisait tout de même froid.

« I’ll be back in a minute. », lui dis-je, pressant mes lèvres sur sa tempe avant de me lever. J’entrai dans la maison et allai chercher la couverture la plus chaude que je puisse trouver et préparai deux tasses de chocolat chaud. Au sien, j’ajoutai quatre petites guimauves. Je savais que c’était ainsi qu’elle le préférait. Prenant bien soin de ne rien renverser, je me dirigeai de nouveau vers la porte et sorti retrouver ma dulcinée.

« For you. »

Je lui tendis sa tasse.

«  Thank you, my dear. »,  me répondit-elle avec ce sourire qui faisait fondre mon cœur. Elle se leva lorsqu’elle vit la couverture. Je l’installai sur le banc puis nous nous sommes de nouveau assis encore plus près l’un de l’autre avant de rabattre la couverture sur nos corps. Je soufflai sur le liquide brulant avant d’en prendre une gorgée. C’était encore trop chaud. Je le posai sur la petite table enneigée à côté de moi avant d’entourer la taille d’Abbie de mes bras. Je la tirai légèrement afin qu’elle soit assise sur mes cuisses puis déposai un baiser derrière son oreille. « I love you. », murmurais-je. Elle appuya sa tête légèrement contre la sienne avant de me murmurer ces mêmes mots. Un sourire se dessina alors sur mes lèvres. Je restai muet. Après tout, il n’y avait rien à ajouter. Je tenais à profiter de ce moment. Après un moment, elle prit la parole.

« Max, do you think that we’ll last? »

Elle posa sa tasse à côté de la mienne avant de me regarder. Sa question me surpris et je fronçai les sourcils. Mes yeux croisèrent les siens et je savais que quelque chose la tracassait. Pourquoi m’aurait-elle demandé cette question? Elle était toujours celle qui apaisait mes craintes parce que j’étais habituellement celui qui doutait de tout.

« Of course, I do. And you, do you think we’ll last? »

« I do. Of course I do. », me répondit-elle sur un ton qui me laissait croire qu’elle pensait m’avoir blessé. Après tout, après cinq ans de relation, on vient à connaitre les intonations de l’autre et on peut presque deviner ce qu’il ou elle pense. C’était notre cas du moins.

« I’m just… »

Elle se stoppa et soupira. Je serrai mes bras autour de sa taille et accotai mon menton sur son épaule.

« I’m scared that one day, you’ll stop loving me. I’m scared that you might fall for one of those girls at an after party. You could find someone so much better and prettier than me. »

« Don’t say that Abbie. Don’t ever say that. », dis-je d’un ton ferme. « I’ve been loving you for more than five years. I’ve played shows and I’ve been to after parties, I’ve met plenty of people, but no one ever caught my eyes like you did. »

Je lui souris avant de poser mes lèvres doucement sur les siennes.

« Remember when I first met your parents? I remember I heard them saying that they thought we wouldn’t last. I swear, I didn’t meant to listen to their conversation, but on my way to the bathroom, I heard my name so I couldn’t help but listen. » lui dis-je avec un petit rire.

« But here we are. Five years later. I still love you more with each passing day. You never cease to amaze me. Every time I lay my eyes on you, it’s like I’m falling in love over again. You’re the only one I want to spend the rest of my life with. I want you to be the mother of my children. I want you to be my wife. »

À cette dernière phrase, je vis ses yeux s’écarquiller.

« Not now, just eventually. I want to grow old with you. I want us to be the elder couple that young kids will look up to. Can you imagine that? You and I sitting on the rocking chair on the porch of our house, our grand-children playing on the grass. Our family reunited. That’s the life I dream of when I’ll retire from whatever job I’ll do, if music doesn’t work out. Meanwhile, I dream of traveling the world with you. Taking you to places we’ve never been. And I feel incredibly lucky to have you by my side. You’ve kept me grounded and never left me even when things were rough. I will love you. Forever and always. »

À nouveau, elle me sourit et nos lèvres se rencontrèrent pour un tendre baiser.

« Can we go inside, I’m freezing. »

Je ris avant d’acquiescer. Nous avons tous deux pris nos tasses puis sommes rentrés nous assoir sur le canapé, toujours collés l’un contre l’autre à regarder un de ces films de filles à la noix qui la faisait tant rire.



16 avril 2008
Cardiff, Wales
United Kingdom

We've heard and seen it all,
No ones talked us out,
The problems that have come
Haven't yet torn us down.


« Come on, guys. »

C’était vraiment la pire idée du siècle. Je savais que le quartier était mal fréquenté. Kyle n’aurait jamais du lancer ce pari stupide. Certes, l’endroit ou nous nous trouvions maintenant était effrayant, mais ce n’était pas la raison qui me poussait à croire que quelque chose de mauvais allais nous arriver. Je sentis la main d’Abbie se glisser dans la mienne et ses doigts se glisser entre les miens. Je la serrai légèrement, tentant de la rassurer du mieux que je pus. Pourtant, je savais que ça ne suffisait pas. Elle s’appuya contre moi et par réflexe, j’ai tourné la tête afin de déposer un baiser sur la sienne.

« Don’t worry, babe. Everything’s going to be alright. In less than ten minutes, I swear, we’ll be out of here. », lui murmurais-je, mes lèvres frôlant ses cheveux tandis que je parlais.

Je ne sais même pas comment j’ai réussi à la convaincre, mais elle ne tremblait plus. Pourtant, je n’étais même pas parvenu à me convaincre moi-même. Nous avancions à tâtons parce que cet endroit ne nous était pas familier, que le soleil s’étais couché il y avait déjà trente minutes  et parce que les idiots que nous étions n’avions amenés qu’une lampe de poche qui, au final, n’éclairait pas autant que nous l’espérions. Nous nous étions aventurés dans les recoins les plus sombres de la maison. Je sentais Abbie se coller de plus en plus à moi. Elle tremblait. Je ne saurais vous dire si c’est parce qu’elle avait froid ou c’était la peur qui l’avait envahie. Ma main laissa la sienne pour un court instant, le temps de se poser sur son bassin. Je la serrai un peu plus contre moi, tentant toujours de la rassurer.

« Max, I’m scared. »

Je l’étais aussi, mais je n’allais tout de même pas le lui avouer.

