anecdotes
un pas née ici. une contrée d'l'irlande pour l'accueillir, une lettre laissée dans l'dossier peu d'temps après. ça vendait pas du rêve, d'balancer l'mot adoption aux autres. l'histoire pas folle, l'scénario de sa naissance bâclé dans des draps qui ont entendu une gamine d'vingt ans chialer. paraît que ses derniers mots ont été je suis désolée. y'a eu une carte postale, de la ville où elle a vu le jour sans même pouvoir s'attarder sur les rives au loin. aucun détail ancré dans l'crâne, des histoires, des fabulations, du classe mâché et remâché histoire d'surprendre celleux qui veulent bien l'écouter. " j'suis née sur le pont d'un bateau. " en buvant un coup d'rhum en honneur à l'âme de pirate qu'elle préfère s'donner. juste née d'une gamine qui en voulait pas, adopter par des gens qui en voulait bien, au moins une fois. › deux davinson. et sur les papiers l'nouveau nom. va aller crier que c'est joli, la consonance française qui découle de son prénom quand l'pays où elle met les pieds a rien d'français. juste des inspirations à un coin d'rue, dans un restaurant un peu classe. y'a eu la blague, d'son nom trop commun. davinson, on t'croise chez les gens qui ont peu d'goût. basse qualité d'véhicule qu'on croit bien sympathique. rien d'autre qu'un cliché et son nom perdure comme ça. en changera un jour avec l'premier venu qui voudra bien d'elle comme simple profil utilisateur supplémentaire sur ses papiers. y'a eu avec elle les rires d'un enfant, celui qu'on appelle l'jumeau quand ils partagent rien d'autre que l'nom de famille et l'même couloir dans la maison. un chien dont l'nom a été effacé, gravé sur l'urne qui prône sa présence comme un fidèle maître règne sur son petit peuple. novembre 2001, les rues d'boston comme maîtresses d'sa croissance. › trois paraît qu'il faut garder la belle image. gamine qui s'crève les joues à force de sourire. famille modèle dans l'miroir, l'reflet a des relents d'pourriture. famille américaine modèle, plus elle grandit, plus on lui trouve des ressemblances avec cette mère qui porte que l'nom, pas l'rôle. ils l'ont voulu, une fois, c'était suffisant. p'tit gars est meilleur, pue l'raisonnable. alexis en ligne de mire, l'programme décadent à à peine dix ans.. leurs voix montent en crescendo, c'est un coup à finir sous benzo. elle a l'audace de faire naître l'désespoir, un coup d'pitié dans l'bide quand ils rétorquent les faux pas devant les autres figures d'autorité. les professeurs comprennent pas, elle a l'air si bien devant sa table de cours. gamine comprend bien, mais ça commence mal. ils pointent du doigt la crise d'adolescence précoce. ils ont juste oublié un coup d'amour, l'jumeau vaut mieux que ça. c'est l'attention qu'elle s'tente à choper, mais s'y prend mal, bouffonne. juste une gamine en mal d'amour. › quatre s'est assise sur des bancs, en attendant qu'on vienne sauter dans les flaques juste devant. à hurler la colère, c'est les autres qui ont fuit, la crainte sur la gueule. qu'une gamine qui donnait à bouffer à des pigeons, ça vaut l'coup, d's'envoler à coup d'aile. on a demandé, pourvu qu'elle puisse passer ses nerfs pour plus entendre les hurlements briser les pierres d'une maison qui s'cassait déjà un peu la tronche à force de vieillir. les adultes ont donné des solutions qu'elle a bousillé d'ennui. douze ans ils savent plus dire s'ils causent d'une malédiction ou d'une bénédiction. savent plus si c'est par amour, qu'ils ont fini par cracher les billets verts. elle a léché les vitrines pour cette basse qui lui vendait l'rêve d'une liberté. ça lui a creusé l'bide, alexis et sa pré-adolescence qu'on causait rebelle. si l'jumeau était modèle, elle est devenu l'vilain petit canard qu'on a affectionné. l'temps était plus si mort, quand les doigts ont goûtés pour la première fois au bonheur. canaliser sur les notes l'horreur d'une rage. › cinq décadence, chère et tendre. demoiselle en amour. a creusé la béante bouche, s'est jamais tenté à la chute à l'intérieur. ça fait flipper, les dents pointues. à la dérive, la gamine. l'argent d'poche amassé, c'était rien qu'cinq dollars tous les mois. dix pour l'autre. y'a eu un amour mais rien qu'en décalé, ça fait des interférences. aime la vie, même s'ils te montrent pas comment faire. quand l'tableau floute volontairement sa face, elle s'tourne ailleurs. c'pas franchement correct. quatorze ans et l'premier joint au bec. s'souvient des premiers effets, la bombe relâchée, l'calme, la tempête, le crâne qui a demandé le plus. découvrir que c'est plus joli, quand on transforme la réalité. ça guérit bien des blessures, d'être qu'une ado qui s'donne à ce qu'on défend de prendre dans ces cours d'prévention. punk, c'était l'insulte préférée des autres, elle a finit par s'marrer. quatorze ans, à rythmer sa vie sous un extase qu'elle goûte encore, des jours, des semaines, des années après. › six déviance, pureté du mal en bon. l'groupe de gens qui s'fait. à aller hurler dans les couloirs que le système fonctionne mal. des lycéens en manque de considération. groupe de gens qu'elle crée, elle-même, leadeuse d'un mouvement qui milite, gueule au scandale. au début pour d'la bouffe qu'ils donnaient pas assez, à priver les pauvres gamins en pleine croissance de nutriments qui régalent. à râler pour un rien, accumulation des billets d'colle. l'sourire au clapet, l'dossier est fourré d'papiers, à faire râler l'conseiller