She takes a dip in my daydreams. (João)

ootd | Un soir comme un autre. La nuit m’entoure et j’ai l’impression de ne voire plus qu’elle. La lune plus que le soleil. Les étoiles comme compagnie. Le soleil apparaît quand moi je me cache sous ma blouse. Que ce soit au laboratoire ou à l’hôpital, je n’ai pas l’occasion de l’observer. Et puis, j’ai toujours préféré la lune. Elle se laisse détailler, et on pourrait dessiner ses cratères avec précision. Elle brille moins, elle est différente, mais pas sans pouvoirs. Et puis, elle est changeante, mystérieuse avec ses quartiers jusqu’à disparaître. En ce début de nuit, elle nous honore de sa présence totale.

La journée sur Harvard terminée, errer sur le campus, les souvenirs hantent les pensées. J’ai passé tellement de temps entre ces murs, j’ai tellement traîné ma carcasse, fantôme entre les autres étudiants. Et quand la nuit tombe sur les murs anciens, le silence s’installe. Les étudiants fuient, sauf les clubs. Je lève la tête de mon livre quelques instants, observe les lumières qui s’allument les unes après les autres. J’aime ce calme, le vide autour de moi. Dois-je rentrer tout de suite ? Il le faudrait en réalité mais je n'en ai pas envie. L’air frais s’insinue dans mes poumons à chaque inspiration, me brûle presque. Ce froid est agréable, picote mes orteils dans mes escarpins. J’ai hâte de les enlever. Alors sans quitter les yeux de mon roman, je lève un pied puis l’autre, remue les phalanges et laisse tomber les talons sur le bitume. Les deux mains prisent maintenant, je continue ma lecture en marchant pieds nus. Les différentes textures accueillent ma peau. Le bitume pour commencer, un peu de terre, et enfin l’herbe. Je laisse échapper un soupire d’aise, agréablement surprise par cette légère humidité. Les bruits ne m’atteignent plus, plongée dans l’ancien temps de mon livre. J’avance sans réellement faire attention à l’environnement qui m’entoure. Mais quel plaisir d’insouciance.