« I want to go home, right now. Please. »

Sa voix n’était qu’un murmure, pourtant, ça me brisait le cœur. Je voulu dire aux autres de faire demi-tour afin de retrouver notre chemin vers la porte par laquelle nous étions passé pour entrer dans la maison quand le grincement de cette même porte se fit entendre. Ce sentiment que j’avais ressenti quelques minutes plus tôt s’intensifia. Nous allions nous retrouver dans de beaux draps, j’en étais certain. Andrew nous fit signe de nous taire, ne pas faire un bruit. Nous avons éteint la lampe de poche et attendu. Quelqu’un d’autre est entré dans la maison. Ils discutaient, mais pas assez fort pour que l’on puisse entendre. Soudain, le plancher s’est mis à craquer. Quelqu’un a du bouger parce que les deux hommes nous ont repérés. La curiosité a gagné Abbie et elle n’a pas pu s’empêcher de bouger sa tête afin de mieux voir ce qui se passait. Je l’ai regardée avec ces grands yeux qui veulent tout dire. Elle s’est rapidement replacée comme elle était, sa tête appuyée contre mon épaule. Je crois que nous l’avons tous fait, fermer nos yeux et prier pour qu’ils ne l’aient pas vue. Et pourtant. Les pas semblaient se rapprocher de plus en plus de l’endroit ou nous nous trouvions et moi je priais de plus en plus fort qu’ils ne nous trouvent pas. En vain. Ils ont ouvert la porte de la petite pièce dans laquelle nous nous trouvions et nous ont forcés à sortir. Trafic de drogue. Voilà ce qui se tramait ici. Je savais que nous n’aurions jamais du venir. L’un des deux hommes a sorti un fusil et nous a pointé à tour de rôle. Son arme s’est ensuite redirigée vers Abbie. Non, tout mais pas ça. Pas elle.

« Wait. If someone has to die here, I want it to be me. »

Je ne supporterais pas de la perdre. Elle était tout pour moi. Si l’un de nous devait y laisser sa vie, ce serait moi, pas elle. Je savais qu’elle avait un avenir prometteur. Moi aussi, probablement, mais je ne m’en souciais pas. Je savais que je ne pourrais pas vivre sans elle, qu’il ne serait qu’une question de jours avant que je ne la rejoigne si jamais elle venait à perdre la vie ici. Peut-être même n’attendrais-je pas la fin de la journée. Je n’avais que dix-sept ans et certains diront qu’à cet âge, nous sommes trop jeunes pour connaitre le véritable amour, mais je savais que c’était elle. Que personne d’autre ne pourrait me faire sentir aussi vivant. Il n’y avait qu’elle qui pouvait m’extirper de longs épisodes de chagrin qui me tourmentaient. Je n’ai même pas eu besoin d’entendre le son que je me suis précipité devant elle, faisant écran entre la balle et son corps. Elle ne pouvait pas mourir. Je n’étais nullement digne du chevalier qui sauve sa princesse, mais j’étais prêt à tout pour elle. Mais comme les contes de fées n’existent pas, je n’ai pas pu la sauver. La balle m’a traversée et l’a tout de même atteint. Rapidement, les deux hommes sont partis, nous laissant pour mort. Pourtant, il y avait des témoins. Ils se doutaient probablement qu’aucun d’entre nous ne parlerait. Andrew a composé le 999 et il ne fallu que quelques minutes pour entendre le bruit des sirènes.  Lorsque les ambulanciers sont entrés, Abbie gisait sur le sol et j’étais agenouillé à ses côtés. Je tentais d’effectuer une pression sur la plaie afin qu’elle ne perde pas tout son sang. Je ne saurais vous dire si c’est l’adrénaline, mais je ne sentais même pas que j’étais blessé. Je savais pertinemment que la balle m’avait touchée et j’aurais du être celui dont on s’occupait, mais à mes yeux, il n’y avait rien de plus important que ma petite-amie.

« Please, don’t go. Stay with me. » étaient les seuls mots que j’étais capable de prononcer.

« Sir, let go. » m’ont ordonné les hommes en uniforme. Ils nous ont tous deux rapidement transportés à l’hôpital le plus près. Je n’ai plus aucun souvenir après m’être retrouvé dans l’ambulance. Le néan. Je crois bien avoir perdu conscience. Ou peut-être n’avais-je plus de pouls et ils ont du me réanimer. Je ne sais plus.

Ma mère m’a dit qu’elle a reçu un coup de fil de la part de Kyle et qu’il était hystérique. Évidemment, elle a paniquée. Elle s’est rendue en vitesse à l’hôpital. Elle était incontrôlable selon les dires de mon père.

« Where’s my son. » qu’elle criait au personnel infirmier.

Je ne saurais vous dire ce qui est vrai dans la version de mon père parce qu’il m’a dit qu’à un moment, s’il ne l’avait pas retenue, elle aurait empoignée l’une des secrétaires par le col de sa chemise afin de la faire parler, pourtant ma mère n’est pas du tout ce genre de personne. Quoi que lorsqu’on vient de vous apprendre que votre unique enfant a été touché par balle et qu’il est sans doute dans un état critique au moment ou on vous parle, je crois que n’importe quelle réaction de ce genre est possible.

« He’s in the emergency room. You can’t see him right now. »

Mauvaise réponse.

« Oh god, he’s in the emergency room. Christian, he’s going to die. »

Ma mère a toujours eu le don de toujours penser au pire. Pourtant, j’étais entre de bonnes mains. Les chirurgiens qui m’ont opérés étaient excellents. Bien que ce fût une opération minutieuse, il ne fallait pas endommager les organes entourant la plaie, elle fut tout de même réussie. Si j’avais su ce qui m’attendait, j’aurais préféré qu’on me laisse mourir dans cette maison. Au moins, j’aurais été aux côtés d’Abbie jusqu’à la fin.


Quatre jours après
University Hospital of Wales, Cardiff
United Kingdom

My heart is out at sea
My head all over the place
I'm loosing sense of time
And everything tastes the same


Au cours des quatre derniers jours, des tas de gens sont venus me rendre visite. Enfin, je n’en sais rien parce que soit j’étais sur une table d’opération, soit j’étais dans mon lit, assommé par toutes sortes de médicaments.

« Max, it’s me. The doctors say you can hear me. I hope it’s true. I love you sweetie and I miss you. Please come back home. Don’t go, okay? Stay with us. We need you here. »

C’était comme dans un rêve. J’entendais sa voix. Je pouvais la voir.

« Mom, I’ll be okay. I just don’t want to wake up yet. »

Pourtant, je crois que les produits anesthésiants que les médecins m’avaient donnés, à moins que ce ne soit la morphine ou quelque autre produit, cessèrent de faire effet au même instant. J’ouvris mes yeux, mais les refermai aussitôt. La lumière dans la pièce était trop vive, probablement pour contrer le fait que le ciel était gris dehors. Après un moment, je finis par regarder les gens qui se trouvaient autour de moi. Je cherchai évidemment le visage de ma bien-aimée.

« Abbie. » dis-je, pris de panique. Je tentai de me relevé, mais un médecin m’en empêcha.

« Sir, you gotta lay down. »

Quelque chose ne tournait pas rond. Elle aurait du se trouver là. Elle n’étais pas blessée autant que je l’étais et pourtant. Je me trouvais allongé dans ce lit, impossible pour moi de bouger et personne ne me disait de ce qu’il advenait d’Abbie.

« Mother, please.  Just tell me. Is she okay? Is she home? Is that why she’s not here? »

Ma voix était plaintive. Soudainement, je sentis une vive douleur à la poitrine. Mes yeux se fermèrent et je me recroquevillai.

« Something bad happened to her, right? She didn’t survive? »

Ma voix n’était plus qu’un simple murmure. Une larme coula sur ma joue. Je n’avais pas besoin de leur réponse. Je savais. J’avais l’impression qu’une partie de moi s’était envolée. Je savais pertinemment pour quelle raison ce sentiment m’habitait.

