Alexandre De-La-Croix › Esteban Ocon

Alexandre De-La-Croix est né un beau matin de septembre 2000, il est l'enfant unique d'une riche famille parisienne. A peine quelques heures après sa naissance, son avenir était déjà tracé: Il ferait de grandes études, reprendrait l'entreprise et la fortune familiale avant de se marier et de fonder lui même une famille pour que son fils ou sa fille hérite également de l'affaire familiale.
Alexandre grandit dans le manoir de la famille, même s'il est enfant unique, il ne ressent pas la solitude. Quand il n'est pas en train de travailler sur ses devoirs, il a des cours d'éducation religieuse à la paroisse du quartier, ses parents sont très croyants et pratiquants, il est impératif pour eux que leur fils partage leurs croyances. Même s'il est couvert d'amour par sa mère, son père a déjà de grandes ambitions pour lui, et la pression, bien que minime à son jeune âge, commence déjà à monter. Le jeune garçon craint la colère de son père autant qu'il admire ses accomplissement. Il n'a jamais été violent physiquement avec son fils, mais mentalement c'est autre chose. Alexandre n'a pas le droit à l'erreur, tout doit être parfait et du premier coup, sinon il risquerait de décevoir ses parents. C'est donc ainsi que le jeune Alexandre grandi et se met déjà des objectifs difficilement atteignables.

Lors de son année de transition avant son entrée à Harvard, il travaille pour différentes entreprises, toutes appartiennent à des amis de son père. Il a également des parts dans l'affaire familiale, ce qui lui permet de mettre de l'argent de côté. Il étudie la finance, il sait à quel point ses économies seront importante.
Lors de ses différents travaux, il voyage, accompagnant les amis de son père à l'étranger pour des voyages d'affaires. C'est là qu'il commence à se rendre compte que son éducation a été pour le moins particulière. Lui qui pensait que le monde tournait uniquement autour de l'argent et de la religion, commence à découvrir de nouveaux horizons. C'est durant cette année qu'il se prend de passion pour le sport de manière générale, combattant le jetlag de ses voyages dans les salles de sports des hôtels. C'est aussi à ce moment qu'il se découvre lui même, alors que ses parents essaient d'arranger des rendez-vous avec les demoiselles "de bonnes familles" qui se montre plus intéressée par son héritage que par lui, Alexandre se surprend a regarder différemment leur frère ou cousin plutôt que lesdites jeunes filles. Il en a mis du temps à comprendre et encore plus à se défaire de son éducation homophobe. Il ne l'avouera jamais a ses parents, il ne peut pas, son avenir est déjà tracé. Il se met alors en tête de trouver une amie, a qui il pourra se confier et qui l'accepterait tel qu'il est, pour rendre fier ses parents.

Après un an, un dossier en béton et un entretiens réussi, Alexandre rejoint la prestigieuse Harvard.
Malgré un début un peu chaotique, les cours sont plus dur que ce qu'il avait anticipé et malgré son excellent niveau en anglais, Alexandre est en difficulté sur certaines matières qui utilisent un vocabulaire très technique. Après quelques mois et beaucoup de travail acharné, tout fini par rentrer dans l'ordre, il retrouve sa place dans les meilleurs élèves de sa classe et le peu de sérénité d'esprit qu'il avait.
Au bout de quelques temps, il prend même le temps de rencontrer de nouvelles personnes, il essaie de flirter et sortir avec des filles, mais ça ne mène jamais très loin (étonnant, je sais). Il essaie de se convaincre que la vie que ses parents lui ont imaginé peut devenir réalité.
Un soir d'ailleurs, alors qu'il a invité une jeune demoiselle rencontrée sur le campus dans son petit studio, il décide de leur commander à manger. C'est là qu'il le rencontre pour la première fois, son fameux livreur doordash. Il doit avoir son âge, il est plus petit que lui, asiatique. Il ne connait même pas son nom, il l'a vu quelques minutes alors qu'il déposait leur commande chez lui. Pourtant c'est cet inconnu qui fera réaliser à Alexandre que la vie que ses parents lui ont imaginé n'arriverait jamais. Même si son premier réflexe est de s'en vouloir, de ce dire que tout ça n'est pas "normal", il fini par se rendre compte de la stupidité de ses réflexions. Et puis, tant qu'il est à Harvard, ses parents ne sauront rien de sa vie privée, autre que ce qu'il voudra bien leur dire.
C'est cette soirée qui marque le début d'une nouvelle page de la vie d'Alexandre. Il arrête de fréquenter des filles, sauf s'il y trouve des intérêts pour son futur carnet de contact, et décide de passer un peu plus régulièrement commande à la pizzeria du coin, dans l'espoir de recroiser le regard de ce fameux livreur.