Sorry if I hurt you, the pain was meant for me - Misha

6 novembre 2024
TW : deuil, décès, automutilations, idées suicidaires

La douleur que ressentait Bastien était d'une intensité qu'il n'avait jamais connu avant. La perte de son meilleur ami, qui était comme un frère pour lui, le mettait dans un état indescriptible. Il avait l'impression d'avoir perdu une part de lui, comme s'il était en parti mort avec Malik. La douleur qui l'affligeait était insoutenable et il n'arrivait pas à l'extérioriser complètement. Ça le grugeait de l'intérieur, éteignant toutes lueurs d'espoir de bien aller. Il ne comprenait pas comment il était censé continuer d'avancer alors qu'il se retrouvait seul, dépouillé de son trio choc. Il avait déjà eu beaucoup de misère avec le départ de son frère, mais là, le décès de son ami avait été le coup de trop. Il se demandait comment il était censé vivre dans cette nouvelle réalité qu'était la sienne. Il doutait de sa capacité à continuer d'avancer. C'était un combat qu'il ne se voyait pas capable de gagner, loin de là. Il était perdu, désemparé et désarmé. Depuis qu'il avait appris cette nouvelle, il n'avait réussi à rien. Il n'était pas allé à ses cours, n'avait réussi qu'à manger un petit truc qu'il n'avait même pas été capable de garder dans son estomac. Il était paralysé par la tempête d'émotions qu'il vivait et il n'avait que deux envies : se jeter dans la drogue pour tout oublier ou mourir. Aucune des deux options n'étaient bonnes, mais c'étaient les deux seules qu'il voyait. Ça et celle de changer la douleur de place. Il ferma les yeux, appuyant sa tête contre le mur, attendant que ses étourdissement se calme avant de prendre son téléphone et faire la première chose logique qui lui vint en tête ; contacter Misha pour demander son aide. Il avait été convenu qu'il viendrait le rejoindre et qu'il le ramènerait chez lui pour quelque temps. Il avait donc patiemment attendu assis dans la salle de bain jusqu'à ce qu'il entende toquer à la porte. Il avait donc pris appuie sur le comptoir de l'évier pour se lever et longer les murs jusqu'à l'entrée, ouvrant finalement la porte à son ami. Il ne lui avait pas laissé le temps d'entrer, se laissant simplement aller dans les bras de ce dernier.

@Misha Martin

Misha avait pris l'habitude de toujours répondre aux appels à l'aide de son ami. Il savait qu'il ne le contactait jamais pour rien, et au vu des excès dont pouvait être capable Bastien, c'était bien mieux comme ça. Alors par message, il avait essayé de le faire parler, sans grand succès. Dans tout ça, il avait juste appris que son ami avait eu de mauvaises nouvelles à propos de son meilleur ami, Malik. Et vu son état, il valait sûrement mieux que Misha le rejoigne rapidement. Il avait donc pris la voiture, était passé acheter chocolat et crème glacée, puisqu'ils avaient tout mangé lors de la dernière détresse du jeune homme, puis il s'était mis en chemin pour l'appartement.

Il s'y retrouva facilement, connaissant le chemin comme sa poche, peu importait d'où il partait. Les bénéfices du métier de policier et de ses patrouilles, sans doute. Il prit alors son petit sac de denrées réconfortantes, et entreprit d'aller toquer chez son ami, manquant de lui envoyer un nouveau message en constatant qu'il prenait du temps à venir lui ouvrir, mais au moment où il sortit son téléphone, ce fut un Bastien détruit qui apparut devant lui. De manière immédiate, il le serra dans ses bras, bien fort. Peut-être trop, mais il voulait lui communiquer sa présence, fermant les yeux alors qu'il tenait son ami contre son corps...

Les yeux fermés, Bastien restait contre Misha, les bras pendant de chaque côté de son corps pour éviter de le salir. Il était fatigué, épuisé et clairement, il n'avait pas l'énergie nécessaire pour tenir debout de lui-même. Il nicha son visage dans le cou de son ami en soupirant, laissant les larmes couler de nouveau alors que les émotions revenaient l'agresser violemment. Son corps tremblait dans les bras de Misha, secoué par les sanglots qu'il ne pouvait contrôler. Le pouvoir, il serait bien resté contre lui une bonne éternité. Il se laissa entraîné sur le divan, s'installant sur ce dernier. Il regarda donc son ami faire les soins nécessaires à son choix de méthode pour changer le mal de place. Il le laissait faire sans rien dire, ne sachant pas quoi dire de toute façon. Il ferma les yeux en soupirant de nouveau, sentant les larmes menaçant de couler à nouveau. Il mordit sa lèvre inférieure en laissant finalement les larmes couler le long de ses joues. Lorsque Misha avait fini le bandage, il porta ses mains à son visage, cachant ce dernier alors que les sanglots le secoua de nouveau. Bastien était désemparé, ne sachant pas comme gérer les émotions qui remontait avec la perte de son meilleur ami.