« I’m sorry. »

C’est tout ce que ma mère eut le temps de dire avant que je ne lui lance un regard qui voulait tout dire. Je n’aurais pas eu besoin de prononcer ces mots, mais je voulais me retrouver seul.

« Everyone, please get out. I want to be alone. »

« Mr Flint, you’re going through a rough patch, your family should… »

« I said get the f*ck out of my room. I want to be alone. »

Je me retenais pour ne pas hurler. Je savais qu’il ne faisait que son boulot, mais je ne voulais pas qu’on me voie pleurer.

« And please, close the curtains before you leave. »

Et c’est ainsi qu’ils ont quitté la pièce. Les larmes coulèrent et je ne tentai même pas de les retenir. I was a mess. J’ai ramené mes genoux vers mon torse et j’ai entouré mes jambes de mes bras. J’essayais seulement de ne pas éclater en morceaux. La douleur était si intense. J’avais l’impression qu’une main invisible tentait d’arracher mon cœur. Je tentai en vain de me retenir, mais un cri s’échappa de ma bouche. Et j’ai crié encore et encore tandis que mon corps se mis à trembler. Je me foutais que les murs de ma chambre soient minces, que d’autres patients dormaient. La seule personne avec qui je voulais passer le reste de mes jours venait de mourir et moi j’étais cloitré ici. C’était une prison. La terre était devenu l’enfer et j’étais condamné à y passer le reste de mes jours tel une âme errant sans but, sans direction.

« Why? Why Abbie. Why did you have to leave me? Come back, please. I need you. How can I keep on living without you? »

J’avais l’impression d’étouffer. Je voulais sortir d’ici. La voir une dernière fois. Je déglutis avec difficulté. Je devais me ressaisir. Je devais être fort. Si ce n’était pas pour moi, au moins pour elle. J’ai retiré l’oreiller sous ma tête et je l’ai serrée contre moi. J’ai fermé les yeux et j’avais presque l’impression de sentir son corps contre le mien… sans sa chaleur ni son odeur. Je devais m’y habituer puisque je ne pourrais plus jamais ressentir ces sensations. Elle était partie.

J’appuyai sur le bouton qui injecta une dose de morphine dans mes veines. Je voulais apaiser la douleur et j’espérais que cette méthode fonctionne. J’eus ensuite l’idée d’appuyer sans relâche sur ce même bouton puis que la morphine ralentie le rythme cardiaque. Je pourrais aller la rejoindre sans souffrir.

« I’ll see you soon, my love. », murmurais-je avant d’appuyer à répétition sur le bouton.

Évidemment, les médecins ont eu vent de ma tentative qui fût ratée. Ils sont tout de suite entrés dans ma chambre et m’ont attachés les mains sur les barreaux de mon lit.

« Let me go. », hurlais-je aux médecins. « I don’t want to live without her. »

Ma mère est entrée dans ma chambre à ce moment précis. Mon regard a croisé le sien et je baissai les yeux. Je savais que ces mots venaient de la blesser. J’ai alors vu de la colère dans ces yeux.

« Joshua Maximilian Flint. How dare you saying such things? »

Je pouvais désormais sentir dans sa voix qu’elle était profondément blessée.

« You’re way too young to say such things. I know you loved her but there willl be other girls. »

Mon regard devint menaçant, mais j’agis comme un enfant de cinq ans. Je tournai la tête afin de ne plus la regarder.

« I’m too young to say such things? Really? I’ve loved her for more than five years. Bloody hell. How many kids do you know that have spent their teenage years with the same person? I wanted to marry her, mom. I wanted her to be the mother of my children. We had our whole life planned out. So no, there will not be other girls. »

Encore une fois, les larmes coulèrent sur mon visage. Je ne tentai même pas de les retenir cette fois-ci, ce qui alerta ma mère. Elle se jeta sur moi et me serra dans ses bras.

« Can you please untie him. », demanda ma mère aux médecins et ils s’exécutèrent. Je la serrai dans mes bras, nichant ma tête au creux de son cou.

« I can’t believe she’s gone mom. »

Elle m’a caressé les cheveux comme lorsque j’étais petit et que j’avais fait un cauchemar. J’allais alors dans sa chambre, me glissais sous les couvertures et me collait tout contre elle. Sans ouvrir les yeux, elle m’entourait de son bras tandis que son autre main venait jouer dans mes cheveux, geste qui a toujours su me réconforter.

« I know, sweetie. I know it’s hard. But we’re still here and we’ll help you to get through this. I promise. »

Je ne saurais vous dire combien de temps nous sommes restés ainsi, l’un dans les bras de l’autre, mais je crois que j’en avais besoin. Entre temps, la pièce s’était vidée. Plus un médecin dans les parages, seulement mes parents. Mon père lui, restait discret dans un coin de la pièce. Je savais qu’il n’était pas du genre à montrer ses sentiments, tout comme je savais que me voir ainsi l’attristait. Il y avait ce petit quelque chose de changer sur son visage.

«  I want to see her. One last time. » Suppliais-je. Ma mère fit alors entrer les docteurs. Ils refusèrent tous sauf un. Après consensus et après avoir évaluer l’état de ma blessure, ils décidèrent de me laisser la voir. J’étais sous étroite surveillance par contre. Enfin, mieux valait être sous étroite surveillance que ne pas la voir du tout.

Assisté de deux médecins et de mes parents, je sortis de ma chambre. Je marchais péniblement, ma blessure me faisant quelque peu mal, mais cette douleur n’était pas la pire. Elle était supportable. Après avoir passé divers contrôles, j’ai finalement vu un tout petit écriteau ou les lettres formaient le mot MORGUE. Je sentis les larmes me monter aux yeux une fois de plus et ma lèvre inférieure se mit à trembler. Ma mère glissa sa main dans la mienne. Grave erreur.

«  I can’t. I can’t do it. »

Je me suis effondré au sol. Je savais que si j’entrais dans cette pièce, tout deviendrais beaucoup trop vrai. Si je la voyais là, étendue sur cette table, je ne survivrais pas. Après tout, là elle n’était qu’un numéro de plus, pas vrai? Qui était-elle après tout pour eux? Ils voyaient des centaines de corps passés dans leurs locaux. Pourquoi serait-elle plus importante que les autres pour eux? Cette simple pensée me dégoutait. J’avais l’impression que j’allais être malade… et je le fus. Je couru vers les toilettes les plus proche et bien que je n’aie rien mangé depuis des jours, tout ce qui restait dans mon estomac en sorti. J’essuyai ma bouche et bu un peu d’eau avant de retourner auprès des gens qui m’attendaient.

