thanksgiving or badgiving ((GIOLAN))

thanksgiving or badgiving ft. @Nolan Livingston
new-york | november 27th
retour au bercail, moments rares dans l’année qu’elle appréciait toujours. ce trajet-ci avait un goût particulier, moins agréable. l’ambiance tendue, le regard lourd de son mari posé sur elle tandis qu’elle faisait mine de rien devant sa soeur et son cousin. tout pour maintenir les apparences, comme ils savaient bien faire. sa famille n’avait rien demandé, souhaitait juste profiter d’un vol plus rapide et confortable que celui commercial, dans le jet familial. dîner prévu dans la résidence secondaire du couple, la veille du repas de thanksgiving avec les deux familles. joie de retrouver ses parents, très vite écrasée par l’attitude de Nolan. la goutte de trop lors des retrouvailles avec ses parents, quand il avait été des plus froids. le regard de sa mère insistant posé sur elle, signe qu’elle n’était pas la seule à avoir ressenti le malaise. lui fonçait à l’étage tandis qu’elle sauvait les meubles en échangeant des banalités avec le reste de sa famille. son esprit avait déjà quitté la pièce, colère qui l’empêchait de profiter du moment présent. c’est donc sans tarder qu’elle les laissait avec sa soeur, pour rejoindre leur chambre. là où elle le trouvait sur son ordinateur.  – t’as intérêt à avoir une bonne explication pour ta manière de te comporter avec mes parents. bras croisés, la porte refermée derrière elle.

thanksgiving or badgiving ft. @Nolan Livingston
new-york | november 27th
l’éloignement ressenti depuis bien des mois, mais jamais autant que ces dernières semaines. l’esprit ailleurs, de son côté, tandis qu’il était toujours difficile de savoir ce qu’il en était du sien, à lui. la mine fermée tout au long du vol, le ton détaché difficile à supporter. dans cette chambre, impossible de ne pas se demander à qui il écrivait réellement. pour qui est-ce qu’il s’était isolé aussi rapidement. pensées qui suffisaient à fulminer un peu plus. – toujours tes putains de clients.. qu’elle souffle dans un rire amer. cette ambition qui l’avait faite tomber amoureuse vingt ans plus tôt, la même qui l’irritait aujourd’hui. à détester être reléguée au second plan. parce que c’était ça, le fond du problème. elle se contente de le suivre du regard, figée face à tant d’aplomb. comme quoi, il savait la surprendre après autant d’années. – deux jours ? tu m’expliques ce que tu fais d’autre que t’occuper de ces fameux clients, pour être aussi peu à la maison ? réponse qui ne l’intéressait pas, parce qu’elle la connaissait déjà. le besoin de se défouler, de rendre les coups. lui avec la glace, elle avec le feu. mouvement de recul pour bloquer sa sortie, ne pas le laisser s’échapper aussi facilement de la pièce. – peut-être que t’aurais dû rester à la maison, si c’était pour te comporter de façon cordiale après vingt ans à côtoyer mes parents. juste une petite précision. même arrogance dans la balle qu'elle lui renvoyait.

thanksgiving or badgiving ft. @Nolan Livingston
new-york | november 27th
faire le dos rond avait été sa spécialité cette dernière année. loin de ses habitudes, mais ça signifierait aussi aller jusqu’au bout. le confronter sur ses actions et devoir assumer les siennes, en retour. conversation qu’elle n’était pas prête à avoir, bien que tout lui criait de déraper ce soir. alors que ce n’était ni le lieu, ni le moment. à se permettre malgré tout des sous-entendus auxquels il ne répondrait pas, elle le savait. pour cette raison qu’elle se permettait de les faire, satisfaction de le voir se restreindre et de la laisser gagner du terrain. à en oublier parfois qu’ils étaient partenaires et non adversaires, dès lors qu’ils se sentaient trop piqués à vif. le même égo, trop de similitudes qui les aidaient autant à se comprendre qu’à se déchirer. et ce soir, pour la première fois depuis un long moment, giorgia ne penchait pas pour la compréhension. sa sortie bloquée, agacée par ses propos. par sa façon de rebondir, balayer les problèmes comme il savait si bien le faire. – t’as besoin de prendre du recul.. première nouvelle. le ton plus bas, alors qu’ils avaient comblé la distance. aucun moyen ni d’envie de reculer, alors qu’elle peut déjà sentir son dos frôler la porte. – qu’est-ce qui n’est pas tout rose, Nolan ? provoquer sans pour autant vouloir affronter sa réponse, crainte dans la voix.

thanksgiving or badgiving ft. @Nolan Livingston
new-york | november 27th
les surnoms habituels remplacés par la formalité des prénoms. de cette manière, peut-être qu’il comprendrait que son irritation ne pourrait être balayée si facilement. rien qu’en quittant la pièce, comme il s’apprêtait à faire avant qu’elle ne le bloque. peut-être que comme toutes les autres fois elle l’aurait laissé partir et prétexter une énième urgence au travail, si ça ne l’avait pas piqué de trop. giorgia avait beau fuir ses parents - raison principale qui l’avait poussée à suivre son mari jusqu’à boston - la vision de ce dernier gâchant les retrouvailles en famille ne lui était pas acceptable. pas quand elle savait que sa mère tenterait de s’immiscer par la suite et la sermonner sur les valeurs du mariage. cette même union lourdement testée sur la dernière année. et si un décalage s’était créé entre eux, que même un voyage rien qu’à deux n’avait su régler, il lui faisait toujours de l’effet. la colère se dégonfle sous un simple geste, de sa mèche replacée derrière l’oreille. à ressentir ses doigts glisser sur elle. – pas vraiment. je me suis habituée à ta passivité, depuis le temps. l’insolence dans les paroles, dans le ton faussement détaché. le provoquer en ces lieux n’était pas sa meilleure idée. mais c'était plus fort qu'elle, de vouloir observer autre chose que l'impression de désaffection dans ses yeux.

thanksgiving or badgiving ft. @Nolan Livingston
new-york | november 27th
peut-être que ce voyage à miami n’avait fait que remonter à la surface la cassure entre eux. leurs problèmes qu’ils avaient mis officiellement sur le compte de leur travail respectif, très prenant. et pourtant, même rien qu’à deux, leurs esprits étaient ailleurs. certaines fois, les doigts avaient pianoté sur les téléphones au lieu de profiter du moment. tous deux coupables, et giorgia avait tenté de se rattraper cette fois-ci en invitant toute sa belle-famille. à le regretter presque, quand elle voyait son attitude avec la sienne. pourtant, la colère s’atténuait doucement quand il s’approchait, posait la main sur sa taille. elle le connaissait bien trop pour savoir que c’était une énième tentative d’esquive à leurs problèmes. comme si elle ne voyait pas clair en son jeu. pour autant, elle acceptait volontiers de jouer. tout pour ne pas affronter la réalité. mains passent autour de sa nuque quand il l’embrasse, lui montre plus de fougue qu’elle n’a vu de sa part en des mois. – vraiment ? avec mes parents un étage dessous ? baiser prolongé, désir pulsé par le danger d'être interrompus.