le dindon de la farce (klaus)

Si je déteste Octobre et Halloween, j’adore Novembre et Thanksgiving. Plus jeune, c’était le seul moment où nous étions autorisés à ne pas nous entraîner pendant une semaine d’affilée et nous rentrions toujours à Boston pour voir Enola et sa famille pendant cette période. Avec le temps, nous avons instauré quelques traditions et l’une d’entre elles est de servir un repas chaud aux sans-abris de la ville. Mes parents sont en cuisine alors que Klaus et moi sommes en salle. Je lui ai proposé l’idée il y a quelques semaines et ai fini par le convaincre - ou le forcer, je ne sais pas trop - à venir passer un moment convivial avec des gens qui ont besoin de ce genre de moments. Il est treize heures lorsque nous avons fini de servir la dinde et les accompagnements. Je me pose sur une chaise et souffle J’ai jamais autant coupé de dindes en deux heures. Ni dans ma vie entière en fait. Ça va, pas trop fatigué ? Y a la tarte à la citrouille après à servir… Et ça, ça va nous prendre un peu moins de temps, si tout est déjà prédécoupé en cuisine. Les plats sont remballés dans un sens et je profite de ce moment de battement pour regarder mon ami et souffler Regarde ma petite récolte... Je sors un mouchoir gras de ma poche de mon tablier et à l’intérieur, plusieurs bréchets. Je lui adresse un large sourire et rajoute J’aimerais bien au moins un voeu qui se réalise alors j’ai pris du rabe. Et je ne peux m’empêcher de glousser. Je n’ai jamais trop compris le but de ce jeu, de cette célébration mais si un bout de sternum de dinde peut m’aider, je suis prête à y croire !

Bien qu'il ne fasse activement partie d'aucune association, il n'est pas rare de trouver Klaus quelque part à se rendre utile si on lui a demandé de l'aide ─ et c'est d'autant moins rare qu'il s'agisse d'Olive qui le traîne ici et là, profitant du temps libre qu'il s'accorde parfois pour le mettre à bon escient. La froideur naturelle de l'homme, dans ces moments là, laisse place à une chaleur timide et bienveillant. Son côté taciturne est légèrement délaissé, par souci de ne pas brusquer ou blesser ceux qui sont déjà en difficulté et cherchent la récolte d'un semblant de lien en cette période familiale. Tablier sali par toutes les dindes qu'il avait fallu découper, Klaus finit de s'essuyer les mains sur un torchon quand il vient s'asseoir à côté d'Olive, l'écoutant sans la regarder. En forme. S'il n'est pas forcément le plus manuel des hommes, il reste très actif et de fait, est habitué à la fatigue physique ─ et les tartes à la citrouille qui vont suivre ne l'effraient pas non plus. Son regard se pose enfin sur la blonde un court instant, avant qu'il ne s'abaisse sur les bréchets qu'elle lui montre. Un coin de ses lèvres se redresse légèrement, alors que le regard, subtilement taquin, vient embêter la jeune femme. Est-ce une façon de me proposer de jouer, et en même temps exposer ton manque de confiance en ta chance ? Et comme pour l'inviter à profiter de cette célébration pour jouer au jeu, il lui montre sa main. On teste ?

Assise, j’en profite pour recharger mes batteries, sachant que je vais en avoir sacrément besoin pour la journée qui nous attend. Elle est déjà bien entamée mais loin d’être finie. Cependant, ça me fait plaisir d’être là aujourd’hui, de donner un peu de chaleur et de respect à ces personnes que la plupart du monde oublie à longueur de journée. Les maraudes sont de plus en plus nombreuses pendant cette période mais en été, on oublie toujours les plus démunis. Et même si je ne peux pas changer leur situation de manière définitive, j’en viens à penser et croire que ces moments sont mieux que rien. Mon regard sur Klaus, je ris légèrement. Non, je voulais le faire avec la petite fille là-bas, mais elle me regarde de travers depuis que je lui ai pas donné toute la peau croustillante de la dinde que je me rabats sur toi… Je souffle ces mots avant de lui adresser mon plus beau sourire. J’essaye de conjurer le sort qu’on m’a lâché. Avec cinq essais, ça devrait le faire. Que je lance en haussant les épaules Et quand il me propose de se lancer, je pose le mouchoir en équilibre sur ma cuisse et choisi un bréchet. Ferme les yeux, au cas où un bout d’os te saute à la tête. Si on pouvait éviter de finir avec un oeil crevé, ça serait vachement plus sympa, non ?