Misha était très sensible à la douleur de Bastien. Ce n'était pas son meilleur ami pour rien, même si le jeune policier doutait du fait que ce soit réciproque. Cependant, il s'en foutait. Bastien comptait pour lui, c'était tout ce qui lui importait. Il prit alors le temps de le soigner convenablement, avant de s'asseoir près de lui sur le canapé. Il passa alors ses bras autour du corps de son ami, pour l'attirer tout contre lui. Il allait rester fort pour lui. S'il fallait qu'il soit son pilier, alors il le ferait. Bien évidemment, il savait que si Bastien avait eu le choix, il aurait sûrement appelé son frère. Mais son frère était loin. Entre l'absence de son frère, et ce qu'il supposait être la mort de Malik, au vu de l'état déplorable de Bastien... Il comprenait pourquoi il était aussi détruit. C'était trop. Trop d'un coup. Trop tout court. Le brun ne méritait pas ça. Alors dans la plus grande tendresse, il l'avait doucement bercé dans ses bras. Il pouvait s'appuyer sur lui et pleurer autant qu'il le voulait, Misha resterait. Il ferait preuve d'autant de patience que possible. Et de la patience, quand cela touchait à ses proches, Misha en avait. De la patience, de la bienveillance, et surtout... Beaucoup d'amour.

Bastien n'arrivait à rien d'autre que pleurer toutes les larmes de son corps, tremblant comme une feuille sous le poids de ses émotions. Il n'avait aucune idée de comment il était censé pouvoir se relever de tout ça. La vie semblait s'acharner sur lui et il était déjà prêt à abandonner, se laisser aller dans se gouffre sans se retenir. Il savait que ce n'était pas la chose à faire, mais comment était il censé faire autrement ? Il n'en avait aucune idée. Il s'était accroché au t-shirt de Misha comme si sa vie en dépendait. Ce qui était quelque peu le cas dans l'immédiat. Il sait très bien ce qui serait arrivé s'il n'avait pas fait appel à son amis. Ce n'était pas que quelques marques qu'il aurait sur le bras... Il avait passé de longues minutes comme ça, à laisser les émotions et les larmes déferler sans rien pouvoir retenir avant de réussir à se calmer un minimum. Il s'était alors détaché de Misha pour se lever et disparaitre dans la salle de bain pour se coucher un bon coup. Il s'était ensuite appuyé sur l'évier, regardant son reflet dans le miroir. Il faisait pitié à voir, il était dans un état pathétique. Il eu un faible rire en pensant à son frère, se disant que ce dernier l'aurait probablement fait interner. C'était sa menace de prédilection quand Bastien faisait du n'importe quoi. Ça serait probablement la chose à faire, mais ce n'était pas lui qui y irait de lui-même, loin de là. Il était plutôt dans la destruction que l'option de s'aider.

Bastien était dans un état terrible, c'était un fait. Misha le berçait contre lui tant qu'il le pouvait, et il sentait son haut se déformer, dans les poings serrés de son ami. Il s'accrochait à lui comme à une bouée de sauvetage. Et Misha le lui rendait bien, le serrant bien fort pour lui communiquer présence et soutien. Il ne comprenait pas comment le destin pouvait s'acharner sur une seule personne, priant pour pouvoir prendre ne serait-ce qu'une infime partie de son malheur. Il aimerait pouvoir faire quelque chose pour lui, pouvoir le réconforter, l'aider... C'était malheureusement impossible, et ça bouffait profondément le jeune policier, qui se retrouvait complètement démuni face à la détresse de son ami. Le mieux qu'il puisse faire, à ce moment précis, c'était d'être présent, de lui apporter amour et soutien, en dépit du fait qu'il se doutait que ce ne serait pas assez. Au mieux, il pouvait l'accueillir chez lui, encore ? Bastien ne pouvait clairement pas rester seul, pas dans cet état. Non seulement parce qu'il avait besoin de soutien, mais aussi car, Misha le connaissant plutôt bien, il savait très bien qu'il lâcherait tout pour pouvoir enfin obtenir le repos éternel. Et ça... C'était inconcevable aux yeux du jeune. Son ami devait continuer de se battre, même si tout semblait perdu, même s'il peinait à se relever de toute cette misère, de toutes ces épreuves qui le brisaient un peu plus à chaque fois. Et pour ça, Misha pouvait aider. Être son pilier, l'une des personnes qui pouvaient encore le maintenir en vie chaque fois qu'il en avait besoin. Une chose était certaine, Misha n'abandonnerait jamais Bastien. Jamais.

Après qu'il fut calmé, Misha le laissa se lever pour se rendre à la salle de bains, sans un mot. Son ami devait probablement avoir besoin de se rafraîchir ou se reposer un peu. Et pendant ce temps, Misha n'allait pas rester sans rien faire. Il s'était donc levé du canapé, commençant à préparer des affaires pour Bastien, une nouvelle fois. Non, il n'allait pas le laisser seul, c'était hors de question. C'était ça, un autre ami, ou l'hôpital. Mais Bastien ne pouvait pas être laissé à son sort ici. Pour le coup, Misha ne lui faisait pas confiance. Pas là-dessus. Pas sur l'idée de rester en vie.