« Alright, I’m fine. »

Aucun d’entre eux ne semblait convaincu. Ils avaient leur raison de ne pas croire ce mensonge, mais ils m’escortèrent à nouveau devant cette porte qui renfermait mon pire cauchemar et mon plus beau rêve à la fois. D’une main toujours tremblante, maintenant c’était à mon corps tout entier de trembler, je poussai la porte. Mes bras étaient si faibles, j’eus tant de difficulté à la pousser juste assez pour pouvoir me glisser dans l’embrasure. L’un des médecin a regardé le bout de papier qu’il tenait dans ses mains et a ouvert le tiroir contenant le corps de ma dulcinée. Ils ont replié le drap qui se trouvait sur son corps, suffisamment pour que je puisse voir son visage. Même dans la mort, elle restait la plus belle femme que j’aie vue. Sa beauté était éternelle et allait traverser les âges. Cette simple pensée me fit sourire légèrement. Ma main alla se poser sur sa joue. Au contact de sa peau, mes sourcils se froncèrent. Elle était si froide. Compréhensible, me direz-vous, mais j’étais habitué à ce qu’elle soit un véritable radiateur humain. Mon visage se détendit tandis que mes yeux parcoururent le sien. Une autre larme coula sur ma joue et finit sa course sur la sienne. Je l’essuyai à l’aide de mon pouce. Ces gestes étaient si naturels et pourtant, j’aurais du avoir peur ou être frigorifié à la vue de ce corps mort. Je les faisais comme si elle était toujours en vie. Après tout, on m’avait si souvent répété que tant que quelqu’un est présent dans tes pensées, il n’est pas réellement mort et mes pensées n’étaient occupées que par elle.

« Can I be alone with her, please? »

Je les regardai avec cet air de chien battu et ils n’eurent d’autre choix que d’accepter. Ils quittèrent la pièce en silence et j’attendis que la porte soit complètement fermée avant de laisser mes larmes couler à nouveau.

«  Bloody hell. Why did you have to go? I’m sorry I let you down. I told you I’d always protect you. That nothing bad would happen to you as long as I’d be by your side, but I failed. All along the way. I couldn’t keep the most important promise I ever made. I failed you and I will neer forgive myself. You know, I tried. I tried real hard. I took that bloody bullet for you, but I still can’t understand why you’re laying on that freezing table. I should be the dead body. I should be cold. I’ve always been. And you’ve always been warm, loved by everyone. Maybe your parents were right. Maybe I wasn’t the right guy for you. I tried to be though. It’s ironic how you saved me from everything I could’ve become. You’ve helped me to keep my feet on the ground, but I couldn’t do the same for you. I guess that you’ll go back where you belong. In heaven. After all, maybe I stole you from God and he wanted his angel back. I’d understand him, you know? I can’t be mad at him. »

Je voulais continuer à parler. J’avais encore l’espoir qu’elle se réveille et me serre dans ses bras. J’avais espoir que ce cauchemar se termine. Je n’en étais pourtant pas capable. Mes lèvres touchèrent son front puis ses lèvres. Elles n’avaient plus leur saveur particulière. J’ai tout de même fermé les yeux à ce contact, une toute petite, minuscule lueur d’espoir luisant en moi. L’espoir que, lorsque j’ouvrirais mes yeux et décollerais mes lèvres des siennes, son regard serait posé sur moi et un sourire illuminerait ses lèvres. Les contes de fées n’existent toujours pas.

« I love you Abbie. I always will. That is a promise I can keep. I swear to God that you’ll always live in my heart. It’s yours after all. Forever and always. »

Mes lèvres touchèrent à nouveau les siennes et je poussai la table dans le tiroir. « Sleep well, darling. I’ll see you soon. » Murmurais-je avant de fermer la porte. Je quittai finalement la pièce, mais mon cœur n’en était pas moins lourd.

« Okay, I’m tired now. I want to sleep. »

Les médecins m’ont raccompagnés à ma chambre, j’ai dis au revoir à mes parents et me suis endormi sur ce lit pas très confortable, un oreiller toujours serré contre moi.


Cinq jours après
Her funerals, Wales
United Kingdom

you can make your own decisions
you can make your own mistakes
i'll live and let die
all the promises you made


« Are you ready? »

C’était la première fois que mon père me parlait depuis que j’étais réveillé.

« I guess I am. »

Mes parents étaient venus me visiter tôt ce matin. Maman avait une grande pochette contenant des vêtements chics. J’ai soupiré parce que je savais ce que ça impliquait. C’était le jour J. Un nœud avait serré ma gorge au moment ou ma mère a descendu la fermeture éclaire, dévoilant l’habit sobre qu’il contenait. J’ai ravalé mes larmes parce que je savais que je les pleurerais toutes quelques heures plus tard.

« So, Joshua. Are you ready to go out for the first time? », m’a demandé le médecin, un sourire au visage. J’ai automatiquement eu l’envie de le frapper. Comment pouvait-il sourire? Il savait pourtant pourquoi j’étais autorisé à sortir et ce n’était pas un évènement joyeux. Il n’y avait rien à célébrer. Je l’ai regardé avec un regard mort.

« I wish they’d bury me too. » lui dis-je, toujours sans expression.

« Okay. », dit-il d’un air fringant avec un sourire, tentant de raviver l’ambiance qui régnait dans la petite pièce.

J’ai jeté un coup d’œil à mon père, le suppliant de me sortir de cette situation.

« Doctor, can you please go out? We need to talk. Family meeting. »

C’était une piètre excuse, mais ça fonctionna.

« Thank you. » Murmurais-je, un mince sourire au visage.

« So. » Dit-il. « I think it’s time to go. » finit-il par déclarer. Et c’est ainsi que nous avons quittés la chambre, prenant mon iPod au passage. J’ai placé les écouteurs dans mes oreilles et jai appuyé sur play. Encore une fois, mauvaise idée. C’était la démo d’une nouvelle chanson que je lui avais fait écouté la journée du drame. If it hurts this much, then it must be love. J’ai donc rapidement tiré sur le fil qui liait mes écouteurs et j’ai balancé mon lecteur de musique sir le siège. J’ai décidé de regarder par la fenêtre. Peut-être que ça me changerait les idées. Pour nous rendre au salon funéraire, nous avons du passer devant le parc ou elle et moi nous sommes embrassés pour la première fois et par le fait même, ou je lui ai confessé mon amour. Heureusement, nous n’avions pas à passer devant la scène de crime qui ne devait plus en être une maintenant. Après ce qui me sembla être une éternité, nous sommes arrivé devant le complexe funéraire. J’ai rapidement reconnu la voiture des Thompson garée dans le stationnement, non loin de l’entrée. Mon cœur s’est serré à nouveau. L’impression qu’on m’ouvrait le torse à nouveau pour y prendre mon cœur et le piétiner. Je sortis de la voiture une fois qu’elle fut arrêtée et j’ai attendu mes parents pour entrer dans le bâtiment. Lorsque j’ai vu les parents d’Abbie, je n’ai pu m’empêcher de courir vers eux. Ils étaient ma deuxième famille. Sa mère me serra dans ses bras tandis que nous avons tous deux fondus en larmes.

« Oh, Kate, I’m so sorry. », dis-je entre deux sanglots.

Je crois bien que nous sommes restés ainsi pendant près de cinq minutes.

