Well, it's official... You are definitely not gay. [Sven & Dixie]

Parfois, il ne suffisait que d’une simple petite action pour que tout aille bien et comme sur des roulettes. C’est ce qui se passait avec moi. La présence de mes amis suffisait amplement à me faire aller bien, et Sven y était également pour quelque chose là-dedans, puisqu’il faisait bien entendu parti de ceux avec qui je me sentais bien et moi-même. Ce n’est pas seulement parce qu’il aimait se défoncer et adorait s’amuser aux heures les plus tardives possibles, un verre d’alcool constamment à la main, tout comme moi je dois l’avouer, que je l’aimais bien. Non, j’aimais bien discuter avec lui, je me sentais proche, sans l’être trop, et ça c’était vraiment agréable, puisqu’on arrivait à se comprendre sans même chercher à gratter ce que l’un ne disait pas ou à deviner ce que l’autre cachait. C’était une relation amicale parfaite à mes yeux, quoi.

À présent, on parlait de tout et de rien, mais surtout on rigolait à propos des mecs et des filles qu’on pourrait se trouver, et ça c’était marrant. Justement, à la réplique de mon ami, je regardai le jeune homme qui ne cessait de le reluquer peut-être pas assez subtilement, puis regardai mon ami. « Il se manque pas, son cul, pourtant! J’en profiterais bien, mais…je vais te le laisser, tu vois! »

Je souris en lui faisant un clin d’œil, avant d’éclater de rire. Puis, la discussion devenait toujours un peu plus sérieuse, voire même quelque peu philosophique. Je ne sais pas pourquoi, mais nous avions beau être des Mather, j’avais l’impression que malgré l’alcool, les joints, la drogue et tout le tralala qui venait avec pour nous aider à affronter tout, pour nous aider à supporter n’importe quoi et pour nous permettre d’aller bien, nous étions des êtres vulnérables, au fond, et plus que sensibles. « Tu as probablement raison, mais c’est plus fort que moi… L’amour c’est mon point faible. Comme ce l’est probablement pour bien des gens dans ce monde…»

J’haussai les épaules comme si je voulais dire que je ne pouvais absolument rien y faire et c’était vrai. Pour ne pas sombrer dans un désespoir mutuel, je proposai joyeusement à Sveny d’aller se baigner à la mer, ce qui nous ferait du bien à tous les deux. Un sourire joyeux et amusé se dessina sur mes lèvres en voyant que mon ami s’était dirigé vers l’inconnu qui le dévorait du regard depuis une bonne dizaine de minutes, avant de revenir, un nouveau numéro de téléphone dans son répertoire. « Alors, un futur rendez-vous pour vous deux? Mhmh, tout ça grâce à qui, ein? » Je relevai la tête, fière de moi, puis je m’écriai : « Le dernier arrivé dans l’eau paie les bouteilles d’alcool pour une future soirée! » Je m’élançai immédiatement à toute vitesse vers l’eau, espérant y arriver la première. Après tout, si je perdais, ce n’était pas si grave que ça, non plus.

28

Être avec Dixie était toujours plaisant. C'était une fille agréable, et même si il continuait de mentir, parce que c'était dans sa nature, au moins, ils s'amusaient tout les deux, rien que passer du temps en sa présence, suffisait à se sentir moins seul. Parce que la solitude était vraiment une plaie quand elle voulait, et toujours au moment où on a pas besoin d'elle. Fichue solitude! Mais aujourd'hui ne serait pas comme ça, puisqu'ils étaient là, tout les deux, et qu'il s'apprêtait a l'emmerder dans l'eau, comme il sait très bien faire chier son monde. Dixie avait une façon de parler qui lui tirait toujours un sourire, et il répondit

Rah mon radar marche pas aujourd'hui.. Va falloir que je le fasse réparer....

