(( rplibre )) l'échappée

Le bruit du train qui filait hors de Boston était presque hypnotisant, comme un souffle régulier qui emportait Evelina loin de l’agitation quotidienne. Elle avait décidé de s’évader pour le week-end, juste quelques jours loin de tout, sans agenda, sans appels et sans obligations. Avec pour seule compagnie son sac de voyage et un carnet qu’elle n’avait pas ouvert depuis des semaines, elle se laissait emporter vers la campagne, vers un coin isolé où la nature pourrait lui offrir un répit bienvenu. Le chalet où elle s'installait donnait sur un lac bordé d'arbres aux couleurs flamboyantes de l'automne, des rouges et des ors s'étendant comme un feuillage de rêve. La quiétude qui régnait ici contrastait tellement avec le bourdonnement de Boston qu'elle avait l'impression de se retrouver dans un autre monde. Elle laissa ses bagages à l’entrée, s’aventurant sans attendre vers la rive. L’air était frais et sentait la terre humide, cette odeur vivifiante qui vous pénètre et vous rappelle tout ce qui est simple et essentiel. Au fil des heures, Evelina s’était installée sur un vieux quai en bois, ses pieds effleurant l’eau glacée et ses pensées s’éloignant progressivement des tracas quotidiens. La nuit venue, elle se retrouva seule, assise sur le porche du chalet, une couverture enroulée autour des épaules et une tasse de thé brûlant entre les mains. Elle leva les yeux vers le ciel, plus clair et plus étoilé que tout ce qu'elle voyait habituellement en ville. Sous ce ciel immense, elle se sentait étrangement à sa place, comme si l’univers lui avait réservé cet instant pour la réconcilier avec elle-même. Ce week-end d’évasion n’avait rien de spectaculaire, pas de grandes aventures ou de péripéties inattendues. Mais pour Evelina, c’était précisément cela : une aventure intime, celle de se retrouver seule, de s’écouter sans bruit de fond, de se rappeler qu’elle pouvait être paisible et épanouie, même en dehors du chaos de la ville.

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