«/i] She loved you more than anyting, you know. I’ve never seen her has happy as when she was with you. [/i]»

Ces paroles me firent pleurer encore plus. J’aurais du la pousser afin qu’elle ne soit plus la cible de cette balle. Pourtant le mal était fait et rien ne la ramènerait. J’avais beau penser à mille et un scénarios différents pour cette soirée fatidique, ça n’y changerait rien.

« I’m sorry I couldn’t protect her like I promised you I’d do. », dis-je en regardant Monsieur Thompson.

« We know what you did. We know what happened. She decided to go there on her own. You took that bullet for her. You couldn’t have done anything more. », me dit-il en posant sa main sur mon épaule.

« Still… » répondis-je seulement avant de me diriger vers le cercueil ouvert. Les gens qui l’ont maquillée n’ont pas du travailler bien fort. Elle était si belle, même dans la mort. Un petit sourire fendit mes lèvres lorsque je remarquai qu’elle portait le chandail que je préférais. Je m’agenouillai et récitai une prière avant de me relever. Je me penchai pour lui murmurer quelques mots à l’oreille. « We will be, always. » Je plaçai ensuite la bague que j’avais presque toujours au doigt dans ses mains. Lorsqu’elle s’amusait à jouer avec mes doigts, il était inévitable qu’elle fasse tourner ma bague autour de mon doigt. « That way, I’ll always be with you. », murmurai-je avant de retrouver mes parents qui, entre temps, avaient retrouvés les parents d’Abbie.

Après, nous nous sommes rendus à l’église ou nous avons fait nos derniers adieux à celle qui ensoleillait mes journées. Voir ses parents faire un discours et dire à quel point leur fille était merveilleuse me fit pleurer, encore une fois. Son père eut cependant le don de nous faire rire lorsqu’il décrit sa première rencontre avec moi.

« I remember, I hated him. From the first time Abbie talked about him, I didn’t like him. Not because I was scared that he’d hurt her. I wasn’t scared about that, because no one would’ve be stupid enough to hurt my daughter… unless they  wanted me to break their legs. »

Et les larmes coulèrent de plus belle lorsqu’il poursuivi.

« But I knew from the way she talked about him that he had already stolen her heart. I knew that she wasn’t my little girl anymore. Even if she was just 14 at the time, she wasn’t mine. I could tell by the way they both looked at each other that it was true. »

Il prit une pause, essuyant ses yeux bouffis. Je suppose qu’il n’avait que très peu dormis depuis l’annonce du décès de sa fille.

« Oh and, Abbie told me about that time where you heard Kate and I talk about how we thought you wouldn’t last. To be honest, we both knew you were there. She had one boyfriend before you and that scared the sh*t out of him. Oh, am I allowed to say that in a church? »

Encore une fois, de faibles éclats de rire résonnèrent.

«  But it didn’t scare you. You knew as well as all of us that you’d be together forever. We could've said the worst things about you, but you had already made your mind. In your 14 years old mind, you already knew it was her. »

Il m’a souri et je le lui rendis. Ce fut ensuite à mon tour de prendre la parole. Mes mains tremblèrent tandis que je posai ma feuille sur le lutrin.

« Abbie was the most amazing person I ever met. I’m not saying that because I have to. I know that everyone always say that at a fenural, but it’s true. She was one of a kind and I feel incredibly lucky that I got to spend the past six years with her. To be honest, I wrote a bunch of this on that sheet, but I never thought it would be this hard to stand in front of you and talk about her. Not because I don’t know what to say, but because there are too many things I want to say. Abbie was the sun for me. She could chase the grey clouds that revolved around my head. She had a smile that could light up the whole room. With her around, it was impossible not to be happy. She had that ability to cheer everyone up. She was truly the most beautiful, perfect person I ever met and I’ll miss her every day. »

Je levai les yeux au ciel tentant de freiner les larmes qui ne tarderaient pas à se pointer.

« Rest in peace my angel. » murmurai-je avant de retrouver mon siège.

La cérémonie dura un moment avant de tous nous diriger au cimetière, là ou l’on procéda à sa mise en terre. Ses parents se serraient l’un contre l’autre, mes parents étaient blottis dans les bras de l’autre. Tout le monde avait quelqu’un à prendre dans ses bras. Tout le monde sauf moi. J’ai voulu me jeter sur le cercueil, j’ai voulu leur dire de tout arrêter. Je voulais la garder avec moi encore un peu. Cette image pouvait sembler macabre, mais je n’étais pas prêt à la laisser partir. Pourtant il le fallait. « My love for you will never die. » balbutiais-je tandis qu’ils descendirent le cercueil.


21 jours après
Home, Wales
United Kingdom

I can barely sleep, barely eat and
it's been three whole weeks
since I heard you speak.


J’étais évidemment de retour à la maison. J’avais passer les derniers jours cloitré dans ma chambre. Seule ma mère était autorisée à entrer tant qu’elle ne disait rien et qu’elle ne faisait que déposer la nourriture qu’elle avait préparée sur ma table de chevet. Ce jour là pourtant, elle s’est assise sur mon lit et, comme elle l’avait fait à l’hôpital, s’est mise à caresser mes cheveux.

« Go away mom. », grognai-je. Je ne voulais voir personne. Se morfondre dans sa peine n’était pas la solution, mais je n’avais envie de rien. C’est à peine si je faisais le strict nécessaire à ma survie.

« Sweetie, I know you don’t want to hear that, but you need to live again. Curling up in your bed is not the solution. It won’t make the pain go away. »

« And you think that hanging out with my friends will change everything? Mom, you know just like me that it’ll be the most awkward thing ever. They’ll try not to talk about Abbie because they don’t want to hurt me or talk about the night, but it’ll end up in a we-sit-in-silence-and-don’t-know-what-to-say kind of night. I don’t want that. I rather avoid everyone or everything that reminds me of her. »

J’ai poussé un long soupire avant de lui tourner le dos. La discussion était close. Je ne voulais plus en parler.

« Josh, it’s been three weeks now. You can’t stay like this forever. »

Toujours aucune réaction de ma part. Elle est restée muette, peut-être pour me faire croire qu’elle était partie, mais je sentais sa présence. Après un moment, je la regardai à nouveau.

« It’s hard mom. I miss her so much. I see her every night. I still hear her. It’s like she’s haunting me. », Avouais-je la gorge serrée. Pas une seule journée ne s’était passée, depuis que j’ai appris son décès, sans que je ne la voie dans mes rêves. Elle y était toujours bien vivante, mais la plupart du temps, ça se terminait en cauchemar.  Je revivais sans cesse la scène. « I can’t help but always think about that night, trying to figure out what I could’ve done to save her. » Je sanglotais à présent. « I tried, I did everything I could to save her. I know you don’t want to hear that, but I should’ve died that night and she should still be alive. I took that bloody bullet for her. I jumped i front of it, yet she’s dead. » Inconsolable, je crois que ce mot pouvait bien me décrire en ce moment. Ma mère m’a prise dans ses bras et a tenté de m’apaiser, pourtant rien ne pourrait refermer cette plaie béante toujours présente en moi. « I’m scared that if I do other things, I’ll stop thinking about her and I’ll forget her. You know. The sound of her voice, the smell of her perfume, how excited she could get over the smallest things. All these things that made me fall for her. »

J’ai entendu ma mère rire. Comment pouvait-elle?

