sillage de cendres (libre)

19/05/2024

sillage de cendreswith libre

boston international airport

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ras

foule mouvante, silhouette perdue dans l'océan des visages pressées. boston, encore. le retour cogne plus fort que le départ, souvenirs plantés dans les annonces qui s'écrasent les unes contres les autres. écrans des mensonges. l'aéroport s'étire, longues veines de métal et de verre. glacées. un mois disparu, avalée par des rues sans nom, traces de nuits blanches sous les yeux noirs. phalanges serrent la sangle du sac, les opales figées sur les portes automatiques qui s'ouvrent et se referment. dernier rempart avant de retourner en enfer. lourd, le myocarde. résonne, le poids de l'absence. douce, la sentence. barrière traversée. mordue par les prémices de l'hiver; griffure des promesses non tenues.. d'elles et tout c'que je pensais pouvoir laisser crever ailleurs. raté. bâton de papier déjà glissé entre les lippes, le même zippo pour réveiller la braise. ombre revenue du royaume de l'oubli. les prunelles accrochent la silhouette qui passe, pressée. esquisse du sourire quand le portefeuille glisse de ta poche. morsure du bitume froid quand les doigts le récupère. tonne, la voix. muette depuis des semaines. - tu comptes t'laisser voler ?

#rplibre

(Zorah Stahl)

mirage nocturne

21/07/2022

Boston, aéroport international ☆ Vendredi 1er novembre 2024 ☆ Journée

Tu allais et venais ces derniers temps, ne revenant a Boston que pour quelques jours avant de repartir de plus belle, pour des durées toujours plus longues. Forcément, tu commençais à connaître l'aéroport comme ta poche malgré ton aversion de l'avion qui te poussait à privilégier d'autres moyens de transport. Tu passais toujours incognito parmi la foule, et d'une certaine façon tu appréciais cet anonymat. Tu ne voulais pas des traitements de faveur inhérents à ton rang ou encore être flanqué d'une armada de gardes du corps tu voulais vivre comme tout le monde. Et comme tout le monde, tu passais les différents contrôles de sécurité, laissais les agents fouiller tes affaires sans sourciller, patientais dans les files d'attente malgré ton hyperactivité. Tu te faisais violence en te répétant que c'était temporaire, un mauvais moment à passer. Lorsque tout fut vérifié et en règle, tu pus enfin sortir, respirer une longue bouffée d'air. Tu attendais sur le trottoir, traînant ta valise derrière toi, guettant le prochain taxi. L'odeur caractéristique de la cigarette te chatouilla l'odorat, réveillant une envie que tu n'avais pas ressentie depuis plusieurs mois, interdiction formelle de toucher à une clope depuis les problèmes de poumons dont tu avais hérité suite à l'effondrement du TD Garden. Il fallait que tu t'éloignes pour résister à la tentation d'en taxer une à l'inconnue. Au même moment tu sortis ton téléphone portable de la poche de ton blouson pour regarder l'heure ou consulter tes notifications, peut-être les deux à la fois, allez savoir. Tu ne prêtas pas attention au portefeuille qui venait de se faire la malle sans un bruit, jusqu'à ce que la voix féminine t'interpelle. "Pardon?" Tu t'écrias en te retournant brusquement, les traits marqués par la surprise. Tu écarquillas les yeux en reconnaissant ton portefeuille dans les mains de la file. "Décidément!" Tu soufflas, véritablement confus. "Je détiens sûrement le record de celui qui perd le plus souvent son portefeuille. En tout cas merci." Elle ne devait pas savoir de quoi tu parlais, puisque tu faisais allusion à ce fameux jour en Sicile où un pickpocket t'avait fait les poches alors que tu faisais tes emplettes au marché. Peut-être que l'univers était en train de t'envoyer un message, les portefeuilles étaient vraiment maudits, avec toi. "Comment je peux te remercier?" Tu demandas à la fille, désireux de te racheter.

@Zorah Stahl

(Rainier de Danemark)

PRINCE RAINIER
(THE PHOTOGRAPH)
And I find it kind of funny, I find it kind of sad. The dreams in which I'm dying are the best I've ever had. It's a very mad world.