réussi : 1/3

Le regard de Klaus dérive en direction de la petite fille, qui semble définitivement avoir une dent contre Olive. Et cette moue mécontente, ça lui rappelle sa soeur quand elle était encore gamine et qu'il refusait de la servir une troisième fois ─ moue qu'elle faisait toujours d'ailleurs, ponctuellement. La fameuse pouty face pour amadouer les coeurs, sauf que ça ne prend pas avec tout le monde. Je vois. Elle a l'air effectivement déçue et rancunière. Le regard revenant sur sa camarade de maison et d'aventure, Klaus vient saisir l'un des appendices osseux et l'entoure de son index. Cinq ? Ce n'est pas normalement au premier que ça fonctionne ? s'amuse-t-il un peu. Enfin, vu la quantité de bréchets qu'elle a, ils peuvent bien se le permettre. Le premier casse, les yeux clignant au moment de la rupture, et c'est Olive qui remporte la première manche. Tu pars bien. Nullement déçu ou superstitieux, il s'agit là pour Klaus d'un moyen de faire plaisir à Olive et passer un peu le temps en se reposant. Le deuxième bréchet tendu, Klaus s'en saisit à nouveau. Un... deux... Clac !


1/3 réussis

Elle est tenace, elle ira loin dans la vie. Parce que lorsque l’on veut quelque chose, on ne l’abandonne pas. Bon, pour le coup, je lui ai pas tout filé mais peut-être que ses parents lui ont donné la leur, pour ce que j’en sais. Écoute, j’essaye d’être équitable. Et aussi… Je sais pas, si ça se multiplie plusieurs fois, c’est que ça va vraiment arriver. C’est de cette manière que je veux la jouer. Et quand je pense à un voeux, il y en a des tas qui me viennent : revenir un peu plus forte en patinage et avoir le courage de chercher un partenaire, réussir mon année, trouver l’amour. Mais j’opte pour un souhait qui n’est pas égocentré. Je souhaite la paix dans le monde. Et aux États-Unis, pour commencer. Parce que depuis les élections, le climat est chargé. Yeaaaah, trop forte ! Que je souffle avec la plus grande partie de mon os en mains. Je bouge légèrement les épaules, comme si je faisais une danse de la victoire et ferme à nouveau les yeux pour le deuxième. Je n’ai qu’un tout petit bout en mains et ronchonne Nul. J’espère que ton voeu était cool au moins. Et pour le prochain, je me concentre sur quelque chose de tout à fait personnel. Allez, on y croit. Et crac.

réussi : 2/3

Mmh, peut-être que ça marche comme ça... Additionner les chances pour les augmenter ; peut-être que ça marche. Le concept de la chance est flou, de toute façon, alors nul ne peut affirmer que l'idée est bizarre et insensée. Même lui ne se le permettrait pas. Il lance un nouveau coup d'oeil vers la gamine, mais ne renchérit pas derrière, alors que le deuxième bréchet casse, cette fois-ci dans sa main à lui. Ex-aequo. Remise à zéro des chances ─ ou bien est-ce qu'ils sont tous les deux chanceux ? Et d'ailleurs, quel pourrait être son souhait, à lui ? Tandis qu'Olive récupère le troisième bréchet, il songe à sa remarque, le regard sur elle ; il peut souhaiter que son vœu à elle se réalise, non ? Puisque lui n'en a pas vraiment, autant porter chance à Olive. Alors il répond vaguement, les doigts prenant place sur la troisième tentative. Très cool. Pas besoin qu'elle le sache, de toute façon. Le troisième bréchet casse, et c'est à nouveau du côté d'Olive que la chance balance. Loin d'être mécontent pour autant, Klaus craque un fin sourire, signe que ça l'amuse quand même bien. Voyez-vous ça. À ce rythme, on va tous devoir les faire, sauf si la chance m'abandonne pour ce quatrième... Les doigts se posent, et il pose brièvement le regard sur le visage concentré d'Olive. Est-ce qu'elle prend ce jeu au sérieux ? C'est amusant. Alors il regarde leurs mains, et tire à nouveau. Et voir la chance suivre Olive, dans le fond, ça lui fait plaisir.


1/3 réussis