« You won’t. I know how much you loved her. Not even the longest amount of time will ever make you forget what you had. I promise. Maybe you’ll forget about her smell or the sound of her laugh, but you’ll never forget her completely. They say you don’t forget your first love and that’s even more true for you. What you had was special, unique. No one can take that away from you. »

Un autre soupire sorti de ma bouche et je tirai la couverture par-dessus ma tête.  Finalement, ma mère quitta la pièce. Je restai ainsi, à l’abri de tout ce qui pouvais me rappeler Abbie jusqu’à ce que mon père entre dans ma chambre.

« Joshua Maximilian Flint. Now you’ll get you little white a** out of bed and go out. »

Je ne l’avais jamais entendu me parler ainsi. Il était vraiment en colère.

« Shut up, dad. », lui répondis-je.

Une fraction de secondes plus tard, la couverture qui me recouvrait termina sa course sur le plancher de ma chambre.

« I know it’s hard, but bloody hell. It’s been three weeks. You can’t stay like this forever. That’s not a life. You have a guitar, a pen, a book. Write things, you know, like you used to. And I’m sick of hearing the phone ringing. Your mates keep calling to know if you want to go out… well they used to. Is that what you really want? No one to care about you anymore? You want to see her again? We won’t let you, son. So you’ll get up now or I’ll help you getting up. »

J’ai grogné puis me suis finalement levé. J’avais ce même t-shirt et ces même pantalons sur le dos depuis au moins quatre jours. Je vis ma réflexion sur mon écran d’ordinateur et soupirai. On aurait dit que j’étais mort. J’étais près d’elle d’une certaine façon et cette pensée me fit légèrement sourire. Sous l’œil attentif de mon père, j’ai pris des vêtements propres et suis allé prendre une douche. L’envie de prendre une lame et en finir était si grande. Je n’ai pas pu résister. J’ai cherché, mais je crois qu’ils les avaient cachées quelque part, histoire que je ne les trouve pas. Après cinq bonnes minutes, je me suis déshabillé et j’ai glissé sous les jets de la douche. J’y restai pendant au moins vingt minutes avant d’en sortir. Il est vrai que ça me fit du bien. Ce n’était pas un remède miracle, mais c’était un bon début. J’ai enfilé mes vêtements propres avant de retourner dans ma chambre. Je me suis assis sur la chaise devant le meuble qui me servait de table et pris un crayon et un papier.

« Abbie,

It’s been three weeks since… well you know. I can only say it when people piss me off. I am still denying it. I guess that’s part of the process. I think that from now on, I’ll write you a letter a day and every year, I’ll put them on your grave on your birthday. Dad says doing that kind of things might help me to heal, but can you really heal when you heart is shattered in millions of pieces? Time can make even the biggest wound heal. I don’t believe that. I dreamt about you last night. At first, we were sitting on the porch and it was snowing. Remember that time I told you I wanted to marry you and you freaked out, thinking I was proposing to you? Well, in my dream I am. We’re both freezing, but the setting’s magical and I have everything planned out. I end up not being able to say a lot because I’m amazed by you. You are so beautiful. There’s a bit of show in your hair and I shake it off, then my hand rests on your cheek. You blush. I smile as I start to stroke your cheek. My eyes meet yours and they lock. Then I try to speak but no words get out of my mouth. I finally manage to mumble something and ask you the big question. Abbie Pearl Thompson, will you marry me? And you smile and cry. Your hand covers your mouth as you nod. Of course, you say yes, but as I slip the ring on your finger, you place your hand on your stomach. When you pull it away, there’s blood. Everywhere. And that’s when everything turns into a nightmare. And I start to scream, I yell at… I don’t even know because we’re alone. But I scream at the top of my lungs. I finally wake up in sweat, shaking and I can barely breath. See, the fairytales don’t always end up well.

I love you. Forever and always.

Max xx
»

Je posai mon crayon et fermai mon cahier. Peut-être que si je lui racontais tout, j’allais survivre. À ce stade-ci, il n’était pas question de vivre. Juste de passer à travers chaque jour, ne pas en finir.
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437 jours après
Home, Wales
United Kingdom

When I was younger, you shone the light
And now that I'm older, it doesn't shine bright
When I was younger, you always said
That as I got older, you'd always be there


« Joshua, there’s mail for you. »

J’entendis ma mère crier du rez-de-chaussée. Je posai ma guitare dans son étui avant de quitter ma chambre. Lorsque je me trouvai devant elle, elle me tendit une lettre. Je fronçai les sourcils. J’avais repris contact avec la plupart de mes amis, mais personne n’était du genre à écrire des lettres à la main. Je regardai le sceau. Harvard. Ma mère avait un sourire ridicule au visage. « Did you open it? » lui demandais-je avec un soupire. « I’m so happy you decided to go back to school. » Mais… je n’avais pas décidé de retourner à l’école. Je voulais poursuivre ma carrière en tant que musicien. Certes, les choses n’étaient plus les mêmes parce que la mort d’Abbie nous avait tous profondément touchés, mais la musique et le fait d’être ensemble nous aidait à passer au travers de cette épreuve. « Wait, there’s an other one. » Je la pris avant de remercier ma mère et de monter les marches afin de m’enfermer dans ma chambre. Je décidai d’ouvrir la lettre sans destinataire en premier.

« Maximilian… » Cette simple introduction me dévoila tout de suite l’identité du destinataire. Il n’y avait que les parents d’Abbie qui m’appelaient ainsi. Un sourire apparu sur mon visage, mais je m’interrogais toujours sur les motifs de cette missive. Je poursuivi donc ma lecture.

« You probably wonder why we’re sending you that letter. If you haven’t gotten it yet, you should receive in the next days a letter from Harvard. Before dying, Abbie told us that you were both planning to move to the U.S. to study there, We know your plans have changed, but we want you to keep on living and maybe living the life you both have planned. We saved money so Abbie could go to whatever school she wanted to go, but out plans have changed as well. We care about you as much as we cared about Abbie and we want what’s the best for you. We’ve decided to fill an application form and sent it to Harvard. We don’t think your grades alone would’ve impressed them – don’t tell  Kate I added that - [/i]»

J’ai ris. Je le reconnaissais bien ici.

« - but we also gave them some of the money we kept for Abbie’s studies. They told us they couldn’t reject your application. We have the rest of the money with us and we want to give it to you. We want you to become the man Abbie wanted you to be, even if it’s without her. You deserve the best, Maximilian.

Love,

The Thompsons xx
»

Étaient-ils sérieux? Je pris mon portable et rapidement, je composai leur numéro. Je ne les avais pas appelés depuis la fameuse nuit et pourtant, mes doigts appuyèrent sur les touches de façon automatique. La conversation ne dura que quelques minutes, mais Kate me confirma que tout était véridique. Nous avons donc fixé une heure afin que je récupère l’argent.