Sven lâcha un rire. Voilà une conversation plutôt "futile" mais qui tirait des rires aux deux, et c'était bien pour se sentir mieux, le rire est un bon moyen de monter son moral. Surtout que sa réponse suivante, rappela des choses à Sven.. Bon certes, lui il arrivait à ne se lier à personnes ces dernières années, sans vraiment faire d'efforts d'ailleurs. Peut être qu'il était en sécheresse sentimentale? Les conversations qu'ils avaient n'étaient pas QUE futiles, la preuve, ils pourraient faire des thèses philosophique sur le besoin d'aimer que l'être humain ressent.

Il parait.. Enfin moi ça me fait pas trop cet effet, encore heureux, sinon je serais à nouveau dans la merde... Fin j'espère que ça s'arrangera pour toi quand même chérie.

Sven était partie, et puis revenu du monsieur... Elle avait le mérite de bien voir cette fille, c'était précieux ça, un radar à mec qui le matait! Aller hop, il allait acheter Dixie pour qu'elle reste avec lui toute la journée dis donc, à la fin ça en ferait des rires, et des numéros de beau mecs... enfin si y'en avait plein de beau mecs dans le coin... ce qui était moins sûr. Il lui répondit alors

On verra ce soir ce qu'il vaut... Qui a dit que Sven était un grand romantique? ... C'tait pas le cas vraiment. En tout cas les mots de Dixie le fit courir après elle jusqu'à l'eau... Non parce que soyons clair, Sven courir... C'était pas ça.. c'est comme danser c'était ça du tout. Et puis qui en avait à fiche de payer des bouteilles? Ses parents étaient riches... Ils pourraient se remplir une piscine d'alcool!... Tiens une idée à creuser.. Il lâcha alors à Dixie arrivant après elle Parce que t'es jolie et gentille, je payerais deux soirées de bouteilles tiens!

Passer du temps avec Sveny quelques fois m’empêchait de me prendre la tête trop souvent au cours de ces vacances d’été. J’avais subi quelques malheurs avant le Summer Camp, et à mon arrivée à Key West, ce qui faisait en sorte que parfois, j’avais simplement envie de déprimer et de passer une journée complète à me poser des questions existentielles, sur qui, quoi, comment, où et pourquoi, mais avec mon ami Mather, il m’en empêchait indirectement, et c’était à vrai dire, pour le mieux. On pouvait sincèrement parler de tout et de rien, de n’importe quoi comme de quelque chose de précis, on finissait toujours par s’entendre, même si parfois je sentais une pointe de…de je ne sais quoi dans ce que me racontait parfois Sveny. « Ton radar il a commencé à faire défaut dès que tu m’as vue, avoue-le ! »

Moi aussi, je rigolai. On se taquinait toujours comme ça tous les deux, à tour de rôle, sans que ce ne soit insultant ni pour lui, ni pour moi, et c’est ça qui renforçait notre lien amical. Je l’adorais, ce mec, c’est aussi simple que ça, pas besoin d’être compliqué pour être de bons amis. En parlant de l’amour à présent, alors que mon ami blond me disait qu’il serait dans la merde s’il ressentait cet effet-là, je baissai la tête en réfléchissant à toute vitesse. J’avais été amoureuse, et terriblement déçue. Et puis il y avait cette attirance de fou que je ressentais vis-à-vis mon meilleur ami d’enfance, à Harvard depuis deux ans, sans savoir si c’était de l’amour, du vrai amour. Enfin, là, je ne voulais surtout pas me prendre la tête avec ça, alors je dis vaguement : « Eh bah moi, je crois que j’suis dans p’têtre dans la merde, ou que je le serai bientôt…»

J’haussai les épaules, comme si ça signifiait que je ne pouvais rien changer, rien y faire, et c’était vrai après tout. Qu’est-ce que je pouvais y faire? Absolument rien. Et pour l’instant, c’était peut-être mieux comme ça, car je ne voulais pas encore être déçue comme je l’avais été avec Sören, mon ex petit-ami mafieux. Leçon à savoir : ne jamais être en couple avec un membre de la mafia. Ça m’apprendrait… Puis finalement, me tirant de mes pensées, Sveny se dirigeait vers l’homme en question qui le reluquait depuis tout à l’heure pour aller probablement lui parler un peu, lui refiler son numéro et vice-versa. Il revint alors avec son numéro, et un début de rencard. Je souris à ses mots.

