I need you now - Skye

Le moral bas, pris d’un sentiment de trahison et d’abandon par son frère, Bastien n’allait pas bien. Il avait passé des heures à pleurer seul dans son coin à se faire différents scénarios concernant le départ d’Alaric. Pourquoi être parti comme ça sans préavis ? En avait-il tant marre de lui ? Avait-il décidé qu’il ne voulait plus rien savoir de son jumeau ? Est-ce que Bastien avait fait quelque chose de mal qui avait mené au départ de son frère ? Il n’en avait aucune idée et il n’arrivait pas à penser autrement que ça. De ce qu’on en sait, ça pouvait bien être parce qu’il avait eu une bourse d’étude en France, l’envie de retourner chez lui, mais ça, Bastien n’arrivait pas à l’envisager. Pas avec les dernières choses que lui avait dit Alaric. Après ces heures d’enfer, il avait finalement écrit à Skye, sachant que ce dernier lui avait dit de le contacter en cas de besoin et qu’il ne le laisserait pas faire une connerie du même genre qu’il avait fait par le passé. Après l’accord du lieu de rencontre, il s’était levé de son coin pour aller se passer de l’eau au visage et finalement s’habiller. Bon, il n’avait pas fait grand effort, enfilant un jogging et un sweat à capuche pour y cacher ses cheveux bien dépeignés. Aussitôt sorti, il s’alluma une cigarette pour la fumer tranquille en prenant le chemin pour le parc qu’il avait choisi. Oh ce qu’il n’était pas beau à voir, non soigné, les yeux gonflés à force d’avoir autant pleuré. Mais il n’y pouvait rien, c’était pris là, en preuve de son chagrin. Il s’était rendu sur place un peu plus vite que ce qu’il avait indiqué à l’homme et alla donc s’installer assis, dos contre le tronc d’un arbre trônant dans ce parc. Ayant fini sa première clope, il ne put s'empêcher de s’en allumer une deuxième. Après, valait mieux abuser de la cigarette qu’autre chose, oui ? Il appuya sa tête sur le tronc et soupira un long nuage de fumée, attendant sagement que Skye arrive.

Après les messages envoyés par Bastien, Skye s'inquiétait un peu. Il connaissait la fragilité de son ami, et lui avait d'ailleurs dit de ne jamais hésiter à le contacter en cas de besoin, qu'il répondrait présent, même s'il devait quitter les cours pour cela (ou précédemment, son travail). Il fut donc heureux que le jeune homme ait pris la décision de le faire, lui demandant de se rejoindre au parc, non loin du campus. Skye éteignit son ordinateur, cadeau de son mari, avant de le ranger dans un tiroir, pour éviter qu'il ne prenne la poussière en son absence. Il se hâta d'enfiler un pull, celui qui lui tomba sous la main, puis des chaussures, avant d'aller chercher le harnais de son chien, Oedipus. Celui-ci battit joyeusement de la queue en voyant son Maître prendre l'objet en main, car cela signifiait une promenade. En tant que carlin, son chien n'était pas super friand des longues promenades et encore moins de sport, mais il aimait tout de même passer un moment avec son Maître. Une fois la laisse attaché au fameux harnais, il quitta les lieux, prenant soin de n'oublier ni ses clefs, ni son téléphone. Il envoya un texto à son époux pour le prévenir qu'il sortait et qu'il ne serait peut-être pas encore rentré lorsqu'il serait de retour, avant de se concentrer sur le trajet. Celui lui prit un peu plus de temps que prévu, Oedipus ayant décidé que presque chaque arbre sur son chemin lui servirait à marquer son territoire. La ville appartenait à ce petit carlin, vous ne le saviez pas ?

Finalement, ils entrèrent au parc. Les chiens y étaient interdits, mais Skye ne s'en formalisa pas. Il comptait parfaitement sur Oedipus Rex pour bien se tenir. Puis, c'était le temps de récupérer Bastien et ils pourraient se rendre ensemble ailleurs, pour ne pas rester hors-la-loi plus que de raisons. Notre étudiant en médecin remarqua son ami, assis contre le tronc d'un gros arbre, fumant une cigarette. Il lui sourit, s'approchant doucement.

« Hey ! » souffla-t-il. Son interlocuteur n'avait pas menti, il n'avait pas l'air très en forme. Il avait les yeux rouges et gonflés, signe qu'il avait pleuré, alors Skye n'allait pas lui faire l'offense de lui demande si ça allait. Il savait bien que non. Le chien alla aussitôt saluer l'autre homme, et lui remonter le moral en demandant des papouilles. Oedipus tout craché. ~  @Bastien Dassault

Perdu dans ses pensées, ses remises en questions, Bastien n'avait pas vu l'aîné arriver. Ce n'était qu'en entendant sa voix qu'il revint à la réalité, redressant la tête pour le regarder. Il lui offrir un faible sourire. Hey. Merci d'avoir accepté de venir. Il baissa de nouveau la tête pour regarder la créature qui ne demandait que d'avoir de l'attention. Il avait donc caressé sa tête doucement, son sourire s'agrandissant un peu plus. Zoothérapie, paraît-il que c'était bon pour le moral et ça semblait être un minimum vrai. Il gardait donc son attention sur le carlin après avoir éteint sa cigarette par principe de politesse envers l'homme et son canin. Bastien avait fini par redresser la tête, regardant à nouveau Skye. [Color=#85a8a3]Tu veux qu'on aille se poser ailleurs ou ça te dit de partager ce tronc avec moi ?]/color] Il se doutait déjà de la réponse, sachant que les chiens n'étaient pas acceptés à ce parc, mais qui sait, peut être que l'homme avait envie de vivre dangereusement et ce n'était pas Bastien qui allait l'en empêcher. Mais il s'était quand-même levé, tendant la main vers Skye pour le saluer de façon convenable, comme on lui avait appris. On lui avait inculqué les bonnes manières et ça impliquait de serrer la main à la personne qu'il rencontrait, pour la première fois où pour une énième fois. Il s'étira ensuite, lâchant un baillement au passage. Il n'avait pas très bien dormi ces dernières nuits et ça commençait à paraître dans son énergie. Mais ça ne l'empêchait pas de sortir et voir des gens quand il en ressentait le besoin, comme cette fois où il était pas bien et qu'il savait que rester seul n'allait pas aider. Il replaça sa veste, fermant cette dernière lorsqu'il fut secoué d'un frisson. Je suis désolé de te déranger comme ça d'ailleurs. Chaque fois qu'il demandait l'aide d'une personne, d'une façon ou d'une autre, il avait ce sentiment de culpabilité qui l'habitait, ayant l'impression de dtoujours déranger.