Dans la même soirée, je me rendis au domicile des Thompson. La route sembla plus longue qu’à l’habitude. Je n’avais pas coupé les ponts avec eux, mais je savais que nous avions tous besoin de temps, chacun de notre côté, pour soulager notre peine. Je n’avais donc pas mis les pieds chez eux depuis un an. Kate m’accueilli comme si la dernière année n’avait pas existé, comme elle le faisait auparavant. Elle me sera dans ses bras et me dit qu’elle était heureuse de voir que j’allais bien. Enfin… presque bien. Après une brève discussion sur ce qu’était devenue ma vie depuis le décès de leur fille – sans jamais prononcer des mots du genre mort, décès et compagnie – nous en sommes venus aux choses sérieuses.

« Here it is. », me dit Kate en me tendant un sac contenant de nombreuses liasses de billets. « That should be enough to cover pretty much everything you’ll need to. From school fees to apartment along with food. You shouldn’t have to worry about anything. Make your parents proud. Make us proud and make her proud. »

Je les remerciai pour la millième fois avant de les prendre dans mes bras.

« I will. », leur promis-je. « I’ll probably contact you once in Cambridge and will let you know how things are going. »

« You better. », rétorqua Kate.

J’allais partir quand j’entendis monsieur Thompson parler. C’était stupide. Je connaissais son prénom, pourtant, il resterait toujours monsieur Thompson.

« These are your things. We … It was hard, but we finally cleaned Abbie’s room. I mean, it’s still there, as she left it, but we thought you’d want to have your things back. »

Je regardai le carton qu’il tenait. Deux hoodies, des photos, des cadeaux que je lui avais offerts. Je crois que c’était plutôt parce qu’ils souffraient de voir tous ces articles qu’ils me les ont remis. Pourtant, je ne les voulais pas. Ils étaient à elle. Pour toujours.

« Thanks. », répondis-je simplement en m’emparant de la boîte. Je pris le chemin qui me mena chez moi et expliquai à mes parents tout ce qui venait de se passer. Lorsque je regardai les artéfacts qui se trouvaient dans la boîte, je remarquai un billet d’avion. Tout était déjà réglé et l’avion décollait… dans quatre heures.

« Mom, they planned everything. I am leaving tonight. »

Il n’en fallu pas plus pour que ma mère se mette à pleurer. Je montai dans ma chambre et préparai ma valise… enfin, mes valises. J’apportai le plus d’articles possible avec moi. Des vêtements, mon ordinateur portable, des photos sans oublier ma guitare. Je tentai de ne rien oublier même si le temps jouait contre moi. Après trente minutes, mes valises étaient bouclées, mon argent en poche et mon sac à dos sur les épaules, j’étais prêt à partir. Je fis mes adieux à mes parents et n’eu le temps que d’appeler mes amis lors du trajet vers l’aéroport. Avant de passer les contrôles, je regardai mes parents pour une dernière fois.

Je poussai un soupire lorsque je m’assied dans mon siège. Je ne saurais dire si c’était de bonheur ou de peur. Je voulais de cette vie dont j’avais toujours rêvé et pourtant, quelque chose semblait clocher. En deux temps, trois mouvements, je m’emparai de mon cahier et d’un stylo.

« Abbie,

It’s the first time I ever felt that way. It’s like I am betraying you. I’m leaving you, everything we left behind. But not really. I don’t know. It’s the weirdest feeling ever. It feels both right and wrong. Right because that’s what I’ve been dreaming of, what we’ve been talking about for years. But oh so wrong because you’re not by my side. You should be either holding my hand tightly because you hate planes and I’d kiss your hand as I’d tell you that everything’s okay. Or you should be sleeping with your head on my shoulder because you’d be bloody tired and then I’d press a soft kiss on top of it and would lean my head against you with the hope to soon fall asleep too. You should be the one with all the money. I don’t even know how much I have but I know that’s way too much. I mean, studying at Harvard is bloody expensive. I don’t know if I did the right thing when I accepted their money. It was for you. They could’ve spend it on a trip somewhere, but they gave it to me. I don’t understand.

I don’t even know what else to right. Everything seems so unreal right now in the best and worst way. A year has passed and I’m still not over you. I still see your face when I close my eyes, I still feel your presence. I think I’m going crazy. Maybe leaving the country is a good thing after all? Not because I want to forget you, but because I maybe need fresh air. Time away from everything that reminds me of you so I can finally accept the fact that you won’t come back.

I’ll have to face the truth one day and maybe that was what I needed to move on.

I still love you. Forever and always.

Max xx
»

J’ai fermé mon cahier avant de le glisser à nouveau dans mon sac. Je crois bien avoir passé le reste du trajet à dormir parce que le seul endroit que je me souvienne avoir vu après ma terre natale est un paysage qui m’a dérouté. J’étais aux États-Unis. Je vous jure, les parents d’Abbie avaient tout préparé pour que je n’aie à m’occuper de rien. À mon arrivée quelqu’un m’attendait afin de me montrer mon nouvel appartement. Pour être franc, j’aurais préféré avoir plus de temps pour préparer mon emménagement. J’aurais voulu avoir quelque chose à faire, pouvoir m’occuper l’esprit. Une fois arrivée dans mon logement, je défis mes valises. C’était probablement très stupide de ma part, mais sur les meubles déjà présents, je posai des photos de divers gens qui étaient désormais à des milliers de kilomètres de moi. Dans ce qui deviendrait ma chambre, je laissai une photo d’Abbie et moi sur la table de chevet. Après m’être établi, je m’étendis sur mon nouveau lit et passai le reste de la journée et la nuit toute entière à dormir, non sans me réveiller à cause de cauchemars.




1781 jours après
Home, Wales
United Kingdom

When I was younger, you never said
When I was older, I'd feel helpless


C’est stupide d’écrire à un journal. Il n’y a que les filles qui font ça. Elles y écrivent tout sur le garçon de qui elles sont follement amoureuses, écrivent son nom dans un cœur, ce genre de connerie. Pourtant, c’est ce que le psychologue m’a dit de faire et qu’il vérifierait si j’y écrivais bien quelque chose à tous les jours.

« Joshua, you suffer from an important post-traumatic syndrom. Joshua, you suffer from an important post-traumatic syndrom. These things happen frequently after an accident like the one you’ve lived. Don’t worry, I’ve treated hundreds of patients like you and I can promise you that you’ll be fine in no time.»

Oui, je me trouvais à proximité de l’une des bombes. J’ai du faire un séjour à l’hôpital… encore une fois. Je n’ai presqu’aucun souvenir de cet évènement si ce n’est que le bruit de la bombe, la détonation. Enfin, ça et m’être à nouveau réveillé sur un lit avec bandages et aiguilles plantées dans ma peau. C’était comme revivre un cauchemar, pourtant, c’était la vraie vie.

« How did you feel when you woke up? Do you remember anything? Maybe a sound or a feeling. »

Je soupirai. Jamais il ne saurait pour Abbie. Personne ne saurait jamais.

