dans l'brouillard -- lenny

12.11; city center @Lenny Shipley -- môme s'pose trop de questions. perte de contrôle d'une relation privilégiée; l'esprit en vrac. corps qui déambule dans l'enceinte de la clinique, oppressée par ces couloirs interminables. la hâte de le retrouver s'mélange à l'appréhension. encore chamboulée par cet appel qui a tout changé. t'arrives devant la porte de sa chambre déjà entre-ouverte. cognes ta main deux coups sur la porte avant de la pousser doucement. l'regard qui le trouve instantanément dans cette pièce bien trop petite. — hey. jambes qui te portent jusqu'à lui. — sympa la déco. mots empreints d'ironie. t'détestes l'savoir enfermé ici.

@Nora Müller -- Est-ce étrange de voir apparaître sur l'uniformité blanche du plafond des spirales colorés ? Longs serpentins illustrant la monotonie des secondes, des minutes, des heures et jours. Tu fermes les paupières à te déchirer la peau, ouvrant ta pupille au maximum face à l'incandescence de l'ampoule. Et bam. La lumière vibrent sur l'austérité. Blafarde, coupée par un drap jaune. Le formica   des meubles et du carrelage. Usé par l'inlassable flot des malades. Vivre à l'intérieur de la souffrance, entièrement, ne plus être déterminé que par elle... Ce n'est plus véritablement souffrir. Néanmoins, tu ne pouvais le comprendre sans cesser l'intoxication. C'est autre chose. Une modification de l'être, où certaines vérités s'explorent enfin. Nora. Elle se glisse par la porte entrouverte et tu te redresses dans ton lit. — Très sympa. Et tu n'as pas la chance de goûter le menu.

12.11 ; city center @Lenny Shipley -- l'corps a envie de le prendre dans tes bras, mais ta tête te retient. situation trop compliquée pour faire comme si de rien n'était. — quel dommage, j'suis sûr que c'est digne d'un repas de chef étoilé. tourné cette prison à la dérision pour rendre ça moins pénible. t'angoisses rien qu'à l'idée de t'imaginer ici. si t'pouvais, tu l'extirperais d'ici, mais tu t'dis que c'est pour son bien. — comment tu vas ? s'installe sur l'bord de son lit, l'regard tourné vers lui. la question inévitable où sa sincérité est attendue. après tout, t'es là pour discuter avec lui. les messages c'est bien un moment, mais pas suffisant pour éclaircir les ombres qui se sont dessinées.

@Nora Müller -- — La prochaine fois, je t'en garderais un peu... S'il y a une prochaine fois. Où sont-elles ? Ces retrouvailles charnelles que tu espérais tant ? Celles qui ont maintenus ton esprit alerte malgré l'incessant ballet hospitalier ? Sentir les effluves de son parfum, la douceur de son épiderme. Goûter ses lèvres et presser aussi fortement que possible sa silhouette contre la tienne ? Absence brûlante. Elle s'installe près de toi et tu ne peux empêcher ta main d'accueillir la sienne. Nouer ses doigts aux tiens d'une pression. — Je me sens mieux. Mon corps va mieux, c'est juste sur l'reste que j'ai encore du taff. Et toi ? Comment tu vas ?

12.11 ; city center @Lenny Shipley -- s'il y a une prochaine fois; mots qui te rappellent que t'es celle qui peut décider de la suite. décision toujours pas prise, l'besoin de le voir pour peut-être y voir plus clair. l'myocarde tiraillé entre la raison et la folie. tes billes qui s'détournent vers ta main dès l'instant où il vient lier ses doigts aux tiens. sensation étrange de ce contact, comme une décharge électrique qui vient te parcourir jusqu'à l'échine. — tant mieux, j'suis certaine que tu vas y arriver. faut laisser l'temps au temps. l'encourage vers la bonne voie, même si l'chemin est encore rocailleux. — ça va, enfin... j'crois. si l'on s'abstient de c'merdier qui te bousille l'esprit. perdue dans un brouillard dont il en est la source.