d'orientation. alexis, pense à ton avenir. y'a rien d'plus chaotique que d'y réfléchir, à pas s'voir avec une des plus belles gueules d'harvard sur les journaux. ça fait râler les parents, ça fout en l'air la relation. en peuvent plus, quand elle en demande encore. elle a créé c'qu'on appelle le chaos, elle a fait naître la prise de conscience. frère modèle, elle est c'qu'on fait rature dans les conversations. manifeste son goût pour les erreurs qu'on montre pas. impressionnable, mais ça ment. on lui voit pas d'avenir, elle en voit pas non plus. › sept elle a envoyé valsé bien des rancœurs. s'plaignent, l'dossier lourd qui donnera aucune facilité à rentrer dans une université. même la plus pourrie voudrait pas celle qu'on parle de cancre. aux notes correctes, l'ennui d'rester assise derrière une chaise a cogné plus d'trois fois par années. se sont plaint, quand l'autre s'est vu l'entrée dans la prestigieuse. harvard qui lui a jamais donné envie, alexis. c'est dans l'monde qu'on l'envoie valser. l'diplôme dans la main, à fêter l'coup à goût d'extase sur la langue. petite pilule pour l'enivrant enthousiasme. premier job qu'on trouve pourri, dans une supérette. elle a encore dix-sept ans, elle a embauché la semaine d'après. à quitter l'nid familiale, ils ont tous soupiré. l'calvaire était terminé. à ses dérives, elle les a fêtées. elle a rigolé, avec les autres, l'groupe qui a fini par durer deux mois juste après. le lycée avait continué, sur c'foutu canapé miteux dans un studio qui faisait presque trop moderne comparé à ses meubles. mais la liberté a un prix. › huit l'amitié, elle hurle plus tard l'soir. y'a eu la séparation, après le dernier été à s'partager l'fumant, coincé dans le bec quand fallait causer des dernières conneries. s'souvient encore des voix vives, l'genre à tomber sous l'charme d'une conversation en cours de route. se sont barrés. ils avaient une bonne vie devant eux, alexis. ils ont sauté dans la gueule béante, quand elle a jeté un regard pour observer le spectacle. elle a applaudit, quand ils sont retombés sur leurs pieds, à lui donner un dernier salut avant d'se ranger dans le droit chemin. y'en a qui disent, que alexis, elle a toujours dix-sept ans. parce que depuis eux, y'a rien qui a changé. des rides sur l'front à force de s'marrer avec les rencontres soudaines. à forcer d'chialer aux fantômes d'antan qu'elle continue de chasser comme si ça valait l'coup. à tenter d'trouver de la compagnie, d'la mieux, de l'identique, toujours de la pire. seule membre du groupe qui reste, et parfois, ils se revoient dans les rues, ou plus jamais. dix-neuf ans à l'adieu de la supérette. s'en va ailleurs. après deux ans à se morfondre de mélancolie. › neuf la mélancolie n'a jamais tué la rage dans l'bide. d'musique elle a continué d'se passionner. guitare, basse, la batterie chez un inconnu d'ces soirées à oublier histoire d'se défouler. pour relâcher les neurones endormis, y'a un crayon qui gribouille, des sons, des paroles, hurlent d'poésie qui rime même pas. mais y'a toutes ses émotions dans ces carnets qui s'empilent. écrire aux déboires, aux fous rires qu'elle dégage sans même s'rendre compte de l'extravagance. 17 mars 2022. s'découvre à la beauté d'un monde virtuel. ira râler à la surconsommation d'ces applications qui nous bouffent le cerveau jusqu'à nous rendre loque, à laisser passer l'temps sans profiter un seul moment d'la réalité autour. en fait pourtant son outil. à balancer des sons sur l'application tiktok. y'a pas énormément d'monde, poste plusieurs fois toutes les deux semaines, à tout casser. personne réclame quémande pas la popularité. s'donne à fond quand y'a ce désir qui brûle de l'intérieur. bats la mesure d'un rock assez vieux qui donne l'impression d'appartenir à autrefois. 2022 et la relation familiale est en déclin. supporte l'arrogance d'un frère qui s'croit supérieur. lui rend l'coup avec indifférence, et ça fait râler, mais ça la fait marrer, elle.› dix délaisser les heures perdues. aux silences des parents qui s'taisent. veulent plus l'entendre réciter les paroles qu'elle va gueuler dans les rues pour montrer que le monde tourne plus droit. veulent plus voir la clope au bec, fumer dès qu'elle commence à partir sur l'monologue d'ses pensées. y'a que le frère qui persiste présent, s'tente à être sa malédiction, rien d'autre qu'un échec à rajouter dans la tirelire d'ses ennuis. 2023, l'année d'avant celle-là. à démissionner de l'ancien boulot, pour être une petite fouine du parrain d'la mal-bouffe. mcdonalds pour patron. elle râle pas de l'odeur, déteste chaque client qui s'permet d'être trop intrusif. l'regard juge les malpolis. à poster plus souvent sur son compte, musique qu'elle lâche pas, c'est sûrement ça qui calme l'plus. consomme jusqu'à plus voir la couleur du sobre.. 2023 jusqu'à 2024, a peut-être plus dix-sept ans, mais y'a sa silhouette qui change pas. à dévorer son bol de céréales après les heures de nuit. scandale d'ses idées, à dégrader d'ces tags qu'elle s'éclate à coller sur les murs d'la ville. à courir pour pas s'faire attraper, quel dommage, de tomber dans le bon chemin quand l'sien lui convient. dégrade mais pour l'bien. à coller des affiches pour se plaindre d'un système qui faut faire dérailler pour rendre justice à la moitié de la population. alexis, identique. une voix en pleine croissance, s'espère à avoir un impact un d'ces jours.