Bastien était au bord du gouffre, prêt à s'y jeter. Il était à rien de laisser tomber, de se laisser tomber et il savait que son ami en avait conscience. Ce n'était pas pour rien qu'il avait fait appel à lui. Misha le connaissait assez bien pour savoir comme il fonctionnait. Comment il pouvait être un danger pour lui-même dans cette situation précise. La vie s'acharnait sur lui, poussant sur ses épaules, lui mettant ces épreuves éprouvantes sur son chemin. À croire qu'il ne pouvait pas avoir un moment de répit. Il était en état d'alerte pour le prochain malheur, mais aussi perdu dans sa détresse. Une détresse qu'il n'avait pas l'impression qui pourrait être apaisé. Il ne voyait pas comment il allait pouvoir se relever de cette perte. Il s'était perdu si rapidement et il ne savait pas quel chemin prendre pour se retrouver. Il ne savait même pas s'il y avait possibilité de se retrouver après tout ça. Comment pourrait-il ? C'était impossible. Malgré ça, il avait réussi à retrouver un certain calme, probablement temporaire et s'était détaché de Misha pour s'éclipser un moment.

Seul dans la salle de bain, il avait pris un moment dans le silence pour essayer de se ressaisir, en vain. Les larmes revenaient de plein fouet sans qu'il ne puisse les retenir. Un cri lui échappa, la rage et le désespoir se laissant aller, entendre. Il s'était laissé tomber sur ses genoux, le visage à nouveau caché derrière ses mains alors que les sanglots le secouaient à nouveau. Il ne pouvait se résoudre à accepter cette perte. La vie lui paraissait injuste à ce moment. Comment avait elle pu lui enlever un être aussi important dans sa vie et le laisser seul sans sa moitié pour l'aider à surmonter cette épreuve ? Comment son frère avait-il pu oser le laisser seul dans cette situation ? Il n'arrivait pas à faire autrement que lui en vouloir d'être parti comme il en voulait à la vie de lui avoir arraché son meilleur ami. Cette envie de disparaitre lui reprit à nouveau, l'envi d'agir si forte. Il essayait de s'en retenir, mais si on le laissait seul trop longtemps, il avait peur d'agir sur ses pensées. Il se connaissait assez bien savoir que s'il restait seul avec lui-même, c'était là fin.

Alors que Misha était occupé à plier des affaires de Bastien pour les mettre dans un sac de voyage, perdu dans sa tête et laissant son ami prendre sa douche comme bon lui semblait, Misha avait entendu un cri. Ce cri déchirant qui l'avait saisi au plus profond de ses tripes, et lui avait instantanément fait lâcher tout ce qu'il faisait, pour se rendre dans la salle de bains et défoncer la porte pour y entrer s'il le fallait. Heureusement, il n'en avait pas eu besoin. Mais en tout cas, il en avait la compétence... Et le droit, en tant que policier.

Ni une, ni deux, il s'était agenouillé auprès de Bastien pour le prendre dans ses bras. Rien à foutre qu'il soit nu, rien à foutre qu'il soit encore trempé de sa douche. Il avait clairement besoin d'aide, et Misha était là pour ça. Il n'allait pas le lâcher. S'il fallait qu'il lui tienne compagnie jusque dans les toilettes pour ne pas qu'il soit seul, alors il le ferait. Son ami était précieux, et au vu de ce qui lui arrivait en ce moment, il méritait tout l'amour et l'attention du monde. Et en tout cas, Misha était totalement disponible pour satisfaire ce besoin, plus que jamais. Contre lui, il pouvait crier, hurler même. Frapper, se débattre, le pousser... Non, Misha reviendrait à la charge. Il défendrait Bastien contre lui-même, en dépit de sa propre sécurité. Dès l'instant où son ami l'avait appelé, sa décision avait été prise. Il ne le lâcherait pas. Jamais. Quitte à l'héberger indéfiniment chez lui, poser encore des jours sans solde pour l'avoir à l'oeil. Quitte à devoir l'emmener à l'hôpital et ne plus le lâcher... Il le ferait. L'amitié de Bastien était beaucoup trop précieuse pour qu'il crache juste dessus et le laisse tomber. Bastien était trop précieux tout court.

Dans une grande douceur, il avait passé ses bras dans le dos de son ami, pour lui amener toujours plus de contact, dans le cas où c'était ce dont il avait besoin. Mais vu qu'il souffrait de l'abandon... Tant de son frère dans un autre pays, tant de son meilleur ami dans la mort... Il se doutait bien que tout ce dont avait besoin Bastien à ce moment précis, c'était de contact, d'amour, de présence. De présence surtout. Et Misha allait lui montrer, lui prouver que jamais il ne l'abandonnerait. Jamais.