« Both my head and my body were hurting and I was wondering why I survived. Well, how it was possible. I mean, I was close to the bomb. I spent weeks unconscious, I’ve had surgery on certain parts of my body and I didn’t and still don’t understand why I’m not dead. I guess I owe it all to my lucky star. »

J’esquissai un sourire. Faux. Totalement faux. Pourtant, avec le temps, j’avais appris à convaincre les gens autour de moi que mes sourires étaient sincères, que je le pensais lorsque je disais que j’allais bien. Et comme tous les autres, Dr Carter y cru.

« Alright, can I take a look at your journal? »

À contre-cœur, je lui tendis. C’était une partie du travail et j’avais, de mon plein gré, accepter de le faire. Pourquoi? Je n’en ai aucune idée. Probablement parce que je voulais qu’on arrête de me poser milles et unes questions. Je voulais que l’on arrête de me demander si tout allait bien. J’en avais marre. Je n’allais pas bien, mais je n’avais besoin de l’aide de personne.

« Who is she? The girl you keep talking about? »

Éviter la question ne ferait qu’éveiller les soupçons.

« Oh, I don’t talk about anyone specificly. I just write the things that go through my mind. Just rambling. »

Il me dévisagea pendant un instant et retourna à sa lecture.

« Interesting. Sadly, we don’t have time anymore, but I’ll see you next week. »

« Alright. »

J’ai repris mon cahier puis suis sorti de ce bureau qui me donnait la nausée. Comme s’il pouvait comprendre. Comme s’il pouvait m’aider.


1921 jours après
Floride
U.S.A.

I can't recall the last time
Someone asking how I was
Last I checked I was a fucking wreck
I called for help and no one showed up


Assis seul dans ma chambre d’hôtel, je pris une autre gorgée de whisky. Mes journées depuis l’attentat s’étaient résumées à boire et dormir. Si mes parents et ceux d’Abbie m’avaient vu. Je ris à cette pensée. Il n’était qu’onze heures, mais j’étais déjà bien bourré. On cogna à ma porte. Je n’attendais pourtant personne. En fait, je ne voulais voir personne. Service aux chambres, mon cul. Une autre gorgée et je fermai les yeux.

J’avais l’habitude d’appeler les parents d’Abbie, tout comme les miens, au moins une fois par moi depuis mon arrivée à Cambridge. Je leur racontais ce qui s’était passé d’intéressant dans ma vie au cours du mois et lorsque je parlais à mes parents, je leur disais les gens que j’avais rencontré. Je savais que d’entendre ces choses-là es remplissait de joie. Ils ne voulaient que mon bien et à leur avis, pour mon bien être tant physique que mental, je devais rencontrer de nouvelles personnes.  J’évitais cependant d’aborder le sujet lorsque je discutais avec les Thompson.

L’un des sujet qui revenait toujours, peut importe à qui je parlais, c’étais mon bien-être. Mangeais-je assez? Avais-je dormi suffisamment? Les cours ne me déprimaient pas trop? Vous voyez, le genre de trucs stupides dont les parents s’inquiètent.

Pourtant, depuis l’attentat, plus rien. Silence radio de ma part. J’avais beaucoup trop de mauvais souvenir en mémoire. Lorsque je me suis réveillé à l’hôpital ce jour-là, j’ai eu l’impression de revivre cette sombre nuit du mois d’avril. Mon premier réflexe fut de regarder mon ventre. Pas d’impact de balle. C’était déjà une bonne nouvelle. Ouais, parce que ce qui allait suivre allait me miner le moral. J’avais été gravement touché. J’ai du subir plusieurs greffes et je suis resté pendant des semaines dans le coma. Traumatisme important.

« Let me die. », furent les premiers mots que j’ai dit au médecins. Évidemment, aucun d’entre eux ne voulait me voir partir. Sauver une vie, le prestige qui venait avec ça, c’était bien plus important. Pourtant, j’aurais encore du mourir. Je maudis Dieu. Je le haïssais d’une haine profonde. Pourquoi ne pouvais-je pas seulement mourir? Je n’avais pas la force de le faire de mon propre gré. Je voulais seulement son aide. Je voulais qu’il mette fin à mes jours ou qu’il m’offre la parfaite opportunité. Était-ce donc si compliqué? Tant de croyants priaient pour rester en vie et la perdaient et il y avait moi qui ne souhaitait que ça. C’était ma seule et unique requête. Je voulais retrouver ma douce moitié. Je sais, j’avais déjà eu deux chances de mettre fin à mes jours, mais toutes deux furent vaines. Si seulement les médecins et mes parents avaient compris à quel point ma vie allait devenir un enfer, peut-être auraient-ils acceptés de me laisser partir? S’ils avaient pu voir ce que je deviendrais. Je n’osais même plus dire que j’avais de la famille. Certes, je ne vivais pas bien avec le fait de subvenir à mes besoins avec l’argent d’autrui, mais ce n’était qu’un truc de plus qui me rongeait.

Et me voilà que j’étais en Floride. Je n’avais aucun droit de vivre la vie dont j’avais rêvé, dont nous avions rêvé, sans elle. Tout était si faux. Plus rien ne me faisait envie. Come with us, it’ll be fun. Girls in bikinis everywhere, sun, beach. That’s the dream, man. Pour moi il n’était question que de boire maintenant. J’étais un alcoolique, c’était un fait. J’avais d’ailleurs fait un séjour à l’hôpital, résultat d’une trop grande consommation d’alcool. Coma éthylique. Pourtant, cela ne m’avait pas stoppé.

Je n’avais mis le pied dehors qu’une seule fois et c’était à mon arrivée ici. J’avais exploré les lieux avant de me cloitrer dans ma chambre. Depuis, pas une seule journée ne passait sans que je ne boive. Avais-je encore des amis? Je ne sais pas. La seule compagnie que je désirais était celle de ma bouteille. Une autre gorgée. Oh, il n’en reste plus. Dans un pénible effort, je me levai et me dirigeai vers le mini-bar. Quelle mauvaise idée d’avoir installé un mini-bar dans cette chambre. Ou plutôt, quelle mauvaise idée de me l’avoir assignée. Et quand je ne buvais pas, je dormais. Dire qu’il fut un temps ou j’étais au top. Maintenant, je ressemblais à un mort. En fait, je l’étais. Il n’y avait plus rien en moi. Seulement un cœur meurtri et une souffrance beaucoup trop lourde à porter. Une autre gorgée pour tenter de faire disparaitre la douleur. L’annihilation par l’alcool. Soon, my love. I promise you that this time is right. J’allais soit tuer mon foi, soi sombrer à nouveau dans un coma éthylique – j’avais pour plan de boire toutes les bouteilles à ma disposition – et comme personne ne pourrait entrer dans ma chambre, ce serait la fin. J’irais la retrouver. De nouveau ensemble et ce, pour l’éternité. Please, wait for me, my angel.


The End
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Rhys Ackerman

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Quartier d'habitation / Colocation : matthew hall, sur le campus d'harvard
Situation sentimentale : célibataire
Études / Métier : étudiant en quatrième année d'undergraduate, prépare ses LSATs pour entrer à la Harvard Law School l'année prochaine + bosse à l'administration d'Harvard et revend les réponses des exams
Date d'inscription : 15/03/2013
Pseudo & Pronom(s) IRL : dark dreams. (she/her)
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