Puis, ce fut la course, le p’tit jeu qu’on s’était donné de faire il y a quelques secondes, le défi du premier arrivé qui gagnerait. Je courais à toute vitesse vers l’immense étendue d’eau bleue et parfaite qu’est la mer pour me rendre compte que finalement j’arrivai en premier, avec Sven loin derrière, ne courant pas vraiment, sans toutefois marcher. Lorsqu’il arriva enfin, je mis mes poings sur mes hanches en le regardant d’un air boudeur « Tu t’es même pas forcé pour arriver en premier, pfff ! » Pourtant je souris par la suite, alors qu’il me complimentait tout en disant qu’il payerait les bouteilles pour la soirée. D’un regard presque vilain et malicieux je dis : « Oh! Mais j’ai oublié de te mentionner que le dernier arrivé dans l’eau n’aurait pas le droit de boire, ce soir… Désolée mon chou! » Je pris un air d’ange, le sourire aux lèvres, me retenant de rire face à sa réaction qui suivrait.

5

La vie était compliquée, surtout pour Sven, car il y avait la vie qu'il avait, et celle qu'il prétendait avoir, et par moment c'était tellement éloignées l'une de l'autre qu'il se perdait, et se fatiguait de ses mensonges, de la compagnie des gens. Mais avec certaines personnes, comme Dixie, tout semblait légèrement plus facile à continuer, et puis cette fille était juste tellement adorable. Il lui répondit souriant de ses dents toutes belles.

Ouais tu fausses tout. A côté d'une si jolie fille, ça marche moins bien.

Sven ne répondit absolument rien à son amie. Si elle était dans la merde niveau sentimental, il ne pourrait pas l'aider. Lui ce n'était pas son cas, et ça ne risquerait pas de l'être avec une fille jusqu'à un bon moment. Après ce qui s'était passé la dernière fois, il semblait que son coeur était plus difficile à ravir, ou peut être que l'idée de perdre celle a qui il tenait le plus avait calmé son cerveau et ses sentiments. En tout cas, ça semblait pas le traumatisé plus que ça avec les vivants pour le moment.
Il fit ce qu'il avait à faire avec le jeune homme. Après tout, Dixie était plus importante qu'un numéro, mais c'était plus fort que Sven, et puis connaissant bien ce genre de chose ça durait pas longtemps, il aimait pas quand ça traînait, et puis vu comment il était, il perdait vite intérêt pour les gens qu'il ne connaissait pas vraiment.
Ce fut alors le moment de la course pour l'eau... Et Sven n'y mit pas vraiment d'effort, il avait pas envie de courir, et puis de toute façon, il s'en fichait de payer, c'était pas un soucis ni pour lui, ni même pour ses parents... Même si parfois en voyant le montant de facturé d'alcool, ils devaient se poser des questions... Tant pis pour eux. Il arriva, et elle ne semblait pas contente d'ailleurs. Il sourit, comme toujours

T'avais l'air de vouloir tellement gagner. Et pis j'aime bien payer pour de l'alcool, au moins c'est utile.

Par contre sa dernière phrase tira légèrement la tronche à Sven. Pas le droit de boire? C'était agaçant ça! Une fête sans boire d'alcool, c'était pas marrant. Il se dit qu'au pire, il pouvait toujours prendre une des petites choses un peu plus forte, qu'on appelait drogue, histoire d'éviter de penser trop. Mais il répondit

Très bien. Alors je viendrais pas à cette soirée. Pas grave, j’appellerais le mec pour m'occuper. Après tout.. Et il lui tira la langue, boudeur lui aussi.